Remplacement du Télésiège de la Combe – le Lioran – Cantal
Au cœur des monts du Cantal,
la station du Lioran étend son domaine skiable sur les pentes du Plomb du Cantal et les sommets avoisinants que sont notamment le Puy de Massebœuf, le Puy Bataillouse, le Puy du Rocher et le Rocher du Cerf. Les pistes qu'elle propose, de tous les niveaux, allant des pentes douces des cols de la Tombe du Père et de Prat de Bouc aux murs que constitue le versant nord du Plomb du Cantal, conviennent tant à une clientèle sportive que familiale. Elles sont desservies par 20 appareils, soit un
téléphérique à va-et-vient de 40 places par cabine, deux télésièges débrayables (1 TSD6 et 1 TSD4), six télésièges fixes (4 TSF4 et 2 TSF3), sept téléskis débrayables, un fil neige et trois tapis roulants couverts.
Le Lioran bénéficie en outre, par sa position géographique, d'une situation de relative proximité des départements du centre ouest de la France, du haut Languedoc et des Cévennes, qui en fait, en tant que station moyenne qui en est la plus proche, une destination appropriée à la journée ou la fin de semaine. C'est enfin l'une des rares stations en France à disposer d'une connexion directe entre le réseau ferroviaire et le domaine skiable, grâce à un
téléski qui depuis le milieu des années 60 relie la gare SNCF « Le Lioran », située juste en contrebas, au front de neige principal. Cela constitue d'ailleurs un autre facteur d'attractivité pour la clientèle aurillacoise, distante d'à peine quarante kilomètres, à qui il est proposé une offre combinant le transport en train jusqu'au pied du domaine et le forfait journalier.
Les précédents chantiers structurants en termes de remontées mécaniques (
TSD4 du Plomb en 2001 et
TSF4 de Remberter en 2004) avaient été conduits sous la maîtrise d'ouvrage du groupe Transmontagne, lequel a déposé bilan à la fin de la dernière décennie. Le département du Cantal avait alors repris la gestion de la station, par le biais d'une société d'économie mixte, Super Lioran Développement. Soucieux de fidéliser leur clientèle constituée majoritairement de familles, la collectivité et l'exploitant ont décidé de revoir profondément les principales infrastructures, de plus en plus sujettes à des difficultés d'absorption du flux de skieurs, et de réaménager l'espace dévolu aux skieurs débutants. C'est ce qui a fait l'objet d'un plan pluriannuel d'investissement, entamé en 2013, et qui se concrétise à terme par le remplacement :
- des remontées de surface du secteur débutant (TKF1 de la Familiale, TKD1 des Débutants ainsi qu'un fil neige) par trois tapis roulants sous galerie, particulièrement indiqués pour les jeunes usagers ;
- de la chaîne de remontées (TSF3 du Buron du Baguet et TSF3 de la Combe) ralliant la crête sommitale – à proximité du point culminant du domaine, sous le Plomb du Cantal – depuis le front de neige, en parallèle du téléphérique ;
- et du TSF3 de Massebœuf, situé sur le front de neige secondaire de Font d'Alagnon, par un téléporté plus capacitaire.
Etant donné les différentes alternatives possibles pour traiter l'axe Baguet – Combe, seul le premier des deux appareils a été remplacé dans un premier temps, les décideurs ayant souhaité se donner le temps d'affiner leur choix pour le second maillon. Ainsi l'été 2015, un an après l'inauguration du seul
TSD6 du Buron du Baguet, c'est sur les pentes du Puy de Massebœuf que se sont concentrés les engins de chantier, avant de s'occuper, cet été 2017, du TSF3 de la Combe qui au passage, du haut de ses 37 ans, était le doyen des 9 téléportés du domaine.
