Ancien Convoyeur à charbon des mines de l'Herpie
Refonte générale du reportage ( ajout d'informations et d'images)
Au Sommaire:
1)Présentation de la remontée
2)La situation de la remontée
3)Les ruines de remontée aujourd'hui
4)Historique de la remontée
1)Présentation de la remontée
- Nom de l'installation : Convoyeur à charbon des mines de l'herpie
- Constructeur :Richard Mouraille
Selon les informations dont nous disposions, ce convoyeur servait donc a acheminer le charbon extrait des mines de l'Herpie jusqu'à Bourg d'Oisans.
Ces mines ont fonctionné de manière régulières du début du siècle jusqu'à 1951. Elles avaient pris la relève des anciennes petites exploitations paysannes très courantes dans la région. Le convoyeur semble de conception très ancienne. Selon l'ouvrage "Mutation des paysages en Oisans", cet appareil aurait été construit en 1908 (source consultable ici :
Persée -merci
Lolo42 pour le lien- ).
Suite a l'arrêt de l'exploitation, le convoyeur est resté longtemps tel quel a l'état d'abandon. Selon un autre Bourcat, la G1 aurait été démolie vers le milieu des années 1970. Son emplacement se situait a la place de l'actuelle gendarmerie de Bourg d'Oisans. Je n'ai par contre aucune information sur la gare supérieure, et j’émets l'hypothèse qu'elle aurait pu être démolie (avec le reste de la partie supérieure de la ligne) lors de la réalisation de la liaison (au départ via 2 TSF puis via le TSD Alpauris) entre L'Alpe d'Huez et Auris-en-Oisans.
Un premier transporteur avait été commandé par la Compagnie Debuit-Mallein-Binachon et construit en 1908. Il reliait la plateforme de la mine à "la route de La Garde" au lieu-dit l'Armentier (une idée de la localisation ?) et sa ligne réalisait trois stations d'angle. Ce premier téléphérique, peut-être artisanal, posait de nombreux problèmes : à de nombreuses reprises les bennes chutaient dans les gorges de Sarenne et creusaient d'épouvantables ornières entre La Garde et Le Bourg. Un nouveau transporteur était d'ailleurs prévu en 1914 mais la guerre interrompit le projet.
La réalisation du nouveau transporteur fût donc commandée en 1918 par la Compagnie d'anthracite et de talc du Dauphiné qui avait repris l'exploitation de la mine. C'est peut-être à partir de cette date qu'est intervenu Richard Mouraille puisque ce nouveau téléphérique était beaucoup plus fiable ce qui a permit à la mine d'avoir un rendement colossal.
L'exploitation de cette mine s'est arrêtée en 1951 sur un drame. C'est en 1952-1953 qu'Armand Moura, un Bourcat d'origine installé à Huez depuis la fin des années 30, va récupérer les câbles et une partie des pylônes du tronçon supérieur de ce 2S. On ne sait pas ce qu'il a fait de tout cela. Je doute qu'il les ait utilisés pour son téléski déjà au point depuis quelques années. Par contre ces deux années correspondent exactement à la période de construction des téléphériques des Grandes Rousses. Probablement certains éléments de ces téléphériques provenaient de l'ancien 2S des mines.
Ce convoyeur a charbon était un appareil de conception Otto-Pohlig, de type 2S. Son constructeur est Richard Mouraille qui disposait de la licence de ce système, un constructeur dont voici une publicité (avec la très aimable autorisation de son détenteur, Mr
Jean Rudelle).
(licence image domaine public)
Pour plus d'information sur l'histoire et le fonctionnement de ce système, vous pouvez vous reporter sur la riche page qui lui est consacrée par Mr Rudelle dont voici le lien : zapgillou .
2)La situation de la remontée
Il avait effectivement 3 tronçons : Herpie/Eclose, Eclose/La Garde et La Garde/cokerie de Bourg d'Oisans, laquelle se trouvait au bord de la Romanche, en face de la gare du tram.
De la cokerie, les boulets de charbon étaient transportés par charettes ou camions au tram et descendus vers la gare de Jarrie/Vizille où ils étaient transférés sur les voies du PLM vers Grenoble et ailleurs.
3)Les ruines de remontée aujourd'hui
Le câble porteur était supporté par un sabot monté sur le haut des pylônes, tandis que le câble tracteur était entrainé par une poulie située en bas de ceux-ci (image explicative réalisée par
Lolo42).
Au cours de la ballade, les éléments découverts sont quelques pylônes, plus une gare intermédiaire, au niveau d'anciennes mines de Talc, entre la Garde et Huez.
Place aux photos :
Tout d'abord un pylône, a terre situé a coté de ruines en pierre, qui sont probablement les fondations de ce pylône :
Le câble est toujours en place... :
Vu qu'il n'y a plus rien en bas, nous allons le remonter :
Il fut difficile a retrouver (il fallait trouver un moyen de contourner la barre rocheuse...)...
