=> INTRODUCTION
Remontée vitale pour l'Alpe d'Huez, le DMC des Grandes Rousses est le premier maillon de l'axe stratégique permettant l'accès au Pic Blanc. Contrairement aux DMC des Deux-Alpes, celui de l'Alpe d'Huez ne forme qu'une seule ligne disposant d'une gare intermédiaire. C'est pour cela que l'on parle de 1er et 2ème tronçon et non de Grandes Rousses 1 ou Grandes Rousses 2. Bien que les deux tronçons du DMC soient dépendants, l'exploitant pourrait ne disposer les cabines que sur le premier tronçon, en cas de mauvais temps sur le deuxième tronçon par exemple. Cette option oblige cependant de faire circuler les câbles à vide sur tout le 2ème tronçon. A ma connaissance (mais ma connaissance a ses limites), cette possibilité n'a pas été utilisée, la SATA préférant fermer complétement l'installation lorsque les conditions sont mauvaises puisque l'on peut accéder au 1er tronçon par d'autres moyens.
Le DMC des Grandes Rousses a été installé en remplacement d'une télécabine et seuls les bâtiments existant (gares de 1860, 2100 et 2700) ont pu être réutilisés. Contrairement aux autres DMC, qui ont été installés en remplacement d'anciens téléphériques permettant ainsi de réutiliser et adapter les anciens pylônes, il a fallut lui construire ses propres pylônes. Et on peut dire que du coup, ils y ont gagné en esthétique.
Ses larges cabines rondes de 25 places ne ressemblent en rien aux cabines "taillées à la serpe" des autres DMC et ses gares sont également d'un style très différent.
=> HISTORIQUE
- Dès ses débuts, les pionniers de l'Alpe d'Huez avaient pour objectif d'atteindre le sommet du Pic du Lac Blanc. C'était la raison d'être de la station.
- Dans cet objectif, il est d'abord ouvert en 1954 l'accès à 2700 grâce à deux téléphériques à deux voies (Grandes Rousses 1 et 2) : le premier part du bas des pistes (1860m d'altitude) et rejoint ce que l'on appelle communément le 1er tronçon, à 2100m d'altitude ; le second quitte le 1er tronçon et rejoint ce que l'on appelle communément le 2ème tronçon, à 2700m d'altitude.
- L'objectif initial sera atteint en 1962 grâce à l'ouverture du téléphérique à une voie (Pic Blanc) partant de 2700m et arrivant à 3330m d'altitude.
- Le 18 mars 1975, une benne du téléphérique Grandes Rousses 2 se décroche peu après son départ du 1er tronçon et glisse le long du câble. Par chance, sa course s'arrête avant la gare, il n'y aura aucune victime. Immédiatement, la SATA suspend l'exploitation du téléphérique et décide dans la foulée de remplacer les 2 premiers tronçons (agés de 21 ans) par une télécabine POMA 6 places (technologie très récente à l'époque) avec gare intermédiaire à 2100. Les travaux commencent aussitôt et la télécabine des Grandes Rousses est livrée en décembre 1975.
Le bas des pistes à l'époque du téléphérique puis à l'époque de la télécabine
- Au fil du temps, l'augmentation de la fréquentation et les différents aménagements du glacier aidant, l'accès au Pic Blanc devient de plus en plus courtisé et le téléphérique du Pic Blanc n'arrive plus à suivre face au débit de la télécabine (il n'y a qu'une seule voie sur ce téléphérique). Les rénovations et aménagements réalisés par Denis Creissels en 1980 augmentent considérablement le débit : une deuxième voie est ajoutée et le problème du manque de place en gare aval est solutionné par un système de quai mobile qui se déplace à droite ou à gauche en fonction de la benne qui arrive.
- La pratique des sports d'hiver évolue très vite et les stations doivent suivre. En 1986, la station de l'Alpe d'Huez fermait une page de son histoire avec l'installation du club med pour la saison à venir. Les clubs de vacances garantissent un taux de remplissage honorable pour la totalité de la saison. Une mane que les installations de l'époque ne pouvaient réguler. Une série de grands travaux s'engage donc pour l'hiver 1986-1987. L'axe stratégique de la station est l'accès au Pic Blanc, un grand soin lui sera apporté : la télécabine, agée de seulement 11 ans, est démontée et remplacée par un nouvel appareil au débit impressionnant : le DMC des Grandes Rousses. Mais à 11 ans, une télécabine est loin d'être en mauvais état. Ses éléments seront donc réutilisés pour la construction de la nouvelle télécabine Marmottes 1 la même année.
- A ses débuts, le DMC était surnommé Dix Minutes Chrono du fait de la rapidité à laquelle les skieurs étaient propulsés à 2700 depuis le bas des pistes. Aujourd'hui le DMC n'est plus exploité à 6m/s comme il l'était à ses débuts et il faut compter un peu plus d'un quart d'heure pour le même trajet en pleine saison.
=> SITUATION ET CARACTERISTIQUES
Situation sur le plan des pistes :

