Merci beaucoup pour ce magnifique reportage.
C’est une bonne nouvelle si quelques éléments sont conservés au musée des transports, mais garder toute l’installation aurait été mieux... Malheureusement, la préservation de remontées mécaniques historiques est quelque chose d'inexistant en Suisse (sauf pour les funiculaires). Pour s'en rendre compte il suffit de consulter le
seilbahninventar, cet inventaire créé par l'OFC il y a un peu plus de 10 ans pour lister les installations présentant un intérêt historique et méritant d'être préservée. Il compte 13 télécabines et télésièges débrayables et avec la fermeture du GGM, toutes ces installations sont dorénavant hors service. Les dernières (Schönried – Rellerli, Gstaad – Eggli, GGM 1 & 2) ont été arrêtées cette année.
Je voulais aussi mentionner
ce document (en allemand et en anglais) qui explique le fonctionnement des lanceurs/ralentisseurs à courroie Habegger. On y voit notamment les courbes d’accélération/décélération utilisées en fonction de la vitesse du câble et les différents éléments de sécurité sont détaillés. Chaque courroie est surveillée (pour détecter une rupture par exemple) par un galet articulé. On en voit un sur
cette photo (petit galet sur la courroie à gauche). La présence d’un dispositif de freinage d’urgence est également mentionné, il permet de freiner une cabine si le ralentisseur à courroie n’a pas fait son travail. On voit bien ce dispositif sur
cette photo. Le butoir se relève lorsqu’une cabine atteint la fin de la courroie et il se baisse immédiatement après. En cas de problème du système de ralentissement, il ne se relève pas et la pince tape dedans, ce qui arrête le véhicule (et toute l'installation par l'intermédiaire d'une sécurité). Visiblement il peut se déplacer vers la gauche (en coulissant à l’intérieur des rails rouge sur la photo) pour atténuer le choc. Il est retenu par un câble (également visible sur l'image) qui est certainement relié à un dispositif d'amortissement.
L’article conclut en disant que ce nouveau système permet d’exploiter des télécabines jusqu’à 5 m/s ou plus. Mais à ma connaissance, aucune n’a dépassé 4 m/s ? Par ailleurs, on peut voir le moteur entraînant une des courroies de ralentissement dans
cette vidéo (à 7:08).
On peut encore signaler que les pinces du GGM possédaient une pièce de protection en métal sur le bas du « chapeau » en caoutchouc. Le but est très certainement d’éviter que ceux-ci ne soient abimés par la chaîne de trainage en gare intermédiaire, qui se trouve à l’extérieur de la ligne. Les autres télécabines Habegger en plusieurs tronçons (Engelberg - Trübsee par exemple) possédaient un système similaire.
Une dernière chose : cette installation était équipée d’un dispositif permettant de mesurer la force de serrage des pinces. On en voit une photo
ici (il me semblait en avoir vu une dans le reportage mais je ne la retrouve pas). Ce système a été mis au point par Habegger, son fonctionnement est décrit dans le brevet associé (à consulter
ici). Pour simplifier, le principe est d’embrayer les deux mâchoires sur les deux cylindres métalliques que l’on voit sur la photo. Sous l’effet de la force de la pince, ceux-ci se déforment légèrement (ils possèdent une fente pour accentuer la déformation). Ensuite, en utilisant des capteurs à effet piézoélectrique (matériaux produisant un signal électrique lié à la déformation mécanique subie), il est possible de déduire la force de chaque mâchoire. La mesure est ainsi plus simple à réaliser qu'un vrai test de glissement sur le câble.
Ce message a été modifié par Fael - 05 avril 2019 - 21:22 .