Voici un reportage sur le…
Sommaire :
I- Les débuts du ski à Flumet
II- Goléron : un appareil secondaire mais utile
III- Situations
IV- Caractéristiques techniques
V- Photos
I- Les débuts du ski à Flumet
Flumet est une station village située dans la Vallée de l’Arly, à la frontière entre la Savoie et la Haute Savoie. Les débuts du ski à Flumet se font sur le territoire du village voisin de Saint Nicolas la Chapelle, avec l’installation en 1956 d’un téléski aujourd’hui démonté au lieu-dit du Marteray, se trouvant sur le bas du versant sud est de la montagne du Treu. Situé entre 880 mètres et 1000 mètres d’altitude, ce téléski d’une longueur d’environ 500 mètres était baptisé Charbonnière, ce nom provenant de celui de la meule de bois produisant le charbon de bois, et a été réalisé par la Société de Charbonnière. Puis, au début des années 60, Flumet se dotera de son premier remonte-pente permettant la pratique du ski sur la face nord du Mont Réguet avec la mise en place du téléski proposant à l’époque le plus de dénivellation des Alpes du Nord : les Seigneurs. La même année, en 1962, le village voisin de Notre-Dame de Bellecombe s’équipe également en nouvelles remontées mécaniques en modernisant le vieux téléski du Réguet datant de 1948 par un appareil atteignant le sommet de la montagne du Réguet, et en le doublant sur sa partie basse par le téléski des Quarts. Le domaine de Flumet se retrouve ainsi relié à celui de Notre-Dame de Bellecombe, ces deux stations naissantes disposant alors d’un domaine skiable relativement intéressant en proposant 20 kilomètres de pistes en forêt à forte dénivelée.
2 ans plus tard, Flumet construit son deuxième téléski en contrebas du bois du Faÿ sur des pentes plus douces situées entre 970 et 1100 mètres d’altitude proposant des pistes accessibles aux skieurs les moins chevronnés. Ce téléski, dénommé Faÿ comme le bois qui le surplombe, fut donc la première remontée débutante de Flumet, reliée au téléski des Seigneurs par un chemin longeant la route donnant accès à ces appareils.
Cependant, Flumet ne veut pas s’arrêter là et lorgne déjà un sommet situé à l’est du Réguet : le Roc des Evettes, culminant 100 mètres plus haut. La station songe donc à la construction de nouvelles remontées mécaniques, en vue également d’une liaison avec la station haut-savoyarde voisine de Praz sur Arly. Ceci amène la création en 1970 de deux nouveaux téléskis : le Lac et le Goléron, le premier étant situé au pied de la falaise du Roc des Evettes, le second sur les pentes basses de cette montagne, à quelques centaines de mètres au-dessus de l’Arly et en contrebas du lieu-dit du Goléron ayant donné le nom à l’installation. Ces deux remontées ont permis l’ouverture de pistes tout aussi techniques que celles desservies par le TK des Seigneurs, mais également plus accessibles pour les moins aguerris grâce au téléski du Goléron situé sur des terrains plus plats. A noter que la même année, en 1970, Notre-Dame de Bellecombe réalise le télésiège du Planay joignant le sommet du Réguet au bas des pistes du Mont Rond, secteur exploité depuis 1957 grâce à l’ouverture du téléski du Mont Rond. Ceci conforte le domaine skiable des deux stations qui sont désormais entièrement reliées skis aux pieds.
Le téléski du Goléron ne montant pas assez haut pour rejoindre le téléski du Lac, obligeant ainsi les skieurs à repasser par le téléski difficile des Seigneurs pour regagner les pistes desservies par le Lac, la station de Flumet décide d’installer la saison suivante son premier (et dernier ^^) télésiège, raccordant directement le bas du téléski du Goléron au sommet du Roc des Evettes, que le téléski du Lac n’atteignait pas. La liaison vers Praz sur Arly sera quant à elle réalisée 2 ans plus tard en 1973, grâce au rallongement du téléski pralin des Bernards, donnant naissance à la Carte Blanche qui réunit les stations de Flumet, Notre-Dame de Bellecombe et Praz sur Arly.
