Posté 23 août 2011 - 12:13
Dans les grandes lignes, car tout est une affaire de clochers depuis près de 70 ans :
La concession de St Nicolas de Véroce est distincte de celle de St Gervais/Bettex, attribuée par l'ancienne municipalité de SNDV avant la fusion avec St Gervais en 1974. A l'époque, un homme d'affaires parisien, Jean Lainé, construit les premières RM (TSF2 du Plateau + TKs) au grand dam de la famille Viard qui avait des vues sur le domaine, et qui exploitait déjà Megève-Rochebrune, St Gervais-Bettex et St Gervais-Bellevue. L'ensemble de ces concessions constituaient la célèbre Société des Téléphériques du Massif du Mont Blanc (STMMB).
La deuxième vague d'équipements de SNDV (la chaîne de TSF Chattrix-Christ-Epaule-Joly) ne peut être assumée financièrement par Jean Lainé, qui cède en 1977 sa société à Jean Ferrero, qui exploitait déjà La Clusaz.
De 1977 à 1987, la situation est donc la suivante : un exploitant indépendant sur le secteur St Nicolas, et la STMMB (Viard) sur Bettex et Bellevue.
Les choses se corsent en 1987 lorsque Viard décide de vendre ses parts (soit 74% du capital) à la SEM de Megève. Considérant que cette modification profonde du capital du concessionnaire est de nature à remettre en cause les termes de la concession de 1936, notamment par l'entrée au capital de la SEM de la station voisine, la commune de St Gervais résilie en 1987 les 2 concessions Bellevue et Bettex, ce qui donnera lieu à plus de 10 ans de batailles judiciaires sur fond de lourdes indemnisations du concessionnaire déchu, et qui plomberont pendant plusieurs années les finances municipales.
Même si le prix à payer est lourd, la commune est quand même parvenue à bouter le concessionnaire historique hors du secteur Bettex, exploité dès lors par la STBMA, adossée à Rotschild exploitant la concession Megève-Mont d'Arbois (STMMA).
Les choses restent en l'état jusqu'en 1999 : SEMJ, exploitant indépendant sur SNDV d'une part , et STBMA/Rotschild sur Bettex d'autre part.
La mort d'Edmond de Rotschild en 1997 va changer la donne. Lors de sa succession, le ménage est fait dans les avoirs du groupe. Les RM en font partie. La famille Rotschild se désengage des Rm de Megève-Mt d'Arbois, qu'ils avaient lancées, et de celles du Bettex. La STMMA est absorbée par la SEM de Megève, mais le groupe Rothschild conserve une participation minoritaire dans le nouvel ensemble. Du côté St Gervais, dans un montage approuvé par la commune (contrairement à 1987) la STBMA est reprise par un tandem constitué de la SEMJ (St Nicolas) et de la SECMH (Contamines). La SEMJ, de taille modeste, n'avait pas la solidité financière suffisante pour acquérir seule la STBMA. La SECMH en revanche est prospère, grâce à une bonne fréquentation dopée par la réputation d'un enneigement exceptionnel.
Le tandem déséquilibré tient jusqu'en 2002, date à laquelle la SECMH prend officiellement le contrôle de la SEMJ, et par ricochet, le contrôle des parts de la STBMA qui lui manquaient. Au dessus de ces 3 sociétés qui se contrôlent mutuellement, la holding "Compagnie du Val Montjoie" tient l'ensemble de l'édifice.
La restructuration financière de cette partie du domaine skiable aura pris un quart de siècle. Sur le versant Voza, elle n'est toujours pas achevée.