Sujet : Poste de directeur d'exploitation - TSD6 du Morond - Projets de la station
R.B : Quel a été votre parcours ?
Pascal Boussillon : Ma carrière dans la profession, et notamment dans l'exploitation de domaine skiable, a commencé dans les Pyrénées en 1990, puisque je suis arrivé sur la station de Saint-Lary-Soulan en tant que responsable électrique et neige de culture. Une année après, je suis passé responsable technique adjoint. Trois ans après, je suis devenu directeur technique. J'ai fini ma carrière à Saint-Lary-Soulan, il y a deux ans, en tant que directeur d'exploitation adjoint. J'y suis donc resté une vingtaine d'années, puis j'ai intégré une société de montage, mais j'y suis resté peu de temps. J'ai postulé après sur Métabief pour prendre le poste de directeur d'exploitation.
R.B : Existe-il des études spécifiques pour devenir directeur d'exploitation ?
P.B : L'idéal, c'est d'avoir une formation technique : ça aide ! Et puis je dirais que, quelque part, il peut y avoir différents parcours par rapport à ce métier.
R.B : Quand êtes-vous arrivé à Métabief ?
P.B : J'ai pris mes fonctions le 10 Septembre 2012.
R.B : En quoi consiste la mission de directeur d'exploitation, sur une station comme Métabief ?
P.B : Une exploitation se décompose en différents services. Il y a l'aspect purement exploitation, c'est-à-dire les remontées-mécaniques, avec différentes familles : on y trouve les téléskis, les télésièges fixes et les télésièges débrayables, notamment à Métabief. Il faut donc des conducteurs, des vigies, etc... Parallèlement à ça, il y a la maintenance sur les remontées-mécaniques.
Ensuite, j'ai un collaborateur qui s'occupe du service des pistes, donc qui dépend de moi. Son rôle, c'est de faire en sorte que les pistes soient, notamment l'hiver, entretenues, damées, sécurisées. Lui-même est responsable des secours.
Ensuite, vous avez l'aspect neige de culture. Nous avons une petite installation sur Métabief, qui fait 1200m de linéaire, avec un certain nombre de canons. Sachez que l'année prochaine, une grosse installation verra le jour, dont le premier coup de pioche sera donné en Avril 2013 (cf. détails en fin d'interview).
Toujours dans le cadre de l'exploitation, il y a le parc roulant. Nous avons un atelier, qui est géré par un responsable, dépendant notamment de moi. Ce parc comprend entre autres des dameuses, en complément du service des pistes.
Raphaël Felix, directeur d'exploitation adjoint : Métabief, ça comprend également toute la partie bâtiment. Dans beaucoup de stations, le service exploitation ne fait que l'exploitation, nous on gère également la partie bâtiment.
P.B : Et sans oublier les parkings aussi : on gère aussi les emplacement parkings.
R.B : Comment présenteriez-vous le télésiège du Morond en quelques mots ?
P.B : C'est l'artère principale de la station, c'est le moins que l'on puisse dire. Ce débrayable dessert le point culminant de la station, et de là les skieurs partent à droite et à gauche.
R.B : Comment s'exploite un télésiège comme celui du Morond ? Comment vous vous servez de cet outil ?
P.B : Il y a deux choses qu'il faut voir : il y a l'exploitation hivernale, et après estivale. Concernant l'hiver, on a une équipe de quatre personnes, voir cinq personnes en période d'affluence : deux personnes en G1, deux personnes en G2, et en période d'affluence on met une personne supplémentaire pour le contrôle des forfaits, de manière à ce que le passage client se passe au mieux, et que le débit soit optimal.
Le matin, à l'arrivée des employés, il y a une visite journalière qui doit être faite avant l'exploitation. Cette visite journalière se résume à une check-liste, avec des actions à faire, des tâches à assumer. Bien souvent, ce sont des contrôles visuels et sonores, non seulement en G1 mais aussi en G2. Dès l'instant où cette visite est faite, je dirais appareil à l'arrêt, on contrôle ce qui se passe en fonctionnement : s'il y a des bruits suspects, ou autres. Au moment où l'appareil peut tourner, une visite de ligne est faite à la fois côté montée, et côté retour, pour vérifier qu'il n'y ai pas d'anomalies sur les ouvrages de ligne, ou quelque chose qui puisse nous gêner au niveau de l'exploitation de la journée.
