Forums Remontées Mécaniques: Débats autour de l'industrie touristique montagnarde - Forums Remontées Mécaniques

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Débats autour de l'industrie touristique montagnarde

#261 L'utilisateur est hors-ligne   Guigui74 

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Posté 08 février 2024 - 20:17

Voir le messagechris2002, le 08 février 2024 - 18:23 , dit :

(...) les touristes, s'ils ne peuvent pas aller en montagne parce que le ski est trop cher/a été abandonné du jour au lendemain, iront ailleurs. (...) cela risque d'induire la construction d'autres infrastructures touristiques pour accueillir ces personnes qui souhaiteront toujours partir en vacances.
A mon avis cette surconsommation de mobilité a été et -est encore- une partie non négligeable de la cause même du réchauffement climatique global, et il est probable que ce problème demeure et s'aggrave peut-être tant qu'une partie de la population n'aura pour seul intérêt que de mettre des épingles sur un planisphère ou de partir le plus loin possible le plus souvent possible... :unsure:
Je suis de ceux qui croient que l'industrie de la neige n'est que la partie émergée de l'iceberg, et que sans un changement profond et partagé des habitudes de vie des plus gros pollueurs rien ne se passera jamais, sauf à ce que se produise un bond technologique qu'on ne voit pas venir.
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#262 L'utilisateur est hors-ligne   Font Sancte 

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Posté 10 février 2024 - 14:31

Nous sommes dans une société de consommation quelque soit le secteur (alimentation, loisirs, énergie...).
Tant que l'Argent et les profits seront rois, rien ne changera.
Il n'y a qu'à voir tous les sommets pour le climat qui ont eu lieu depuis des décennies et les maigres résultats obtenus.
Il y a eu des mesures de prise mais c'est une goutte d'eau dans l'océan. Les intérêts économiques pèsent bien plus lourds que l'intérêt environnemental.
Il faudrait un changement de mentalité profond, sincère et durable (jamais vu jusqu'à présent) pour véritablement faire évoluer les choses.
Trop d'enjeux, de priorités, d'intérêts passent avant la préservation de la planète.
Il ne faut pas prendre ça comme une généralité mais on vit dans une société où l'égoïsme a surclassé la bienveillance d'avant.
D'abord les profits, ensuite s'il reste de la place préservation de l'environnement.
La recherche de profits et de bénéfices a toujours existé et c'est ce qui permet de réinvestir, de se moderniser, d'embaucher.
Mais aujourd'hui ça a pris une ampleur démesurée.

Pour en revenir au ski, c'est certain que les prix des forfaits ne pourront pas augmenter indéfiniment.
Le ski est un sport certes mais minoritaire et surtout saisonnier. Pas comme d'autres sports comme le foot, rugby, tennis ou encore judo ou escrime qui se pratiquent toute l'année et partout (ville, campagne...). Pas besoin de gros espaces ni grandes infrastructures comme le ski. D'où grosses différences au niveau des moyens affectés et du nombre de licenciés.

Le modèle de la pratique du ski "d'avant" est obsolète et en décalage avec les enjeux et défis actuels. Il doit se réinventer. Plus facile à dire qu'à faire c'est certain.
L'époque a changé et le monde actuel est plus incertain qu'avant. Ça fait un peu comme lors du COVID où les achats ou loisirs "superflus" étaient mis de côté pour se recentrer sur l'essentiel (alimentation, travail, épargne).
Ça fait un peu pareil aujourd'hui à mon sens.
C'est la clientèle assez privilégiée ou aisée qui skie. Ou alors après avoir épargné aussi c'est tout à fait possible.
Ça reste un loisir mais pas vital ou essentiel comme le logement, le travail ou l'alimentation.

Changement de société et d'époque. Incertitudes sur l'avenir. Inflation. Changement des priorités dans la vie de chacun.
Tout ce qui n'est pas essentiel sera impacté et le ski en fait partie malheureusement.

