[Bouctou]

3 Mai 1946. Francis Eugène Mugnier, maire de Saint Bon, signe, avec l’accord de son conseil municipal, la cession de terrains communaux au département de la Savoie qui projette la création d’une station de sports d’hiver au Plateau des Tovets à 1750 mètres d’altitude. Courchevel est née. Ce sera la première et unique station dite de 2ème génération et la première créée ex-nihilo sur un concept skis aux pieds. L’idée est de créer une station sociale, permettant l’accès au ski au plus grand nombre. Mais le développement de la station, au cours des décennies qui vont suivre, va se faire à l’opposé du projet initial et aboutir au Courchevel d’aujourd’hui, station internationale réputée pour ses prestations très haut de gamme qui font trop souvent oublier la qualité exceptionnelle de son domaine skiable.

Durant de nombreuses années, plusieurs sociétés de remontées mécaniques vont se partager le domaine, dont :
- Les SPTV (Services Publics des Trois Vallées) appartenant au département et gérant la majeure partie des remontées mécaniques du Plateau des Tovets (Courchevel 1850) ainsi que du Praz
- La société des Téléskis de Pralong, qui gère le secteur Pralong/Super Pralong ainsi que le téléski des Creux
- La société du Lac Bleu qui gère le secteur Bouc Blanc
- La société de Mr Obert gérant la TC Grangettes, le TK des Tovets et le TK des Roy à 1550
- La société du Dou du Midi qui gère le TSF2 du Dou du Midi ainsi qu’un TK école situé à côté du TS
- La STM (Société des Téléskis de Moriond) gérant l’ensemble du domaine de 1650

Petit à petit, les sociétés privées se font racheter par les SPTV jusqu’au rachat de la STM en 2000 et la création d’une seule entité gérant l’intégralité du domaine de la vallée de Courchevel : la SEM « Société des 3 Vallées » ou S3V.

En 2011, afin d'enrayer le vieillissement des installations risquant de porter préjudice, à terme, à la réputation de la station, la S3V annonce un important PPI (Plan Pluriannuel d'Investissement) de 140 millions d'euros sur le domaine de Courchevel/La Tania, devant s’étaler jusqu’en 2019.


(Coll. B.Détard - DR)

La mise en œuvre est immédiate, même si le planning initial connaîtra des modifications au gré des aléas administratifs et politiques :

- Eté 2011 : construction du TSD6 de Plantrey
- Eté 2012 : construction du TSD6 du Biollay et de la TC de Petit Moriond.
- Eté 2013 : réalisation du TSD6 du Bouc Blanc, mais aussi premiers travaux des TSD6 de l'Aiguille du Fruit et TSD6B de La Forêt
- Eté 2014 : finalisation des TSD6 de l'Aiguille du Fruit et TSD6B de La Forêt
- Eté 2017 : construction de la TCD8 de l’Ariondaz
- Eté 2018 : construction de la TCD10 des Grangettes

Au cours de l’été 2019, la S3V finalisera ce plan avec la réalisation de 2 appareils : la TCD10 du Praz et le TSF4 des Grandes Combes, appareil dont le rôle essentiel est la desserte du nouvel hôtel 4* de l’Ecrin Blanc.


Situation du TSF des Grandes Combes sur le domaine


Détail de l’implantation

Outre l’extraction des clients de l’hôtel vers le reste du domaine skiable, ce TSF propose une nouvelle offre de ski facile en forêt : la piste des Grandes Combes


Les Grandes Combes : une nouvelle extension du domaine skiable

Situé à mi-chemin entre Courchevel Village et Courchevel Moriond, le site des Grandes Combes était consacré, jusqu’en 2015, exclusivement aux activités d’été, comprenant alors une piscine semi extérieure construite en 1983, des terrains de tennis, un mur d’escalade, des tyroliennes et un parking.


Situation des Grandes Combes sur le plan de la station


Vue générale au début des années 1990 – extrait brochure OT 1993 – Coll. B.Détard – DR


Extrait brochure UTN 2011 – Coll. B.Détard – DR

En 2005, la commune de Courchevel présente un projet ambitieux de réhabilitation de l’ensemble du site avec la construction d’un grand centre balnéo-ludique complété d’un hôtel, d’une résidence de tourisme et de divers équipements annexes. L’objectif est multiple : élargir l’offre touristique face à une clientèle qui cherche de plus en plus une variété d’activités et qui s’éloigne de la mono-culture du ski, proposer une activité ouverte à l’année pour favoriser l’emploi et la vie sur la station, mais également rediversifier l’offre hôtelière qui ne se concentre plus que sur le très « haut de gamme » en proposant un produit 3 étoiles. Mais le premier appel d’offre s’avère infructueux.