Quelques caractéristiques :
- Constructeur : POMA
- Année de construction : 1986
- Saison d'exploitation : hiver et été
- Altitude gare aval : 1860m
- Altitude gare intermédiaire : 2100m
- Altitude gare amont : 2700m
- Dénivellation : 840m
- Pente moyenne : 22%
- Pente Maxi : 31%
- Longueur de la ligne : 3550 m
- Nombre de véhicules : environ 50
- Capacité des véhicules : 25 personnes
- Nombre de pylônes : 12
- Vitesse d'exploitation : 6 m/s
- Débit : 3000 personnes/heure
- Sens de la montée : droite
=> LES PHOTOS
La ligne en toute saisons :



Le 1er tronçon :



Le 2ème tronçon :



La gare aval - 1860 :



Le gare intermédiaire - 2100 :

Une cabine quittant la gare

Le garage des cabines se fait en gare intermédiaire

Entrée en gare

Sortie de la gare

La gare intermédiaire vue depuis le 1er tronçon

Compression en sortie de gare intermédiaire
Le gare amont - 2700 :



Les cabines et la cabine de service :



Les pinces :



Les pylônes :

Pylône 1 - 12S

Pylône 2 - 12S en montée et 8S en descente

Pylône 3 - 12S en montée et 8S en descente

Pylône 4 - 12S

Pylône 5 - 12S

Pylône 6 - 12S

Pylône 7 - 12S

Pylône 8 - 8S en montée et 6S en descente

Pylône 9 - 12S en montée et 8S en descente

Pylône 10 - 12S
=> CONCLUSION
Le DMC des Grandes Rousses remplit parfaitement son rôle d'ascenseur dans le domaine skiable de l'Alpe d'Huez. Son débit assez élevé provoque d'ailleurs quelques embouteillages en période de grande affluence sur la dizaine de pistes qu'il dessert directement et malgré sa baisse de régime, le temps de parcours reste acceptable. Il permet de skier de pistes en pistes sur près de 40% du domaine.
Il y a cependant un gros problème avec ce DMC, c'est le balancement important des cabines vides ou peu remplies qui apparaît à la faveur du vent (même faible) sur les grandes portées (entre les pylônes 6 et 7 et entre les pylônes 9 et 10). Vous pouvez d'ailleurs le constater par vous même grâce à cette courte séquence de mauvaise qualité mais qui permet de bien se rendre compte du problème. La scène se passe en descente, entre les pylônes 10 et 9 et j'étais seul dans la cabine. Vous pourrez remarquer que la cabine qui monte est chargée et ne tangue pas.
Le DMC des Grandes Rousses, 5ème et dernier de la lignée des DMC, reste néanmoins une remontée impressionnante. Cette ultime version tranche franchement avec le style de ses "confrères" et figure comme étant le plus abouti et le mieux intégré au paysage.
Ce message a été modifié par rodo_af - 28 janvier 2012 - 11:12 .
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