Au début des années 70, Flumet dispose donc, via le domaine relié de la Carte Blanche, d’un domaine skiable de qualité en proposant des pistes de tout niveau à travers les pentes boisées des monts du Réguet et des Evettes.
II- Goléron : un appareil secondaire mais utile
Le téléski du Goléron a donc été construit en 1970 sur les pentes basses du Roc des Evettes. Actuellement, cet appareil dispose d’éléments du fabricant français Montaz Mautino, mais ce dernier n’est probablement pas le constructeur d’origine de ce téléski qui, contrairement aux téléskis des Seigneurs et du Faÿ, et tout comme le Lac, était initialement muni d’enrouleurs ainsi que de pylônes portiques, et ce jusqu’en 1982, qui est d’ailleurs une année de grande rénovation sur le domaine skiable de Flumet. En effet, cette année-là les téléskis du Lac et du Goléron ainsi que le télésiège des Evettes vont être fortement revus par Montaz Mautino : tous les éléments sont remplacés pour les téléskis, tandis que le télésiège conserve ses gares, ceci ayant entraîné l’apparition des appareils que l’on connait actuellement. On n’en sait malheureusement pas plus sur les premières versions de ces remontées mécaniques. Concernant le téléski du Goléron, on dispose tout de même de deux vues montrant les enrouleurs et un pylône portique, vues que voici :
Depuis sa réalisation en 1970, le téléski du Goléron ne dessert pas de pistes difficiles, et est donc destiné à une clientèle plus débutante, bien que les pentes longeant la partie haute de l’appareil avoisinent les 40%. Cependant, au-delà des pistes desservies, le téléski du Goléron a surtout été réalisé pour permettre un retour vers le secteur des Seigneurs depuis la piste de descente provenant du téléski du Lac. En effet, l’intérêt d’aménager la montagne des Evettes était qu’elle proposait des possibilités de descente technique de grande dénivelée. Or, un des problèmes qui est apparu lors de l’élaboration du projet est que le haut du téléski du Lac et le bas de celui des Seigneurs sont distants de plus de 2 kilomètres. Ceci fait que si le Goléron n’avait pas été réalisé, les pistes desservies par le téléski du Lac n’auraient présenté que très peu d’intérêt, car même si elles avaient proposé quelques centaines de mètres de dénivelée, elles n’auraient malheureusement pas été très techniques vu la distance séparant le haut du Lac du bas des Seigneurs, ce qui aurait considérablement gâché le potentiel du site. Ainsi, le téléski du Goléron a permis de s’affranchir de cette contrainte en permettant, une fois en bas des Evettes et via une piste de liaison, de regagner le téléski des Seigneurs.
Lors de sa première saison, le téléski du Goléron était par conséquent avant tout un appareil de liaison.
Toutefois, le télésiège des Evettes construit en 1971 a pratiquement réduit ce rôle de liaison à zéro car une piste reliant le sommet du téléski du Lac vers celui des Seigneurs avait également été réalisée en 1970, cette piste étant bien évidemment accessible depuis le TS des Evettes. De ce fait, le Goléron fut relégué au second plan peu de temps après avoir été construit, réduisant désormais son rôle à celui d’une remontée mécanique visant les skieurs les moins aguerris, en proposant tout de même un itinéraire bis d’accès vers le TK des Seigneurs depuis le front de neige des Evettes. Il s’avère de ce fait indispensable en cas de panne du télésiège en offrant une échappatoire vers le téléski des Seigneurs, ce qui permet de maintenir ouvert l’ensemble des pistes de Flumet.
En 1985, Flumet construit un nouvel appareil en parallèle du téléski du Goléron : le téléski de l’Ecureuil. Plus court et disposant de perches fixes, ce téléski est clairement voué à l’apprentissage du ski pour la clientèle débutante du domaine. Le téléski du Goléron confirme ainsi sa place d’appareil débutant sur le domaine en constituant désormais avec le téléski de l’Ecureuil un secteur destiné aux moins aguerris. A noter que ce rôle est d’autant plus vrai aujourd’hui depuis l’arrêt de l’exploitation du téléski du Faÿ au milieu des années 2000.