En 2011, la situation se débloque et le dossier UTN (Unité Touristique Nouvelle) est déposé. Les premiers travaux sont lancés dans la foulée avec la mise en sécurité du ruisseau des Gravelles qui passe à proximité.


Vue général du projet - extrait brochure UTN 2011 – Coll. B.Détard – DR

La première pierre du centre nautique est posée le 6 Octobre 2012, et le chantier s’étalera jusqu’en novembre 2015.


Avancée du chantier au 6 juin 2014 (©2014 - B.Détard)

Le 15 décembre 2015, le centre ouvre ses portes et accueille ses premiers touristes.


Vue générale d’Aquamotion – Photo Facebook Aquamotion - DR

Parallèlement, la construction de l’ensemble immobilier hôtel/résidence de tourisme prend du retard. La piscine historique est déconstruite au cours de l’automne 2013. Mais il faudra attendre 2017 pour voir les travaux de construction réellement démarrer, pour une livraison effective au début de la saison 2019/2020. Entre temps, en dépit des objectifs initialement annoncés, le projet est passé de 3 à 4 étoiles : Courchevel reste Courchevel !


Démolition de la piscine de 1983 – 19 Octobre 2013 (©2013 - B.Détard)


Chantier de l’Ecrin Blanc – 10 Août 2018 (©2018 - B.Détard)


Depuis le lancement du projet, il paraît évident que l’emplacement excentré nécessite une réflexion sur la desserte de la zone, que ce soit sur le plan ski ou urbain. En 2010, la commune mandate le cabinet canadien Ecosign pour la réalisation d’une étude prospective sur l’ensemble du domaine skiable afin d’en définir les évolutions nécessaires pour les décennies à venir.

En février 2011, Ecosign rend ses premières conclusions. La zone des Grandes Combes serait équipée d’une télécabine pulsée, dont la G1 se situerait en aval de l’hôtel, et la G2 à proximité du Forum à 1850. Une piste de ski serait construite dans le prolongement des Provères. Sur le versant 1650, c’est 1 télésiège fixe qui est envisagé avec une gare intermédiaire desservant le futur centre UCPA afin d’ouvrir une nouvelle liaison entre 1850 et Moriond


Proposition Ecosign – Février 2011 – Coll. B.Détard – DR

Mais cette proposition se heurte à un problème majeur : le foncier. En effet, le tracé devrait survoler une parcelle constructible appartenant à l’Aga Khan, ce qui est inenvisageable.
En mars 2011, un nouveau tracé est donc établi, comportant non plus 1 mais 2 TCP en enfilade. La G1 est alors déplacée en amont de l’hôtel, la G2 restant inchangée. Une variante est toutefois proposée, avec une arrivée qui se ferait au niveau de l’entrée de 1850, en face de la caserne des pompiers.
La piste est quant à elle modifiée pour partir du virage des Provères. On peut également noter que la version longue du TSF4 côté 1650 est abandonnée au profit d’un simple « extracteur » pour l’UCPA


Proposition Ecosign – Mars 2011 – Coll. B.Détard – DR

En avril 2011, la configuration est à nouveau modifiée, notamment en raison du transfert de la G2 de la future TCD du Praz en aval de la Croisette. Par ailleurs, la gare intermédiaire est remontée vers la piste de Cospillot, ce qui pourrait permettre à ceux débarquant de la 1ère TCP d’accéder directement au Praz par la nouvelle piste proposée reliant les Tovets aux Brigues. Dans le même temps, la G1 est déplacée vers l’amont, afin de supprimer tout survol de la parcelle de l’Aga Khan. La variante 1 de mars 2011 disparaît, car si elle peut répondre à la problématique urbaine, elle est totalement inadaptée pour le ski.


Proposition Ecosign – Avril 2011 – Coll. B.Détard – DR

En 2012, le versant 1650 est équipé non pas par un TSF mais par un petit va-et-vient sur le trajet « court » proposé par Ecosign, afin de permettre l’accès au domaine skiable depuis le futur centre UCPA. Mais ce dernier ne sera finalement jamais construit. Par conséquent, le retard pris dans le démarrage des travaux de l’hôtel des Grandes Combes va entraîner un report du projet de la remontée mécanique, car la S3V refuse de lancer la construction d’un téléporté, tant qu’elle n’a pas cette fois-ci la certitude que l’hôtel se fera bien.

