- 1. Le domaine skiable de l’Alpe d’Huez
- 2. Avant travaux, un télésiège fixe à l’utilisation grandissante
- 3. En 2021, un télésiège débrayable pour la plus longue piste noire d’Europe
- 4. Point chantier au 16 octobre 2021
1. Le domaine skiable de l’Alpe d’Huez
La station de l’Alpe d’Huez est située dans le département de l’Isère (38), dans le massif des Grandes Rousses au nord de l’Oisans. Intégrée au domaine français de l’Alpe d’Huez Grand Domaine Ski regroupant les autres stations d’Auris-en-Oisans, Oz-en-Oisans, Vaujany et Villard Reculas, la station de l’Alpe d’Huez est une des plus anciennes stations de ski française qui s’est développée à partir de 1920. Alors que le domaine skiable de l’Alpe d’Huez Grand Domaine Ski, douzième domaine skiable du monde, comporte environ 250 kilomètres de pistes pour 67 remontées mécaniques, la station de l’Alpe d’Huez propose 29 remontées mécaniques.
Exploité et entretenu par la SATA, le domaine skiable se réparti sur un seul versant pour deux zones de départ :
- le front de neige des Bergers qui permet d’accéder au Pic Blanc via la chaîne des Marmottes, à Auris-en-Oisans via le télésiège de liaison de l’Alpauris, et au village d’Huez via les appareils de transport en commun par câble passant par le centre station.
- le front de neige des Jeux qui permet d’accéder au Pic Blanc via la chaîne du DMC et du téléphérique, à Oz-en-Oisans, à Vaujany, et à Villard Reculas.
En outre, la station de l’Alpe d’Huez est reconnue pour sa célèbre piste de la Sarenne, piste noire longue de 16 kilomètres qui la classe comme la piste balisée la plus longue du monde. La station de l’Alpe d’Huez est également le lieu régulier d’arrivées d’étapes du Tour de France, étapes connues de par leur passage dans les célèbres lacets qu’il faut gravir pour relier Bourg d’Oisans à la station.
2. Avant travaux, un télésiège fixe à l’utilisation grandissante
Construit en 1980, le télésiège du Chalvet fait partie des derniers agrandissements du domaine skiable de l’Alpe d’Huez. Il a été installé dans l’optique de répondre à deux utilisations : décharger le télésiège du Rif Brillant, actuellement télésiège de l’Alpauris, et desservir deux nouvelles pistes rouges. En effet, la piste de Sarenne, plus longue piste noire d’Europe empruntant les gorges du même nom, terminait jusqu’en 1980 au niveau du télésiège du Rif Brillant qu’il fallait obligatoirement emprunter pour revenir sur l’Alpe d’Huez, alors que ce même télésiège avait déjà un autre rôle : celui de relier le domaine d’Auris à celui de l’Alpe d’Huez. Le télésiège du Chalvet alors construit et placé plus en amont sur la piste, permet alors de fluidifier le retour sur l’Alpe d’Huez par un nouvel itinéraire. 8 ans plus tard, le télésiège du Rif Brillant, vieillissant, est remplacé par le télésiège aujourd’hui connu de l’Alpauris, plus performant et notamment plus rapide. Le télésiège du Chalvet perd donc naturellement de sa fréquentation puisque plus lent pour revenir à l’Alpe d’Huez. En 2008, c’est la piste de la Mine, piste créée en 1980 revenant au pied du télésiège du Chalvet, qui est supprimée en raison de son exposition sud ne permettant plus de maintenir son ouverture. Au fil du temps, l’exploitation du télésiège du Chalvet, conditionnée à l’ouverture de la piste de Sarenne, est réduite du fait du manque récurrent de neige sur la partie basse. Depuis 2014, l’équipement en neige de culture de la piste a permis de maintenir une ouverture de la piste et du télésiège associé une grande partie de la saison, si bien même que le télésiège du Chalvet, auparavant exploité aléatoirement, est devenu sous-dimensionné par-rapport à son rôle et que les files d’attentes ne sont pas rares à son départ.
© Atelier Pierre Novat
© Atelier Pierre Novat
→ Reportage du télésiège du Chalvet : TSF2 du Chalvet – L’Alpe d’Huez
3. En 2021, un télésiège débrayable pour la plus longue piste noire d’Europe
En 2014, lors de l’installation du réseau de neige de culture sur la piste de Sarenne, la SATA envisage la rénovation des remontées mécaniques du secteur dont le télésiège du Chalvet, alors appelé à ouvrir bien plus régulièrement qu’avant. Ce n’est qu’en 2020 où le projet est véritablement lancé, malheureusement certaines complications d’ordre administratif vont perturber et remettre à 2021 la réalisation de ce projet, après validation de toutes les démarches nécessaires. Le budget alloué au projet global est d’environ 7 millions d’euros.