Depuis, outre par les débutants, le téléski du Goléron est également emprunté par les clubs de sports car il dessert le bas du stade de slalom du domaine, le haut n’étant accessible qu’en empruntant le TS des Evettes. A savoir que ce stade de slalom a été l’objet de travaux réalisés depuis l’été 2011 sur les pistes du Chamois et de la Petite Caste afin d’améliorer son accès, la liaison vers le TK des Seigneurs depuis la piste de la Petite Caste s’en trouvant de même grandement simplifiée. Tout ceci a entre autre permis de fluidifier les passages des skieurs sur ce secteur et d’agrandir le stade de slalom par le haut, ce qui fait qu’il part désormais depuis le tiers bas de la piste de la Petite Caste.
Le téléski du Goléron peut également s’avérer très pratique pour échapper aux éventuelles queues du matin au télésiège des Evettes qui sont récurrentes depuis la construction d’un programme immobilier en contrebas du front de neige, visant à faire des Evettes une station satellite du village de Flumet. Les skieurs peuvent ainsi gagner, depuis le sommet du TK du Goléron, la gare aval du téléski des Seigneurs pour ensuite rejoindre le reste du domaine skiable. Même si cette solution ne permet pas à l’ensemble de la clientèle d’éviter l’attente aux Evettes, du fait notamment de la difficulté du téléski des Seigneurs, cela permet de résorber en partie ces attentes matinales. Néanmoins, cela ne résout rien en cas de panne du télésiège des Evettes, le Goléron pouvant alors se retrouver saturé.
On peut enfin ajouter que les téléskis de l’Ecureuil et du Goléron sont en général les deux premiers appareils du domaine de Flumet à ouvrir en cas de déficit de neige, car leurs pistes sont équipées en enneigeurs. Néanmoins, avec l’apparition de la neige de culture sur la piste de la Gelinotte, sur le bas des Chevreuils et sur le haut du Dahu, la station pourra désormais assurer plus facilement l’ouverture du TS des Evettes ainsi que la liaison avec Praz sur Arly, augmentant de ce fait l’offre de ski en cas de saison déficitaire en neige.
De nos jours le téléski du Goléron permet d’accéder aux pistes suivantes :
-la verte des Marmottes, piste débutante du domaine dont la partie basse est également desservie par le téléski de l’Ecureuil. Elle retourne à l’aval de l’appareil. A noter que cette piste est le point d’arrivée des pistes rouges des Chevreuils et de la Petite Caste et de la verte Belette, si bien que certains skieurs arrivent à toute blinde sur cette piste réservée aux débutants, pouvant par conséquent être gênés
-la bleue du Chamois : cette piste retourne à l’aval de l’appareil. Elle a été agrandie par le haut en 2011, ce qui fait qu’elle part désormais de la piste de la Petite Caste. C’est sur cette piste qu’est présent le stade de slalom, le TK du Goléron facilitant les rotations sur le bas de ce stade
-la rouge de l’Epervier : accessible depuis la bleue du Chamois, cette piste, qui constituait anciennement une portion de la bleue du Renard, est classée rouge depuis l’hiver 2006 du fait qu’elle débouche sur la rouge technique du GBU aboutissant au TK des Seigneurs. Il s’agit d’un chemin de liaison légèrement en dévers par endroit proposant un itinéraire bis de descente du domaine en passant par les pistes du Renard, du Gypaète et de la Petite Caste. L’Epervier est la piste ayant été créée en 1970 pour permettre un retour sur le TK des Seigneurs
III- Situations
Sur le plan des pistes de l'Espace Diamant :
En zoom :
Vue sur le secteur depuis le début de la bleue du Chamois agrandie (janvier 2013) :
IV- Caractéristiques de l’appareil
- Caractéristiques administratives
TKD-Téléski à perches découplables : Goléron
Maître d’ouvrage / Exploitant : Val d'Arly Labellemontagne
Constructeur ayant assuré la rénovation : Montaz-Mautino
Année de construction : 1970
Année de rénovation : 1982
Caractéristiques d’exploitation
Saison d'exploitation : Hiver
Capacité : 1 personne / perche
Débit à la montée : 730 personnes/heure
Vitesse d'exploitation : 3 m/s
Caractéristiques géométriques
Altitude aval : 1025 m
Altitude amont : 1200 m
Dénivelée : 185 m
Longueur développée : 687 m
Longueur horizontale : 644 m
Pente maximale : 42 %
Pente moyenne : 28,73 %
Temps de trajet : 3 min 49 sec
Caractéristiques techniques
Type de gare :
Emplacement motrice : Aval
Emplacement tension : Amont
Type de tension : Contrepoids
Nombre de pylônes : 9
Dispositif d’accouplement : Douille auto-coinçante
Sens de montée : Gauche
Type d'embarquement: A plat
V- Photos
Les photos ont été prises le 5 mars 2015.
