J'ai lu ce reportage avec un grand intérêt, beau travail!
Historique, construction, technique, rien ne manque et ça rend bien justice à Moraine III, dernière née à ce jour des équipements de la SETAM que je remercie au nom de notre communauté pour avoir ouvert à J'ib les portes de la bête
D'abord très sceptique sur le choix d'une télécabine dans un contexte de ski propre certes tout public mais sans rôle de liaison, la rudesse de l'hiver 17/18 à Val Thorens qui sans être excessivement froid fut épouvantable du point de vue de l'ensoleillement, du vent et de la neige fit que je me suis bien vite ravisé: cette télécabine a entre autres été voulue pour faire face à ces conditions et apporter du confort, de ce point de vue c'est réussi si on excepte le point du déchaussement obligatoire.
Les gares comme les cabines font la part belle au vitrage, ce qui procure une température douce bienvenue dès que le soleil apparait un tant soit peu, le plain-pied et le sol élastique rendraient presque le cheminement agréable avec des chaussures de ski, seul le confort des cabines est un peu sommaire notamment du fait de l'absence dans beaucoup d’entre elles de barres repose-skis.
Les échos que j'en ai eu en écoutant la réaction des clients étaient favorables voire très favorables.
Pourtant on ne peut pas dire que ça ait été la ruée: je n'ai jamais vu l'appareil saturer en 70 jours de ski sur toute la saison alors même que le débit théorique est identique à celui de Moraine II, il n'est donc pas à exclure qu'une partie de la clientèle se soit reportée ailleurs pour telle ou telle raison à déterminer.
Cet appareil fut souvent exploité en conditions marginales de vent cet hiver du fait que celui-ci souffle dans l'axe de ligne, ne fermant qu'en cas extrêmes: j'ai vu par deux fois les portes s'entrouvrir de plus de 10 cm du fait de ces rafales axiales et je dois dire que ça en a surpris plus d'un, dont moi.
Autre chose, le quai d'embarquement long et le cheminement lent induits par l'ESO favorisent les embarquements en "
last minute" en dépit de la proximité de cabines vides : il est courant de voir des gens se précipiter au risque de tomber pour se jeter dans la cabine prête à embrayer au lieu de celles qui sont derrière, ce qui quand il n'y a pas grand monde (la plupart du temps) peut être agaçant pour les personnes déjà installées qui s'étaient déjà réparties de façon à ne pas se gêner du fait de leur matériel et doivent du coup se déplacer

A ce propos, l'insaturation chronique de la télécabine de la Moraine permet de ne pas tenir son matériel à la main ce qui est un vrai plus par temps doux car on a pas les mains trempées, mais s'il fait chaud un jour de bourre ça posera problème.
Par ailleurs, comme pour toute télécabine, les places dans le sens de la marche sont préférentiellement occupées tant pour des raisons de mal des transports que de panorama, ce qui tend à grever le débit réel: de ce point de vue le TSDB a un avantage incontestable.