TPH du Brévent - Chamonix-Mont-Blanc (Brévent - Flégère) Montaz Mautino - 1987
#1
Posté 20 juillet 2009 - 22:17
Capitale mondiale de l´alpinisme, Chamonix-Mont-Blanc s´impose comme un site incontournable de Haute-Savoie été comme hiver. La ville tient sa notoriété de sa situation au cœur de la vallée de l´Arve, face au mont Blanc. La station s´ouvre au tourisme dès le début du XXe siècle avec la construction du chemin de fer à crémaillère du Montenvers, conduisant les estivants à la Mer de Glace. Elle bénéficie aujourd'hui d'autres remontées prestigieuses comme le téléphérique de l'Aiguille du Midi, qui dessert depuis 1955 ce site d'exception culminant à 3842 mètres d'altitude.
En hiver, Chamonix est, bien entendu, connu pour ses nombreux hors-pistes, dont le célèbre circuit de la vallée Blanche. On y pratique le ski de piste sur plusieurs domaines distincts de taille moyenne, en particulier sur le versant ensoleillé du site de Brévent-Flégère, face au mont Blanc, ou est installé depuis 1930 un impressionnant appareil : le téléphérique du Brévent.
Situation
Le téléphérique du Brévent relie en un unique jet, sans pylône intermédiaire, la colline de Planpraz, accessible depuis le centre-ville de Chamonix par une télécabine, au Brévent, sommet situé à l'extrémité méridionale des Aiguilles Rouges. Culminant à 2.525 mètres d'altitude, cet éperon rocheux surplombe directement Chamonix de 1.500 mètres et est réputé pour son panorama sur la vallée de l'Arve et le massif du Mont-Blanc.
Situation sur un plan général de la vallée en version estivale :
Situation sur un plan des pistes du domaine skiable Brévent-Flégère :
Le Brévent et la gare d'arrivée de son téléphérique :
(CC by-sa Franck Langlois)
Historique
On doit l'idée d'un téléphérique reliant Chamonix au Brévent à Alfred Cachat, qui imagine dès 1912, relier par « funiculaire aérien » la colline de Planpraz puis le Brévent lui-même. Après moultes aléas, Cachat est cependant contraint de jeter l'éponge et c'est finalement le promoteur Edouard Pellerin qui reprend le projet dans les années 1920, avec l'appui technique d'André Rebuffel. Le premier tronçon Chamonix - Planpraz ouvre en 1928 (voir le reportage) suivit en 1930 du second tronçon jusqu'au sommet du Brévent.
(Coll. Laurent Berne)
Vue sur la ligne très aérienne du téléphérique :
(Coll. Laurent Berne)
Cet appareil historique est le premier à utiliser le principe breveté par l'ingénieur de double-boucle ou un unique câble fait office de câble tracteur et câble frein en étant renvoyé par deux fois sur chaque voie du téléphérique. Ce nouveau système permet de positionner sans grosse contrainte l'entrainement au niveau de la gare aval, nettement plus facile d'accès et déjà équipée de l'électricité. Cette configuration sera utilisée sur plusieurs des réalisations de Rebuffel et reprise par le constructeur Monziès pour les téléphériques de Las Donnas (Auron), des Grandes Rousses (L'Alpe d'Huez) et de Bellevarde (Val d'Isère).
