Forums Remontées Mécaniques: Crise énergétique en Europe - Forums Remontées Mécaniques

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Crise énergétique en Europe Conséquences pour les domaines skiables

#81 L'utilisateur est hors-ligne   Argentoratum 

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Posté 24 novembre 2022 - 13:33

Un panorama dans cet article à l'approche de la saison :
Eco Pays de Savoie 18/11/2022

Citation

Domaines skiables : slalomer entre inflation et contraintes énergétiques-environnementales
Après la crise sanitaire, les stations de sports d’hiver doivent à nouveau répondre à de nouvelles contraintes économiques dans une conjoncture où le prix des énergies s’envole, où l’accès aux ressources interroge et où les préoccupations environnementales s’amoncellent. État des lieux.

En cette fin d’automne, les gestionnaires de domaines skiables oscillent entre prudence et alternatives. Jérôme Grelet, directeur de la Setam à Val Thorens, est clair sur ce point. Avec une note d’électricité multipliée par 10, voire par 20, il préfère lever le pied sur les investissements. Antoine Bellet est tout aussi préoccupé. Le directeur de Valmorel enregistre des hausses de fournitures supérieures à 20 %.

Avec sa collectivité support, il réfléchit à installer des unités de production alternatives et, sans attendre, a rénové l’armoire de pilotage du téléski du Rocher pour diviser par trois la vitesse de l’appareil lorsqu’aucune perche n’est détectée en ligne. Sur l’autre versant du Grand Domaine, la station reliée de Saint- François-Longchamp subit des coûts d’énergie en hausse de 30 %. Alors qu’est engagé cet hiver le bilan carbone des activités, son directeur, Nicolas Colombani, ne fermera pas d’appareil « pour ne pas impacter nos clientèles », mais promet un pilotage des remontées au cordeau.

Des investissements sources d’économies

Alors qu’il faut jongler avec la hausse des cours de l’énergie et des matières premières, les domaines ajustent leur fonctionnement sur l’ensemble des postes. « Nous continuons de raisonner avec le bon sens historique qui nous guide en matière de sobriété énergétique : l’éco-conduite des engins de damage pour moins de carburant consommé et des remontées mécaniques dont les vitesses s’adaptent aux fréquentations », poursuit Nicolas Colombani.

« Stop au stress », résume Alexandre Maulin. « Nous sommes en avance sur les attitudes de sobriété et d’économie d’énergie sur l’ensemble des domaines skiables, eu égard aux engagements de la France. Et nous continuons », insiste le président de Domaines Skiables de France, syndicat professionnel des exploitants. Il n’en demeure pas moins que les investissements sont clairement réorientés vers les économies.

Le domaine de Méribel Alpina a ainsi remplacé les têtes de ses enneigeurs pour amoindrir les consommations d’eau et d’électricité. Sur Aussois, les pistes retour du secteur des Sétives reçoivent 340 000 euros pour un nouveau réseau d’enneigement moins énergivore. En Maurienne toujours, la Sogenor, qui gère les domaines de Valfréjus et de La Norma, fermera une semaine plus tôt pour économiser des charges de personnels, d’entretien et d’énergie.

Dans les Bauges, la station du Semnoz abaissera le chauffage dans les cabanes qui bordent les départs et les arrivées des remontées. Ses conducteurs de dameuse seront par ailleurs invités à limiter la largeur des pistes au gré de la fréquentation afin d’amoindrir le nombre de “passages”, donc la consommation de carburant.

Coupures ou pas coupures ?

Les stations échapperont-elles aux coupures cet hiver ? François Chaumont, délégué RTE, Réseau de transport d’électricité, d’Auvergne-Rhône-Alpes, reconnaît que « cinq à dix journées seront délicates au cours de l’hiver selon les pires scenari ». Sans oser préciser le calendrier, il reconnaît un risque sur les vacances de Noël et de février, entre 8h et 13h puis entre 18h et 20h, périodes lors desquelles les locataires occupent massivement leurs logements (lumière, chauffage, douches).

« Sur ces journées, nous mettons en oeuvre le dispositif “écowatt”, un moyen d’alerte gradué en trois niveaux qui traduit le stress du réseau d’alimentation. » Son activation permet d’adresser des SMS aux gros consommateurs d’électricité volontaires (industriels, remontées mécaniques, ensembles immobiliers) pour les inviter à réduire leur appétit.

Des solutions plurielles

À Châtel, le coeur du domaine s’équipe d’une cuve de stockage de carburant pour réduire les trajets des dameuses et les transformateurs électriques bénéficient depuis un an d’une cure de jouvence pour optimiser leur fonctionnement. Après Les Gets en 2017, Avoriaz passe à la mesure de hauteur de neige. La station dote ses dameuses d’un logiciel qui facilite des productions et des répartitions rationalisées du tapis neigeux.

Le domaine skiable de Morzine fait de même tandis que la commune support réduit les illuminations de Noël et l’éclairage public, et abaisse la température des bains de l’espace aquatique. En Suisse, la question des économies d’énergie préoccupe tout autant Berno Stoffel, directeur de l’association des remontées mécaniques. En septembre, il déclarait à la télévision alémanique envisager une « réduction de la vitesse des installations, du nombre de télécabines ou des heures d’exploitation ». Là aussi, la baisse du chauffage et l’extinction des éclairages publicitaires font partie de l’arsenal anti-gaspi.

+20% sur les fournitures

Et il le faut cet arsenal, attendu que, à cette augmentation de charges, s’additionne celle des fournitures. Après une hausse de 4 à 5 % en moyenne annuelle sur les cinq dernières années, elle atteint 20 % cet hiver selon DSF. « L’augmentation des prix entre 2019 et 2022 sur une remontée mécanique clé en main voisine 30 % », reconnaît Denis Ribot. Le directeur de Prinoth Leitner justifie la tendance par la progression des charges et les délais pour obtenir les composants. « Nous commandons aujourd’hui ceux nécessaires pour l’année 2024. Sans quoi, nous devons adapter nos modèles. »

Même constat sur le secteur du BTP dans les stations. « Les entreprises ont été impactées par les difficultés d’approvisionnement pour mener à bien leurs chantiers, et par des prix de matériaux en progression de 10 à 30 %, à quoi s’ajoutent des coûts d’énergie triplés », précise Florence Thimon, secrétaire générale de la Fédération BTP de la Savoie. La fourniture de carrelages et de tuiles relevait même du parcours du combattant au lendemain de la fermeture d’usines de ces matériaux cuits avec du gaz.

