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Article sur les coûts d'exploitation d'une station

#1 L'utilisateur est hors-ligne   Velro 

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Posté 20 décembre 2010 - 17:10

Voici un article paru dans le principal quotidien suisse romand, "24 heures":
http://www.24heures.ch/actu/suisse/abonnem...ions-2010-12-18


Texte copié/collé vu que les articles de presse en ligne disparaissent souvent rapidement:


Citation

L’abonnement de ski couvre à peine les frais des stations
Domaine skiable | Trop cher, l’abonnement de ski? N’en parlez pas aux responsables des sociétés de remontées mécaniques. «Le prix de la carte journalière est au contraire sous-évalué, estime Pierre Besson, directeur de Télé Villars-Gryon. Bien sûr, la glisse est une activité coûteuse pour une famille. Mais, si on diminue encore les tarifs, de nombreuses stations n’arriveront plus à faire face.»

Offrir aux skieurs les meilleures conditions a un prix: 80 000 francs par jour à Villars, entre préparation des pistes, entretien et salaires.


David Genillard | 18.12.2010 | 00:03

Trop cher, l’abonnement de ski? N’en parlez pas aux responsables des sociétés de remontées mécaniques. «Le prix de la carte journalière est au contraire sous-évalué, estime Pierre Besson, directeur de Télé Villars-Gryon. Bien sûr, la glisse est une activité coûteuse pour une famille. Mais, si on diminue encore les tarifs, de nombreuses stations n’arriveront plus à faire face.»

Amortissement des installations, entretien, salaires… Les charges sont nombreuses. A Villars, chaque journée d’activité tout au long d’un hiver moyen (environ 110 jours) engendre près de 80 000 francs de frais. «La majeure partie du coût passe dans l’acquisition et l’entretien des installations, poursuit René Vaudroz, directeur de Télé Leysin. Et nous ne pouvons amortir la plupart de ces investissements que durant quatre mois par an.»

Pour amortir une télécabine, il faut compter vingt-cinq ans, signale Pierre Besson. «A partir de la 26e année, on devrait donc voir baisser de deux tiers le coût d’exploitation. Mais ce n’est pas le cas. A ce moment-là, l’installation ne répond plus à la demande des clients et il faut réinvestir.»

Si la facture des remontées mécaniques est salée, celle de la préparation des pistes ne l’est pas moins. Achat des dameuses, salaires des machinistes, mazout… «On compte environ 12 000 francs par hectare, note Pierre Besson. Et notre domaine en fait nonante-huit! A l’année, c’est le poste le plus coûteux.» Il s’agit aussi de l’un des plus imprévisibles, selon René Vaudroz: «Le prix du mazout varie parfois du simple au double. Et les conditions météo jouent également un grand rôle: s’il neige beaucoup ou s’il fait chaud, on damera plus souvent…»

Equilibre difficile à trouver

Pour équilibrer la balance, les solutions ne sont pas légion. «Il existe des aides cantonales, signale Jean-Paul Jotterand, directeur des Remontées mécaniques des Diablerets. Mais ce sont surtout de prêts sans intérêt et rarement des investissements à fonds perdu.» A cela s’ajoutent quelques revenus publicitaires: affiches placardées dans les stations de départ et d’arrivée, panneaux vissés sur les cabines ou les télésièges… «Mais cela représente 5000 à 6000 francs. A l’échelle de nos budgets, c’est une rentrée d’argent minime», note René Vaudroz.

Les stations misent donc presque exclusivement sur la vente des titres de transport. L’an dernier, Villars a enregistré une moyenne quotidienne de 3900 skieurs. L’apprenti mathématicien en conclura aisément que les caisses du domaine ont récolté chaque jour 199 000 francs. La réalité est plus complexe: «Un moniteur de ski muni d’une carte saisonnière ne nous rapporte, par exemple, que 4 francs par jour. En tenant compte de toutes les réductions, des camps de ski, des forfaits, le prix moyen d’une journée ne dépasse pas 27 francs», souligne Pierre Besson.

