Le projet est un ascenseur valléen sur le papier, ce qui permet de bénéficier de subventions régionales de 30% sur le tronçon Le Fayet- Le Châtelet (DMC) mais dans la pratique il s'agira d'une télécabine intégrée à la DSP actuelle du domaine skiable. Elle devrait faire l’objet d'un avenant pour intégrer l’ascenseur et le remplacement du DMC. Cette procédure est un peu risquée juridiquement en cas de recours, mais si ça passe, ça permettra de faire gagner du temps au projet. En effet, la procédure habituelle pour un ascenseur valléen hors domaine skiable n’est pas de la compétence d’une commune. Il faut passer par un appel d’offres du département ou d’une communauté de communes, ce qui est beaucoup plus long. Par exemple le Funiflaine passe par un appel d’offres d’un syndicat regroupant les communes et le département, ce qui rallonge les procédures.
Sur le plan technique, on s’achemine vers un appareil de type TCD qui pourra être exploité en continu pendant les périodes normales et en mode pulsé à la demande, peut-être sans opérateur, pendant les périodes creuses voire nocturnes. Il ne sera pas raccordable au remplaçant du DMC mais les 2 TCD seront placées dans le même bâtiment.
Par rapport au débat TC/TMB, les gares sont à peu près aussi éloignées l’une que l’autre du centre-bourg. Mais le réseau de navettes est organisé depuis longtemps autour du DMC et il est prévu de le renforcer avec l’ascenseur. De plus, avec l’urbanisation du versant Bettex et les nombreux programmes immobiliers autour du DMC et jusqu’au P3, le centre de gravité de St Gervais s’est déplacé de la rive droite (le bourg, le TMB) à la rive gauche.
Finalement l’emplacement au pied du DMC est un bon compromis, moins excentré que la gare du TMB pour la station dans son ensemble. Et par chance, il serait possible de tracer une ligne droite entre le parking de la gare SNCF du Fayet et l’arrière du DMC sans survoler d’habitations, en passant au dessus de la rue du Faucigny. Voilà quelques visuels de plus, avec le bas du tracé :
La G1 qui serait entre la gare routière et la remise SNCF, le début de la ligne au dessus de rue du Faucigny, et un pylône dans le rond point de l’avenue de Genève :
Et en haut, la G2 légèrement en arrière de la gare actuelle du DMC :
Enfin pour le TMB, le rôle de desserte urbaine avait bien été envisagé il y a une dizaine d’années, avec un prolongement de la ligne jusqu’au DMC en passant sur le nouveau pont, qui avait été dimensionné pour supporter le passage d’un tramway. Mais l’idée avait été abandonnée en raison du coût. La concession du TMB vient d’être renouvelée. Elle met l’accent sur les investissements en amont pour enrayer la chute de fréquentation touristique (Bellevue, Nid d’Aigle) mais aussi sur un cadencement horaire avec des nouvelles rames. Il y aura donc une meilleure desserte de St Gervais mais ce n’est pas le rôle premier du TMB, forcément moins souple qu’une télécabine de liaison : fonctionnement continu aux heures pleines, fonctionnement en pulsé à la demande aux heures creuses, ouverture aussi à l’intersaison.
Pour finir, voici la déclaration d'intention du conseil municipal :
Citation
Motivations et raisons d’être du projet:
Les Communes de la vallée de l’Arve, signataires du Plan de Protection de l’Air 2019/2023 (PPA2), se sont données pour ambition d’intervenir au plus près de la population en portant des projets de transformation des habitudes de consommations carbonées. L’objectif T3, portant sur le transport et la mobilité énonce: ‘’changer les comportements,proposer des alternatives à la voiture...’’
Saint Gervais, est une Commune constituée de nombreux villages ou hameaux étagées entre la plaine de l’Arve (590 m) et les coteaux subalpins (1500 m), où la mobilité est un enjeu fort pour l’employabilité des habitants, ainsi que la vie économique fortement orientée vers le tourisme 4 saisons de montagne.
L’émiettement de l’activité salariée et la dilution du temps de travail, n’épargnent pas les emplois de montagne et les habitants de Saint Gervais, où la voiture individuelle reste pour l’heure la réponse à une autonomie géographique et une accessibilité à l’emploi.
De ce fait, la mobilité des habitants permanents et des résidents touristiques engendre un trafic routier intense sur des routes de montagne, dont la congestion régulière des voies publiques, l’accentuation des nuisances urbaines, une constitution de gaz à effet de serre accentuée, sont les corolaires.
