Posté 20 février 2018 - 13:53
Bonjour à tous,
Les réactions de dépit ou de colère sont compréhensibles… Maintenant le temps est passé de chercher des responsables à la situation actuelle (à bien chercher, ils sont nombreux), et à cet égard la prise de commande par un acteur extérieur à la commune est sans doute un mal nécessaire. Car il faut se rendre à l’évidence : En dépit des bonnes volontés (et parfois des moins bonnes) les acteurs locaux n’ont pas, jusqu’ici, démontré leur capacité à garantir un avenir radieux à notre beau village, avenir que son potentiel aurait pourtant dû lui assurer.
Entre division des acteurs et erreurs de gestion, la situation n’est pas reluisante, et la récente note du maire met en évidence ce que les locaux savaient déjà : Les finances de la commune sont au plus mal. Et cela fait belle lurette que la commune vit au-dessus de ses moyens. L’ancienne municipalité s’était lancée dans une politique d’investissement ambitieuse, mais sans réelle vision ni schéma directeur, et les faits ont démontré que cette politique n’assurait pas la pérennité de la station. La nouvelle équipe promettait mieux ? Certes elle a eu le (grand) mérite de mettre (enfin) la liaison au centre de son programme, certes des débuts d’hiver catastrophiques ne l’ont pas aidée, mais tout de même : Fallait-il vraiment organiser l’an passé une compétition de ski de bosses dans la situation financière de la commune ? Fallait-il vraiment implanter des enneigeurs sur une piste qui n’a aucun intérêt structurel pour la station ? Ce ne sont que des exemples, mais quand on donne le bâton pour se faire battre il ne faut pas s’étonner que l’opposition se déchaîne.
Dans ce contexte, la mission de la SSIT est une mission classique de type cost killer, consistant à tailler dans les dépenses tous azimuts. C’est basique, on peut ne pas aimer, surtout quand on travaille aux remontées, mais dans la situation actuelle c’est ça ou bien la clé sous la porte. La clientèle de janvier (notamment) en a pâti et exprime son mécontentement sur les réseaux sociaux ou à l’office, quoi de plus normal…. Idem pour les forfaits saison qui s’appliquent sur une saison écourtée et des ouvertures partielles (j’en sais quelque chose). Ou bien encore les acteurs locaux qui subissent des pertes de revenus en saison creuse (cf. le témoignage de Jiben plus haut).
Ceci-dit, la démarche de la SSIT est douloureuse mais pragmatique : OK la clientèle de janvier et de fin de saison est brimée, mais c’est quoi la clientèle de janvier sur Albiez ? Trois pelés et un tondu…. Désolé si ma remarque peut paraître cynique, car je suis sincèrement désolé pour eux. Mais tout le monde sait que hors des vacances scolaires, la station tourne essentiellement sur les colonies de vacances. Ajoutez quelques titulaires de forfait saison et vous avez quasiment fait le tour. Et cela fait des années qu’il en est ainsi, quelle que soit la municipalité ou le mode de promotion touristique. Rien d’étonnant, car dans sa configuration actuelle le domaine intéresse essentiellement les familles avec de jeunes enfants, et en janvier les enfants sont à l’école.
Donc rien ne sert de se lamenter, la rigueur imposée par la SSIT est la seule solution pour continuer d’exister. Et je reste convaincu que l’on peut sortir par le haut de cette situation, à UNE condition : Que tout le monde se serre les coudes. On peut décliner cette condition de toutes les façons, en aidant la collectivité quand on en a la possibilité, en faisant les concessions nécessaires quand il y a lieu, en mobilisant les (vraies) compétences parmi les gens de bonne volonté, et pourquoi pas en lançant une souscription auprès des acteurs locaux comme cela s’est vu ailleurs…. S’agissant de l’équipe municipale, cela signifie (beaucoup) plus de transparence dans les actions menées, et une cohérence totale par rapport au schéma directeur sur lequel elle a été élue.
Quant à ceux qui continuent de tirer sur l’ambulance en pareille situation, ce sont des inconscients, et il faut construire l’avenir sans eux. Je constate tout de même qu’ils sont de moins en moins nombreux, sans doute une prise de conscience du péril qui nous guette. Et pour terminer sur une note optimiste, la clientèle est bien présente pour ces vacances, à en juger par la forte fréquentation que je constate sur les pistes. Il n’y a plus qu’à souhaiter que le niveau de satisfaction de cette clientèle de février soit bon, et que le compte de résultat de l’exercice s’en ressente.