FUNI de Saint Hilaire du Touvet - Saint-Hilaire-du-Touvet Von Roll - 1922/24
#1
Posté 07 mai 2006 - 18:51
Je vous présente aujourd'hui une très vieille instalation : Le Funiculaire de Saint Hilaire du Touvet a été construit en 1924. Il avait alors une utilisation purement utilitaire dans la mesure ou il servait à acheminer les materiaux servant à la construction du Sanatorium des Petites Roches, sur le plateau éponyme que ce funiculaire dessert.
Voici une vue en élévation de la gare inferieure, située sur la commune de Montfort.
On y distingue :
- En rouge la route nationale entre Grenoble et Chambéry
- En bleu, le tracé d'un "mini-funiculaire" aujourd'hui démonté, qui assurait la liaison entre la route (Ou les materiaux arrivaient) et la gare basse du Funiculaire, ou ils étaient transferés dans les véhicules
- En vert, le funiculaire à proprement parler
On distingue du parking la tracé du funiculaire de liaison (Fermez les yeux, oubliez les balancoires pour enfant, et mettez des rails à la place
En se retournant, on découvre le treuil de ce petit funiculaire (Notez le trou afin de faire passer le cable, ainsi que le palan) :
Passons au funiculaire, le vrai !
D'abord, quelques chiffres issus du FIRM :
- Année de construction : 1922 - 1924
- Constructeur : Von Roll
- Altitude de départ : 260m
- Altitude d'arrivée : 960m
- Dénivellé : 700m
- Longueur suivant la ligne : 1480m
- Pente maximum : 83%
- Vitesse d'exploitation : 1,25m/s
- Débit de montée et de descente : 120 p/h
- 2 véhicules de 40 personnes (45, dans la pratique.....)
- Poid à vide : 6,5 Tonnes
- Charge utile : 3,2 Tonnes
- Poid total en charge : 9,7 Tonnes
- Liaison cable/véhicule : Culot et salade
- Diamètre du cable : 38mm (Cf. par ailleurs...), remplacé en 1974 à la suite de l'éboulement d'un mur sur le cable d'origine
Ce funiculaire est particulièrement bien conservé, pratiquement tous les organes sont d'origines, hormis :
- Le cable
- Les cabines (Les véhicules actuels sont le 2e remplacement, sachant que le chassis, lui, a été remplacé qu'une seule fois : Les voiture actuelles sont posées sur les chassis de la génération précédente)
- Le système de commande éléctrique
- La courroie de transmission entre le moteur et "le réducteur" (Cf. par ailleurs)
Commencons la visite, si vous le voulez bien (Tant pis pour les autres) :
la gare aval :
L'arrière de la gare (Notez le palan, au 2e plan, le même que celui de tout à l'heure) :
Le début de la ligne, vu de la gare :
Dans le hall d'attente, le profil est affiché, très instructif :
Retournons à l'exterieur. Voici, une fois pour toutes, un magnifique spécimen de galet qui equipde toute la ligne, vous noterez l'absence de bandages. Le cable est du type lang à droite :
Une voiture, en gare. Les voitures actuelles datent de 1992
L'avant, accessible au public, et poste de conduite (Assez dépouillé). C'est ce qui fait l'un des charmes de ce funiculaire : La convivialité entre le cabinier et les passagers :
Et maintenant, une petite rafale de la montée (20mn de montée à 1,25 m/s) :
STOP ! On fait une pause ! Observez les deux brins de cable : N'y a t'il pas un problème, selon vous ? (Indice, il n'y a pas de cable lest et nous venons de croiser la voiture descendante)
Au fil des années, le cable s'est tassé sur lui-même : De 38mm, il est passé à 36mm. D'ou la différence de diamètre que l'on voit : Le plus gros (38mm) est le cable montant, accroché à notre cabine. Cette portion n'ira donc jamais se ballader dans les poulies, et conserve alors sont diamètre initial. L'autre mêne une vie plus dure, d'ou son tassement. Le cable a déja été raccourcis.