Aussi, face à ces problématiques de mobilité, de carence de solution de transport public efficient et de rapprochement des lieux de vie de Saint Gervais, la Commune de Saint Gervais souhaite porter un projet d’ascenseur valléen entre la gare SNCF du Fayet et la rive gauche du centre bourg de Saint Gervais. Cet objectif vise à construire un transport public durable à haut débit à fonction de mobilité des résidents permanents et touristiques de la Commune. Cette alternative au tout-voiture, se donne pour ambition de s’inscrire dans une démarche performante de réduction des nuisances et des émissions de polluants du trafic routier individuel.
Programme et plan
Pour atteindre un résultat approprié, la Commune de Saint Gervais a engagé une étude de faisabilité, dont les conclusions rendues démontrent la pertinence sur l’évolution des mobilités des résidents permanents et touristiques et l’efficience du modèle économique généré, rendant le projet à la fois vertueux et pérenne.
Différentes options (axe de ligne, technologie de transport, horaires d’ouverture) ont été mises en concurrence et ont permis d’identifier les lignes de force de l’ascenseur valléen.
La ligne de transport la plus adaptée permet de relier la gare SNCF du Fayet, connectant le projet d’ascenseur valléen avec le Pôle d’Echange Multimodal (train, bus, voie verte), le réseau d’enseignement de proximité (lycée du Mont-Blanc, Collège de Varens), les habitants du Fayet, à la rive gauche du centre bourg de Saint Gervais (commerces, services publics, parking voitures) avec un temps de transport inférieur à 6 minutes.
La télécabine monocâble est apparue comme la technologie la moins coûteuse à la construction et la plus fiable à la maintenance du fait d’une maîtrise forte des constructeurs dans ce moyen de transport éprouvé.
L’adaptabilité du système d’embarquement des usagers permet hors période d’exploitation standard, d’organiser le flux des cabines par une supervision automatisée, à l’instar d’un ascenseur vertical et des rames de métropolitain 1 et 14 à Paris. Ce moyen de transport aura donc une plage d’ouverture élargie et est donc un outil permettant une mobilité décarbonée renforcée.
Les incidences potentielles sur l’environnement
Une démarche «d’évaluation environnementale» a été engagée en parallèle de l’étude de faisabilité technique de l’ascenseur, pour aiderla Communeà concevoir le meilleur projet pour l'environnement.
Cette démarche aboutira, en parallèle aux études de définitions techniques, à la production d’une étude d’impact qui évaluera les effets du projet sur tous les domaines de l’environnement (paysage et cadre de vie, qualité de l’air, bruit, biodiversité, risques, énergie, ...). Elle développera les mesures qui permettront d’éviter et de réduire les effets défavorables qui pourraient être identifiés. Des expertises écologiques, paysagères, acoustiques sont notamment en cours de réalisation.
Les solutions alternatives envisagées:
L’étude de faisabilité lancée en juillet 2019, ouvrait les espaces de réflexions pour la construction de l’ascenseur valléen sur un périmètre large à partir de la sortie de l’autoroute A40 jusqu’à la gare SNCF du Fayet pour la partie basse et sur le coteau du Bettex en partie haute.
La création d’un Comité de Pilotage (COPIL), intégrant les services de l’Etat a permis au fil de l’avancée du dossier d’identifier la gare SNCF du Fayet comme le point de départ le plus pertinent du fait de la présence du Pôle d’Echange Multimodal (train-bus-voie verte) et la proximité d’établissements scolaires (lycée, collège).
Le choix de placer le point d’arrivée de l’ascenseur valléen en rive gauche du Bonnant dans le périmètre des remontées mécaniques, s’inscrit dans la cohérence des perceptions paysagère en présence de la remontée existante du DMC, de parkings relais existants et des possibilités de mieux insérer la ligne dans la topographie naturelle a également fait l’objet d’échanges. La présence de remontées mécaniques existantes et donc une absence d’altération du paysage ont permis aux membres du COPIL de confirmer ce positionnement.
Les modalités de concertation préalable au public
Conformément aux articles L103-2 et suivants du Code de l’Urbanisme, une concertation préalable du public sera mise en œuvre selon les modalités suivantes:
-Publicité sur le site internet de la Commune de Saint Gervais, 15 jours avant son lancement
-Organisation de deux réunions publiques spécifiques au projet
-Un registre en mairie dédié aux observations du public ainsi qu’une adresse mail spécifique sur le site de la Commune seront disponibles pendant une durée de 15 jours suivant la tenue des réunions publiques
-Publication du bilan de la concertation par communiqué de presse et sur le site de la Commune.
Après mise en forme du dossier de déclaration de projet, tenant compte de cette concertation préalable, une enquête publique sera réalisée et dont les modalités seront fixées par arrêté municipal.