Un contexte qui incite aussi à patienter avant d’engager de nouveaux travaux d’envergure : sur Val Cenis, Yves Dimier, directeur, compte bien attendre les bilans dressés au printemps 2023 et les recettes espérées sur l’hiver pour lancer le programme d’aménagement de 20 millions d’euros envisagé dans la délégation de service public sur Termignon « pour moderniser le front de neige et les remontées mécaniques ».

Des forfaits plus chers

Dans ces conditions, la contribution des usagers des stations de sports d’hiver apparaît incontournable. « Les exploitants n’écraseront pas leurs clients sous des hausses des forfaits de ski insupportables. Celles-ci sont majoritairement inférieures à l’inflation. Il n’y aura pas de sobriété au détriment de l’expérience client », promet Alexandre Maulin. Si le patron du domaine relié Les Sybelles a fait le choix de geler les prix de ses titres, la hausse moyenne sur une soixantaine de domaines atteint 6 % selon “Forfait2ski”.

« Nous n’avons d’autre choix cet hiver que de revaloriser le prix moyen de nos forfaits avec une hausse maximale de 9 %. C’est la seule condition pour assurer la pérennité de notre outil industriel après les hausses des fournitures énergétiques », reconnaît Antoine Bellet, sur Valmorel Grand Domaine. Pralognan-La-Vanoise fait de même. « La hausse moyenne des forfaits s’établit à 7 %. Nos clients peuvent la réduire en partie grâce à notre tarification dynamique », indique Christophe Sobra, directeur général de la destination.

Même s’il les considère « parmi les moins chers en Europe », Yves Dimier sait que le levier tarifaire est subtil. Le directeur de Val Cenis, également président de la commission communication et économie à DSF, augmente de cinq points la valeur de son forfait, mais observe « qu’à trop accroître les prix, nous pourrions perdre des clients ».

Des prix à la consommation en hausse

Quant aux prix à la consommation, l’annonce gouvernementale du 27 octobre en direction des PME confrontées à la crise de l’énergie, pour une prise en charge du quart de la consommation, pourra amortir les hausses. Pour autant, le président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française, Dominique Anract, considère les augmentations incontournables.

« Selon nos simulations, une facture d’électricité doublée se traduit par une hausse de 15 % sur les produits d’une boulangerie », indiquait-il fin octobre sur France Info. Les loyers risquent fort, eux aussi, de croître. Si la loi pour la protection du pouvoir d’achat, votée en août, plafonne à 3,5 % la variation de l’indice de référence des loyers, elle ne concerne pas les logements touristiques.

Alors que les prix de ventes immobilières en stations de sports d’hiver continuent de grimper en 2022, les locations suivent la même tendance. Selon la FNAIM, leur valeur progresse en moyenne de 2,2 % en Savoie, de 1,1 % en Haute-Savoie avant répercussion des hausses d’énergie.

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#82 L'utilisateur est hors-ligne   marie738 

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Posté 24 novembre 2022 - 14:30

Les ėconomies d'ėnergie avec la fermeture anticipée des domaines et/ou de certaines RM risquent d'avoir des conséquences sur "l'expėrience" des saisonniers, qui vont perdre des heures de travail, tout en restant confrontés aux ėternels problèmes qui vont s'amplifier (logement, coūt de la vie en station) avec en plus cet hiver la suppression de tarifs forfaits spéciaux pour eux (suite au contrôle de la cours des comptes). C'est l'envers du décor et une manifestation a eu lieu la semaine dernière devant les bureaux de DSF en Savoie. DSF a accepté une hausse de 7% des plus bas salaires mais les syndicats vont veiller à ce que les sociėtės de RM ne fassent pas des économies sur leur dos avec des fermetures de remontėes mėcaniques hors saison et fin de saison.

Il va falloir que les stations mėnagent aussi leur salariés et en particulier les saisonniers et qu'elles ne fassent pas d'ėconomies à leur dėtriment, si elles ne veulent pas les perdre dėfinitivement.


https://www.altitude...alaires-hausse/

Ce message a été modifié par marie738 - 24 novembre 2022 - 14:31 .

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#83 L'utilisateur est hors-ligne   jfd_ 

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Posté 24 novembre 2022 - 16:01

De toute manière, compte tenu de "l'incident" qui a eu lieu récemment sur l'un des deux réacteurs de Civaux lors des essais préalables à sa remise en service ( Y Clic) et compte tenu que cela touche le circuit primaire, une paille, la remontée en capacité de la production nucléaire du pays ne se fera pas aussi rapidement que prévu, il y a ne serait-ce que 5-6 semaines. Heureusement, le réacteur n'était pas chargé en combustible. L'autorité de sureté nucléaire a pris la gouverne technique sur le dossier car en pas loin de 50 ans d'exploitation des REP en France, aucune épreuve hydraulique du circuit primaire n'avait été loupée par EDF.

Donc, en clair, c'est la raison pour laquelle depuis une quinzaine de jours, il y a de nouveau des alertes dans les médias sur la disponibilité électrique sur le réseau dans les tous prochains mois d'hiver. Et oui, il est à craindre que ce soit compliqué si du froid arrive sur certaines périodes, il ne faut pas se leurrer.

Ce message a été modifié par jfd_ - 24 novembre 2022 - 16:02 .

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#84 L'utilisateur est hors-ligne   guigui67 

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Posté 24 novembre 2022 - 22:24

Voir le messagejfd_, le 24 novembre 2022 - 16:01 , dit :

De toute manière, compte tenu de "l'incident" qui a eu lieu récemment sur l'un des deux réacteurs de Civaux lors des essais préalables à sa remise en service ( Y Clic) et compte tenu que cela touche le circuit primaire, une paille, la remontée en capacité de la production nucléaire du pays ne se fera pas aussi rapidement que prévu, il y a ne serait-ce que 5-6 semaines. Heureusement, le réacteur n'était pas chargé en combustible. L'autorité de sureté nucléaire a pris la gouverne technique sur le dossier car en pas loin de 50 ans d'exploitation des REP en France, aucune épreuve hydraulique du circuit primaire n'avait été loupée par EDF.

Donc, en clair, c'est la raison pour laquelle depuis une quinzaine de jours, il y a de nouveau des alertes dans les médias sur la disponibilité électrique sur le réseau dans les tous prochains mois d'hiver. Et oui, il est à craindre que ce soit compliqué si du froid arrive sur certaines périodes, il ne faut pas se leurrer.


L’interruption de l’épreuve hydraulique de Civaux n’a rien à voir avec les problèmes de corrosion sous contrainte des circuits RIS et RRA des réacteurs P4, P’4 et N4 d’EDF. On sait depuis que le défaut concerne le bouchon ajouté pour l’épreuve et non le circuit primaire en lui même. Il n’y a donc aucune raison d’en extrapoler des conséquences sur le reste du parc en maintenance.