La configuration du câble en double-boucle :
(Coll. Laurent Berne)
La cabine d'origine, légère, construite par les ateliers chamoniard René Schmidt et son chariot :
(Coll. Laurent Berne)
La cabine en milieu de ligne et la vue sur le sommet :
(Coll. Laurent Berne)
La cabine face aux aiguilles de Chamonix :
(Coll. Laurent Berne)
Arrivée de la cabine 1 en gare amont :
(Coll. Laurent Berne)
(Le Pèlerin - nov. 1930, coll. Laurent Berne)
Exploitation hivernale avec les ski dépassants par l'arrière :
(Coll. Laurent Berne)
On remarque que, avec le temps, le matériel de ski a abimé l'habillage de la cabine :
(Coll. Laurent Berne)
Nouvelles cabines au début des années 50 :
(Coll. Laurent Berne)
(Coll. Laurent Berne)
(Coll. Laurent Berne)
Dernier changement de cabine dans les années 60 :
(Coll. Laurent Berne)
(Coll. Laurent Berne)
Le téléphérique et la télécabine de Planpraz :
(Coll. Laurent Berne)
Après 57 ans d'exploitation, la remontée d'origine a laissé place à un nouvel appareil moderne bi-tracteur bi-porteur construit par l'Isérois Montaz-Mautino. Le nouvel appareil ne partage rien du téléphérique d'origine, sinon, sinon son impressionnante portée sans pylône de 1350 mètres. D'ailleurs, avec ses deux cabines de 60 places, il possède des dimensionnements globaux tout autre. Les nouvelles gares, en métal et ouvertes sur l'extérieur, ont été construites en surplomb des anciennes. Ce nouveau téléphérique est mis en service pour la saison d'hiver 1987-1988.
Caractéristiques
Conception
- Téléphérique bi-porteur bi-tracteur à va-et-vient
- Constructeur : Montaz-Mautino
- Maîtrise d’œuvre : Denis Creissels SA
- Année de construction : 1987
Exploitation
- Saison d’exploitation : Hiver et été
- Vitesse : 12 m/s
- Temps de Parcours : 1 min 52 sec
- Débit : 1000 p/h
Topographie
- Altitude gare aval : 2015 m
- Altitude gare amont : 2519 m
- Dénivelé : 504 m
- Longueur développée : 1350 m
- Pente moyenne: 41%
- Pente maximale de la ligne : 65 %
Technique
- Gare motrice : aval
- Moteur principal : électrique, 430 kW
- Moteur de secours : thermique
- Câbles porteurs : 2 par voie
- Câbles tracteur : 2
- Tension câbles porteurs : aval
- Tension câbles tracteurs : amont
- Nombre de pylônes : 0
Véhicules
- Type: cabines de 60 places
- Nombre de véhicules : 2
- Chariot : indéraillable, 2x8 galets de roulement
La gare aval - Planpraz
La gare aval est située à 2015 mètres d'altitude. Elle assure la mise en mouvement des câbles tracteurs et la tension, par contrepoids, des câbles porteurs.
(CC by-sa Yann)
Un des deux sabots de support du chariot :
La structure de la gare et le local de la machinerie en retrait :
Détails techniques de la station aval
Le moteur électrique principal de 430 kW :
La dynamo tachymètre du moteur électrique :
L'accouplement moteur électrique - réducteur :
Le réducteur :
L'accouplement réducteur - poulie motrice :
De l'autre côté, le désaccouplement du réducteur (pour utilisation du moteur de secours) :
La poulie motrice, avec, en haut, l'accouplement de l'entrainement de secours sur la couronne dentée :
Le moteur thermique de secours, situé au dessus du moteur électrique principal :
Le frein de service agit sur une piste en périphérique de la poulie motrice :
De l'autre côté de la poulie, la centrale des freins :
Le frein d'urgence :
Remontée des câbles tracteurs :
Les poulies de déviations des câbles tracteurs :
Les galets assurent une légère déviation des câbles tracteurs :
Tachymètre sur les câbles tracteurs
Poulie de déviation des câbles tracteurs en direction de la ligne :
Vue arrière sur ces poulies de déviation ; on remarque leur inclinaison :
Tension des câbles porteurs
La tension des câbles porteurs est faite par des contrepoids. Les câbles porteurs sont reliés aux contrepoids par des mordaches et des mains puis par des câbles de petits diamètres car les contrepoids peuvent avoir une course de plusieurs mètres et la réglementation interdit une telle courbure des câbles porteurs quand ceux-ci sont reliés directement au contrepoids :
L'entrée des câbles porteurs :
Les mordaches et les mains :
La sortie à proximité des mordaches et les mains :
Les poulies de déviation vers la fosse à contrepoids:
La fosse des contrepoids des câbles porteurs :
Le poste de commandes
Le pupitre de commandes :
Les armoires de commandes :
La ligne
La ligne assume une dénivelée de 504 mètres pour une longueur de 1.350 mètres. Elle est constituée d'une seule portée entre la gare aval et la gare amont. Les ingénieurs ont pu installer des chariots indéraillables. Ainsi la structure du chariot enchâsse les câbles porteurs et les câbles tracteurs.