En 2014, un dossier DAET (Demande d’Autorisation d’Exécution de Travaux) est déposé. Il s’agit d’un projet de télécabine débrayable 8 places dont la G1 est située juste au sud de l’hôtel, et la G2 en amont de la partie terminale de la piste de Cospillot.


Tracé envisagé - Extrait dossier enquête publique – Octobre 2014 – Coll. B.Détard – DR


Intégration paysagère envisagée pour la G1 – DAET – Octobre 2014 - Coll. B.Détard – DR


Intégration paysagère envisagée pour la G2 – DAET – Octobre 2014 - Coll. B.Détard – DR

En 2017, les études sont lancées pour le remplacement de la TCD4 des Grangettes par une TCD10, pour laquelle il est prévu la construction d’une gare intermédiaire afin d’assurer la jonction avec la TCD8 des Grandes Combes, dans l’optique d’optimiser la desserte urbaine/piéton de 1850/1550 jusqu’à l’Aquamotion


Plan de la plateforme d’échange Grangettes/Grandes Combes – DAET – Février 2017 - Coll. B.Détard – DR


Intégration paysagère envisagée pour la gare intermédiaire des Grangettes et la G2 des Grandes Combes – DAET – Février 2017 - Coll. B.Détard – DR


Mais les coûts engendrés pour une fréquentation qui s’annonce assez faible vont avoir raison de tous ces projets. L’option d’un simple TSF4 avec abandon de la gare intermédiaire sur la TCD10 des Grangettes est finalement retenue, laissant de côté la volonté initialement affichée d'assurer une desserte urbaine.



Le télésiège fixe 4 places

Dès l’automne 2018, la S3V décide donc de lancer les travaux du TSF4, en débutant par le déboisement de la ligne et de la piste


Défrichage – 3 novembre 2018 (©2018 - B.Détard)


Après la pause hivernale, les travaux reprennent au printemps 2019


Fouilles G1 - le 6 juillet 2019 (©2019 - B.Détard)


Montage G2 - 18 août 2019 (©2019 - B.Détard)


Ligne et câble en place – 12 octobre 2019 (©2019 - B.Détard)


L'intégralité du suivi du chantier : ici et ici


Caractéristiques techniques

• Nom de l'installation : TSF4 Grandes Combes
  
  
• Constructeur : POMA
  
• Modèle : Unifix
  
• Année de construction : 2019
  
• Saison d'exploitation : Hiver
  
• Capacité : 4 personne(s)
  
  
• Altitude aval : 1500 m
  
• Altitude amont : 1680 m
  
• Dénivelée : 180 m
  
• Longueur horizontale : 773 m
  
• Longueur développée : 798 m
  
• Pente maxi : 79 %
  
• Pente moyenne : 23.29%
  
  
• Débit provisoire montée : 2000 personnes/heure
  
• Débit définitif montée : 2400 personnes/heure
  
• Débit descente : 500 personnes/heure
  
• Vitesse d'exploitation : 2.5 m/s
  
• Temps de trajet : 5 minutes 20 secondes
  
  
• Emplacement motrice Amont
  
• Emplacement tension Amont
  
• Modèle moteur électrique : LAK4225C
  
• Diamètre du câble : 40 mm
  
• Largeur de voie : 4.90 m
  
• Sens de montée : Gauche
  
• Nb pylônes : 10
  
• Nb véhicules en débit provisoire : 91
  
• Nb véhicules en débit définitif : 109
  
• Espacement véhicules en débit provisoire : 18 m
  
• Espacement véhicules en débit définitif : 15 m

La Gare Aval

La G1 est située au sud de la zone des Grandes Combes, à proximité immédiate de l’hôtel de l’Ecrin Blanc, de l’Aquamotion et de la départementale 91. Il s’agit d’un simple retour fixe, équipé d’un tapis d’embarquement. Le chalet de commande reprend les codes esthétiques de l'hôtel, à savoir un bardage blanc sur un soubassement en pierre. On notera également l’absence de bornes de forfaits, l’appareil faisant partie des remontées gratuites de la station. Plus qu’un geste philanthropique, il s’agit là pour la S3V de rationaliser les coûts : en effet, hormis la piste des Grandes Combes, l’appareil n’ouvre que la possibilité de redescendre sur Courchevel Village où des caisses existent déjà. Il aurait donc été très peu rentable d’ouvrir un point de vente spécifique aux Grandes Combes.