Rajoutons qu’EDF est tenu légalement d’informer les dates au plus courte de remise en service, même si celles-ci sont souvent très théoriques, sous peine d’être accusé de ne pas publier des informations et manipuler le marché de l’électricité.

Pour le reste, l’hiver sera très tendu en cas de vague de froid, des délestages seront à prévoir, mais ceux-ci ne devrait pas concerner les alpes du nord qui n’est pas une péninsule électrique.
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#85 L'utilisateur est hors-ligne   jfd_ 

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Posté 25 novembre 2022 - 01:44

Je ne crois pas avoir écrit que cela avait un rapport avec la corrosion sous contrainte que tu pointes. Relis bien mon propos Image IPB L'extrapolation que tu mentionnes, je ne l'ai pas faite car il n'y a simplement pas lieu de la faire. Ceci étant, à la suite de cette épreuve loupée, l'avis de l'ASN, qui a autorité, a tempéré l'ardeur d'EDF à aller de l'avant à marche forcée (pas très important, c'est un cas particulier, en substance). En conséquence, cela a retardé les chantiers de remise en service de plusieurs unités. Et cela est un fait.

Pour l'aspect de péninsule électrique, cet hiver, ce ne sera pas directement la cause de délestages éventuels mais, au 1er ordre, le défaut de production vs la consommation (la sur-consommation du moment donc).

Ce message a été modifié par jfd_ - 25 novembre 2022 - 01:49 .

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#86 L'utilisateur est en ligne   TKD du 3000 

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Posté 28 novembre 2022 - 12:52

Bonjour à tous, Le Sappey-en-Chartreuse n'exploitera pas le téléski du Grand Sommard pour des raisons économiques, extrait du site internet de la station "Le téléski du Grand Sommard ne sera pas en service cette année pour des raisons économiques et de consommation énergétique." Bien dommage c'est le seul téléski qui permet de desservir les pistes rouges et le sommet de la station. :( En espèrent qu'il re-ouvre l'année prochaine.
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#87 L'utilisateur est hors-ligne   chris2002 

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Posté 04 décembre 2022 - 22:55

En Suisse, en raison de la crise énergétique et sur demande des autorités, Télé Villars Gryon les Diablerets renonce à l'ouverture nocturne de la piste de ski des Diablerets ainsi que de la piste de luge (qui n'est pas éclairée, mais qui requiert l'utilisation de la TCD, dont la montée est elle éclairée).

https://www.alpesvau...h/fr/pages/tvgd
https://www.instagra.../p/ClTCRAXDBvy/ (pour accéder au message en lui-même)
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#88 L'utilisateur est hors-ligne   Bregalad 

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Posté 05 décembre 2022 - 22:24

Je me rends de plus en plus compte que c'est de la communication pure. Malgré les flux de paroles ayant dans le sens d'économies d'énérgies dont on nous abreuve dans les médis et les réseaux sociaux... Les panneaux publicitaires éclairés sont toujours là, et les centres commerciaux ainsi que les transports en commun sont toujours autant surchauffés que les autres années.

Les pics de consommation éléctrique ayant lieu en journée, les économies sur l'éclairage (qui, de plus est un poste peu énergivore) sont surtout symboliques. Par contre elles auront au moins un réel effet bénéfique sur la faune sauvage.
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#89 L'utilisateur est hors-ligne   chris2002 

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Posté 05 décembre 2022 - 23:20

les économies d'éclairage la nuit peuvent avoir une influence sur le réseau, en fonction de la configuration de celui-ci.

En Suisse par exemple, le nucléaire et l'hydraulique au fil de l'eau (l'eau n'est pas stockée mais turbinée immédiatement, en fonction du débit de la rivière) représentent une base relativement constante sur 24 heures*, auquel il faut de plus en plus ajouter, en journée, le solaire, qui tend à prendre de l'importance (quelques % actuellement en Suisse ?). Cette base peut difficilement varier** et doit de toute façon être "consommée", sur laquelle vient s'ajouter, principalement, les centrales hydrauliques à accumulation, qui fournissent en fonction des besoins (et des réserves d'eau disponibles)

Cependant, même en heure creuse, je ne suis pas sûr que le nucléaire et l'hydraulique au fil de l'eau suffisent, en hiver, à couvrir la consommation électrique par eux-mêmes. Ce qui veut dire qu'outre l'importation d'énergie, le complément doit se faire via les centrales à accumulation, qui ont une réserve limitée d'eau à disposition. A partir de là, économiser de l'énergie en heure creuse (y compris la nuit) peut avoir une réelle importance, afin d'éviter de devoir recourir à ces heures là aux centrales hydroélectriques à accumulation pour fournir le complément d'énergie nécessaire.

De plus, même si la production de base de ces deux types de centrales (nucléaires et fil de l'eau) suffisent, il vaut encore la peine d'économiser de l'électricité en heure creuse, à cause des stations de pompage turbinage, qui permettent d'utiliser l'énergie en trop produite par ces deux types de centrales, en stockant de l'eau en altitude, afin de la turbiner à nouveau en heure de pointe.
En Suisse, nous avons désormais une capacité installée de pompage de 3.6 GW (qui à terme devrait passer à 5.2 GW quand Grimsel 3 et Lago Bianco seront en service). De quoi, si nécessaire, et pendant une durée limitée (probablement quelques heures seulement, à pleine puissance) absorber l'ensemble de la production nucléaire suisse (2.8 GW installé) et une partie de la production au fil de l'eau, pour la stocker et la returbiner en temps voulu. Ou importer de l'électricité depuis des pays en surproduction pour la stocker et ensuite l'utiliser en heure de pointe (avec des pertes, mais il vaut mieux 30% de perte que 100% de perte si l'énergie ne peut pas être utilisée au moment de sa production).

Bref, dans le contexte suisse, économiser de l'énergie même la nuit a à mon avis du sens. Dans d'autres contextes, il faudrait voir en détail, mais intuitivement, même la nuit économiser de l'énergie n'est pas un mal, car il y a des chances que l'énergie provienne soit :
de centrales hydrauliques à accumulation, qui ont des réserves d'eau disponibles "limitées" et qu'il est bon d'économiser.
de centrales thermiques non nucléaires. Et là, économiser du gaz, du charbon et ou du pétrole est une bonne chose (c'est moins le cas en France, mais dans d'autres pays européens, ce type de centrales jouent un rôle majeur)
et même si elle provient de centrales nucléaires ou hydroélectriques au fil de l'eau, cette énergie "de toute façon produite" aurait peut-être pu être stockée dans des centrales de pompage turbinage pour être réutilisée en heure de pointe (en fonction de la capacité de pompage disponible, qui varie d'un pays à l'autre (la France doit être autour des 5-6 GW de capacité installée, ce qui est proportionnellement relativement peu).