Dans le tunnel (Le tunnel est le plus pentu d'europe) :
Et pour vous donner uen idée de la pente vertigineuse de ce funiculaire, voici une photo du bord de la ligne, prise à plat :
L'arrivée en G2 :
Maintenant, parlons technique !
La traction se fait de manière classique, avec une poulie motrice, et une poulie folle de renvoi, que l'on voit ici :
La poulie motrice n'est pas visible, elle est dans la machinerie. Et si nous allions y faire un tour ?
La machinerie est en acces libre au public (Derrière des barrière, je vous rassure), la voici :
Prenons les choses dans le bon ordre, voici déja les moteurs electriques. Un seul est utilisé en exploitatin, l'autre est pret à être mis en service en cas de problème :
Pour ceux qui saurons en faire quelque chose, voici la plaque signalétique du moteur (Même le cos phi est indiqué !! (Le cos phi est un coeficient image de la qualité du courant que le moteur absorbe : Un courant de mauvaise qualité, le cos phi est bas, EDF n'est pas content, un courant de bonne qualité : le cos phi est égal à 1, EDF est heureux) :
Voici les balais des moteurs :
Le moteur entraine une courroie qui actionne le reste de la machinerie. La courroie en question a été rmplacée en 2001, après que le courroie en cuir d'origine ne soit trop longue , et qu'il n'ai plus été possible de la tendre en deplacant les moteurs :
voici d'ailleurs le reglage de la position des moteurs :
Continuons notre "route cinématique"
La poulie menée par la courroie :
Les deux tambours de frein :
Les freins !! Parlons-en !! Admirez le système de freinage de nos anciens :
Tout commence par ce volant, dans le poste de conduite :
qui entraine cet axe en cuivre au milieu :
Et qui par de subtils renvois, se ballade dans toute la machinerie (Goulotte noire) :
On suit, on suit... cela remonte avec la chaine :
Et finit par actionner le frein du premier tambour (On distingue la chaine) :
Voilà, nous en avons finit avec le frein, ouf...
Ah si !! Voici le frein de service, motorisé, celui-ci, qui mord sur le deuxième tambour :
Les tambours entraine via un engrenage que voici l'étage de réduction intermediaire :
Qui lui-même entraine la poulie motrice via cet engrenage :
Et voii la poulie motrice :
Si l'on regarde d'un peu plus près, deux organes interessants s'offrent à nous :
Déja, cette boite situé en dessous de la poulie motrice, qui contient un astucieux système de graissage du cable par goute à goutte
Ainsi que ce renvoi d'angle, qui est une prise de mouvement sur la poulie motrice.... :
Et qui commande la position d'un curseur de position des cabines dans le poste de conduite (ici, on lit que la cabine est dans le tunnel) !!!!
Tout ca pour souligner que l'automatisme est aux abonnés absent dns cette instalation. le machiniste porte bien son nom : C'est lui qui démarre, ralentit et arrete le treuil aux bons moments à l'aide du levier de vitesse que voici :
La conduite se fait en fait à l'aide de ce levier de vitesse ainsi qu'avec le volant de frein. Selon le chargement des cabines, il faut jouer sur les deux afin de mettre en mouvement (Ou ralentir quand c'est la cabne descendante qui est la plus lourde).
La sécurité est tout de même assurée avec une alarme d'homme mort qui se déclenche au bout de trois secondes après que le temoin n'ai actionné un fin de course sur la règle affichant la position des cabines.
Je vous met déja en ligne cette première partie, ce n'est pas fini, mais cela fait beaucoup de travail d'un coup d'un seul !!
#2
Posté 07 mai 2006 - 21:33
Et enfin, avant qu'un vrai pupitre digne de ce nom ne soit installé, le funiculaire était conduit à l'aide de ce régulateur :
Pour conclure notre visite, je vous propose un petit tour SOUS le châssis de l'une des voitures. La fosse en gare aval a d'ailleurs bien facilité les choses !