Je suis d'accord sur le fait que le ski a été bénéfique et continue à l'être pour de nombreuses communes qui ont pu éviter la désertification de leurs territoires. c'est le cas de Risoul notamment.
C'est ce qui a sauvé ces communes.
D'où le poids non négligeable du secteur du ski dans l'économie locale.
Le ski ne sera pas abandonné du jour au lendemain.
Je pense qu'il y aura une certaine progression (ça ne sera pas brutal).
À un moment donné, à 1800 m, la neige ne sera plus présente ou extrêmement faible. Mais les RM (hors TK) pourront amener les skieurs vers 2100 m où là elle sera plus épaisse. Ça peut être comme un transfert de "front de neige" ce qui permettrait de s'adapter au changement climatique. Ça peut être une solution.
Le centre de gravité de la station risque de migrer en altitude.
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#263 L'utilisateur est hors-ligne   Bregalad 

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Posté 10 février 2024 - 19:15

Citation

À un moment donné, à 1800 m, la neige ne sera plus présente ou extrêmement faible.

Je ne sais pas pourquoi cette phrase est au futur alors qu'elle devrait être au présent.
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#264 L'utilisateur est hors-ligne   Font Sancte 

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Posté 10 février 2024 - 20:09

Pour l'instant il y a encore de la neige à cette altitude (1800 m) même si les épaisseurs ne sont pas conséquentes.
Par contre dans le futur, à ce rythme-là, il y en aura plus même à cette altitude.
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#265 L'utilisateur est hors-ligne   labrigue 

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Posté 11 février 2024 - 10:14

Je reviens de deux semaines de ski, une à Serre-Chevalier/Montgenèvre et une autre chez des amis à Chatel.

Dans ces trois stations, où je vais depuis longtemps, j’ai remarqué beaucoup plus de monde que d’habitude (pour une période hors vacances scolaires). Beaucoup plus de monde en général dans les villages, les transports, les commerces, les embouteillages, les parkings etc, mais pas sur les pistes. A l'inverse, on voyait plein de gens en raquettes ou venus dans les restos d'altitude à pieds avec les forfaits piétons. Après, avec des forfaits journée à 60€, forcément…

Sentiment confirmé par les locaux, qui disaient tous qu’ils ne voyaient plus vraiment la différence entre les périodes pendant ou hors vacances scolaires, et les week-ends avec le ski à la journée n’en parlons pas. L’hotel où je résidais à Chantemerle était complet pour toute la saison, du premier au dernier jour.

Je ne sais pas s’il y a des chiffres, mais j'ai l'impression, qu’il y de plus en plus d’étrangers. On a toujours les anglais, belges et hollandais qui débarquent en nombre, mais désormais il y a beaucoup de skieurs venus d’Europe de l’Est : Pologne, République Tchèque, Hongrie, Slovaquie… Serre Chevalier était rempli d’italiens, notamment les ski-clubs, vu le peu de neige de leur coté des Alpes. Beaucoup d’espagnols aussi, ils ont encore moins de neige dans les Pyrénées. J’ai aussi vu des plaques d’immatriculation Norvège, Suède, Danemark,Ukraine, Russie etc

Encore une fois, je ne sais pas s’il y a des chiffres, et ca se limite aux quelques stations où je suis allé ces dernières années, mais si je devais résumer mon sentiment :
- fréquentation importante et lissée sur toute la saison
- moins de français et plus d’étrangers, même venus de « loin »
- de plus en plus de non-skieurs
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#266 L'utilisateur est hors-ligne   Argentoratum 

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Posté 17 février 2024 - 19:05

Capture d'écran Google Trafic ce samedi 17/02/2024 à 17h45 : un seul et même bouchon de Montmélian au feu de régulation de la Léchère, et 2h pour faire 60 km...
C'est inédit, je ne crois pas avoir déjà vu une telle affluence...

Image IPB
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#267 L'utilisateur est hors-ligne   Ritonlerideur 

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Posté 17 février 2024 - 19:43

Voir le messageBregalad, le 10 février 2024 - 19:15 , dit :

Citation

À un moment donné, à 1800 m, la neige ne sera plus présente ou extrêmement faible.

Je ne sais pas pourquoi cette phrase est au futur alors qu'elle devrait être au présent.



Bien triste. A vrai dire, j'espérais que le ski reste tel qu'il est au moins jusqu'en 2030, avant de progressivement disparaître. Mais force est de constater que la tendance observée durant l'hiver 2022-23 est en passe de devenir la norme.

