Merci pour ce reportage.
Je reviens sur l'histoire de l'équipement du Mont Joux, car elle est très intéressante, et il y a encore quelques incertitudes.
Le téléski Mont Joux I (1938 - 1984)
Après l'ouverture du téléphérique Bettex Mont d'Arbois en 1937, Charles Viard fit construire en 1938 le premier téléski à enrouleurs système Constam/Bleichert, probablement monté par ses propres ateliers de la
SAMVA, un équipement identique à celui installé en 1937 au Col de Voza. C'était un appareil à archets biplaces, à portiques en bois, classique pour l'époque. La motrice était en amont. La gare aval était placée près de l'actuelle jonction entre la piste rouge des Valamonts et la piste verte de la Pierre. Le bâtiment est resté sur le bord droit de la piste verte jusque dans le milieu des années 1990, servant de remise à matériel de pistes, avant d'être rasé lors des travaux d'élargissement et d'enneigement artificiel.
Première saison sans le téléski (1937/38) :

Tracé partant de l'actuelle verte de la Pierre, qui passe aujourd'hui entre la G1 et le P2 :

Pas de damage à l'époque :

Les cabrettes en bois sont bien visibles en été :

Gare amont motrice :

Le téléski fut ensuite modernisé à une date incertaine comprise entre 1955 et 1960. Le nouvel appareil reprit le même tracé au pylône près. Il fut construit par les ateliers
SAMVA de Charles Viard avec du matériel
Müller caractéristique comme les portiques en treillis.
Les travaux de modernisation sont bien visibles en été, notamment les terrassements des massifs :

Haut de la ligne :

Le nouveau treuil plus puissant a été logé dans l'ancienne gare agrandie vers l'aval (on le remarque à la partie de toiture plus récente, à gauche) :

Le téléski du Mont Joux II (~1969 - 1984) :
La fréquentation du Mont Joux augmenta au fil des décennies : autrefois réservé aux très bons skieurs, il vit sa clientèle s'élargir avec l'amélioration du niveau des skieurs et les progrès du damage. Le téléski du Mont Joux fut doublé par un second appareil à enrouleurs, mais plutôt tardivement. La date de construction peut être située entre 1968 et 1970. Le choix d'un téléski à enrouleurs se comprend pour des questions de débit (environ 1200 p/h) mais il reste très surprenant car la famille Viard avait déjà amorcé le virage des téléskis découplables, avec le téléski des Bosses (Poma, vers 1961) et le téléski de l'Arbois "T41" (Weber, vers 1970). Compte tenu de sa date de construction tardive, le TKE2 du Mont Joux II n' a peut être été pas été réalisé par la
SAMVA mais par
Weber avec du matériel
Müller.
La ligne empruntait le tracé de l'actuel TSF2 avec un décalage de quelques mètres sur la gauche et un départ à la hauteur du P3 de manière à ne pas empiéter hors concession sur le territoire de Megève.
Les 2 lignes au sommet :

Le télésiège du Mont Joux III
En complément de ce qui a déjà été détaillé dans le reportage, la construction du Mont Joux III marque un vrai tournant dans la philosophie d'équipement de la famille Viard, avec le tout premier télésiège de la STMMB (Rochebrune, Bettex et Bellevue). Le tracé fut choisi parallèle au téléski Mont Joux II mais le départ fut décalé en aval sur la commune de Megève, échange de bons procédés après la construction du téléski de l'Ideal arrivant sur St Gervais. Le nouvel emplacement de la gare aval permettait aux skieurs venant de Megève et descendant le long du Freddy d'accéder facilement au départ, après avoir toutefois pris de l'élan pour pouvoir remonter la rive gauche du torrent séparant le téléski du Freddy et le télésiège du Mont Joux III. Il faudra cependant attendre 1984 et la construction du TSD4 du Mont Joux pour que ce torrent soit canalisé et qu'une véritable plate-forme soit terrassée, permettant d'accéder par gravité au Mont Joux III depuis le Freddy, dont la ligne fut légèrement raccourcie et la gare aval déplacée pour laisser le champ libre à la plate-forme.
A noter aussi la construction de la gare amont sur une butte de débarquement assez escarpée, une erreur qui sera rectifiée lors de la construction des télésièges de l'Arbois et de l'Alpette aux débarcadères plus doux.
Héliportage de la ligne parallèle au Mont Joux II :

Le début de la ligne qui survole la file d'attente du TKE2 Mont Joux II un peu en aval du P3 :

Gare amont à son emplacement d'origine, ici à côté du TSD4 :

P12 d'origine , situé loin de la poulie retour avant les raccourcissements de la ligne en 2007 et en 2014 . Sur cette vue, le pylône possède encore ses passerelles d'origine :

Gare amont d'origine sur butte, arasée en 2007 :

Enfin, à noter que les banquettes ne sont pas rabattables (contrairement aux modèles suisses ou autrichiens dont Weber s'est inspiré). Ceci les rend très sensibles à la neige et au givre. Elles doivent être remplacées régulièrement. Les plus récentes sont jaune foncé sur cette photo, celles d'origine jaune pâle. Désormais les nouvelles sont vertes.
