Forums Remontées Mécaniques: Polémique à Mégève en 1933 - Forums Remontées Mécaniques

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Polémique à Mégève en 1933 Réf.20032

#1 L'utilisateur est hors-ligne   nicobsa 

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Posté 27 avril 2023 - 18:42

En 1933, Charles VIARD lance, à Mégève, la construction du premier téléphérique conçu spécialement pour les skieurs, celui de "Rochebrune" (voir dans la médiathèque "le téléphériques de Rochebrune). Tout aussitôt, l'écrivain-cinéaste-skieur Marcel ICHAC ("Mata" pour les dames) déclare :
" Tous ceux qui sont passés à Mégève cet hiver n'auront pas manqué d'être frappés par le nombre et la qualité des skieurs qui s'y trouvent. Il est inutile d'aller chercher bien loin des explications : le nouveau téléphérique en est le principal responsable. Les conséquences de cette installation sont que, chaque jour, plus d'un demi millier de skieurs descendent Rochebrune. Beaucoup de skieurs, à cette évocation, feront la grimace et manifesteront leur dégoût de ce qu'ils appellent dédaigneusement le ski de piste. Mais, à Mégève, depuis l'installation du téléphérique, la moyenne des skieurs s'est améliorée."
Cette vue très moderniste (à l'époque !) des choses n'est pas partagée par tous et le chemineau de la montagne qu'est Léon ZWINGELSTEIN part en guerre contre les remontées mécaniques qu'il vient d'utiliser à Davos. Il raconte :
"... je me dirige vers le funiculaire : c'est une remontée coûteuse (sept francs suisses) pour s'élever de 1030 mètres. On s'entasse, pêle-mêle, avec les skis dans le wagon. A Dofborg, changement de ligne et nous atteignons le terminus englobé dans un vaste hôtel. De grandes affiches attirent l'attention "mässige preiss" (prix modérés) que je traduis, en connaissance de cause, par "prix massue". Les skieurs se bousculent vers la sortie pour se ruer sur la descente : ils n'ont qu'un but, descendre "à tombeau ouvert" pour pouvoir remonter le plus grand nombre de fois possible. Ce n'est plus de la montagne, mais du sport en plein air qui se déroule dans un cadre ne jouant qu'un rôle secondaire, même inutile. Eprouvent-ils véritablement du plaisir ? Pour ma part, j'ai l'impression de ne pas avoir gagné ma descente : il est vrai que j'ai une compréhension du ski différente de celle de ces sportsmen."
Cette divergence de jugement, voire d'éthique, ne cessera jamais. La seule évolution résidera dans la variabilité de la proportion entre les "fanas des pistes" et les "fanas de la rando". Cependant, l'apparition, dans les années 1970, d'un engouement nouveau pour le "ski de fond", souvent pratiqué dans un style plutôt "promenade", apportera une nouvelle sensibilité intermédiaire.

Origine documents : Marcel Ichac :"pour ou contre le ski sportif" - Léon Zwingelstein "carnet de route".
- Nicolas -


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