Posté 03 novembre 2019 - 14:57
Extrait du mémoire en réponse, relatif à l'aménagement de la Cime de Caron, que j'ai un peu remis en forme et qui lève le voile sur les objections de deux commissions environnementales et les amendements proposés au projet initial.
En l’état actuel du dossier présenté, l’avis de la CDNPS (=Commission Départementale de la Nature, des Paysages et des Sites) et de la CDPENAF (= Commission Départementale de la Préservation des Espaces Naturels Agricoles et Forestiers) sont défavorables sans pour autant remettre en cause la réalisation d’un équipement touristique au sommet de la Cime Caron : sa réalisation est conditionnée à des évolutions notables sur les aspects cités en avis, la note ci-après précise ces évolutions attendues afin de porter à la connaissance du public dans un soucis de transparence, le contenu des projets portés par la collectivité et les acteurs locaux qui participent à l’aménagement du territoire dans l’intérêt public, l’emprise du STECAL (=Secteur de Taille Et de Capacité d’Accueil Limitée) sera revue à la baisse en prenant en compte l’évolution du projet.
Les évolutions suivantes sont proposées :
1) Réduction des surfaces dans le bâtiment
Nous avions prévu une surface commerciale de 150 m², cette surface est importante car c’est elle qui va permettre aussi l’équilibre financier de l’édifice, nous avons cependant accepté de la ramener à 25 m².
De même il était inscrit dans le projet une salle de cinéma, et je souhaitais bien préciser de quoi il s’agissait, il s’agit en fait d’une salle de projection: nous souhaiterions pouvoir raconter en image l’histoire de Val Thorens et de ses pionniers, expliquer les défis techniques, humains, et environnementaux auquel nous sommes confrontés quotidiennement et comment nous y répondons.
Les sujets ne manquent pas, et nous avons déjà beaucoup de matière intéressante.
2) Trouver un système alternatif aux eaux usées
Nous avions prévu de monter à 3200 m le tout-à-l’égout, cependant il s’avère que les égouts sont interdits car nous sommes dans un périmètre rapproché d’un captage situé à 3 km en aval de la Cime Caron: nous avons donc travaillé avec l’ARS pour redéfinir comment nous allions traiter ces eaux usées.
Concernant les eaux de cuisine, après dégraissage, et dégrillage, nous aurons un épandage côté Maurienne autorisé.
Concernant les eaux des toilettes, la solution fosse septique et épandage en Maurienne est aussi autorisée.
Toutefois, nous allons étudier la possibilité d’une micro STEP qui traiterait préalablement les eaux des toilettes: cette solution plus novatrice demande à être vérifiée.
3) Dégradation des espèces protégées
A notre connaissance le dossier espèces protégées des RM depuis Orelle couvrait aussi cet équipement, et la compensation avait déjà été prévue dans ce cadre: je sais que des échanges sont en cours avec la DREAL sur ce sujet, par ailleurs l’étude d’impact n’a relevé aucune espèce protégée dans la zone de construction.
Enfin concernant le passage d’une conduite d’eau potable, celle-ci sera réalisée sur une piste existante utilisée par les 4x4 et les skieurs crée en 2018: un travail est en cours pour vérifier qu’il n’y ait pas d’enjeu environnemental.
4) Dimension du projet et capacité
Nous proposons aujourd’hui de réduire les côtés du cube qui passerait de 27 à 22 mètres de côté, nous proposons également de retirer purement et simplement un étage complet, et de réduire la hauteur des étages, ainsi le
plancher du roof top sera à 12 m au-dessus du niveau 0 (16m par rapport au -
1 ainsi la surface totale sera presque divisée par 2.
La hauteur a été calibrée pour que le sol du roof top reste en dessous du niveau du Belvédère.
Enfin nous avions prévu une capacité clients de l’ordre de 1000 personnes, et nous serons autour de 380 personnes grand maximum.
5) Insertion paysagère
Nous avons retravaillé le projet avec les architectes et paysagistes conseils de l’Etat et plusieurs aspects ont été modifiées.
Outre les dimensions plus réduites du bâtiment, nous avons aussi travaillé sur la couleur: nous avions prévu un aspect miroir sur le bâtiment, nous passerons en verres fumés couleur roche de la Cime Caron, ceci afin d’être sûr que les oiseaux potentiels verront bien l’édifice.
A la demande des architectes conseils de l’état, un parcours extérieur a été ajouté pour parvenir jusqu’au belvédère sans nécessairement entrer dans la structure.
Enfin, une autre réunion doit encore être programmée avec les architectes et paysagistes conseils de l’état, pour voir dans quelle mesure le bâtiment pourrait-être déplacé côté Maurienne, ceci afin de mettre encore plus
en valeur le belvédère actuel. (Réunion programmée le 4 Octobre).
6) Risques naturels
Le risque naturel majeur auquel nous sommes déjà confrontées au sommet de la Cime Caron est la fonte du permafrost: en effet la roche dure est entre 7 et 15 m en dessous du niveau du sol actuel, entre les deux nous avons un amas de roche, de glace, et de vide.
Nous avons cependant « l’habitude » de traiter des construction sur des sols « mous »: le téléphérique après 37 ans de bon et loyaux services n’a jamais bougé malgré les 440 tonnes de tension sur les câbles porteurs, la gare d’arrivée de la TC d’Orelle sera elle aussi ancrée avec des pieux précontraints de 15 m (8m de permafrost) et un vide sanitaire pour ne pas communiquer de chaleur au sol: ce sont les mêmes techniques (pieux précontraints et vide sanitaire aéré) que nous vous proposons d’utiliser lors de cette construction.
7) Caractère innovant du projet
En termes touristiques nous allons surtout rattraper notre retard par rapport à la concurrence internationale (Suisse, Autriche, Italie, Allemagne,…). Techniquement nous allons utiliser des procédés et matériaux innovants, ainsi nous prévoyons :
- des triples vitrages pour l’isolation.
- le sous-bassement (RC) sera en béton, le reste de la structure sera métallique avec des planchers en bois
- des micropieux permettant au bâtiment de résister à 400 tonnes de pression latérale de vent et une éventuelle fonte de la glace fossile
- un chauffage par pompe à chaleur permettant de faire du chaud dans le bâtiment et d’injecter du froid dans le vide sanitaire sous le bâtiment, et donc potentiellement au sol
- d’étudier la faisabilité d’une micro STEP pour les eaux usées des toilettes
- étudier une logistique facilitée qui ne passe que par le téléphérique existant de la Cime Caron (pas de cheminement scooter prévu).
In Ropeways I Trust