(CC by geographyalltheway.com)
Voyage sur la ligne d'aval en amont :
Croisement avec l'autre cabine
Chaque ligne possède 3 cavaliers de soutien des câbles tracteurs :
Arrivée en gare amont :
La gare amont - Le Brévent
La gare amont est située à 2.519 mètres d'altitude, un peu en dessous du sommet du Brévent. Elle offre un panorama imprenable sur le massif du Mont-Blanc et est le point de départ de belles ballades en été mais aussi de la célèbre piste noire Charles Bozon en hiver. On y trouve un point de restauration et des sanitaires. Techniquement, la station assume la tension des câbles tracteurs et l'ancrage des câbles porteurs.
Un sabot :
Les quais :
Tension des câbles tracteurs et ancrage des câbles porteurs
Les poulies hautes de déviation :
Les autres poulies de déviation vers le contrepoids :
Les ancrages des câbles porteurs et, sur la gare, le contrepoids des câbles tracteurs :
Le Chariot de secours
Les cabines :
Cabine de 1987 en ligne
(CC by-nc-sa Thierry Bachellier)
Détails dans la cabine n°2 de 1987 :
Panorama
La vue sur la ligne et Chamonix :
Et bien entendu, le panorama sur le massif du Mont-Blanc depuis le sommet :
La terrasse panoramique du restaurant sommital :
(CC nc-by-sa Thierry Bachellier)
Le téléphérique face au mont Blanc :
(CC by-sa-nc Thierry Llansades)
Je tiens à remercier tout le personnel de ce téléphérique pour la visite et les explications.
Le Reblochon, meilleur fromage au monde !
Heureux titulaire d'un BTS !
#2
Posté 27 juin 2010 - 16:47
J'ai relevé une autre petite erreur, concernant le moteur électrique, on ne le voit pas, par contre c'est une photo en double de la G1 vu sous les quais.
Une carte postale des années 60's avec le seconde génération de cabines du précèdent TPH.
#3
Posté 27 juin 2010 - 16:51
Merci !
Est ce que je peux insérer cette photo dans le reportage ?
Le Reblochon, meilleur fromage au monde !
Heureux titulaire d'un BTS !
#4
Posté 27 juin 2010 - 18:12
l, le 27 06 2010, 16:51, dit :
Merci !
Est ce que je peux insérer cette photo dans le reportage ?
Pas de soucis, la carte postale peux être intégrer à ton reportage, tu préciseras juste ta source en dessous />
#5
Posté 27 juin 2010 - 18:18
Merci beaucoup !
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#6
Posté 25 juin 2011 - 17:37
Je déterre ce sujet pour apporter mon témoignage et essayer de trouver des photos souvenirs si vous en avez.
Tout d'abord sur le téléphérique précédent l'actuel du reportage, c'était une vrai antiquité... et pourtant je l'avais pris en 1985 ! La dernière génération de benne n'était pas celles du reportage, elle y ressemblait mais en plus carré. Elle était rouge, le plancher était en bois : aggloméré, et je me souviens qu'il y avait un peu d'espace (quelques millimètres n'exagérons pas) entre les planches. On voyait en dessous... les 1000 mètres de vide, c'était pas rassurant ! La benne avait de mémoire 24 ou 25 places... En fait l'infrastructure était en dessous de l'actuel (ils ont construit la structure en fer du nouveau sur le béton de l'ancien). Tout a donc été réhaussé de 10 mètres, tant au départ qu'à l'arrivée : les quais d'arrivée de l'ancien téléphérique étaient dans la structure en béton qu'on voit sur les photos de l'actuelle arrivée. On avait l'impression d'aller s'encastrer dans la falaise alors qu'aujourd'hui on arrive plus au sommet. Si quelqu'un a des photos ?