Situation d'ensemble, vue depuis la piste des Grandes Combes










Vue sur l’ensemble de l’Ecrin Blanc


Détail sur la signalétique


Portillons cadenceurs


Prêt à embarquer !


La Ligne

La ligne est courte avec 798 m de longueur pour 180m de dénivelé. Le tracé se déroule le long de 10 pylônes, dont 2 de compression (P1 et P2), 1 de support/compression (P6) et 7 de support et se décompose en une partie très raide entre la sortie de G1 et le P3, suivie par une partie à la pente moyenne jusqu'au P8 puis beaucoup plus adoucie jusqu’à la G2.


Vue d’ensemble de la ligne, depuis Courchevel Moriond


Passage sous P1/P2


Petit regard en arrière sur la G1


P3


Portée P3-P4


P4


P5


Portée P5-P6, avec le survol de la piste de luge, et la vue sur la passerelle de la piste des Grandes Combes


P6, seul support/compression de la ligne. Il est également équipé, aux extrémités de la potence de décâblage, de dispositifs appelés « sur-rattrapeurs »


Portée P6-P7, avec le survol de la piste des Grandes Combes, ainsi que de la piste de luge


P7


Regard en arrière pour voir le départ de la nouvelle piste des Grandes Combes


P8


P9


P10


Survol de la piste de Cospillot


Arrivée en G2


La Gare Amont

Située à 1683m d’altitude, à mi-pente de la piste des Tovets et juste au-dessus de la partie finale de la piste de Cospillot, la G2 est à la fois motrice et tension.


Zone de débarquement


Situation générale




A droite, la fin de la piste de Cospillot




On distingue les 2 vérins de tension qui dépassent










Les Véhicules

L’appareil comporte des sièges 4 places de type Eezii 4 qui ont la particularité d’avoir des garde-corps de couleur noire, équipés de repose-pieds individuels.








Quelques vues sur la pince Unigrip








Vues depuis la nouvelle piste des Grandes Combes



Bifurcation Provères/Grandes Combes


Passerelle permettant le croisement avec la piste de luge




Conclusion

La S3V et Poma nous offrent ici un appareil simple mais performant, qui remplit parfaitement son rôle de desserte et d’extraction. En ces temps de débrayables aux vitesses de plus en plus affirmées, il n’est pas désagréable de retrouver le rythme bucolique d’une balade au milieu des épicéas. D’autant que la distance assez courte permet un temps de trajet qui reste parfaitement acceptable. La piste bleue associée, si elle n’offre pas du grand ski, permet d’ouvrir une nouvelle possibilité de ski en forêt, assez sympathique en cas de jour blanc notamment.
Par ailleurs, si la S3V a choisi un débit assez élevé, c’est en prévision d’une utilisation future qui devrait voir le prolongement de la piste du Plan du Vah jusqu’au Grandes Combes, ainsi qu’une hypothétique piste venant de 1650.
Il reste toutefois particulièrement dommage que la réflexion globale n’ait pas amené à l’ouverture d’une liaison vers 1650, car combinée à la nouvelle TCD10 du Praz arrivant en aval de la Croisette, cela aurait permis un vrai gain de temps pour les skieurs logeant sur Le Praz ou La Tania désireux de se rendre en direction des Chapelets.

Ce message a été modifié par Bouctou - 14 juin 2020 - 18:59 .

[Bouctou]

Et voilà le reportage sur l'une des 2 nouveautés 2019/2020 de la vallée de Courchevel. N'hésitez pas à laissez vos commentaires. Toute info technique (nom des pinces, des sièges...) sera la bienvenue et rajoutée sans peine au reportage.
Bonne lecture

[Auguste]

Merci bouctou pour le reportage !
J'aime beaucoup ce genre de télésiège fixe "tout neuf" mise à part les potences LP qui ne sont pas trop de mon goût...

[neimad]

Un TSF bien pensé sur une ligne courte ça permet quand même de faire des économies considérables.
Avec un tapis ils sont aussi confortables qu'un TSD
L'impact visuel des gares est en plus très réduit par rapport à un TSD.
Et le cout d’entretien n'est pas non plus le même.