Même un tel montant (105 000 francs par jour) permet de couvrir les 80 000 francs nécessaires à la bonne marche des remontées mécaniques. «Mais il faut encore déduire ce que nous reversons aux Remontées mécaniques des Diablerets et aux Transports Publics du Chablais, qui sont inclus dans l’abonnement journalier.»

Fixer le prix d’un abonnement tient donc du numéro d’équilibriste. «On se base avant tout sur ce que font nos voisins, explique Jean-Paul Jotterand. Même si nous prévoyons de gros investissements, nous ne pouvons pas nous permettre d’augmenter notre abonnement de 10 francs. Les skieurs iraient voir ailleurs. On peut jouer avec des offres spéciales pour attirer de nouveaux clients, mais la marge de manœuvre est très restreinte.»


Les différentes dépenses

Remontées mécaniques

Pour faire tourner ses 17 installations, Télé Villars-Gryon débourse quotidiennement 38 700 francs. La facture d’électricité ne représente que 10 à
12% de ce budget. Le reste se répartit entre frais d’entretien, pièces de rechange, amortissement des installations, salaires, etc. A elle seule, la télécabine du Roc-d’Orsay «engloutit» chaque jour 7500 francs. Les exploitants doivent composer avec des prix toujours plus élevés. Construit en 1999, le télésiège du Grand-Chamossaire avait coûté 4,2 millions de francs. «L’année prochaine, nous changerons celui du Petit-Chamossaire, qui est similaire. Nous devrons débourser 9 millions», signale le directeur, Pierre Besson.

Préparation des pistes

Préparer et entretenir les pistes coûte quelque 15 200 francs par jour à Télé Villars-Gryon. Ce montant couvre avant tout le damage, avec l’achat des machines, leur entretien, le carburant, dont le prix peut fluctuer, le salaire des conducteurs. La société dépense 12 000 francs par hectare de piste, sur un domaine qui en fait nonante-huit. A cette activité coûteuse, il faut ajouter le balisage des pistes, ainsi que le financement des équipes de patrouilleurs-pisteurs. Et il en coûte 9000 francs de plus pour le fonctionnement quotidien (amortissement compris) de l’enneigement mécanique.

Les frais annexes

Ils pèsent moins lourd dans la balance mais n’en sont pas moins nombreux: service technique en charge du dépannage, administration, loyers des différents ateliers et bureaux, assurances… A Télé Villars-Gryon, on estime à 15 000 francs l’ensemble de ces dépenses. Elles ne prennent pas en compte le budget marketing (entre 150 000 et 200 000 francs par saison, à Villars). Ni certains travaux estivaux, comme l’entretien des bâtiments ou le démontage des clôtures à l’automne et leur remise en place au printemps. «Ce seul travail nous prend environ 1000 heures chaque année», précise le directeur, Pierre Besson.



L’essentiel

Coût
Villars débourse 80 000 francs par jour pour faire tourner ses installations

Abonnement
La vente des titres de transport est l’une des seules rentrées d’argent pour les sociétés gestionnaires

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#2 L'utilisateur est hors-ligne   Néoto 

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Posté 20 décembre 2010 - 17:29

Merci bien Velro. :P

Ça fait écho avec le récent article sur Grindelwald: "L'activité hivernal n'est pas directement rentable pour les Jungfraubahnen". Au final, combien de stations en Suisse peuvent afficher un large bénéfice? Pas beaucoup j'ai l'impression...

Concernant les remontées mécaniques, ça soulève chez moi une question: Est-ce qu'on cherche réellement à proposer des remontées mécaniques à bas prix? Et y'a t'il une réelle différence entre un TSD6 BMF-Poma-Leitner-Doppelmayr (C'est ce que j'aurai tendance à dire, sans aucuns chiffres à l'appuis bien entendu)? Quand on voit le prix il y a 10 ans et maintenant, je me demande bien quelle station pourra encore en 2020 se payer une nouvelle installation sans subsides... surtout que pendant ce temps, on n'a jamais eu des pistes aussi bien préparées et autant de neige artificiel produite. Est-ce que des stations vont faire marche arrière, ne plus acheter de bulles et de gares "esthétiques"? Ca ne m'étonnerai pas qu'un syndrome "Dacia Logan" apparaisse bientôt dans le secteur...
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