[nicobsa]

Cela se passe dans les années 1930 au Col de Porte (massif de la Chartreuse). Les habitants de Grenoble ont déjà pris l´habitude de grimper les quelques 15 km de bonne route pour aller s´exercer à ce nouveau sport qu´est le ski, importé par les Norvégiens, mais développé par les « ancêtres », Henri DUHAMEL et le capitaine CLERC (,du fameux 15-9 »). Ce col de Porte présente de jolies pentes surtout utilisées par de jeunes lugeurs. Mais les skieurs deviennent plus nombreux et réclament d´y trouver un engin de remontée mécanique. Le père ROSSATqui cultive les prairies du col au profit de ces vaches pratique aussi le ski sur des « planches » de sa fabrication, après en avoir appris les rudiments dans les chasseurs alpins. Il sait ce que c´est que des câbles puisqu´il en utilise pour descendre ses balles de foin. Fort de cette science et durant l´hiver 1934-35, il installe un câble sans fin mû par un moteur de tracteur et le fait expérimenter par ses fils qui s´y accrochent pour la montée. Mais, très vite, un commando vaguement écologiste monte de Grenoble pour tenter de démonter l´installation. Le père ROSSAT réagit à coups de poings et s´entête. Il se fait alors aider par les frères BUTTARD (Mauriennais comme lui) et ils perfectionnent l´engin en y installant des pylônes permettant au câble de ne plus traîner au sol. Or, les frères BUTTARD font partie d´une équipe d´aviron dans laquelle ils rencontrent un certain Jean POMAGALSKI ainsi que Georges TARDY et le barreur MINETTI. Jean POMAGALSKI deviendra le créateur du véritable « téléski » avec un prototype à l´Alpe d´Huez. L´engin est, certes, bricolé mais il fonctionne bien et il donnera naissance à une formidable lignée d´appareils à réputation internationale. Georges TARDY sera reporter au « Dauphiné Libéré » et le fils de MINETTI sera, plus tard, directeur des équipements de l´Alpe d´Huez. Pour l´immédiat et au col de Porte, les uns et les autres développent une étroite amitié qui aboutira très vite à transformer l´invraisemblable bric-à-brac des débuts en « tire-fesses » apprécié par un public de plus en plus fervent

Origine document : journal « Grenoble mensuel »