© Google Maps
© Etude d’impact
Le projet de la SATA consiste à remplacer le télésiège du Chalvet, fixe 2 places, par un nouveau télésiège, cette fois-ci débrayable 6 places, sur un tracé un peu différent. Cette construction est accompagnée du reprofilage de la piste des Campanules, piste rouge dont le départ est situé à l’arrivée du télésiège, et de son équipement en neige de culture par l’arrivée des réseaux et l’installation de 14 ventilateurs et 7 perches.
Avec un débit de 3000 personnes par heure, le nouveau télésiège du Chalvet va tripler la capacité de transport sur cet axe, permettant certainement la suppression de toute file d’attente. Le nouveau tracé retenu positionne la nouvelle gare de départ plus en amont de la piste de Sarenne sur une plateforme nouvelle à environ 500 mètres de l’ancienne en direction de l’est et sur la rive droite du ruisseau de la Sarenne. La nouvelle gare d’arrivée sera située en lieu et place de l’actuelle, sur la plateforme actuelle agrandie à l’occasion. Ce nouveau tracé est notamment dû au principal avantage de réduire les impacts sur l’environnement.
Le télésiège en lui-même, inclus dans le marché commun avec la transformation du télésiège des Marmottes 1 en téléporté mixte, sera fourni par Poma. L’aspect visuel de l’installation ainsi que toutes les options seront similaires à ce qui a été installé sur les derniers appareils construit sur le domaine de l’Alpe d’Huez.
L’ancien télésiège sera intégralement démonté, y compris les locaux d’exploitation. De nouveaux locaux seront érigés pour accompagner le nouveau télésiège.
© Atelier Pierre Novat
© Atelier Pierre Novat
4. Point chantier au 16 octobre 2021
Le chantier est déjà bien avancé et profite de cette période de beau temps. L’actuel télésiège biplace est pour le moment toujours en place, certainement au cas où le chantier du nouvel appareil prendrait du retard et ne serait alors pas disponible au début de la saison, ce qui n’est pas le cas actuellement ni ce qui est prévu.
La quasi-totalité des bétons du télésiège sont réalisés, à l’exception de trois massifs de pylônes et des locaux d’exploitation.
En gare aval, la structure a déjà bien pris forme, et la pose de la couverture a débutée. La poulie retour est en place mais le vérin de tension est encore manquant. La cabane sort de terre.
En ligne, la majorité des pylônes sont debout et un certain nombre sont dotés de leurs balanciers. 3 zones de stockage des pylônes ont été ouvertes, dont certaines ne sont vidées lors de la levée récente de la majorité des pylônes.
En gare amont, seuls les bétons sont faits. La prochaine étape va consister au montage du châssis, mais le matériel n’est pas encore sur place.
Enfin, concernant les travaux sur la piste des Campanules, le reprofilage est en cours grâce à plusieurs pelles, et la tranchée nécessaire au passage des conduites d’air et d’eau pour la neige de culture ainsi que la ligne électrique 20 kV pour le sommet du télésiège a été ouverte. Les gaines et canalisations sont en train d’être montées.
Un aiguillage est présent en première partie de contour et débouchera sur un rail de stockage.
Les locaux d’exploitation sont construits à base de préfabriqués en bétons partiellement déjà coulés.
Le massif du P1.
Le P2.
Le P3.
Le P4.
L’une des trois zones de stockage des pylônes. Celle-ci contient encore un certain nombre de balanciers pas encore installées ainsi que le P1 au complet.
Le P5.
Le P6 et le P7.
Autre zone de stockage, avec cette fois-ci le matériel du P12, du P13, du P14, mais aussi certaines pièces du P15 et du P16.
Les embases des pylônes sont assez particulières et n’ont jusque-là jamais été réalisées de la sorte pour du matériel Poma.
Autre singularité de ces pylônes : la bigue de potence est en un seul morceau, alors des les réalisations de Poma depuis 2017 adoptent des bigues en trois morceaux.
Le P8.
Le P9.
Le P10.
Le P11.
L’emplacement du P12.
L’emplacement du P13.
Un dernier petit stockage est présent derrière le restaurant d’altitude proche de la gare amont.
Les ferraillages du P14.
Les massifs du P15 et du P16.
Un local technique est en cours de montage. Il abritera notamment le transformateur.
Auteur des photos : valcelouis
Auteur des textes et de la mise en page : valcelouis
Date des prises de vue : 27 juillet 2015 et 16 octobre 2021
© valcelouis – Tous droits réservés
Ce message a été modifié par valcelouis - 20 mars 2022 - 23:17 .