[valcelouis]

Bouctou, le 16 avril 2020 - 17:06 , dit :

Et voilà le reportage sur l'une des 2 nouveautés 2019/2020 de la vallée de Courchevel. N'hésitez pas à laissez vos commentaires. Toute info technique (nom des pinces, des sièges...) sera la bienvenue et rajoutée sans peine au reportage.
Bonne lecture

Merci pour ce reportage que j'attendais ! Les infographies sont vraiment très réussies comme d'habitude

On assiste enfin, 15 ans après l'émergence de la technologie LP, à l'évolution de la gamme des télésièges fixes de Poma jusque-là inchangée depuis des décennies. Après une rapide recherche dans la BDD, le dernier TSF neuf de Poma remonte à 2016 avec le TSF4 Planell de la Font à Grandvalira qui était encore équipé d'équipements de ligne du temps des Oméga/Phoenix et des Doudouk.
Ici la ligne et notamment les balanciers sont 100% LP, idem pour les sièges.

Les sièges s'apparentent à des LPA-4 OC, et les pinces aux UNIGRIP classiques.

Sympathique effet d'harmonisation avec les hôtels en G1 : la cabane et le totem sont blancs.
En G2, la passerelle d'accès au-dessus du débarquement est particulièrement disgracieuse. L'échelle traditionnelle sous les vérins aurait été plus discrète et de même inclinaison.

EDIT : Le projet initial d'une télécabine aux Grande Combe et d'une intermédiaire aux Grangettes paraît réellement surdimensionné.

Ce message a été modifié par valcelouis - 16 avril 2020 - 17:56 .

[Pra'z Ropeways]

C'est franchement un très beau télésiège, une vraie réussite pour Courchevel. Merci pour ce reportage .

[Tony le savoyard]

Merci beaucoup pour ce reportage qu'on l'attendait tous !

Je suis surpris qu'avant l'Aquamotion et l'Ecrin Blanc, soit implantée une piscine municipale + terrain de tennis.
Concernant le projet initial des Grandes Combes, à titre perso, je n'y croyais pas à une simple TCD qui accolait à la gare intermédiaire des Grangettes.

Es ce qu'on verra le jour une téléportée entre Aquamotion et le Morionde, et est ce qu'on a le droit à un reportage sur la nouvelle Praz?

[Guigui74]

Merci pour ce reportage très fouillé et très clair: la tâche n'était pas aisée, car comme tant d'autres dans les 3 Vallées ce projet a subi de fréquentes mutations le rendant relativement insaisissable pour qui ne connaît pas suffisamment le site, parfois en dépit de toutes les explications avisées données au fur et à mesure de ses multiples rebondissements.
Je crois que la dernière phrase le résume bien, il est regrettable qu'il n'ait pas offert la liaison basse avec Moriond tant attendue, voire qu'il ne se soit finalement pas inscrit dans le cadre d'une desserte urbaine ambitieuse et de haute volée qui indubitablement aurait donné une tout autre image à Courchevel.
La première fois que je m'y suis rendu j'ai trouvé l'extension skiable tout à fait agréable, avec un très beau point de vue sur Moriond, avant de me perdre et de me retrouver sur un chemin de desserte de l'hôtel Ecrin Blanc au lieu du départ de l'appareil.
Une impression de luxe s'en dégage sans doute due à ses garde-corps noirs, ses repose-skis individuels et ses suspentes semblant empruntés à la gamme débrayable LPA, mais aussi de sérénité du fait du parcours en forêt qu'il offre à ses rares visiteurs.
Je suis en revanche moins fan des potences modulaires.
Je m'étais dit que maintenant que je l'avais vu il n'était pas utile d'y revenir, j'ai pourtant refait la piste histoire d'en connaître la fin, puis dès la semaine suivante j'y étais de nouveau!
C'était effectivement pour faire une pause dans le silence et la contemplation, et rompre un peu la cadence "infernale" imposée par les appareils débrayables actuels presque partout dans les 3 Vallées...

Ce message a été modifié par Guigui74 - 17 avril 2020 - 14:31 .

[Bouctou]

valcelouis, le 16 avril 2020 - 17:40 , dit :

Merci pour ce reportage que j'attendais ! Les infographies sont vraiment très réussies comme d'habitude

On assiste enfin, 15 ans après l'émergence de la technologie LP, à l'évolution de la gamme des télésièges fixes de Poma jusque-là inchangée depuis des décennies. Après une rapide recherche dans la BDD, le dernier TSF neuf de Poma remonte à 2016 avec le TSF4 Planell de la Font à Grandvalira qui était encore équipé d'équipements de ligne du temps des Oméga/Phoenix et des Doudouk.
Ici la ligne et notamment les balanciers sont 100% LP, idem pour les sièges.