Après, pour ce qui est de la différence entre les "effets d'annonce" concernant les économies d'énergie et la réalité, c'est un autre débat...

*modulo le fait que certaines centrales au fil de l'eau se trouvent en aval de grosses centrales à accumulation, et que le débit du fleuve dépend alors du fonctionnement de ces centrales. Par exemple l'usine de Lavey en Valais, qui est en aval de centrales à accumulation majeure et dont la production dépend en partie de l'enclenchement ou non des grosses centrales situées en amont : Grande Dixence, Emosson, Mauvoisin, etc.
**c'est particulièrement vrai pour le nucléaire, qui n'aime pas du tout les variations de puissance, mais même pour le solaire, la courbe journalière a un aspect généralement assez stable (pic en milieu de journée quand le soleil tape le plus fort, ce qui pose par exemple de gros problèmes à la Californie, où ils ont des difficultés en cas de canicule à répondre à la pointe de consommation du soir), même si la couverture nuageuse a une influence importante sur la production réelle de ce type de centrale.

Ce message a été modifié par chris2002 - 05 décembre 2022 - 23:38 .

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#90 L'utilisateur est hors-ligne   jfd_ 

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Posté 06 décembre 2022 - 00:26

Les économies nocturnes ont aussi pleinement leur intérêt pour la France où au total, nous disposons "seulement" d'environ 4GW de pompage et non pas 5 à 6 qui sont des valeurs que l'on trouve mais qui sont théoriques. Il n'existe que trois 'grosses' installations, Grand Maison(1800MW avec une très grand réservoir supérieur doté naturellement d'un grand bassin versant), Revin (800MW à courte durée d'usage, voir juste après) et Montézic(~900MW mais limité à 24h30 d'utilisation au max sans bassin versant car réservoir artificiel). Mais par exemple la nuit dernière, il n' a pu être pompé qu'environ 3,3GW (pompage nocturne en bleu foncé en bas du graphique).

https://www.rte-fran...te-par-filiere#

Mais malheureusement, même constat que Bregalad sur la région Toulousaine. Les promesses d'extinction des éclairages en ville entre 0h et 6h00 faits sur ma commune ne sont pas activés (encore?) dans les faits alors que cet engagement date de début Octobre.

Ce message a été modifié par jfd_ - 06 décembre 2022 - 00:39 .

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#91 L'utilisateur est hors-ligne   Bregalad 

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Posté 07 décembre 2022 - 00:04

Voir le messagechris2002, le 05 décembre 2022 - 23:20 , dit :

les économies d'éclairage la nuit peuvent avoir une influence sur le réseau, en fonction de la configuration de celui-ci.
[...]
Après, pour ce qui est de la différence entre les "effets d'annonce" concernant les économies d'énergie et la réalité, c'est un autre débat...

Je crois que tout le monde est d’accord pour dire que d'économiser l'énergie n'est jamais un mal, y compris en période creuse. Peut être que j'ai confondu avec la situation en France où beaucoup de comm est faite sur les pics de consommation, les ballons d'eau chaudes de certaines habitations seraient coupés de 12h à 14h par exemple - cette mesure ne change rien à la consommation totale du chauffage mais permet de lisser le pic de puissance en retardant la consommation de certains équipements.

Ceci ne change rien à la consommation d'énergie, mais je pense que le but est d'éviter d'utiliser des réserves d'énergies fossiles pour produire le pic, et d'utiliser du nucléaire à la place - vu qu'il y a proportionnellement moins de barrages à accumulations en France et plus d'hydraulique au fil de l'eau (qui ne permet pas de produire un pic de puissance).


Citation

Mais malheureusement, même constat que Bregalad sur la région Toulousaine. Les promesses d'extinction des éclairages en ville entre 0h et 6h00 faits sur ma commune ne sont pas activés (encore?) dans les faits alors que cet engagement date de début Octobre.

Ça fait déjà quelques années que je ne me promène plus à ces heures, mais les communes de ma région appliquaient déjà cette mesure depuis quelques années pour la biodiversité. C'est en effet pas très utile d'éclairer en pleine nuit pour personne ou presque.

Ce message a été modifié par Bregalad - 07 décembre 2022 - 00:08 .

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#92 L'utilisateur est hors-ligne   Romain1 

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Posté 07 décembre 2022 - 16:34

Depuis quelques jours la presse titre quotidiennement sur le fait que les stations de skis sont exposées au coupure de courants en cas de délestage.
Ce qu'on peut comprendre étant donnée qu'elles ne sont pas vitales,

mais concretement, si une coupure intervient par exemple de 10:00 à 12:00 sur un domaine, on laisse les gens crever de froid sur un télésiège pendant 2 heures ?
Je pense qu'en vrai ils réfléchiront 2 fois avant de couper le courant aux remontées, mais que politiquement il vaut mieux ne pas trop en parler.
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#93 L'utilisateur est hors-ligne   chris2002 

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Posté 07 décembre 2022 - 16:36

Les coupures seront à priori annoncées le jour d'avant (si j'ai bien compris), donc à moins qu'un exploitant soit foncièrement incompétent, personne ne devrait être bloqué sur des installations...

Ce message a été modifié par chris2002 - 07 décembre 2022 - 16:36 .

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#94 L'utilisateur est hors-ligne   manujour 

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Posté 07 décembre 2022 - 19:23

Les exploitants seront prévenus effectivement la veille au soir, donc ils auront le temps de dire le matin même "on ouvre pas".
Par contre, les serveurs informatique qu'ils peuvent posséder et qui gère la billetterie et les bornes de contrôle, eux vont mettre beaucoup plus de temps à se remettre en marche, les onduleurs ne sont pas conçu pour durer 2 heures.
Pour rappel, les téléportés possèdent un moteur de secours (souvent diesel), utile en cas de panne de courant (involontaire) par exemple.
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#95 L'utilisateur est hors-ligne   fredo_chato 

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  Posté 08 décembre 2022 - 09:43

Voir le messagemanujour, le 07 décembre 2022 - 19:23 , dit :

Par contre, les serveurs informatique qu'ils peuvent posséder et qui gère la billetterie et les bornes de contrôle, eux vont mettre beaucoup plus de temps à se remettre en marche, les onduleurs ne sont pas conçu pour durer 2 heures.


Les onduleurs sont souvent sous estimés. En théorie cela devrait être le cas.

