Velro, le 06 novembre 2017 - 08:43 , dit :
Clément05, le 05 novembre 2017 - 12:39 , dit :
Velro, le 05 novembre 2017 - 11:33 , dit :
Attention, c'est extrêment glissant comme sujet et pas le sujet du forum !
Les terrains glissants ne me font pas peur et je préfère que le sujets qui fâchent soient abordés constructivement plutôt que de censurer tout en se plantant la tête dans le sable. Ce n'est pas en fermant les yeux que les problèmes disparaissent.
Je ne voulais pas spécifiquement mettre en avant la Suisse, je faisais allusion à la problématique générale liée aux capitaux étrangers.
Malheureusement avec les structures complexes des montages financiers il est finalement souvent impossible de savoir qui détient réellement le capital en fin de compte. Raison pour laquelle j'ai toujours soutenu les entreprises majoritairement détenues par des membres de familles comme p.ex. des fondateurs ou descendants de ceux-ci, ou encore avec une participation, même minoritaire, des employés, etc.
Construire des RM et assurer le service derrière n'a rien de comparable avec produire des récipients en plastoc dont le couvercle ferme mal et qui deviennent cassants après deux ans simplement parce qu'il n'y avait aucune maîtrise de la qualité, des granulés de plastique à la fabrication. Je ne dis pas que le "Made in China" est forcément que mauvais mais simplement par expérience je constate souvent une très mauvaise maîtrise de la qualité, qu'il s'agisse de biens destinés au grand public ou de composants industriels (en partie vendus par des sociétés européennes leader du marché). Simplement pour les RM, jouer à la lotterie de qualité peut très vite tourner au désastre.
Exemple concret: la visserie. Aussi bien, si applicable, le traitement de surface anticorrosion que, plus grave, le respect des spécifications métallurgiques et de traitements thermiques revêt une importance primordiale. Si on se retrouve avec des vis 12.9 ne correspondant en réalité qu'à du 8.8 c'est très mal parti et à moins de disposer d'un labo d'essais on ne peut vérifier le respect des normes.
Rien que le zinguage des pièces de RM est un bon exemple. On ne verra aucune différence au début mais après quelques années (ou parfois même mois, je peux en attester pour de la visserie) on peut avoir de très mauvaises surprises.
Le problème plus général et qui n'est pas spécifiquement chinois concerne la course à la rentabilité. Avec de tels objectifs souvent la pérénnité de l'entreprise est sacrifiée au profit générable à court terme.
Je reste d'avis que les RM devraient rester une spécialité européenne; même les Américains ne sont jamais parvenus à développer des RM dignes de ce nom. Il s'agit d'un domaine trop pointu pour simplement faire du copié/collé sur la base de quelques dessins techniques, il y a tout un savoir-faire acquis sur plusieurs décennies avec des spécialistes qui sont prêts à faire des montages dans le monde entier mais guère enclins à s'établir avec leurs familles quelque part à des milliers de kilomètres d'ici dans un pays à la culture très différente et où ils ne peuvent ni lire ni comprendre la langue.
Faudra voir à moyen terme quelles seront les répercussions sur BMF. Si la société peut conserver une certaine autonomie opérationnelle il reste une lueur d'espoir, dans l'autre cas extrême avec une mainmise chinoise pure et dure j'émets de très fortes réserves quant à la l'avenir de la société.
Espérons que HTI BV (Poma, Leitner, etc.) ou Doppelmayr ne passent pas en mains chinoises...
Pour aller dans ton sens, je connais une société française appelée NFM à Lyon qui conçoit et assemble des tunneliers pour métro, autoroutes... C'est un des leaders en Europe avec un autre acteur allemand (issu de Creusot-Loire/Framatome l'usine est au Creusot). Pas mal d'analogies avec le secteur des RM, par le métier technique, l'exigence sécurité et la typologie des projets.
L'actionnaire chinois a laissé toute sa marge de manœuvre à NFM en matière commerciale, technique et organisation. Ils ont surtout développé des compétences en Chine pour leur marché intérieur (qui est énorme). L'image du made in China dans ces solutions techniques est déplorable sur les marchés internationaux (y compris dans les pays en voie de développement) et c'est NFM en France qui conçoit, vend, fabrique et installe hors Chine. En matière industrielle il y a des synergies avec la Chine au niveau des commodités simples et non critiques.
A ce titre un POMA peut être attaqué sur le marché chinois.
Je confirme que souvent les bureaux d'étude chinois peuvent être catastrophiques sur des ingénieries complexes, si vous vous souvenez d'un accident de TGV chinois voici quelques années pour lesquels les BE avaient mal copié et dimensionné des spécifications inspirées de celles de Alstom et Siemens.
Ce message a été modifié par Anton aus Tyrol - 06 novembre 2017 - 12:41 .