Les sièges s'apparentent à des LPA-4 OC, et les pinces aux UNIGRIP classiques.

Sympathique effet d'harmonisation avec les hôtels en G1 : la cabane et le totem sont blancs.
En G2, la passerelle d'accès au-dessus du débarquement est particulièrement disgracieuse. L'échelle traditionnelle sous les vérins aurait été plus discrète et de même inclinaison.

EDIT : Le projet initial d'une télécabine aux Grande Combe et d'une intermédiaire aux Grangettes paraît réellement surdimensionné.

Merci pour les compliments, et les précisions

Quand tu parles d'une ligne 100% LP : les potences de décâblage sont ici en 3 parties boulonnées ensemble. Or, sur le TSD de la Sardonnière construit cette année, elle sont d'1 seul bloc. Donc, sur ce TSF, est-on vraiment sur du 100% LP ?

Quant au projet TCD/Gare intermédiaire, sur-dimensionné, je ne sais pas. Il aurait eu le mérite d'établir une véritable liaison urbaine, ce qui n'est pas le cas ici. Et dans l'optique d'une liaison avec 1650, cela aurait pu avoir du sens. Sans compter, mais là on est vraiment dans l'hypothétique absolu, que si la piste proposée par Ecosign reliant Cospillot aux Brigues avait été réalisée, une partie des flux montant de 1550 aurait pu descendre à l'intermédiaire pour partir sur Praz/Tania, sans sur-charger la Croisette.

[Clément05]

Merci pour ce beau reportage .

Les anciennes potences de décâblage LP (comme Sandonière) sont bien en 3 parties boulonnées par contre. Ce sont les potences Doppelmayr qui sont soudées .

[valcelouis]

Bouctou, le 17 avril 2020 - 10:43 , dit :

Quand tu parles d'une ligne 100% LP : les potences de décâblage sont ici en 3 parties boulonnées ensemble. Or, sur le TSD de la Sardonnière construit cette année, elle sont d'1 seul bloc. Donc, sur ce TSF, est-on vraiment sur du 100% LP ?

Oui les potences sont un peu conçues différemment suivant les constructeurs et les années. Mais on reste sur des pylônes communs aux deux constructeurs, les têtes étant faites pour décâbler des balanciers LP. Passerelles, balanciers, fûts, têtes, câblage, sécus sont identiques à Leitner et Poma.

Les potences ça a rarement été la même conception entre Leitner et Poma. Déjà en 2005 ils avaient chacun leur propre pylône, depuis 2010 ils ont harmonisé tout ça, puis depuis 2017 Poma a fait jeu à part juste pour la potence qui est conçue en 5 parties (pourquoi d'ailleurs… au montage je n'ai pas trouvé où était le gain, ni à l'utilisation...).

[Valmo*]

valcelouis, le 17 avril 2020 - 11:17 , dit :

Bouctou, le 17 avril 2020 - 10:43 , dit :

Quand tu parles d'une ligne 100% LP : les potences de décâblage sont ici en 3 parties boulonnées ensemble. Or, sur le TSD de la Sardonnière construit cette année, elle sont d'1 seul bloc. Donc, sur ce TSF, est-on vraiment sur du 100% LP ?

Oui les potences sont un peu conçues différemment suivant les constructeurs et les années. Mais on reste sur des pylônes communs aux deux constructeurs, les têtes étant faites pour décâbler des balanciers LP. Passerelles, balanciers, fûts, têtes, câblage, sécus sont identiques à Leitner et Poma.

Les potences ça a rarement été la même conception entre Leitner et Poma. Déjà en 2005 ils avaient chacun leur propre pylône, depuis 2010 ils ont harmonisé tout ça, puis depuis 2017 Poma a fait jeu à part juste pour la potence qui est conçue en 5 parties (pourquoi d'ailleurs… au montage je n'ai pas trouvé où était le gain, ni à l'utilisation...).

l'avantage de ces potences c'est que peu importe la largueur de ligne tu utilises la plupart des éléments donc plus de pièces standards

[Bouctou]

Merci pour toutes vos précisions

Clément05, le 17 avril 2020 - 10:57 , dit :

Merci pour ce beau reportage .

