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Quel avenir pour les stations de ski françaises ? Podcast Les Echos du 14 février

#1 L'utilisateur est hors-ligne   Pierre31 

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Posté 17 février 2020 - 18:38

Je vous partage ici un très intéressant podcast de 20 min des Echos qui balaye l'historique et toutes les problématiques actuelles de l'aménagement en montagne:à écouter ici

Pour vous mettre l'eau à la bouche:
"La France a exploité l'or blanc de ses sommets à partir des années 1960. Répondant à l'engouement pour le ski, elle s'engage dans la construction de ce qui deviendra le plus important domaine skiable au monde. Les plans neige vont se succéder de 1965 à 1977 et cette manne floconneuse va bénéficier à des régions entières. On bâtit à tout va, au détriment parfois de la sécurité ou de l'esthétique.

Un tournant s'amorcera sur la fin des années 1970 avec l'émergence d'une vision plus respectueuse des environnements et des équilibres locaux. Elle se double aujourd'hui des problématiques liées au réchauffement climatique et du goût mitigé des jeunes générations pour les sports d'hiver. Le ski fut le sport roi des baby-boomers, il faut réinventer les espaces pour les pratiques de ceux qui leur succèdent. Le nom de station de ski cède d'ailleurs déjà du terrain face à celui, plus large, de station de montagne."


Cet épisode a été enregistré en janvier 2020 dans les locaux des Echos (Paris, 15e). Rédaction en chef : Clémence Lemaistre. Invités : Christophe Palierse (journaliste aux Echos) et Guillaume Desmurs (auteur de L'épopée des stations de ski et coauteur d'Une histoire du ski chez Glénat).
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#2 L'utilisateur est hors-ligne   Guillaume69 

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Posté 17 février 2020 - 21:32

Reportage intéressant.

Cependant, comme toujours, il est bien facile pour les médias de remettre tout en question sous prétexte que tous les massifs ne sont pas bien enneigés (je ne parle pas spécifiquement de ce podcast mais des articles que l'on voit actuellement).
Il en était de même pendant les saisons sans neige des années 90, où l'aménagement en montagne était remis en cause (l'enneigement était alors plus dramatique).

Le titre de ce topic est lui aussi évocateur d'une inquiétude, certes fondée, mais répétitive dès que l'enneigement vient à être imparfait.
Ce même discours "bateau" finit à la longue par être pesant, inutile pour les stations concernées et en plus fait mauvaise pub pour les domaines skiables de France. Ou comment se tirer une balle dans le pied ?

L'avenir étant incertain, comme au début des années 90, il est désormais nécessaire de continuer l'aménagement en montagne, cette fois-ci plus en altitude, tout en proposant des activités annexes à moyenne altitude si l'enneigement vient à manquer.

Il n'y a pas grand chose de plus à dire, si ce n'est que d'attendre les saisons hivernales prochaines.
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#3 Invité_remontees_*

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Posté 17 février 2020 - 23:04

Le problème des activités annexes, c'est justement qu'elles sont annexes et sont juste un complément d'activité à ce que je vois en général.

Pour le commentaire (qui me semble déplacé) sur le côté pesant, c'est une remarque tout à fait subjective sur une affirmation déjà subjective. Je pense justement que le piège (d'autant plus que ça ne fait qu'attiser la polémique en fin de compte) est d'en rester à l'émotion suscitée par le faible enneigement sans chercher à prendre de la hauteur pour analyser plus en profondeur la situation.

Ce message a été modifié par remontees - 17 février 2020 - 23:09 .

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#4 L'utilisateur est hors-ligne   Guigui74 

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Posté 18 février 2020 - 00:18

https://france3-regi...-3-1787575.html
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#5 L'utilisateur est hors-ligne   Pierre31 

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Posté 21 février 2020 - 16:46

Dans la foulée, toujours sur les Echos, on en parle aussi là.

Pour ceux qui ne peuvent pas lire un article potentiellement réservé aux abonnés, je le retranscris ici:

Citation

C'est le vent de panique dans les petites stations de ski. La semaine dernière, la Haute-Garonne a fait appel à un hélicoptère pour descendre de la neige sur le domaine skiable de Luchon-Superbagnères. Cette semaine, Turini-Camp d'Argent dans le massif du Mercantour (Alpes-Maritimes) vient de fermer ses pistes faute de neige, pour passer directement à la luge d'été.