La "roue guide" dispose de deux joues de chaque cotés. C'est elle qui guide latéralement la voiture à l'évitement (Toujours sur la voie extérieure de l'évitement)
Et la roue plate, elle, permet de rouler au dessus du câble de la voiture opposée :
On distingue à la fois sur cette photo : Le système anti-retour, le système de frein parachute et le frein de service :
Et enfin, voici le mord du frein parachute :
Le système de freinage est testé chaque année avant la saison d'été : La cabine est lestée à sa charge utile, et le cable est tout simplement coupé afin de vérifier que la cabine s'arrête bien par elle-même ! C'est le cas, en quelques mètres, quelle que soit la pente, le véhicule est immobilisé.
C'en est fini pour ce funiculaire quoique je ne vous ai pas encore tout dit ! Il recèle plein de surprises cachées, et plein d'anecdotes en tout genre.
Je tiens à remercier très chaleureusement toute l'équipe du funiculaire pour leur accueil, et pour leur gentillesse
Ce message a été modifié par fufu - 26 avril 2010 - 18:42 .
#3
Posté 07 mai 2006 - 21:58
#5
Posté 07 mai 2006 - 22:39
http://fuzier.antoin...T/funilight.WMV
Alors une petite anecdote, racontée par le machiniste :
A l'occasion du reveillon de l'an 2000, le funiculaire avait été exceptionelement ouvert le 31 décembre, et ce piur admirer une cascade qui le jouxte qui avait été illuminée pour l'occasion, avec de puissants projecteurs.
Alors que le décompte de la tour Eiffel venait de tauler lamentablement à l'instant (Rappelez-vous ), tout le funiculaire fut subitement privé d'éléctricité. Heureusement, les voitures n'étaient pas en ligne, mais en gare, après la 3e rotation de la soirée, il n'y a pas eu d'évacuation à réaliser. Il faut en outre savoir que cette instalation ne dispose pas de thermique de secours.
Ce message a été modifié par fufu - 07 mai 2006 - 23:03 .
#6
Posté 07 mai 2006 - 22:44
EDIT : le lien est mort pour la video
Ce message a été modifié par dj_jean_jean - 07 mai 2006 - 22:45 .
#8
Posté 23 mai 2006 - 21:47
http://www.remontees-mecaniques.net/bdd/vo...ntee.php?id=302
#9
Posté 14 septembre 2006 - 08:34
Comment le funiculaire fait-il pour passer d'un côté ou de l'autre, sachant que l'"aiguillage" ne ressemble pas du tout à un aiguillage de voie ferrée classique?
Sur les photos ci-dessous :
fufu, le 7 05 2006, 16:51, dit :
je ne comprend pas comment les roues peuvent passer "sur" un rail... Je vois bien sur la première photo des traces de passage au milieu, mais la question reste entière!
Pour l'orientation, est-ce le câble qui tire d'un côté ou de l'autre ? Ou alors le conducteur a-t-il une action à effectuer ?
Merci d'avance pour vos réponses,
Vince.
Ce message a été modifié par vrmedoc - 14 septembre 2006 - 08:35 .
#10
Posté 14 septembre 2006 - 10:44
Citation
Et la roue plate, elle, permet de rouler au dessus du cable de la voiture oposée :
Pour t'aider à comprendre, il faut se rendre compte que de par ce système, une cabine passera toujours du même côté de l'évitement, aussi bien à la montée qu'à la descente. Enfin, il faut aussi savoir qu'il n'y a pas de pièce mobile de type aiguillage.
J'espère que ces explications seront suffisantes.
Ce message a été modifié par hobbit - 14 septembre 2006 - 10:47 .
#11
Posté 14 septembre 2006 - 13:09
Comme quoi, je n'ai pas bien tout lu ...
#12
Posté 23 mars 2010 - 15:54
Ceci est un gros (très gros!^^) détérrage de topic, mais voici des photos des anciens véhicules en exploitation en Novembre 1991 issus de ma collection personnelle. Les photos sont prises "inboard", a l'endroit de l'évitement.
Pour rappel, le devenir de l'un de ces anciens véhicules a St-Georges de Commiers (déjà posté, mais l'image est désormais hébergé ici).