En pratique par manque de de maintenance cela est rarement le cas. De surcroît leur mise en oeuvre est souvent hasardeuse et on branche tout et n'importe quoi dessus alors que leur utilisation devrait être prévue anticipée et bien respectée...mais pour ca il faudrait déjà que les salariés concernés soient formés à la manière dont s'utilise un onduleur et que les prestataires réalisant des travaux respectent le cahier des charges.

Par contre, je vois mal un exploitant faire poireauter ses clients une heure de plus pour "défaut de borne", il vaut mieux ouvrir à tous en attendant de redémarrer proprement le service tant pis s'il y a de la fraude le temps que tout redevienne normal.
Au niveau des bornes en elle-même, leur mise en route est assez rapide, idem pour les différents routeurs. Le plus grand délai peut venir du redémarrage des serveurs, mais la encore pas besoin non plus très très longtemps.

Cela risque tout de même d'être un beau bordel.
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#96 L'utilisateur est hors-ligne   Argentoratum 

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Posté 14 décembre 2022 - 19:02

Tous les secteurs (industrie, tertiaire, résidentiel) diminuent leurs consommations : les probabilités de coupures d'électricité semblent diminuer, c'est une bonne nouvelle pour l'économie, et en ce qui nous concerne ici, pour les stations de ski.

Les Echos 14/12/2022

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Crise énergétique : la baisse de la consommation éloigne la crainte de coupures

Les indicateurs passent au vert pour cet hiver : la consommation d'électricité a baissé de près de 10 % la semaine passée et celle du gaz de 10,5 % depuis le 1er août. La France est sur « la bonne voie » pour éviter des coupures de courant, se réjouit Bruno Le Maire.


Le gouvernement pousse un soupir de soulagement. L'hiver n'a pas encore commencé mais les craintes de coupures d'électricité semblent se dissiper , répètent plusieurs ministres ce mercredi. En effet, la consommation d'électricité continue de diminuer en France avec un recul de 9,7 % la semaine dernière par rapport à la moyenne des années précédentes, annonce le gestionnaire du réseau RTE. Elle avait déjà baissé de près de 10 % la semaine précédente .

Ce chiffre est donné après retraitement des effets calendaires et météorologiques : il s'agit donc de la consommation qui aurait eu lieu si les températures avaient été alignées sur les températures normales pour la période. Ainsi, sur les quatre dernières semaines, la baisse est de 9 %. « Par rapport à la mise à jour précédente, l'effet baissier s'amplifie », souligne le gestionnaire des lignes haute tension françaises.

Effet des actions de sobriété

« La baisse de la consommation concerne tous les secteurs : industriel, tertiaire et résidentiel », précise-t-il. « La semaine dernière, la consommation agrégée des secteurs résidentiel et tertiaire était ainsi inférieure d'environ 8,5 % au niveau de 2021 », précise de son côté le ministère de la Transition énergétique.

La flambée des prix de l'électricité combinée aux appels répétés à la sobriété énergétique produisent leurs effets, estime le gouvernement. « Ces chiffres confirment, y compris durant la période de froid, la tendance observée depuis plusieurs semaines, et l'effet réel des actions de sobriété engagées par les particuliers et les entreprises », se félicite ainsi le ministère de la Transition énergétique.

Baisse de 10,5 % de la consommation de gaz

« Lors du pic de froid de ce lundi, le système énergétique a tenu. Ça montre que les efforts que nous avons collectivement faits, les industriels, les particuliers… portent leurs fruits », estime Agnès Pannier-Runacher sur France Bleu. « Cette baisse équivaut à une économie de 7 réacteurs nucléaires », ajoute la ministre de la Transition énergétique.

Elle souligne par ailleurs que « la baisse de la consommation de gaz se confirme également ». Selon les derniers chiffres, publiés mercredi, du gestionnaire de réseau de transport GRTgaz, celle-ci s'est contractée de 10,5 % depuis le 1er août 2022. Un recul lié à la fois à une moindre consommation de la part des grands industriels (-22,1 %) et de la part des clients raccordés aux réseaux de distribution (-14,1 %). GRTgaz ajoute toutefois que la consommation des centrales électriques au gaz, « très sollicitées pour pallier les indisponibilités du parc nucléaire », a fortement augmenté (+43,5 %).

La part de l'atome dans la production électrique devrait s'améliorer au cours des prochaines semaines, avec déjà plusieurs remises en route de réacteurs constatées par Bercy. « Nous remettons des réacteurs nucléaires en état, à l'heure où je vous parle il y a 41 réacteurs qui sont en état de fonctionner (sur 56, NDLR), l'objectif est d'en avoir 45 au mois de janvier », a déclaré sur CNews le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire. « Je pense que nous pouvons tenir cet objectif grâce à l'engagement total des salariés d'EDF », a-t-il assuré.

Redémarrage de réacteurs nucléaires

Selon Thomas Veyrenc, directeur pôle stratégie de RTE, le gestionnaire du réseau électrique, la France « a certainement les moyens d'éviter des coupures si jamais on continue avec les taux actuels d'économies d'énergie […] qui sont tout à fait significatifs », même si la situation du système électrique continue de faire l'objet d'une grande vigilance. EDF a annoncé vendredi dernier le redémarrage, selon le calendrier établi, de trois réacteurs nucléaires à l'arrêt en France pour des opérations de maintenance et/ou de contrôle.

La production du parc nucléaire français d'EDF, d'une capacité théorique de plus de 60 gigawatts (GW), est tombée à un niveau historiquement bas cette année en raison d'un programme de maintenance chargé après des décalages ces dernières années en raison de la pandémie de Covid et de différentes opérations de contrôles ou de réparations liées au problème de corrosion. Cette moindre disponibilité des réacteurs nucléaires s'est ajoutée aux problèmes d'approvisionnement en gaz, corollaire de la guerre en Ukraine.

Baisser les émissions de CO2

La disponibilité du parc nucléaire français est toutefois remontée à plus de 40 gigawatts ce week-end, pour la première fois en neuf mois, selon les données de RTE. EDF se fixe pour objectif d'atteindre 45 GW de capacités nucléaires disponibles en janvier, le plus tôt possible, a déclaré le PDG du groupe Luc Rémont lors d'une table ronde sur la relance du nucléaire organisée par la commission des Affaires économiques du Sénat.

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Posté 18 janvier 2023 - 15:27

Actualisation des perspectives pour le système électrique par RTE

Réactualisation des perspectives - Actualisation du 18 janvier - Synthèse
Réactualisation des perspectives - Actualisation du 18 janvier - Détail

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La réactualisation de mi-janvier confirme le diagnostic de fin décembre : la situation électrique est désormais significativement plus favorable qu’au début de l’automne. Avec une consommation plus basse, une production d’électricité en hausse, des stocks hydrauliques et gaziers bien remplis et un système d’échanges avec les pays voisins parfaitement fonctionnel, la France est mieux préparée à faire face aux situations de tension qui résulteraient d’une météo défavorable ou d’aléas techniques sur le parc de production.