D'autres choisissent une solution plus coûteuse encore : déplacer leurs remontées mécaniques vers les hautes altitudes. Valloire (Savoie), avec ses 17.000 lits et son village à 1.450 mètres d'attitude, vient d'annoncer un investissement de 36 millions d'euros d'ici à 2028 pour « se translater en altitude et étendre de 12 hectares le domaine skiable ».« Si dans vingt-cinq ans, on ne peut plus skier en dessous de 1.700 mètres, on pourra tout de même skier sur notre domaine, puisque 80 % des pistes se situent au-dessus de 2.000 mètres », assure le responsable de la SEM gestionnaire, Jean-Marie Martin. Un Club Med et un nouveau télésiège sont prévus.

Pour rassurer ceux pour qui course à l'altitude rime avec bétonnage de la montagne, la SEM fait valoir qu'elle « n'effectuera aucun terrassement ». Elle promet aussi de « rendre à la nature la partie basse de la station qui sera abandonnée par le ski ».

« Séduire les tour-opérateurs »
Après trente ans de relative stabilité, de nombreuses stations des Alpes du Nord ressortent leurs projets des cartons et les inscrivent dans leurs schémas de cohérence territoriale. Il s'agit de se hisser vers les cimes, sur des sites vierges de toute installation. Aussois, Val Cenis, Saint-François Longchamp vont s'étendre sur 30 hectares à grand renfort de télécabines et de liaisons.

Pour s'en sortir, une station doit ouvrir son domaine skiable au moins cent jours par an. Une gageure pour ces stations car la limite pluie neige qui détermine la « skiablilité », est passée en soixante ans, de 1.200 mètres à 1.500 mètres d'altitude. Le recours aux canons à neige reste coûteux et gourmand en eau. Et, malgré leurs tentatives de diversification, le modèle économique dominant reste fondé sur le ski de piste.

Dans l'Isère, La Grave espère « rivaliser » avec l'Aiguille du Midi en construisant un troisième tronçon de téléphérique jusqu'à 3.600 mètres. Les Saisies (1.650 mètres) veulent se hisser aux Contamines-Monjoie (2.500 mètres). Mais 110 millions d'euros d'investissements seront nécessaires à cette petite station, qui ne génère que 15 millions d'euros de chiffre d'affaires par an. Le directeur de la régie, Michaël Tessard, fait valoir qu'il pourra ainsi « afficher 192 km de pistes, contre 77 km, ce qui est nécessaire pour séduire les tour-opérateurs ».

Sur le modèle de leurs « grandes soeurs », ces stations déploient des liaisons câblées entre elles. Le projet de la Croix du Sud, destiné à créer 85 hectares de pistes, en reliant les stations de la vallée de la Maurienne, Valloire, Valmeinier, Valfréjus, Orelle à Val-Thorens en empiétant sur le site classé du Mont-Thabor refait surface. Et qu'importe s'il avait été enterré car jugé peu rentable et destructeur…


« Signaux d'alerte »

En Haute-Savoie, les stations des Aravis, La Clusaz, Saint-Jean-de-Sixt, Le Grand-Bornand ou Manigod veulent se relier par les cols et les sommets avec des remontées mécaniques. « En l'état, ce projet n'est pas soutenable pour le territoire dans le contexte climatique », critique France Nature Environnement.

« Partout dans les Alpes continuent de fleurir des projets de destruction démesurés et des extensions de domaines dans des sites préservés. Malgré les signaux d'alerte et les impacts du changement climatique sur nos territoires, la logique de développement des cinq dernières décennies continue de s'imposer », regrette Annie Collombet présidente de Vivre & Agir en Maurienne.

De son côté, la Cour des comptes a estimé que face au réchauffement climatique « les stations n'apportent pas les bonnes réponses ». « Nous devons être responsables, et ne pas vouloir dompter la montagne par des équipements éphémères qui la détruiraient », abonde Jean-Marc Peillex, le maire de Saint-Gervais.



