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Téléphérique du Pibeste Un téléphérique oublié près de Lourdes

#1 L'utilisateur est hors-ligne   antipacs 

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Posté 18 mars 2019 - 22:36

Localisation: Commune d'Agos-Vidalos (65400)

Constructeur: Heckel
Exploitant: SALTAP

Date de mise en service: 1935
Date de fin de service: fin 1969

Longueur en plan: 1650 m env
Dénivellation: 870 m

Disposition: Monoporteur - bitracteur à double voie

Station motrice: Amont
Station tension: Aval
Cables porteurs: 1 x 45 mm par voie, ancrage amont sur tomme, tension par contrepoids
Cables porteurs: 2 x 25 mm (estimé)
Cabines: 25 places
Pylônes de ligne: 2


Tracé de la ligne:
====================
https://scontent.fcd...571&oe=5D0A7E14

Une vidéo d'époque (1960):
===========================



Un calcul commenté sur GHTyro:
================================

Un petit calcul de ligne avec GHTyro, logiciel libre de calcul de câbles porteurs de téléphériques et de tyroliennes:

Même exercice que pour Saint Lary.
Je connais:
- Les abscisses et altitudes des gares et pylônes:
G2: X = 0; Z = 1310 m
P2: X = 440 m; Z = 1017 m (au niveau du sabot)
P1: X = 1460 m; Z = 526 m (au niveau du sabot)
G1: X = 1650 m; Z = 440 m
- Le profil de ligne
- Le poids de la benne type Heckel Rochebrune: 3500 kg
- Le poids linéique du câble porteur de 45 mm; 12,500 kg/m

La config la plus défavorable est ici lorsque la benne montante est un peu plus proche de G2 que la benne montante (X = 700 m environ)
Le câble porteur est découpé en 200 barres biarticulées.
Je charge la barre 80 avec la cabine
Le câble doit passer par les gares et pylônes.
Une fonction me donne le numéro de barre pour un X donné.
Je vais appliquer deux forces, ici verticales, bien que le modèle de calcul autorise des chargements inclinés ( = réactions d'appui au droit des pylônes) en barre 56 pour P2 et en barre 178 pour P1
Par ailleurs, comme la benne ne doit pas toucher le sol, je dois tirer le câble porteur.
Je tire au tiers de la charge de rupture (90 tonnes pour une Fprg de 285 tonnes environ) et je lance un calcul.
Le câble est très au-dessus de P2 -> il faut réduire la tension.
A 70 tonnes, la réaction en P2 est limite et on a encore de la garde au sol. On peut réduire la tension.
Je peux ici me permettre de réduire la tension jusqu'à ce que le gabarit de sécurité du profil commence à être engagé. Je stoppe alors.
Au final,
- L'ancrage amont est soumis à un effort de 65 tonnes
- La réaction d'appui en P2 est de 4500 daN
- La réaction d'appui en P1 est de 9000 daN
- En aval, l'effort est de 55 tonnes, ce qui est compatible
avec la pratique sur une installation de ce type.

Le calcul a été fait avec GHTyro, logiciel libre.
Image IPB

Bibliographie:
=================
Lavedan et Pays Toy, no 43 - 2012 - Société d'Etudes des 7 Vallées, 2012
Le Téléphérique du Pibeste, pp 133 à 150
Des installations ferroviaires impressionnantes: les téléphériques bicâbles.

Le PaCS (Pacte Conduisant au Surendettement), c'est de la m...

#2 L'utilisateur est hors-ligne   Pra'z Ropeways 

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Posté 18 mars 2019 - 23:09

Très belle découverte sur ce téléphérique et superbe analyse sur sa ligne :) ! Franchement rien à dire sur cette enquête très bien aboutie :) :) .
A venir de nombreux reportages (voir ma page perso) !

