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Face à la crise énergétique, les maires de stations s'inquiètent pour la saison de ski à venir. Ils rencontraient plusieurs ministres, mardi, à Paris pour trouver des solutions et en sont repartis avec des garantis rapporte le président de l'association des maires de stations de montagne, Jean-Luc Boch.
Le prix de l'électricité a été multiplié par dix depuis janvier. Or, sans électricité, pas de remontées mécaniques et pas de ski alpin. D'où l'inquiétude des gestionnaires de domaines skiables et des maires de stations de montagne. L'invité de France Bleu Pays de Savoie ce mercredi matin est Jean-Luc Boch, le maire de La Plagne et le président de l'association nationale des maires des stations de ski. Il faisait partie de la délégation qui a rencontré, la veille, les ministres de la Ruralité, de la Cohésion du territoire et le cabinet de Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances.
Les stations de ski à l'arrêt cet hiver à cause de l'électricité trop chère, est-ce qu'on en est vraiment là ?
Jean-Luc Boch : Non, on n'en est pas du tout là ! On est, en ce moment, en train de faire peur à tout le monde. Hier [mardi NDLR], nous avions rendez-vous avec deux ministres à Bercy pour évoquer ces sujets qui préoccupent les stations de montagne et on a vraiment parlé du coût de l'énergie, de la difficulté, le délestage aussi pourquoi pas. Il y a des choses qui nous ont complètement rassurés : par exemple, il n'y aura pas de coupure de l'alimentation électrique. On sait que cela pose problème à partir de 18h-19h. Les remontées mécaniques sont fermées depuis longtemps. Il n'y aura pas de ski de nuit pour certaines stations, mais, à ce niveau là, il n'y aura pas de problèmes.
Lors de votre rendez-vous à Paris hier avec les ministères concernés, avez-vous obtenu une réponse du gouvernement sur votre demande d'un "bouclier tarifaire" sur l'électricité, comme pour les particuliers ?
Il y a une très grosse réunion qui doit se tenir dans trois jours au niveau du gouvernement et qui va permettre de regarder tout cela de très près avec les fournisseurs d'énergie et les distributeurs. Ils ont entendu ce que l'on avait à dire. Ils ont compris que la montagne française était encore en convalescence et qu'on ne pouvait pas faire n'importe quoi et mettre en difficulté un système qui a beaucoup souffert avec la non-ouverture des remontées mécaniques il y a deux ans.
Cela a été compris, maintenant, en ce qui concerne le prix, lundi l'énergie était à 1.200 euros du mégawatheure, elle est passée mardi à 500 euros. Il y a donc un vrai problème : celui de la corrélation, au niveau européen, du prix de l'énergie entre l'électricité et le gaz. Cela doit être regardé sur le long terme pour décorréler ces deux coûts d'énergie. Au niveau plus rapide et plus précoce, le gouvernement va regarder s'il n'est pas possible de mettre en place ce bouclier tarifaire pour toute l'industrie, car elle travaille principalement avec de l'énergie. À un moment donné, on ne peut pas arrêter un pays car le coût de l'énergie est complètement fou !