Pour faire simple, on peut considérer le risque incendie de manière assez distincte pour les parties suivantes d'une RM:
1. Les stations (gares);
2. Le ou les véhicules;
3. La ligne.
Pour les véhicules, l'analyse de risque n'est en général pas très complexe. C'est une évidence que les différences sont toutefois importantes selon le type de véhicule, soit par exemple (ci-après le risque lié à une source chaleur externe affectant un véhicule n'est pas abordé car considéré comme faisant partie du risque inhérent à la ligne, comme p.ex. un incendie de forêt, le survol d'un bâtiment en feu, engin pyrotechnique, une coulée de lave...):
Pour un siège de télésiège, le risque d'incendie est très limité, la source d'ignition la plus probable étant liée au comportement de l'usager. Un faible risque résiduel pourrait résulter d'un dysfonctionnement du système de chauffage mais celui-ci n'est plus alimenté une fois que le siège à quitté la station. Idem pour d'autres systèmes électriques genre Magnestick mais là encore le niveau de risque est très faible.
Par contre, si pour une raison quelconque un siège ou, pis, une bulle de protection peut prendre feu, les conséquence pourraient être dramatiques.
La probabilité d'ignition liée à une décharge atmosphérique (foudre) est très faible vu que l'exploitation d'un télésiège est interdite en cas de risque d'orage.
Pour une télécabine la charge combustible typique est plus élevée que pour un siège en raison des vitrages en verre organique qui sont tous plus ou moins facilement inflammables.
Le risque incendie lié à la sellerie est comparable à celui des assises et dossiers des télésièges.
Les cabines avec carrossage en matériaux composites présentent également une charge combustible importantee.
Le comportement à l'ignition serait abordé séparément.
Les cabines de téléphériques et les véhicules de funiculaires doivent être abordés séparément car présentant des caractéristiques beaucoup plus complexes du point de vue de la sécurité incendie, notamment en présence de systèmes hydrauliques, de batteries embarquées, revêtments sols, lucarnes, etc.
A noter que les cabines de 3S pourvues de climatiseurs et autres cabines avec équipements particuliers peuvent présenter des risques incendie spécifiques.
Les lignes même ne présentent qu'un risque d'incendie mineur en tant que telles, le principal risque est relatif à des causes externes. Seuls des cas particuliers sont à étudier en détail comme p.ex. des ouvrages de ligne avec des équipements particuliers tels de l'hydraulique pour des passerelles ou encore un graissage centralisé, etc. Par contre les installations électriques courantes genre sonorisation et éclairage ne présentent en principe un risque incendie très faible car la probabilité d'affecter l'intégrité de la ligne demeure très faible, par contre des pertes de fonctionnalités de contrôle-commande y.c. la surveillance de ligne et la communication inter-automates, voix et vidéo, etc. est possible dans certains cas.
En sécurité incendie le principal risque concerne les stations (gares). Les détails pouvant très fortement varier selon le type de RM et son exécution une discussion plus approfondie doit tenir compte de nombreux aspects spécfiques et il est judicieux de commencer par subdiviser le sujet par type de base de RM.
Les téléskis ne seront pas abordés pour des raisons évidentes. En cas d'incendie il importe que les usagers quittent l'installation et que personne ne se tienne à proximité du câble vu que celui-ci peut rompre en raison de la chaleur.
Je propose de commencer la discussion en abordant les stations de RM débrayables les plus courantes, soit les TSD et TCD en prenant comme d'abord exemple des installations CEN récentes car nombre de cartactéristiques importantes pour la sécurité incendie ne sont pas spécifique aux constructeurs respectifs.
Si certains aspects sont évidents, il faut également tenir compte d'autres interactions plus subtiles auxquelles on ne pense pas forcément immédiatement.
Quelques base théoriques sont utiles peuvent être évoquées mais le but est de rester très pragmatique en se basant sur des exemples réels.
Pour la petite anecdote, formellement parlant, il n'existe pas de liquide inflammable. Par exemple de l'essence ou de l'acétone ne brûlent pas en phase liquide, ces sont leurs gaz qui forment un mélange inflammable avec l'oxygène de l'air dans certaines proportions de mélange.
Suite suit...
Edité:
Le 11 décembre 2011 j'écrivais:
https://www.remontee...ndpost&p=163708
Ce qui me surprend perso c'est la grande quantité de matériaux inflammables qui entrent dans la contruction de certaines gares. Alors que côté TPH à va-et-vient on s'est penché sur le problème surtout suite à l'incendie de funiculaire en Autriche, côté RM à mouvement continu la pratique me semble plutôt permissive (bon, je suis aussi mal placé pour en parler car je suis dans le camp des pro-béton-acier-verre même si c'est souvent moins joli que le bois).
Le 18 août 2009:
https://www.remontee...indpost&p=99054
Un incendie en gare ou sous un tracé RM avec survol peu important c'est la hantise des exploitants, car même si les incendies majeurs affectant des RM sont rares, les conséquences peuvent être dramatiques. Des études spéciales ont d'ailleurs été effectuées ces dernières années, en particulier aussi suite à l'accident du funiculaire souterrain de Kaprun. En Suisse de nombreuses de gares de TPH sont hélas en bois. Dans certains cas on aperçoit des tôles de protection installées au-dessus des câbles.
Le 19 février 2008 (avec des explications toujours d'actualité concernant les incendies d'origine électrique):
https://www.remontee...indpost&p=53385
Pour ce qui est des tableaux électriques, à moins d'une conception erronnée (p.ex. utilisation de pièces en bois et autres matériaux facilement combustibles), un départ de feu n'est généralement pas suivi d'un véritable incendie car la plupart des matériaux isolants sont autoextinguibles.
Le 08 novembre 2013:
https://www.remontee...ndpost&p=207718
J'ouvre les paris que ces habillages en bois auront un aspect pourri d'ici quelques années. Je n'ai jamais vu de façade en bois résister à l'épreuve du temps (hormis les chalets mais là c'est du bois massif). Soit ça devient horrible, soit il faut entretenir avec des produits plus ou moins nocifs. Et en plus le bois est combustible.
Perso, à part pour les chalets, je suis pour le métal, le verre et le béton armé.
J'essaie d'être cohérent avec mon argumentation et mes convictions...
Ce message a été modifié par Velro - 08 janvier 2019 - 02:59 .