Vive l'Espace Diamant, les Contamines-Montjoie, Hauteluce et Arêches-Beaufort !
0

#3 L'utilisateur est hors-ligne   inferno74 

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Posté 19 mars 2019 - 13:16

Tout à fait d'accord avec @Pra'z Ropeways....
Très belle découverte...
Merci à toi @antipacs
0

#4 L'utilisateur est hors-ligne   Marieva 

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Posté 19 mars 2019 - 13:40

Merci a toi pour ce souvenir, j'ai bien du le prendre une vingtaine de fois,j'étais pas bien grand mais j'en garde de fabuleux souvenirs.....
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#5 L'utilisateur est hors-ligne   Rothorn 

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Posté 19 mars 2019 - 20:14

@antipacs
Merci pour cette sympathique vidéo ! :)

Est-ce que téléphérique se trouvait aux alentours du Pic du Midi de Bigorre, qu'on atteind aussi depuis Lourdes?
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#6 L'utilisateur est hors-ligne   Martiiin 

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Posté 19 mars 2019 - 20:24

Le Pib' c'est à 5km de Lourdes, le pic c'est un peu plus loin!
0

#7 L'utilisateur est hors-ligne   David Winter 

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Posté 19 mars 2019 - 23:08

Très intéressant !
Au passage, comme c'est un bitracteur, y'a une toute petite erreur dans la ligne "Cables porteurs: 2 x 25 mm (estimé)".
Pouvez-vous m'expliquer ce que signifie "Le câble porteur est découpé en 200 barres biarticulées" ? C'est juste au niveau logiciel afin de segmenter le porteur pour les calculs ?
Verbier: des vacances inoubliables depuis 4 générations (et depuis 1975 pour ma part).
*** WANTED *** : télécabine 2 places de l'ancien TCD2 Médran 1 (1950-1984).
0

#8 L'utilisateur est hors-ligne   antipacs 

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Posté 20 mars 2019 - 02:23

 David Winter, le 19 mars 2019 - 23:08 , dit :

Très intéressant !
Au passage, comme c'est un bitracteur, y'a une toute petite erreur dans la ligne "Cables porteurs: 2 x 25 mm (estimé)".
Pouvez-vous m'expliquer ce que signifie "Le câble porteur est découpé en 200 barres biarticulées" ? C'est juste au niveau logiciel afin de segmenter le porteur pour les calculs ?


Le modèle de calcul est celui de la chaîne d'arpenteur.

Pour les câbles 2 x 25 mm, il s'agit évidemment des tracteurs
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#9 L'utilisateur est hors-ligne   monchu 

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Posté 20 mars 2019 - 20:41

Un appareil extraordinaire, avec des gares qui étaient des petits châteaux-forts :)

La gare aval :

Image IPB

La ligne :

Image IPB

Image IPB

Image IPB

P1 :

Image IPB

Image IPB

Image IPB

Image IPB

Image IPB

La G2, très curieuse, architecture soignée mais avec des quais et des sabots à l'air libre :

Image IPB

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Image IPB

Image IPB

Image IPB

Image IPB

La terrasse panoramique :

Image IPB

Lourdes :

Image IPB

Argelès :

Image IPB

Les cabines, identiques à St Gervais et Morzine :

Image IPB

Image IPB

Il y avait un projet de réhabilitation en 2015, mais plus de nouvelles ?

https://www.remontee...pibeste-29.html
3

#10 L'utilisateur est hors-ligne   David Winter 

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Posté 20 mars 2019 - 23:00

Une question "solidité" en amont, par curiosité: la masse des câbles s'exprimant en tonnes et leurs tensions étant absolument considérables, comment sont conçus les dispositifs d'accrochage des porteurs afin d'avoir la résistance nécessaire ? Je suis surtout curieux de connaître ces forces de façon générale, et aussi le rapport entre les forces exercées et la limite de résistance en amont (avant "arrachement" pour être plus précis).