La gare aval
La gare aval du téléski du Goléron est située sur le front de neige des Evettes, à 1025 mètres d'altitude. Elle est accessible depuis l'ensemble des pistes de la station, et plus particulièrement depuis la rouge des Chevreuils, les bleues de la Gelinotte et du Chamois et les vertes Marmottes, Ecureuil et Belette, depuis le Roc des Evettes, et les bleues du Lièvre et des Renards depuis le Réguet. Il s'agit d'un point d'entrée du domaine skiable en étant situé à proximité des nouvelles résidences des Evettes, ce lieu étant desservi par la navette venant du village de Flumet.
Techniquement, il s'agit d'une gare classique du constructeur français Montaz Mautino assurant la motorisation de l'installation.
En arrivant de la piste verte de Ecureuil :
La gare de derrière, avec le téléski de l'Ecureuil sur la gauche :
De côté :
Le panneau décrivant le secteur :
Zoom sur la poulie motrice, et le panonceau "Montaz Mautino" :
Prêt au départ :
La ligne
La ligne démarre sur les pentes douces du front de neige des Evettes. Elle ne présente pas de grosses difficultés en soi, malgré plusieurs ruptures de pente à partir de la moitié du parcours, au niveau du pylône n°4, zone d'arrivée du téléski de l'Ecureuil. Vient ensuite le franchissement de 3 bosses avant d'arriver à la lisière de la forêt présente sur le flanc nord de la montagne des Evettes, à 1200 mètres d'altitude.
A noter la présence de spots lumineux sur les 3 premiers pylônes de la ligne pour l'organisation du ski nocturne sur la piste et le TK de l'Ecureuil, ainsi que d'événements occasionnels sur le bas de la bleue du Chamois.
Dans le sens de la montée, cela donne :
P1 : S-C/ -
P2 : S / S-C
P3 : S / S-C
P4 : C / -
P5 : S / S-C
P6 : C / -
P7 : S / S-C
P8 : C / -
P9 : S / S-C
P1 :
Portée avant P2 et la fin de la bleue du Chamois à droite :
P2 :
Entre P2 et P3 :
P3, à gauche l'arrivée du TK de l'Ecureuil, à droite la bleue du Chamois et un des canons à neige équipant cette piste :
Avant P4, présence de boutons d'arrêt d'urgence utilisés par les usagers empruntant la route dont on entrevoit un bout sur la gauche :
P4, premier pylône compression :
A droite, on aperçoit l'une des cabanes utilisées pour les compétitions et d'autres événements sur la bleue du Chamois.
Amorce d'un premier mur avant le pylône 5 :
P5 :
Partie plate entre P5 et P6 :
P6, deuxième compression.... :
...qui donne à la ligne une seconde impulsion plus prononcée qu'après P4 :
P7, avec à gauche l'arrivée de la Petite Caste :
P8, dernière compression :
La montée finale avant l'arrivée :
P9, dernier pylône :
Une fois débarqué :
Avec les piquets utilisés pour le stade de slalom.
La gare amont
Située à 1200 mètres d'altitude à la lisière de la forêt, il s'agit d'une simple poulie flottante du constructeur Montaz Mautino montée sur un fût tubulaire et assurant la tension de l'appareil via un contrepoids.
La poulie flottante, à droite de laquelle on aperçoit les terrassements effectués à l'été 2011 pour la jonction entre la Petite Caste et le Chamois :
Dernière vue sur la ligne :
Voilà pour ce reportage !
Je tiens à remercier vivement l'alexois pour ses superbes photos ensoleillées de cette installation, sans lesquelles ce reportage ne pourrait exister.
Merci également à monchu pour les infos et ses photos de la première version de l'appareil !
Bonne journée, bon we !
Ce message a été modifié par 91@g - 04 avril 2015 - 15:27 .