Autant le dire : j'en veux énormément aux politiciens de nous avoir privé de la saison 2020-2021. C'était très probablement le dernier des derniers hivers correctement enneigés.

Ce message a été modifié par Ritonlerideur - 23 février 2024 - 19:41 .

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#268 L'utilisateur est hors-ligne   Clément05 

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Posté 17 février 2024 - 19:48

Au plus fort le bouchon commençait à l'échangeur A43 - A41. La vallée de la Romanche est encore bien engorgée aussi entre Vizille et Rioupéroux. Le report vers les stations d'altitude de ceux qui le peuvent semble massif.
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#269 L'utilisateur est hors-ligne   Clément05 

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Posté 19 février 2024 - 16:56

Villard de Lans, 85 % de remplissage et des gens qui skient moins voire assez peu du fait de conditions dégradées (uniquement maintenues grâce aux canons et aux dameuses). Pourtant, les commerces sont très fréquentés et les gens sont enthousiastes.

https://france3-regi...obox=1708340360

Ce message a été modifié par Clément05 - 19 février 2024 - 16:57 .

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#270 L'utilisateur est hors-ligne   Font Sancte 

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Posté 19 février 2024 - 23:46

C'est une belle région et il y a d'autres activités que le ski (marche, vélo...).
Puis c'est aussi pour se changer les idées, voir de beaux paysages.
Les prix sont abordables ce qui permet de passer un bon séjour sans trop se ruiner.
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#271 L'utilisateur est hors-ligne   Marin 

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Posté 20 février 2024 - 00:00

Tout ça me fait penser à ce petit court-métrage qui illustre parfaitement ces vacances de février :

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#272 L'utilisateur est hors-ligne   Font Sancte 

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Posté 24 février 2024 - 13:42

Les bouchons seront toujours là.
C'est le séjour au ski qui évoluera et qui évolue déjà.
Avant, c'était courant de faire quasi une semaine de ski non stop (samedi au samedi).
Le contexte s'y prêtait (pas de RTT, vacances "classiques", plus de confiance en l'avenir...).

Aujourd'hui, la situation a quand même changé.
Le COVID est passé par là, rebattant les cartes et mettant l'accent sur le fait que rien n'est acquis.
Accentué par la situation actuelle (inflation entre autres), l'apparition des RTT, un changement dans les habitudes (vacances plus courtes mais plus régulières lors des ponts de Mai par exemple), c'est plus étalé dans l'année que classiquement lors des vacances scolaires.

Puis l'augmentation des prix dans tous les secteurs qui fait qu'on profite moins de ce qui est cher pour se rediriger vers l'essentiel et moins coûteux (mieux profiter de la nature environnante, visiter le patrimoine...).
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#273 L'utilisateur est hors-ligne   Clément05 

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Posté 06 mars 2024 - 22:04

Un article avec notamment l'interview de Vincent Vlès, directeur d'une thèse sur les retombées économiques du ski alpin et qui remet en cause le ratio "1 € dépensé = 6 € de retombées" de DSF (dont les méthodes de calcul sont toujours aussi opaques) : https://www.novethic...ment-climatique

La citation suivante résume parfaitement le problème selon moi : "“tant que le modèle est rentable, il n’y a aucune raison de le remettre en question”. “Il n’y a pas de déni climatique, il y a, à la place, un déni sur l’effort à faire pour changer, les stations préfèrent aller jusqu’au bout du cul-de-sac “" . L'article plaira à tout le monde, puisque l'ANMSM y a placé son expression favorite à la mode :) .

La thèse en question : https://www.theses.fr/2023PERP0041 On y voit que le ratio de retombées économiques dépend fortement de la méthode de calcul.
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#274 L'utilisateur est hors-ligne   Font Sancte 

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Posté 07 mars 2024 - 11:37

Le modèle est rentable avec des paramètres donnés.
Si ces paramètres ou données évoluent, il faut que le modèle s'adapte en conséquence et évolue lui aussi pour pouvoir être pérenne dans le temps.

Surtout qu'il faut une certaine inertie avant que tout se mette en place. Ce n'est pas immédiat.
Il y a certains paramètres qui doivent être anticipés avec les nouvelles évolutions connues.
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