R.B : Existe-il des projets prévus sur le télésiège du Morond ?
P.B : Il est de 2005, donc il va sur ses dix ans. Des projets non.
R.B : Il en a encore pour une vingtaine d'années ?
P.B : Oui, dès l'instant où l'on achète un appareil, c'est un investissement sur une trentaine d'années. Une trentaine d'années, parce que c'est là où commence un certain nombre de visites réglementaires, notamment la rénovation de l'architecture électrique. Concernant cet appareil, il a encore de belles années devant lui.
R.B : Existe-il d'autres projets sur la station ? Vous m'avez parlé de la neige de culture...
P.B : Alors la neige de culture, tout a fait : là, c'est conséquent. Comme je disais précédemment, c'est une installation qui va voire le jour cet été. Donc il y aura deux tranches : une tranche principale qui va démarrer au mois d'avril, et durer tout l'été, puis une deuxième tranche qui aura lieu dans deux-trois voir peut-être quatre ans, en fonction des financements (consulter le site
http://station-metabief.com pour les détails).
Ça, c'est un projet concernant la neige de culture. Ensuite, il y a le renouvellement du parc, le réaménagement au niveau du secteur Piquemiette. Actuellement, on a quatre télé-portés sur le secteur Piquemiette : télésiège Piquemiette, télésiège Roches, Chamois et Troupézy. Ce sont des appareils qui fonctionnent bien, il n'y a pas de soucis. Pour autant, dans un cadre réglementaire, on doit faire un certain nombre de frais dessus, des grandes visites par exemple. Sachez que pour les remontées-mécaniques, notamment pour les télé-portés, il y a une grande visite qui se fait au niveau des quinze ans, puis dix ans après il y a une autre visite, et enfin ça revient tous les cinq ans. Là, ce sont des appareils qui ont plus de vingt ans (TSF3 Troupézy : 1982, TSF3 Chamois : 1982, TSF3 Roches : 1984, TSF3 Piquemiette : 1985), les grandes visites reviennent donc assez souvent : ça a un coût assez important, avec notamment des pièces à changer. De plus, on a des appareils qui restent avec un débit qui n'est pas forcement intéressant. Le but, c'est de revoir un peu ce parc, et de mettre deux télésièges pour remplacer les quatre : un qui partira du bas de Piquemiette, avec un tracé un peu différent, et qui arrivera grosso-modo vers l'arrivée intermédiaire du télésiège Chamois. Ensuite, on aura un départ d'une autre remontée, qui partira du secteur de Piquemiette, pour remonter les clients vers le haut de Troupézy. Alors forcement, ça s'accompagne d'une création de pistes, puisque l'exploitation avec deux télésièges sera différente par rapport à quatre appareils, tel qu'on peut le voir actuellement. Donc il y aura des réaménagements de pistes.
R.B : Comment seront desservies les pistes qui sont actuellement en haut du télésiège Roches (quatre pistes sont directement desservies, dont deux exclusivement par ce télésiège) ?
P.B : Sur le haut de Roches, on a une zone qui est sensible aux coulées de neige (un mort suite à une coulée de neige dans les années 1990, plusieurs blessés, et des dégâts matériels importants). Donc l'idée, c'est de ne plus faire arriver un appareil à cet endroit, pour éviter de se pénaliser au niveau de l'exploitation. Sachant que pour sécuriser tout le haut de Roches, le coup est relativement important. C'est pour cette raison que dans le renouvellement de notre parc, on évite de refaire des remontées-mécaniques sur ce tracé.
R.B : Et le téléski Signal ?
P.B : Il restera en lieu et place, puisqu'il arrive plus bas.
R.B, pour remontees-mecaniques.net, le 09/02/2013.
Ce message a été modifié par Métabief - 06 juillet 2018 - 21:50 .