La baisse de la consommation d’électricité nationale « à températures normales », corrigée des effets de la température, atteint 8,5 % par rapport à 2014-2019. Le mouvement baissier a été observé dans des proportions similaires avant, pendant et après les fêtes de fin d’année. Il est désormais solidement établi qu’il concerne tous les secteurs d’activité et ne s’explique ni uniquement, ni majoritairement, par une baisse de l’activité économique dans l’industrie. S’il demeure difficile de distinguer dans ce mouvement les parts respectives de sobriété choisie et de contrainte économique, la mobilisation nationale réussie en faveur des économies d’énergie joue un rôle important. Ainsi, les particuliers ont largement diminué leur consommation depuis la fin de l’été alors que les prix de l’électricité n’ont pas augmenté sur cette période du fait du bouclier tarifaire.

La production française s’est renforcée. La disponibilité du parc nucléaire s’est approchée de 45 GW (les trois quarts de la puissance maximale du parc). Elle devrait progresser encore légèrement d’ici fin janvier (conformément au scénario central envisagé par RTE en septembre 2022) et se maintenir aux alentours de 45 GW début février. La production éolienne est particulièrement abondante depuis mi-décembre, ce qui a conduit la France à retrouver sa position exportatrice traditionnelle sur les marchés de l’électricité lorsque les températures sont élevées, et à ne quasiment pas solliciter les centrales à gaz et au charbon durant ces périodes.

Le niveau de risque sur la sécurité d’approvisionnement demeure « moyen » jusqu’à la fin de la période hivernale. RTE pourrait abaisser ce niveau de risque lors de la prochaine réactualisation, sous réserve que la trajectoire sur le parc nucléaire soit tenue et d’un maintien de la tendance sur les économies d’énergie.

L’amélioration de la situation énergétique européenne a conduit à une forte détente sur les marchés de l’électricité, et à un écroulement des prix au cours des derniers mois. Ceci confirme a posteriori l’analyse présentée par RTE en septembre dernier : les prix pratiqués pour la France à l’été et l’automne 2022 n’étaient pas cohérents avec les fondamentaux du système et témoignaient d’une anticipation exagérée du risque de défaillance par les acteurs de marché, même en se projetant sur une situation dégradée.
Cette détente offre une perspective positive d’évolution des prix pour les consommateurs qui demeurent exposés aux prix de marchés (en particulier les entreprises).

Dans ce contexte plus favorable, la priorité consiste maintenant à préparer la sortie de l’hiver ainsi que le suivant. Ceci implique en premier lieu un maintien des efforts engagés sur les économies d’énergie, qui portent leurs fruits. D’autre part, la production nucléaire demeure très en-deçà des références historiques : cela n’autorise aucun retard dans la maintenance classique ou les travaux en cours ou programmés sur les réacteurs affectés par le phénomène de corrosion.

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Posté 28 février 2023 - 18:23

Nouvelle actualisation des perspectives pour le système électrique par RTE

Réactualisation des perspectives - Actualisation du 24 février - Synthèse
Réactualisation des perspectives - Actualisation du 24 février - Détail

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L’actualisation de mi-février pour la fin de l’hiver confirme le diagnostic des derniers mois : le risque portant sur la sécurité d’approvisionnement en électricité est désormais en grande partie écarté, bien qu’un recours au dispositif Ecowatt ne puisse être exclu en cas d’événement climatique de grande envergure (vague de froid tardive et intense), qui apparaît toutefois peu probable vu d’aujourd’hui.
[...]
Compte tenu de l’évolution des principaux déterminants de l’équilibre offre-demande, RTE abaisse le risque pour la fin de l’hiver de « moyen » à « faible ».
[...]
Le prochain hiver 2023-2024
S’il demeure de nombreuses incertitudes sur la sécurité d’approvisionnement en électricité au cours des prochains mois ou années, l’analyse à date des différents paramètres de production et de consommation conduit à considérer l’hiver 2023-2024 comme moins risqué que le précédent sur le plan électrique. Ainsi, si un retour rapide à la situation d’avant crise ne semble pas atteignable (que ce soit pour la production du parc nucléaire ou pour le prix du gaz), la phase la plus aiguë de la crise énergétique pourrait avoir été surmontée.
La production d’électricité décarbonée française devrait s’orienter progressivement à la hausse après un niveau historiquement bas en 2022.
Bien qu’il soit difficile d’anticiper à ce stade la consommation d’électricité pour l’hiver prochain, il est probable qu’elle ne retrouve pas son niveau d’avant crise sanitaire d’ici la fin de l’année, sauf forte inversion de tendance. D’une part, une partie des économies d’énergie observées cet hiver résultent de la mise en œuvre d’actions de sobriété volontaires qui ont vocation à perdurer au-delà de cet hiver. D’autre part, les hausses du prix de l’électricité et la pression inflationniste, qui ont également joué un rôle dans les baisses de consommation, continueront à produire leurs effets dans les mois à venir.
Compte tenu des perspectives positives sur les principaux déterminants de l’équilibre offre-demande en électricité, la situation de sécurité d’approvisionnement en électricité du pays pour l’hiver prochain apparaît, vue d’aujourd’hui, relativement plus favorable que celle envisagée initialement pour l’automne et l’hiver 2022-2023, sans constituer pour autant un retour à la normale.

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Posté 09 mars 2023 - 10:54

Et merde ! Petit caillou dans la chaussure...

Explications de l'IRSN

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Grosse fissure dans un réacteur: "au-delà de ce qui est acceptable", selon l'IRSN
AFP parue le 08 mars 2023 - 19h14

La découverte d'une grande fissure sur un réacteur d'EDF déjà concerné par le phénomène de corrosion sous contrainte qui touche le parc nucléaire depuis octobre 2021 "est au-delà de ce qui est acceptable, d'un point de vue sûreté", estime Karine Herviou, directrice générale adjointe de l'IRSN, considérée en France comme la police scentifique de la sûreté nucléaire.

Alors que des micro-fissures avaient déjà été décelées dans son réacteur de Penly 1, à l'arrêt depuis octobre 2021, EDF a annoncé avoir repéré une autre fissure, cette fois plus profonde sur une soudure d'une portion de tuyauterie jusqu'ici non réputée sensible au phénomène de corrosion sous contrainte.