Les anciennes potences de décâblage LP (comme Sandonière) sont bien en 3 parties boulonnées par contre. Ce sont les potences Doppelmayr qui sont soudées .

Je me suis mal exprimé : je parlais en fait uniquement de la partie horizontale de la potence

Edit : un membre par MP vient de me signaler qu'il s'agit de siège Eezii 4, ce qui me paraît tout à fait juste si l'on regarde la jonction entre la suspente et le siège

Ce message a été modifié par Bouctou - 17 avril 2020 - 11:40 .

[valcelouis]

Valmo*, le 17 avril 2020 - 11:21 , dit :

l'avantage de ces potences c'est que peu importe la largueur de ligne tu utilises la plupart des éléments donc plus de pièces standards

D'accord. Mais du coup pour une potence, on se retrouve avec 5 pièces au lieu de 3 avant, dont 4 standards et 1 variable en fonction de la largeur de voie, alors qu'avant y en avait 2 standards et 1 variable.

Bouctou, le 17 avril 2020 - 11:34 , dit :

Je me suis mal exprimé : je parlais en fait uniquement de la partie horizontale de la potence

Edit : un membre par MP vient de me signaler qu'il s'agit de siège Eezii 4, ce qui me paraît tout à fait juste si l'on regarde la jonction entre la suspente et le siège

Du coup la partie uniquement horizontale c'est la bigue de potence

Oui le LPA-4 OC ne semble finalement pas coller totalement. On retrouve finalement ces sièges sur les appareils Eezii, mais aussi sur des appareils LP uniquement de Poma (Multix) à la places des sièges LPA. Alors parler des sièges Eezii, ca doit pas être la bonne dénomination. Il reprennent en partie l'arceau des Doudouk ainsi que les assises, mais les suspentes et garde-corps sont issus des LPA. La jonction suspente/arceau ressemble à du Doudouk (6 places uniquement) en amélioré.
Et enfin le dossier à du Doudouk (4 places uniquement) mais en plus large.

Alors oui ces sièges ont été développés visiblement pour les appareils Eezii, mais il faudrait regarder la plaque apposée sous l'assise pour conaître la dénomination réelle.
Le CAIRN indique, pour le télésiège du Clos Bertrand aux Seignus qui comporte ce type de sièges, des véhicules "LPA OC". Alors vu la fiabilité du CAIRN on repassera mais ça peut être un indice…

[louislp]

Merci pour ce reportage d'un type d'appareil en voix d'extinction dans les 3 Vallées !
Ce doit être, en tout cas en France, le deuxième télésiège à pinces fixes à intégrer des éléments de la gamme LP après le TSF6 de l'Envers du Col à Valfréjus ! La S3V se paye le luxe de choisir un télésiège à pinces fixes neuf, ce doit être l'un des seules exploitants à réclamer ce caprice, question d'image.

Concernant les sièges, ceux-ci n'ont rien à voir avec ceux installés sur le TSD4 Pyramides à Val d'Isère, seul TSD4 Multix de France, qui sont des LPA-4-OC. Ces sièges ressemble pas mal à ceux du type Eezii, je suis d'accord avec vous, installés par exemple sur le TSD6 des Estaris à Orcières Merlette, au niveau de l'arceau, de la suspente et du lien entre ces deux éléments, ainsi que les garde-corps et repose-skis individuels. Néanmoins les sièges Eezii n'ont semble-t-il été proposés que pour la gamme du même nom, qui a été faite uniquement en TSD6 (quelques rares appareils). Par contre au niveau des assises et du dossier c'est semblable à ce qui est installé sur le TSD6 de Vologne Express à la Bresse (Eezii avant l'heure me direz-vous), avec notamment un dossier en une seule partie, façon Doudouk mais rehaussé.

Ce message a été modifié par louislp - 17 avril 2020 - 13:01 .

[Pra'z Ropeways]

louislp, le 17 avril 2020 - 13:00 , dit :

Concernant les sièges, ceux-ci n'ont rien à voir avec ceux installés sur le TSD4 Pyramides à Val d'Isère, seul TSD4 Multix de France, qui sont des LPA-4-OC. Ces sièges ressemble pas mal à ceux du type Eezii, je suis d'accord avec vous, installés par exemple sur le TSD6 des Estaris à Orcières Merlette, au niveau de l'arceau, de la suspente et du lien entre ces deux éléments, ainsi que les garde-corps et repose-skis individuels. Néanmoins les sièges Eezii n'ont semble-t-il été proposés que pour la gamme du même nom, qui a été faite uniquement en TSD6 (quelques rares appareils). Par contre au niveau des assises et du dossier c'est semblable à ce qui est installé sur le TSD6 de Vologne Express à la Bresse (Eezii avant l'heure me direz-vous), avec notamment un dossier en une seule partie, façon Doudouk mais rehaussé.