#13
Posté 25 avril 2010 - 16:37
J’ai pris place dans un des deux véhicules à Saint Hilaire, en gare haute, à 18h, heure du dernier départ. L’appareil entame sa descente, passe le tunnel et croise le véhicule montant. Aux environs des 2/3 du trajet, avant le virage rejoignant la G1, les freins de sécurité (freins parachute) tombent, et l’appareil s’arrête très brutalement. L’arrêt s’est opéré en moins de 2 secondes. Même si l’appareil se trouve à environ 1,2 m/s, il faut être accroché…
Conséquence : un important mou de câble à l’arrière du véhicule. Autrement dit, le câble qui retient la cabine est détendu et serpente sur environ 50 m. Il est d’ailleurs sorti de 2 galets au sol. C’est impressionnant, car le câble donne l’impression d’être rompu, et l’appareil, dans une pente de plus de 60%, ne tient que par ses freins. En réalité, c’est l’arrêt d’urgence qui a provoqué ce mou de câble, car c’est le véhicule dans lequel je me trouvais qui a stoppé en premier avec ses freins de secours. L’autre véhicule a donc continué sa progression sur 1 ou 2 mètres, le temps de son arrêt, ce qui a provoqué le mou de cable.
Contact radio du conducteur avec ses collègues… Une survitesse serait à l’origine du problème. Finalement, le câble est retendu, probablement en faisant descendre un peu le véhicule en amont. Le conducteur s’affaire alors à enlever les sécurités, pour pouvoir desserrer les freins de secours. Mais malgré ses tentatives, impossible de lever les sécurités (par pompage).
À 18h45, la décision d’évacuation est prise… Les passagers descendent de voiture et regagnent la gare aval à pieds, par les escaliers de secours. Tout se termine bien, mais cette évacuation n’a été possible que parce que nous étions tous valides…
Plus embêtant pour les passagers de l’autre véhicule, lui aussi bloqué en conséquence, à quelques centaines de mètres de la gare amont : ils se trouvent dans le tunnel… Et ils doivent aussi finir la montée à pieds, avec une pente maximum de… 83 % !
D’après le conducteur, une durite d’huile alimentant le réseau de freinage s’est rompue, rendant impossible la levée des sécurités. D’ailleurs, on observe sur les voies des tâches régulières d’huile, ce qui laisse penser à une fuite.
En bref, tout se termine bien, mais heureusement que ce problème dans le réseau de freinage n’a pas empêché le fonctionnement des freins...
Ps : en relisant ton reportage, Fufu, j'ai trouvé ceci :
Citation
Crois-tu vraiment que le cable soit coupé ? Il faudrait refaire une épissure... J'imagine qu'une autre solution de simulation est possible, non ?
Ce message a été modifié par antidote - 25 avril 2010 - 17:00 .
#14
Posté 26 avril 2010 - 18:40
Il est possible d'intercaler un dispositif commandé entre le culot et la voiture, que l'on pilote à distance pour rompre la liaison de manière controlée... C'est une supposition, je ne sais pas, techniquement comment cet essai est réalisé..
Ca m'amène à constater une grossière erreur, j'ai confondu dans le reportage le coefficient de sécurité du câble et le chargement de la voiture... c'est corrigé.
#16
Posté 30 décembre 2021 - 16:18
https://www.ledauphi...-a-ete-devastee
#17
Posté 30 décembre 2021 - 22:04
marie738, le 30 décembre 2021 - 16:18 , dit :
https://www.ledauphi...-a-ete-devastee
Oui, et quand on voit les photos, c'est bien triste !
Combien de temps faudra-t-il pour revenir à la normale ? Avant le printemps j'espère !
#18
Posté 30 décembre 2021 - 23:24
https://france3-regi...es-2395876.html
Ce message a été modifié par peyo73 - 30 décembre 2021 - 23:24 .
#19
Posté 03 janvier 2022 - 11:59
Voici un lien vers l'info:
VIDÉO - Intempéries : la station de ski de Saint-Hilaire du Touvet, est-elle définitivement condamnée ?
La station a subi de graves dommages suite aux intempéries de la fin décembre, le funiculaire est ravagé, les pistes de la station sont impraticables.
Habitant ce village, on attend les infos avec impatience quant à la suite qui va être donnée...
#20
Posté 03 janvier 2022 - 21:01