Quelle est la particularité de cette nouvelle fissure?
K.H. C'est le même phénomène de corrosion sous contrainte que celui qui a affecté les réacteurs de type P'4 et N4, les plus récents et les plus puissants, depuis octobre 2021. Mais alors qu'initialement, les fissures décelées étaient de l'ordre de 5-6 mm maximum, à Penly, la nouvelle fissure est beaucoup plus grande puisqu'elle fait 23 mm [de profondeur] sur une tuyauterie épaisse de 27 mm.
Cela concerne toujours des circuits d'injection de sécurité (qui servent à envoyer de l'eau pour refroidir le réacteur en cas d'accident, NDLR). Mais elle a été détectée sur une autre portion de ce circuit, qui n'était pas identifiée comme sensible dans la stratégie de contrôle d'EDF.

Quelles leçons tirer de cette découverte?
Après la découverte du phénomène de corrosion sous contrainte en octobre 2021, la stratégie d'EDF avait conduit à identifier des zones dites sensibles à ce phénomène et à cibler les contrôles sur ces parties-là.
Les premiers résultats de contrôle avaient permis à EDF d'avancer d'abord des explications qui était liées à la géométrie de la tuyauterie. Or la découverte de la fissure de Penly ne répond pas forcément aux mêmes causes puisque EDF avance maintenant un problème de réparation des soudures de la tuyauterie au moment de la construction (dans les années 80).
Donc l'ASN demande à EDF de prendre en compte ce retour d'expérience pour compléter la stratégie de contrôle proposée par l'exploitant. Cela signifie qu'il va falloir aller contrôler plus en avant l'ensemble des soudures qui ont fait l'objet de réparations par le passé.

Y avait-il un risque de rupture et donc de fuite à Penly?
Oui car il restait un ligament de quatre millimètres donc on est au-delà de ce qui est acceptable, d'un point de vue sûreté. C'était déjà un problème sérieux quand on avait des fissures de 6 millimètres donc avec 23 millimètres, c'est très sérieux.
Le risque, c'est effectivement une fuite sur le circuit de refroidissement principal du réacteur, c'était ça l'enjeu. S'il y a fuite, l'eau de refroidissement va s'échapper et tomber dans le bâtiment du réacteur. Il n'y a pas d'enjeu en termes de rejets à l'extérieur, l'eau étant faiblement radioactive et confinée à l'intérieur, mais en termes de sûreté, ce sont des choses à éviter évidemment.

Quelle conséquence pour le parc nucléaire avec ces nouveaux contrôles?
Ce sont des contrôles supplémentaires qui n'étaient pas prévues aujourd'hui dans les plannings. Donc, potentiellement, oui cela peut entraîner des retards au redémarrage si EDF décide effectivement d'étendre ses contrôles sur ses réacteurs.
On voit bien qu'à côté des causes qui avait été identifiées, il y en a d'autres et qu'il faut rester extrêmement prudent sur ce qui peut être à l'origine de la corrosion sous contrainte à EDF. Cela prouve qu'on n'a pas tout compris encore sur ce phénomène. Est-ce que le problème à Penly est singulier ? On ne sait pas le dire, donc il faut aller vérifier.


Explications de l'ASN

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Fissure dans une centrale nucléaire: arrêts prolongés sur d'autres sites, selon l'ASN
AFP parue le 08 mars 2023 - 19h04

La découverte d'une fissure importante sur un réacteur de la centrale nucléaire de Penly (Seine-Maritime) va entraîner la prolongation d'arrêts d'autres sites, pour des contrôles, mais il ne devrait "pas y avoir d'arrêts massifs", selon un responsable de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
"Il ne va pas y avoir des arrêts massifs des réacteurs pendant des mois, mais ça aura un impact en termes de durée des arrêts", a déclaré mercredi à l'AFP Julien Collet, le directeur général adjoint de l'ASN.

Une fissure plus grande que prévu a été décelée par EDF à Penly 1 sur un tuyau de secours servant à inonder d'eau le réacteur en cas d'accident nucléaire.
Ce phénomène lié à la corrosion a déjà été identifié depuis fin 2021 sur plusieurs sites, mais générait de plus petites fissures et sur d'autres types de tuyauteries.
"L'an dernier, on avait eu une première compréhension du phénomène de corrosion sous contrainte. EDF avait mis en évidence un sujet de conception sur des lignes sensibles pour 16 réacteurs", engageant "un programme de réparation de grande ampleur", rappelle M. Collet.
Mais "ce qu'on a toujours dit" c'est que cela "demandait également des contrôles sur zones non sensibles. C'est dans le cadre de ces contrôles qu'a été mise en évidence en début d'année cette fissure", explique-t-il.

Cette nouvelle avarie se trouve "sur une ligne réputée non sensible mais sur une soudure qui a fait l'objet de réparations importantes au moment de la construction" du réacteur.
Selon M. Collet, "le fait qu'une soudure a été réparée peut être à lui seul générateur de corrosion sous contrainte. Or ces réparations peuvent concerner l'ensemble des réacteurs".
"Nous avons demandé à EDF de revoir sa stratégie qui était centrée sur des réacteurs réputés sensibles en raison de la géométrie des lignes et on lui demande de reprioriser les contrôles sur les soudures réparées sur l'ensemble des réacteurs", y compris les 900 MW, la série la plus nombreuse et la plus ancienne du parc français.

En revanche les soudures neuves ne sont pas concernées.
Le gendarme du nucléaire attend la stratégie révisée d'EDF dans le courant du mois de mars.


Impacts pour EDF :

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Pour EDF, la grande inconnue après la découverte d'une grosse fissure
AFP parue le 08 mars 2023 - 19h14

Une fissure plus grande que prévu, une stratégie à revoir et de nouvelles incertitudes pour la production nucléaire française en 2023: de nouveaux défis se dressent pour EDF après la découverte d'une corrosion "importante" dans un circuit de secours d'un réacteur à Penly (Seine-Maritime).

"Corrosion sous contrainte", de quoi parle-t-on ?
Bien connue dans l'industrie, la corrosion sous contrainte signifie qu'un matériau se dégrade et se fissure au contact d'un environnement chimique, sur quelques millimètres.
Ce phénomène a été décelé en octobre 2021 dans le parc nucléaire d'EDF, à proximité de soudures sur des portions de tuyauterie en acier inoxydable. Cela touche notamment les circuits d'injection de sécurité (RIS), qui servent à envoyer de l'eau borée (contenant de l'acide borique) pour refroidir le réacteur en cas d'accident.
Depuis sa détection, EDF s'est aperçu que le problème touchait surtout les réacteurs les plus récents et puissants (1.300 et 1.450 MW), à cause de leurs sections de tuyauteries plus longues, avec plus de soudures, donc plus fragiles.

