Un grand merci à Gondel pour avoir mis en valeur ces installations si particulières. Je remarque que cela en a résulté à quelques interrogations, auxquelles je vais y répondre:
Quel est le constructeur du télécabine du Monte Tamaro?
Il s'agit bel et bien d'une construction Agudio. Les classeurs techniques mentionnent cependant Poma Italia de part la rénovation dans les années 1990. Marchisio n'a
à ma connaissance jamais construit d'installation débrayable et sa présence se limitait à l'Italie.
Pour comprendre pourquoi le télécabine provient d'Agudio, il faut remonter à la fin des années 1960. À cette époque, la société Carlevaro & Savio, afin d'avoir une longueur d'avance sur ses concurrents, amorça le développement d'un télécabine entièrement automatique. La station états-unienne Killington fut intéressée et la société italienne remporta le marché pour une somme de 3.5 millions de Dollars.
L'installation cumula tout les records lors de son ouverture: longueur de
5500 mètres,
2 gares intermédiaires, puissance motrice totale de
920 KW, un débit de
1500 p/h pour une vitesse de
4 m/s!
Cependant, et comme Von Roll et son 3S, Carlevaro sous-estima fortement les coûts au point de faire faillite lors de la construction de l'installation en 1968! Agudio racheta la société cette même année et termina le téléporté.
Mais cette faillite empêcha de terminer à temps le système de porte automatique les cabines demeurèrent malheureusement manuelles. Si près du but!
Agudio continua ensuite l'oeuvre de son prédécesseur en construisant des téléportés débrayables sous l'effigie de Carlevaro & Savio et finalisant l'élaboration du système à porte automatique. Agudio, désirant cependant utiliser ses propres pinces, inaugura une dernière fois en 1972 (et cette fois sous son nom) un télécabine débrayable à pince Carlevaro. Le tcd4 du Monte Tamaro, chef-d'oeuvre et accomplissements ultimes du défunt Carlevaro de part l'utilisation pour la seule et unique fois de cabines à portes automatiques, fut la dernière installation à être équipée de cette attache novatrice apparue en 1949!
RIP
Pourquoi bergbahnen.org mentionne Marchisio comme constructeur?
Après quelques échanges avec Félix, administrateur de ce site (qui a élargi il y a une semaine sa base de donnée à l'Allemagne!), il m'a fait savoir que ses informations quant à Marchisio et le tcd4 provennaient d'Alpinforum.
J'ai donc réalisé une recherche sur ce site et il me semble donc que c'est le membre
Stahlseil qui énonça Marchisio comme constructeur de part la ressemblance des pylônes avec les installations en Italie.
Cette information étant fausse puisque que Carlevaro utilisa également ce type de pylône, il se ravisa récemment en proposant une vidéo sur le Monte Tamaro en notant comme constructeur... Agudio! Nous pouvons donc dire à juste titre que l'information présentant Marchisio n'est pas véridique.
Est-ce que la tension du câble du tsd2 de Cardada est réalisée manuellement ou avec un contrepoids?
Et bien...les deux! Un contrepoids permet d'assurer la tension du câble et un treuil électrique commandé manuellement permet d'ajuster la distance séparant le poids du chariot poulie-motrice. En attendant le reportage qui sortira quand j'aurai du temps, je propose ci-dessous quelques images techniques de ce groupe tension-motrice afin de comprendre visuellement le fonctionnement:
La poulie motrice et le groupe moteur se situent au sol et se déplacent à l'aide de quatre roues ferroviaires se déplaçant sur deux rails parallèles au câble. Cette configuration provient de la précédente installation et a nécessité une restriction de l'espace utilisé.
Une vue globale du chariot avec ses côtés deux rails
Une vue depuis le lanceur en gare aval du chariot moteur et de sa voie de roulement. Le câble est redirigé grâce à deux poulies originale des années 1950.
Le moteur n'étant pas fixe, cela a nécessité l'utilisation d'un système de rallongement des câbles d'alimentations afin d'éviter que ces derniers se mettent à gêner le déplacement du chariot.
La tension est réalisée grâce à un système de poulie et un câble liant le treuil (visible à l'arrière des boucles) au chariot. Comme déjà dit précédemment, cela permet de régler manuellement la position du poids ainsi que du chariot à travers sa voie de déplacement.
Les seconde poulies quant à elles permettent d'assurer la tension entre le câble du treuil et deux autres plongeant dans la fosse au contrepoids.
Les deux poulies de déviation situé à l'extérieur-avant de la gare derrière le premier pylône
Et le poids situé dans la fosse
J'espère avoir répondu à vos questions
Ce message a été modifié par Jubiproduction - 08 juillet 2018 - 20:11 .