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De plus, un article du jour sur l'immobilier:

Citation

Alerte sur l'or blanc ! Certaines stations sont obligées d'interrompre leurs activités hivernales. « Il n'y a plus de neige à Bagnères-de-Luchon » signalait l'AFP le 4 février dernier. La station de ski de moyenne altitude (entre 1.350 et 1.860 mètres) du Mourtis, dans les Pyrénées centrales, a annoncé sur sa page Facebook que les « conditions d'enneigement ne permettent pas d'ouvrir le domaine skiable dans de bonnes conditions et en toute sécurité » entraînant la fermeture du domaine skiable « pour une durée encore indéterminée ».


Selon l'Observatoire pyrénéen du changement climatique (OPCC), l'épaisseur de neige pourrait diminuer de moitié dans ce massif et les températures maximales moyennes augmenter de 1,4 à 3,3 degrés d'ici à 2050. Mais il y a pire : la station des Hautes-Navières au Valtin dans les Vosges a dû fermer définitivement.


Projections incertaines

S'il y a de quoi s'alarmer, les prévisions ne sont pas aussi catastrophiques pour tous les massifs. Selon Météo-France/Drias, les modèles climatiques prévoient tous une augmentation progressive au cours du XXIe siècle de la température moyenne de l'air sur l'ensemble du globe. En France, cette augmentation se situerait à l'horizon 2100 entre +1 °C et +5 °C par rapport à la moyenne 1976- 2005. Cette très large fourchette est due aux différences entre les résultats des différents modèles de climat, mais aussi à l'incertitude sur les quantités de gaz à effet de serre que l'humanité émettra au cours du siècle… et à des différences régionales.

Pour la chambre professionnelle Domaines Skiables de France (DSF), concernée au premier chef par les questions d'enneigement, « il pourrait y avoir, à côté de bons hivers, des hivers normaux et des hivers peu enneigés. Lentement, les bons hivers pourraient se raréfier et les hivers moins favorables devenir plus fréquents, tandis que l'enneigement moyen pourrait baisser progressivement ».


Recours à l'hélicoptère

A Luchon-Superbagnères, dans les Pyrénées, le conseil départemental de Haute-Garonne a décidé de faire livrer de la neige par hélicoptère. Les 14 et 15 février derniers, 50 tonnes ont été transportées en deux heures et demie. Une solution extrême désapprouvée par Elisabeth Borne. « Enneiger les stations de ski par hélicoptère, ce n'est pas une voie possible », a déclaré la ministre de la Transition écologique.


Réduire l'aléa climatique
Actuellement les professionnels travaillent à réduire la vulnérabilité des stations au changement climatique. « Neige de culture, damage et travaux d'aménagement des pistes ont permis de diviser par trois l'exposition des stations à cet aléa depuis vingt-cinq ans », affirme DSF. Les efforts ont payé car, dans l'immédiat, l'activité ski n'est pas menacée.

Dans les Alpes du Nord, probablement pas, mais dans d'autre massifs, même les techniques modernes ne suffisent pas à pallier le manque de précipitations et surtout le réchauffement, très sensible cette année.

A Montclar, dans les Alpes-de-Haute-Provence, à 1.350 mètres d'altitude, au-dessus du lac de Serre-Ponçon, très bien pourvue en canons à neige, la station n'a toutefois pas réussi à ouvrir pour Noël. L'or blanc manquait sur une portion de piste indispensable, malgré tous les efforts déployés pour le transporter depuis les sommets.

La limite pluie-neige ne cesse de s'élever. Passée de 1.200 mètres autrefois à environ à 1.500 mètres aujourd'hui, elle pourrait atteindre 1.700 mètres d'ici à 2050. Les nouvelles activités développées par les stations de moyenne montagne et les atouts mis en avant pendant les périodes d'été ne suffiront probablement pas pour maintenir leur attractivité.

Un triste constat qui pourrait encore accentuer le différentiel de prix entre les stations de haute montagne les plus huppées où s'envole l'immobilier de luxe et les villages plus proches de la vallée où la matière première qui attire vacanciers et investisseurs fait désormais défaut.


