antidote, le 05 mars 2012 - 12:30 , dit :
Il a été mal évalué, c'est certain, puisque l'exploitant ne l'a pas considéré comme probable. L'évaluation du risque s'est donc révélée fausse.
Attention : après, je ne dis pas qu'il était possible de mieux l'évaluer : le service des pistes procède avec les indicateurs dont il dispose, et les informations transmises par les services météo.
Je suis d'accord avec vous : si on ne veut aucun risque, on va dans un snow hall, la montagne reste la montagne.
Tu sembles dire que le risque a mal été évalué parce qu'il y a eu avalanche, et que l'ouverture de la remontée indiquait que l'exploitant considérait l'évènement comme non probable (= risque 0). Ceci est faux : tout n'est pas binaire. Un risque s'évalue, et ce n'est pas parce que l'évènement se produit que le risque était de 1 (que l'évènement était certain). Exemple : je prends une pièce, la suppose parfaite et d'épaisseur nulle (pour éviter la possibilité de "tranche"), repère une face et l'appelle "face", l'autre étant "pile". Je vais lancer ma pièce de manière aléatoire, j'aurais donc 50% de "chance" d'avoir pile. Je lance ma pièce et obtient pile. Ce n'est pas pour autant qu'il y avait une probabilité de 1 (ou encore que l'événement était certain). Là c'est pareil, le risque implique la possibilité d’occurrence (sinon c'est une certitude), et ce n'est pas parce qu'à postériori l'évènement s'est réalisé que le risque était total. D'ailleurs, contrairement à ce que veulent faire croire certains, le risque zéro n'existe pas. Même dans le snow hall, il y a un risque non nul de se faire faucher par un autre skieur, que le toit du dôme s'écroule suite à un tremblement de terre, que le siège se détache, etc etc. Seulement, comme partout, on a jugé le risque suffisamment faible.
En revanche, ce n'est pas une fatalité, c'est l'attitude de chacun (l'exploitant, les skieurs) qui va permettre de réduire, ou d'augmenter, le danger (le risque d'accident) face à une situation bien précise. On retombe sur l'histoire des freins de chariots évoqués plus haut (permettent-ils d'accroître la sécurité, c'est-à-dire de diminuer le risque d'accident ? ou augmentent-ils plus de risques qu'ils ne les diminuent ?)
En revanche, tu dis que le risque a été mal évalué, c'est possible (mais pas certain), mais plutôt car une coulée avait déjà eu lieu dans la zone quelques jours avant et car de nettes cassures étaient présentes au niveau du décrochage...
Ce message a été modifié par Sid - 05 mars 2012 - 17:57 .