Côté piste, à l'époque c'était une vraie noire qui ne voyait jamais une dameuse pour cause de verticalité. Cette piste était incroyablement difficile, somptueuse. Le mur principal avait des bosses énormes, la neige était extra, sans parler de lorsqu'il y avait de la poudre ! Et puis le téléphérique a été rénové, on a coupé le mur avec un chemin permettant à la dameuse de monter et aux débutants de prendre la variante bleue. Le mur supérieur s'est vu damé régulièrement à grands renforts de treuil, seul le bas subsiste en sauvage... Mais l'impression n'y est plus. Avant on s'engageait dedans et il fallait tout faire. Maintenant il y a le chemin qui coupe et dénature complètement ! On voit d'ailleurs sur les vieilles photos ce mur qui n'existe plus... Quel dommage !
Enfin, ce téléphérique m'a vraiment fait flipper les 2 premières années : je ne sais pas pourquoi mais il y avait un défaut dans les sécurités : on partait à pleine vitesse, et au milieu du parcours, un gros BIIIPPP et les freins bloquaient tout. La cabine remontait à 45 degrés dans un sens, dans l'autre. Puis on repartait pour finir la course. C'était fort désagréable car vu les oscillations, moi j'ai toujours imaginé un décrochage ! Je n'en connaissais pas la cause, mais ils ont mis 2 ans avant que ceci ne se produise plus. J'ai toujours trouvé cela incroyable.
Ce message a été modifié par arth - 25 juin 2011 - 17:42 .
#8
Posté 01 juillet 2012 - 10:55
Il y a une tempête a Chamonix il y a deux mois je crois. Suite à cette tempête il y a eu du dégât sur Chamonix mais aussi sur le TPH du Brévent.
Apparament les chevaliers sont tombées et les câbles sont emmêles. Ils ont fait appel a un hélico et une ou deux semaine le téléphérique a pu reprendre du service.
Des photos sont à suivres ...
#9
Posté 01 juillet 2012 - 11:03
LaPenteBlanche, le 01 juillet 2012 - 10:55 , dit :
Cavaliers est le terme exaxt.
#12
Posté 18 août 2013 - 19:15
#13
Posté 06 décembre 2013 - 10:56
http://www.ledauphin...hee-au-cable-du
#14
Posté 14 novembre 2014 - 18:26
#15 Invité_remontees_*
Posté 02 décembre 2014 - 22:45
Ce message a été modifié par benbel - 14 mai 2021 - 17:36 .
Raison de l'édition : Message et reportage supprimés à la demande de l'auteur.
#16
Posté 05 décembre 2014 - 22:34
Ce téléphérique n'st t'il pas les des seuls appareils de ce type construits par Montaz Mautino ?
Reportages à venir :
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#17 Invité_remontees_*
Posté 05 décembre 2014 - 22:37
#18 Invité_remontees_*
Posté 07 août 2015 - 19:06
#19 Invité_remontees_*
Posté 13 mai 2016 - 22:12
La ligne et le sommet du Brévent en hiver.
La ligne vue depuis la gare aval.
Vue de la ligne depuis la gare amont.
Le départ de la piste noire Charles Bozon.
Le mur de la piste noire Charles Bozon.
#20
Posté 05 février 2017 - 17:10
Emonet, Albert
Emonet, Albert
Emonet, Albert
Emonet, Albert
Emonet, Albert
Le liens avec les photos: http://xml.memovs.ch/258ph-03984a.xml
Ce message a été modifié par Jubiproduction - 05 février 2017 - 17:11 .