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Un dernier article d'hier, avec le gouvernement qui souhaite trouver les meilleures solutions:

Citation

Une semaine après le déplacement d'Emmanuel Macron au pied de la Mer de Glace, le gouvernement s'est à nouveau porté jeudi au chevet de la montagne. A son secours même. Car en plus de la santé des glaciers alpins, il lui faut désormais se soucier urgemment de celle des stations de sport d'hiver. Tout spécialement de l'état des stations pyrénéennes dont plusieurs responsables, ainsi que des élus de ce massif, ont tenu une réunion de crise en fin d'après-midi autour d'Elisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique et de Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat au tourisme. Mission : ouvrir de nouvelles pistes de développement à des domaines qui, faute de neige en quantité suffisante, deviennent de moins en moins skiables .

Il a été décidé d'avoir « sous six mois une offre complète d'accompagnement des stations pour à la fois encourager leurs pratiques vertueuses en termes d'environnement et les aider à s'adapter » face au réchauffement de la planète, avec un modèle touristique plus tourné vers les quatre saisons, a indiqué la ministre à l'issue de la réunion. La randonnée, la pratique du VTT, les descentes en tyrolienne, l'escalade en via ferrata, voir la spéléologie dans certains sites, peuvent permettre de bâtir cet « autre modèle » de développement, selon l'expression d'Elisabeth Borne, vers lequel le gouvernement veut accompagner les stations les plus impactées par le réchauffement.


Un modèle à inventer
Des mesures d'adaptation aux antipodes des solutions désespérées mises en oeuvre par certaines. Comme celle qui consiste à téléporter des tombereaux de neige par hélicoptère et à les déverser sur les pistes. Une dérive dans laquelle les stations de moyenne montagne, où l'or blanc se fait rare, se mettent à verser. Le dernier exemple en date, remonte à samedi, sur le domaine skiable de Luchon-Superbagnères (Haute-Garonne) où 50 tonnes de neige ont été larguées après avoir été héliportées en brûlant 400 litres de gasoil.

L'initiative avait fait bondir Elisabeth Borne . « On ne peut pas à la fois avoir des stations qui sont victimes du dérèglement climatique et qui contribuent en même temps à l'aggraver », avait-elle déclaré mercredi. Le Conseil départemental de la Haute-Garonne, propriétaire et gestionnaire de la station avait plaidé un cas de force majeure pour éviter à tout prix que ce territoire, très dépendant des activités de sports d'hiver, ne sombre économiquement. Il s'agit d'« une pratique tout à fait exceptionnelle », avait assuré Laurent Renaud, directeur général de Domaines skiables de France.

N'empêche, en plus de son impact environnemental négatif, ce genre d'opération, coûteuse, ne peut pas être soutenable très longtemps au plan économique. Surtout pour les petites stations de moyenne montagne, les plus exposées au réchauffement, celles qui sont situées autour de 1.500 mètres d'altitude et, dans un avenir proche, au-dessus de 2.000 mètres, selon Météo-France. La montée du mercure redoutée risque d'y être telle qu'il ne serait même plus possible de produire de la neige artificielle après 2050.


EDIT: mode citations

Ce message a été modifié par Pierre31 - 24 février 2020 - 21:19 .

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#6 L'utilisateur est hors-ligne   Pierre31 

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Posté 24 février 2020 - 21:17

Voir le messageRodo_Af, le 21 février 2020 - 20:14 , dit :

Merci de mettre les articles en mode citation !

Citation

Comme ça



Ok !
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#7 L'utilisateur est hors-ligne   Guigui74 

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Posté 24 février 2020 - 21:57

Après, il faut bien se dire que mode citation ou pas il n’est pas permis par la loi sur la propriété intellectuelle de reproduire en accès public l’intégralité d’un article de presse.
En d’autres termes, il existe un risque juridique à le faire pour celui qui publie, si cela va sans dire ça va mieux en le disant ;)
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#8 L'utilisateur est en ligne   jb92i 

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Posté 25 février 2020 - 00:28

Un reportage sur la station de laguiole, station de moyenne altitude du sud massif central qui me tient personnellement à cœur et qui n'a pas pu ouvrir cette saison suite au manque de neige. Ça peut donner des idées et j'espère de l'espoir pour l'avenir...
En tout cas l'hiver ou l'été l'aubrac est magnifique :)
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