Pourquoi la fissure de Penly est d'un genre nouveau ?
EDF a révélé dans une note mise en ligne le 24 février un "défaut significatif" sur l'une de ces conduites de secours sur le réacteur de Penly 1, mis en service au début des années 1990.
Cette fois, la fissure n'est pas "micro" mais "importante", d'une taille encore jamais envisagée: elle "s'étend sur 155 mm, soit environ le quart de la circonférence de la tuyauterie, et sa profondeur maximale est de 23 mm, pour une épaisseur de tuyauterie de 27 mm", a détaillé l'Autorité de sûreté nucléaire.
"On est au-delà de ce qui est acceptable, d'un point de vue sûreté", a assuré à l'AFP Karine Herviou, directrice générale adjointe de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).
Autre nouveauté, cette fissure semble liée à des réparations de soudures non conformes au moment de la construction de la centrale.
"Il y a eu une approche qui n'est pas acceptable, qui a consisté un peu à forcer les tuyauteries pour les aligner pour les souder, et il y a eu sur cette soudure des défauts qui ont conduit à une deuxième réparation", a expliqué mercredi le président de l'ASN, Bernard Doroszczuk, au Sénat.
En outre, elle se situe sur une autre zone de tuyauteries qui jusque là n'avait pas été considérée par EDF comme sensible à la corrosion sous contrainte.

Comment EDF traite le problème ?
EDF a été forcée depuis fin 2021 d'arrêter nombre de réacteurs pour les contrôler et les réparer: 16 des 56 réacteurs français ont été identifiés comme sensibles à ce phénomène de corrosion. Les travaux sont en cours ou prévus en 2023 pour 10 d'entre eux.
Initialement, EDF avait prévu d'inspecter les réacteurs d'abord par ultra-sons (sans avoir à découper les tuyaux) avant d'annoncer en décembre des réparations d'office pour 2023.
Cette crise industrielle a contribué à faire chuter la production d'électricité nucléaire en 2022 à son plus bas niveau historique, en pleine crise énergétique, et à creuser les pertes de l'électricien (17,9 milliards d'euros en 2022). La France a toutefois échappé aux coupures de courant grâce aux efforts d'EDF pour reconnecter ses réacteurs en fin d'année 2022.
Finalement, EDF s'estimait en novembre être "sorti d'une situation de crise". Mais avec la nouvelle fissure, de nouvelles incertitudes émergent.

Qu'est-ce qui attend EDF ?
"On est sur un point singulier, on n'est pas sur une explication générique. Cela ne veut pas dire que ce défaut ne peut pas apparaître ailleurs", a mis en garde le patron de l'ASN.
Le gendarme du nucléaire a de ce fait sommé mardi EDF de "réviser sa stratégie" pour résoudre le problème.
La fissure de Penly va entraîner la prolongation d'arrêts sur d'autres sites, pour des contrôles étendus, mais il ne devrait "pas y avoir d'arrêts massifs", a indiqué à l'AFP Julien Collet, le directeur général adjoint de l'ASN.
"S'il est un peu tôt pour en tirer les conséquences (...), ça rentrera évidemment dans l'évolution de leur analyse de la production nucléaire pour 2023", a estimé Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de régulation de l'énergie.


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Posté 28 juin 2023 - 11:33

De bonnes nouvelles concernant la production d'électricité française pour cet été et le prochain hiver.

Les Echos 28/06/2023

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Electricité : les risques sur le réseau français se dissipent peu à peu
Le gestionnaire de réseau ne montre aucune inquiétude pour cet été. Pour cet hiver, les risques ont aussi nettement diminué. Ce qui fait que la France devrait redevenir exportatrice nette sur l'ensemble de l'année.

Le retour à la normale se fait progressivement. Selon RTE, les risques de tensions sur le réseau électrique français sont en train de se dissiper. Le gestionnaire de réseau se montre optimiste pour cet été, et même au-delà.

« La production nucléaire sera nettement plus élevée que l'an passé au cours des prochains mois, les stocks hydrauliques et gaziers sont très satisfaisants pour la saison, les parcs éoliens en mer de Saint-Brieuc et Fécamp vont commencer à produire, ce qui va augmenter la disponibilité dans la deuxième partie de l'année », explique Thomas Veyrenc, directeur exécutif de RTE en charge du pôle stratégie, prospective et évaluation.

La France de nouveau exportatrice

RTE ne montre ainsi aucune inquiétude pour cet été en matière de sécurité d'approvisionnement. Lors des stress tests menés, la France était en mesure de répondre à la demande, même en cas de baisse de la disponibilité du parc nucléaire, de plus faible production éolienne et de forte hausse de la consommation due à des épisodes de chaleur. Dans le pire des cas, il lui faudrait importer 8 GW au cours de l'été, ce qui reste largement dans les capacités d'importation en provenance des pays voisins.

Les risques qui avaient été soulignés l'an dernier devraient aussi disparaître pour cet automne. Pour cet hiver, l'inquiétude diminue mais la situation n'est pas complètement revenue à la normale. RTE mise sur une disponibilité du parc nucléaire supérieure à l'hiver dernier , comprise entre 40 et 45 GW à début décembre (soit le maximum observé au cours de cet hiver), et entre 45 et 50 GW pour le mois de janvier. La situation ressemblerait alors davantage à celle de l'hiver 2021.

Cette amélioration a une conséquence importante : la France est redevenue exportatrice d'électricité depuis le début de l'année. Et la situation devrait se prolonger à l'été et à l'automne.

« Il est probable que l'on redeviendra exportateur net cet hiver également, indique même Thomas Veyrenc. Ce qui fait que la probabilité est très forte que le bilan sur l'année 2023 soit positif. Nous ne reviendrons pas à la situation exceptionnelle de 2022, où la France était importatrice nette pour la première fois depuis 1980. »

Une prime de risque sur les marchés

RTE s'est par ailleurs étonné de l'évaluation des risques sur les marchés. Si les prix spot ont diminué en France, avec des prix à court terme inférieurs à ce qu'ils sont en Allemagne, au Royaume-Uni ou en Italie, les prix à terme restent plus élevés.

« Cela ne s'explique pas par les prix du gaz. Il y a une prime de risque spécifique à la France sur les marchés concernant la sécurité d'approvisionnement, mais ces inquiétudes nous apparaissent disproportionnées par rapport au risque réel », affirme Thomas Veyrenc.

RTE, qui maintient ses prévisions sur les objectifs de production nucléaire d'EDF pour cette année dans le milieu de la fourchette (300 à 330 TWh), souligne enfin combien il est important, pour respecter ses hypothèses, que la baisse de la consommation se poursuive. La baisse de la consommation observée cet hiver s'est pérennisée. Sur les derniers mois, elle est à peu près au même niveau que cet hiver, entre -7 et -8 %.

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