Posté 10 février 2024 - 08:20
Bonjour
voila l'article
début de saison prometteur
« On a frôlé la catastrophe ! Les conditions météo avant les vacances de fin d’année étaient déplorables. Nous avons eu de la neige puis presque plus rien. Pourtant nous avons eu une embellie de fréquentation pour les remontées mécaniques mais aussi pour l ‘ensemble des socioprofessionnels. Et notre traditionnel concert d’ouverture a lancé la saison » affirme Dominique Laudré, Maire de Vars. Il en résulte, + 28% de fréquentation pour les 2 semaines de vacances scolaires. « Ce succès est multifactoriel. Nous avons eu beaucoup d’italiens car il n’y avait pas de neige en Italie, nos bonnes conditions d’enneigement, nos nouvelles installations, nos animations, le calendrier scolaire, et les gens ont besoin de se ressourcer vu la conjoncture actuelle. La montagne est pour cela le lieu idéal » affirme Nicole Gaillan, Directrice de l’Office de Tourisme.
Cela a entrainé une hausse du chiffre d’affaires pour cette période de + 40%, sachant aussi que cette année le domaine de la Forêt Blanche (Vars + Risoul) était ouvert.
Ce joyeux constat fait réagir le Directeur des remontées mécaniques, Christian Reverbel : « Il y en a assez d’entendre que le ski c’est foutu ! Certes la neige n’est pas une valeur acquise. Quand elle est là, avec le froid, il faut s’en occuper. Ce travail de l’ombre que beaucoup méconnaissent est primordial, c’est comme travailler des billets de 500 € ! Je dis souvent que nous sommes des paysans des neiges. Oui il y a moins de neige, mais les pistes sont aussi « consommées » différemment. Un domaine skiable ça se construit et la production de neige dès qu’il fait froid ce n’est jamais pour rien ! »
De nouvelles installations
« Il y a 6 ans, Vars avait beaucoup de retard question remontées mécaniques. Depuis le travail accompli protège le domaine pour les 30 ans à venir » explique Dominique Laudré. C’est dans cette mouvance de modernisation que 2 nouveaux télésièges 4 places à pinces fixes et tapis d’embarquement, sur les secteurs de Peigner et des Plans, sont venus remplacer un vieux télésiège de 41 ans. Le débit est ainsi passé de 900 personnes/heure à 2 000 ! Les 13 M€ d’investissement ont été soutenus par la Région Sud à hauteur de 30%.
La piscine a également été rénovée pour 3M€, avec des subventions de la Région, 800 000 €, et du Département, 250 000 €. Un équipement certes ouvert au tourisme mais aussi à la population et notamment aux petits écoliers de Vars. « Ces projets veulent rattraper un retard dans l’offre au pas de course. Mais aujourd’hui on est dans le bon timing » assure Dominique Laudré.
D’autres projets prochainement lancés. Nicole Gaillan voulant assurer la labellisation « Famille Plus » une crèche et une halte-garderie vont être construites ou rénovées pour 2 M€. Début des travaux au printemps.
Une salle des congrès avec 2 cinémas et une salle de spectacle modulable autour de 400 places assises et escamotables, permettant également la pratique de disciplines sportives pour touristes comme population locale, va se voir lancer dans le courant 2025 pour une inauguration en 2026. Estimation du projet ? Entre 4 et 5 M€. « Ces équipements vont donner une vie à la commune tout au long de l’année et la possibilité de travailler les ailes de saison » poursuit Dominique Laudré.
Voici des années qu’on en parlait : le nouvel Office de Tourisme va être entièrement reconstruit en lieu et place de l’ancien qui va se voir rasé. Pour ces travaux le domaine skiable fermera cette année 15 jours plus tôt, le 7 avril. Le bâtiment, qui regroupera également les bureaux de la Sem Sedev, devra être hors eau, hors air pour décembre 2024. Le budget de ce nouvel OT est de 4 M€. Il est porté par la Commune, le Département et la Région, mais les enveloppes ne sont pas encore réparties. Le chantier devrait durer entre 14 et 15 mois. Aussi l’accueil estival temporaire se fera-t-il à Ste Marie et sur le front de neige. Tout devrait être prêt pour l’été 2025 !
« 2024 sera une année de réflexion pour faire le point, notamment sur le déficitaire de la saison dernière à cause des hausses de l’énergie au sens large, électricité-gas-oil, des matériaux, des prestations techniques externes, etc » souligne Dominique Laudré.