Plusieurs hypothèses ont été étudiées pour le successeur du TSF3, tant au niveau de son implantation que de la technologie employée. Il a fallu en effet tenir compte de plusieurs paramètres :
- le vent, très présent sur les pentes des sommets environnants, étant donné que presque aucun autre relief ne vient y faire obstacle. Il n'est d'ailleurs pas exceptionnel que le téléphérique soit à l'arrêt en cas de conditions atmosphériques défavorables, laissant aux seuls appareils du Baguet et de la Combe le soin de faire la liaison entre le secteur principal et le versant donnant sur le col de Prat de Bouc ;
- et bien sûr la visibilité de l'appareil depuis les abords du site. Une remontée passant de l'autre côté, par rapport à sa devancière, de l'épaule qui s'étire au nord-ouest du Pas des Alpins (le Pas des Alpins étant le col à proximité duquel est positionnée l'arrivée du télésiège), aurait en effet eu un impact visuel certain, mais permettait l'avantage non négligeable pour les skieurs confirmés, d'atteindre par gravité l'accès aux pistes les plus intéressantes du secteur – la rouge Georges Bouvet ainsi que les noires des Crêtes et Michel Dujon n°6 – en s'affranchissant du téléphérique (seul moyen d'accès direct depuis le centre station) ou, depuis le Pas des Alpins, du TK du Refuge ou du TSD du Plomb).
Pour la réalisation de son nouveau téléporté, la station du Lioran a renouvelé sa confiance au constructeur isérois Gimar-Montaz-Mautino, qui avait déjà signé deux ans auparavant le télésiège de Massebœuf.
Le choix s'est porté sur la réutilisation, à quelques mètres près, de l'axe existant. Celui-ci ne faisait toutefois pas l'unanimité car, dans sa configuration actuelle, emprunter le télésiège de la Combe pouvait relever, aux yeux des usagers, d'une épreuve pas toujours agréable, par exemple lors de jours venteux (le courant d'air s'engouffrant dans la combe) ou lorsque tombe du grésil. Il faut dire que l'ancienne installation était particulièrement lente et les assises des sièges Montaz-Mautino d'ancienne génération, en plastique moulé et ajouré, n'étant pas réputées les plus confortables, n'arrangeaient rien. Le cahier des charges a ainsi prévu que soient utilisés des sièges lestés, de sorte à ce que ceux-ci soient plus résistants face au vent et permettent à l'appareil une vitesse en ligne supérieure à celle que l'on constatait auparavant. De fait, celle-ci devrait passer de 2,3 m/s (dans le meilleur des cas, de moins en moins rencontré au fil du temps) à 2,5 m/s.
Les opérations ont débuté vraisemblablement à la fin du printemps, par le démontage de l'ancienne installation. Je n'ai pu me rendre sur le site qu'au milieu du mois de juillet, alors que la ligne du TSF3 avait déjà disparu et les fouilles des futurs massifs étaient déjà visibles depuis le pied des pistes.
Les photographies suivantes ont été prises un mois plus tard, le 15 août. Je vous prie par avance d'excuser leur qualité plus que moyenne, la météo n'ayant pas joué en ma faveur.
Commençons tout d'abord par situer la remontée concernée sur le plan des pistes de la station : elle est ici matérialisée en rouge.
© SPOT – Secomate
Idem sur un extrait de carte IGN, j'ai également, pour situer l'un par rapport à l'autre, fait figurer (en noir) le TSD6 Buron du Baguet, dont le tracé a changé depuis l'édition de la carte.
Au détour d'un sentier utilisé l'été par les VTTistes – bien courageux ce jour-là... – apparaissent la G2 du TSD du Baguet et des éléments de la G1 Combe :
En se tournant légèrement, en plongée (comme les passagers de la cabine du téléphérique, dont la course surplombe le chantier) vers le départ du TS Combe :
Légèrement plus en amont, devant l'arrivée du TSD, des potences (je suppose que celles peintes en couleur sombre sont celles des pylônes qui seront le plus soumis au givre) :
Des vestiges de l'ancêtre...
Le socle de la G1, qui n'était pas encore sorti de son coffrage :
Et pour finir, un petit panorama couvrant l'intégralité de la ligne (on distingue tout juste les fouilles pour les pylônes sommitaux), que vous trouverez – à juste titre – très artisanal, fait avec les moyens du bord (j'ai regretté de n'avoir pas pris mon trépied pour éviter le risque de raccords pour le moins douteux entre prises de vues voisines, mais en même temps, la nébulosité évoluait tellement vite que j'ai dû agir un peu dans la précipitation...)
Je projette d'y remonter dans les prochains jours, en espérant que le temps sera de la partie. Je n'ai pu me déplacer d'Aurillac aujourd'hui pour profiter (et vous faire profiter) du ballet des fûts dans les airs...

A bientôt.
Ce message a été modifié par martin de leeb - 23 septembre 2017 - 21:18 .