Une autre question, plus technique: j'ai posé des questions (ailleurs) concernant les épissures sur des câble de TC / TS, mais comment cela se passe-t-il avec un téléphérique ? Par exemple, un tracteur peut-il être endommagé par la foudre, et si oui, comment peut-on faire une épissure ? Idem en cas de dommage sur un porteur avec sa structure de fils en Z ?

Ce message a été modifié par David Winter - 20 mars 2019 - 23:00 .

Verbier: des vacances inoubliables depuis 4 générations (et depuis 1975 pour ma part).
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#11 L'utilisateur est hors-ligne   antipacs 

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Posté 26 mars 2019 - 03:28

 David Winter, le 20 mars 2019 - 23:00 , dit :

Une question "solidité" en amont, par curiosité: la masse des câbles s'exprimant en tonnes et leurs tensions étant absolument considérables, comment sont conçus les dispositifs d'accrochage des porteurs afin d'avoir la résistance nécessaire ? Je suis surtout curieux de connaître ces forces de façon générale, et aussi le rapport entre les forces exercées et la limite de résistance en amont (avant "arrachement" pour être plus précis).


Deux possibilités principales:
- La tomme d'ancrage: le câble est enroulé autour d'un cylindre bétonné. Il fonctionne selon la formule:

N1 = N0 * exp(-Psi . Alpha)

N0 = Effort en entrée
N1 = Effort en sortie des enroulements

Psi: Coefficient de frottement (indimensionnel)
Alpha: Angle d'enroulement en radians; 1 tour = (2 * pi) radians = 6.28 radians env.

exp(x) = le nombre e (2.71828... ) élevé à la puissance x

La fonction exp(x) étant asymptotique en 0 pour les valeurs négatives de x, l'effort résiduel est repris par une mordache

- Le culottage: L'extrémité du câble est épanouie (forme un gros blaireau à raser) puis insérée dans un ancrage comportant une chambre tronconique. Cette chambre est remplie d'un alliage métallique en fusion.

Pour le calcul, l'effort ne doit jamais dépasser Fprg / K

avec

Fprg: Résistance à la rupture garantie par le constructeur (eg: 320 tonnes pour un câble ferroviaire clos de 52 mm)
K: Coefficient de sécurité, égal à 3.15 pour la règlementation française



 David Winter, le 20 mars 2019 - 23:00 , dit :


Une autre question, plus technique: j'ai posé des questions (ailleurs) concernant les épissures sur des câble de TC / TS, mais comment cela se passe-t-il avec un téléphérique ? Par exemple, un tracteur peut-il être endommagé par la foudre, et si oui, comment peut-on faire une épissure ? Idem en cas de dommage sur un porteur avec sa structure de fils en Z ?


Un câble tracteur est de type Lang (à torons). Il peut être épissuré, comme sur un appareil monocâble. Il est d'ailleurs autorisé et a été notamment utilisé dans la config Double Boucle Rebuffel, qui nécessite un câble d'une longueur légèrement supérieure à 3 fois la longueur du téléphérique.

Un câble ferroviaire clos (câble porteur) peut être réparé par brasage de quelques fils Z dans la limite du nombre max de fils rompus autorisés (un fil brasé = un fil à ne pas prendre en compte dans le calcul de la résistance du câble). Au-delà, remplacement inévitable.
Des installations ferroviaires impressionnantes: les téléphériques bicâbles.

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#12 L'utilisateur est hors-ligne   jfd_ 

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Posté 28 mars 2019 - 00:30

 monchu, le 20 mars 2019 - 20:41 , dit :

Il y avait un projet de réhabilitation en 2015, mais plus de nouvelles ?

https://www.remontee...pibeste-29.html

Vu la (récente) construction d'un hangar industriel juste devant la G1, il est probablement à classer dans les projets abandonnés...(en sus du coût prévisionnel du projet de l'ordre de 14-15M€ qui aurait été à coup quasi-certain dépassé)

Ce message a été modifié par jfd_ - 28 mars 2019 - 00:34 .

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