Immobilier
Beaucoup de projets ont été fortement freinés par la Covid. Aujourd’hui ils sont relancés. 1 200 lits sont en train de sortir de terre en face de l’Office de Tourisme. Une partie sera livrée pour Noël 2024.
1 200 autres lits, l’Alpe Blanche, seront livrés pour 2026.
« Cela veut dire qu’en 2026 se sont environ 2 000 forfaits de plus qui seront vendus, soit un chiffre de 2 M€ en plus. Cela permet de prévoir de nouveaux investissements. Mais la loi ZAN (zéro artificialisation des sols) va nous freiner car il va falloir enlever quelque chose pour y mettre autre chose. Mais en montagne l’espace est contraint… On n’a rien à enlever » spécifie Dominique Laudré !
La loi pause pour lui la question du logement des varsincs.
L’avenir ?
« J’ai de l’ambition pour Vars. Il faut par exemple développer Combe Froide pour skier sans avoir besoin de neige artificielle. On pourrait, en sorte de compensation, libérer des espaces au Sud, en partenariat avec les écologistes, propose Dominique Laudré ? On n’est pas là pour détruire notre environnement, c’est lui qui nous fait vivre ! Et si un jour il n’y avait plus de ski c’est encore avec lui qu’il faudrait bâtir économiquement l’avenir ! Mais on veut pouvoir faire vivre nos enfants sur notre territoire, les y faire travailler. On ne veut pas revivre l’immigration de nos populations de la fin XIXème début XXème ! Mais pour l’instant, même si le ski se consomme différemment le ski reste le produit d’appel. Nos investisseurs ont encore confiance dans le ski. Mais cela n’empêche pas qu’il faille inventer, réfléchir, innover, créer des variantes au ski… Il faut trouver des choses en travaillant tous ensemble. Pour développer Vars, notre station de charme, il faut conserver et faire fructifier » confie Dominique Laudré !
Domaine de la Forêt Blanche
Un nouveau contrat a été signé entre la Sem Sedev et le délégataire du domaine de Risoul, Labellemontagne, en mai 2023, permettant en début de saison d’ouvrir la liaison.
« C’est un contrat honnête. Les tensions sont apaisées. D’ailleurs, lorsqu’en décembre la route d’accès à la station de Risoul a été coupée par les inondations nous avons joué la solidarité. Nous avions déjà trouvé comment accepter les forfaits « Risoul » sur Vars si le domaine n’avait pu exploiter normalement. Aujourd’hui la fréquentation de Risoul sur Vars est importante. Pourtant la saison dernière, alors que la Forêt Blanche était fermée, nous n’avons perdu que 3% de fréquentation. Le dommageable pour la Forêt Blanche c’est qu’il faudrait que le domaine soit géré par une entité unique… Mais tel n’est pas le projet » explique Dominique Laudré.
Isabelle Scandella
Énergie et Environnement
Le MWH était à 53 €, il est passé l’an dernier à 510 € ! Tout est dit quant à la charge supplémentaire à supporter ! Un nouveau contrat a été négocié en décembre 2023 pour un prix affiché entre 220 et 250 le MWH. Pour une saison complète la station de Vars a besoin de 4 500 MWH, sachant que c’est la production de neige de culture qui consomme le plus.
« On est passé d’une facture de 800 000 € à 2.5 M€ ! Alors oui, forcément ça a impacté notre résultat » explique Dominique Laudré !
Un travail sur les réductions de consommations a été entrepris, ralentissement des remontées lorsqu’il y a peu de monde, et regard sourcilleux lors d’acquisition de nouveaux appareils.
« Ces choix technologiques sont capitaux » affirme Christian Reverbel.
« Il faut comprendre qu’à la Sem Sedev il n’y a pas d’actionnaires ! Tout gain est immédiatement investi pour le bien du domaine skiable » précise Dominique Laudré.
Vars s’attache à la protection de son environnement consciente que de lui dépend aussi la station. Aussi entretien des forêts, protection de la faune, de la flore, de l’eau, le fauchage… sont-ils à l’ordre du jour du domaine et de la commune. Vars finance une étude sur le Tétras-Lyre, la nidification et la migration des coqs, en lien avec l’Office Français de la Biodiversité. Ainsi Vars interdit la fréquentation de certains lieux à certaines époques de l’année pour préserver la tranquillité de ces galliformes. « Notre environnement est notre fonds de commerce. Les gens viennent pour notre environnement montagnard » conclut Dominique Laudré !