Mais le voila! :
Peu avant la G2 (appelons la comme ça), un autre pylône, a terre :
Puis un autre, au dessus d'une fosse :
A coté, des déchet de câble :
Et nous voila arrivé a la G2 (vu le manque d'informations, je garderai cette dénomination qui est peux-être fausse), dont la structure s'est renversée, suite a la présence d'un sol meuble (déchets de charbon) :
En se rapprochant de la poulie motrice, je tombe sur un "moteur" :
Partout, des restes de charbon qui devait surement tomber des bennes :
Ensuite, la (les) poulies(s) motrice(s) :
La machinerie devait se situer dans la fosse en dessous des poulies. Cette fosse est aujourd'hui comblée, mais on peux cependant distinguer un système d'entrainement :
A coté de ce système, du gros œuvre évoquant un système de déchargement par gravité. Sachant que les mines de charbons sont bien plus haut, ce convoyeur servait peux être aussi aux anciennes mines de Talc qui sont juste un peu plus haut :
De l'autre coté est présent un ancien transformateur :
Et un peu plus loin, cette fois-ci sous la ligne, une autre fosse :
Cette installation semble être de constructeur "Richard Mouraille". Quand au rail de guidage des bennes, il est tout droit issu d'un modèle ferroviaire (de "Bessège Rail") :
Et pour terminer, différentes vues de sabots, supports du câble porteur de ce système :
D'autres pylones:
Un premier pylône à terre :
Situation par rapport à la station :
Un deuxième :
Et lorsqu'on se retourne on découvre un grand pylône :
De profil :
Zoom :
4)Historique de la remontée
L'avalanche de 1950 a détruit une partie du dortoir et a provoqué un incendie détruisant l'autre partie du dortoir. Le bâtiment était placé pile dans l'axe de la combe charbonnière, à l'emplacement de l'actuel refuge. L'exploitation de la mine s'est arrêtée définitivement en 1951 : le rendement n'était déjà plus suffisant avant l'avalanche.
On note que l'appareil à été démonté entre 1951 et 1952 par le père Moura (Ferrailleur et Constructeur du TK Lac blanc) excepté à la station de la Garde (dite de Chartier) dont les ruines subsistent encore.
Subsistent encore aussi quelques débris et câbles dans la partie supérieure sous la propriété de l'ex bâtiment de la mine.
Ce qui a été détruit dans les années 70 est la G1 (La charbonière et également la propriété de Mr Moura), ainsi que le faisceau voie ferrée qui reliait la Charbonière à la gare VFD.
On remarque qu'il s'agissait d'un appareil bi-câble débrayable tant pour l'appareil commandé par Debuit-Mallein-Binachon, que celui construit par Mouraille.
Le 1er était soutenu par des pylônes bois, jusqu'à la garde, de hauteur assez basse qui posaient des problèmes de survol. Le tracé de Debuit-Mallein-Binachon passait par l'éclose jusqu'à Huez puis d'Huez à la Garde.
R. Mouraille en prolongeant le câble de la Garde au Bourg d'Oisans à modifié la section "station de l'Alpe à La Garde en faisant passer le câble par le Rosay. Ces 2 tronçons étaient soutenu par des pylônes en fer.
La partie supérieure: Mine - Station de l'Alpe serait restée inchangée mais juste raccourcie.
Voici 2 photos qui pourront donner une idée de la situation de la partie supérieure de la ligne :
Une photo avec le haut de la ligne encore en place et le bas démonté :
De plus, à en croire cette photo, il semblerait qu'il y ait eu un autre convoyeur :
Un documment:
Zoom sur les deux photos :
Le grand pylone de tout à l'heure
1 Passage du câble au Rosay : On y distingue encore qq bennes
CP GEP 5623-16
Le pylône de gauche reçoit le câble du pylône du pylône encore présent en contre-bas des Outaris. Visiblement la station du Rosay n'était pas un angle mais une tension des porteurs.
Une vue du ciel IGN de 1961 montre au moins 3 socles pour les pylônes suivants; Ce qui permet d'affirmer que le transporteur faisait un tout droit entre l'Alpe et Chartier, passant 2 fois au dessus de la Sarenne. Le report de la station de l'Alpe du Rif nel au Rif Bruyant à surement été étudiée en conséquence.
2 La station de Chartier : (Juste au dessus du pont de la Sarrene)
Telle qu'elle l'était entre 1950-60 (...des vestiges trouvés par Vandammsky).
CP argentique signée Jansol d'une vue aérienne des gorges de Sarenne, Huez et grandes Rousses. A circulé en 1958. (ici, zoom sur le transporteur et mine de talc)
On n'y voit pas de câbles ni le transporteur spécifique au Talc.
Un plan trouvé aux archives relate bien les modifications de cette station;
- d'une part pour y remonter le Talc dont le gisement se situait 150m plus bas, au niveau de la Sarenne
(j'ignorai l'exacte localisation du gisement de talc),
- Prolonger le transporteur jusqu'au Bourg d'Oisans,
- et enfin : Déclarer le transporteur d'intérêt public.
On retrouve beaucoup d'infos liées aux expropriations/indemnisations de terrains, l'abandon de l'ancienne station située au pont de la Sarenne, que ces projets de modifications étaient à l'étude dès 1905 et auraient été achevés vers 1908. La CP de la station de criblage qui suit, circulé en 1909, en attesterait.
Src: Arch. Grenoble côte 9S5/17
3 Station de Criblage au Bourg d'Oisans :
CP Monier - A circulé en 1909.
récapitulatif des prises de vues de mes photos, sur l'IGN 1962 de Benj :
Ce convoyeur très mystérieux n'aura toujours pas fini de nous étonner !
Reportage réalisé grâce aux membres :
-@Vandammsky(présentation et ruines d'aujourd'hui)
-@Lolo42
-@Benj
-@JPJP
-@Nivose4
N'hésiter pas à faire part de vos remarques et commentaires pour corriger des erreurs ,mauvaises formulations ou oublis . :)
Ce message a été modifié par m@xi-alpe-d'huez - 16 juin 2015 - 19:58 .