Oui en effet, ces sièges ont l'air de bien ressembler avec les sièges de type Eezii. Au passage, ces sièges sont toujours commercialisées, ils équipent maintenant des TSD 6 Multix en remplacement (ou en ajout dans le catalogue ? Je ne sais pas trop à vrai dire) des sièges LPA-6-OC (TSD6 du Lievre Blanc) comme par exemple le TSD6 de l'Epaule, le TSD6 de Casserousse ou encore le TSD6 du Clos Bertrand.

EDIT : Je viens de m'apercevoir que sur les deux reportages (Casserousse et Epaule), on parle plutôt de Doudouk 6, mais force à avouer qu'ils ressemblent fortement aux Eezie 6 (notamment le reportage sur le TSD6 du Morclan parle de sièges Eezie 6), pour éviter de me tromper, si l'on peut avoir un petit avis des spécialistes, ça serait cool, merci !

Ce message a été modifié par Pra'z Ropeways - 17 avril 2020 - 14:02 .

[TC 14]

Bonjour,

Je confirme l'appellation Eezii 4 des sièges sur Grandes Combes.
Des sièges Eezii 4 sont également utilisés sur le TSD4 Gabelou à Châtel, avec pinces Omega-T.

POMA a aussi développé une gamme de sièges Eezii 6, plus répandue, qu'on retrouve effectivement sur les appareils que vous citez, et ils peuvent être utilisés avec gare Eezii (Estaris, Claran, ...) ou Multix (Epaule, Casserousse, Morclan, ...).

Ainsi, ce qui détermine l'appellation d'un siège au sein d'une gamme est plutôt la partie basse du siège, pas la suspente ni l'attache ni le type de gare.

CAIRN n'est en effet pas toujours juste sur les véhicules, mais ça va sans doute s'améliorer au fil de l'eau.

[daphnis]

Merci pour ce magnifique reportage très complet !
Au-delà de ses qualités indéniables citées par tous avant moi, je rajouterai que cela fait plaisir de voir une station de cette envergure employer la technologie fixe là où certaines de ses voisines en ont fait une chasse absolue (n'est-ce pas Val Thorens).
Un choix raisonné, et une belle extension qui, comme le dit bien Guigui74, laisse dévoiler son charme pour ceux qui font l'effort de parcourir ses pentes. Un peu comme le contournement de la croisette par Cospillot, au milieu des chalets avec pas un chat sur la piste... Ces petites pistes perdues dans la forêt qui font tant le charme de Courchevel. Cette nouvelle extension s'inscrit droit dans cet esprit.

Pour aller plus loin, et n'ayant jamais descendu la fameuse piste du Plan du Vah (pas envie jusqu'ici de ramer vers les Grangettes en suivant le tracé d'antan, ou de reprendre la navette au croisement avec la route de Moriond), je me suis laissé tenter de la parcourir jusqu'aux Grandes Combes. La première partie évolue dans un joli cadre jusqu'à la route. Après, ce n'est plus une piste pour skieurs mais pour raquettes. Je m'y suis quand même aventuré. Vu le nombre de faux plat, il n'y a pas de danger de collision ^^ Un peu au pif lorsque plusieurs directions s'offrent à nous, mais en restant le plus en amont possible du vallon, cela fonctionne et on arrive comme par magie au pied du télésiège. Une très belle ballade que je ne ferai pas systématiquement en passant dans le coin mais qui part temps bien bouché et neigeux doit avoir un charme encore plus sympa (et on évite Aiguille du Fruit par le même biais).

Et lorsque l'on se retrouve en G1 de Grandes Combes, il est si rageant de voir Moriond juste à côté, mais inaccessible... Espérons qu'un jour cette liaison puisse être réalisée.

[Valmo*]

Siège Eezzi ou LPOA ?

[Clément05]

A 2/3 détails prêt (allure de la suspente, fixation du garde corps et procédé utilisé pour faire contrepoids à l'arrière du garde corps) ce sont des sièges Cocoon comme ici : https://www.remontee...-poma-4643.html