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 TPH20 du Mont d'Arbois

Megève - Rochebrune-Mont d'Arbois (Arbois-Rochebrune - Évasion Mont Blanc)

Bleichert - Neyret Beylier / Neyrpic

T2 HS
Description rapide :
Deuxième téléphérique de Megève, construit un an après Rochebrune, profondément rénové en 1958.

Année de construction : 1934
Année de fin de service en : 1985

Remplacé par l'appareil suivant : Suivre la discussion sur le forum



 
Du tank alpin au téléphérique
Auteur de cette partie : monchu
Section écrite le 20/01/2022 et mise à jour le 02/07/2022
(Mise en cache le 02/07/2022)

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Pendant près d'un demi-siècle, les rotations des cabines du téléphérique du Mont d'Arbois ont marqué le paysage de Megève. Rénové en 1957 et transformé en 1974, il a fini par céder sa place en 1985 à la télécabine actuelle. Vous découvrirez dans ce reportage l’histoire et l'évolution de ce téléphérique, ainsi que les vestiges encore visibles de nos jours.


Sommaire :
1. Du tank alpin au téléphérique
2. Le téléphérique Bleichert
3. La modernisation par Neyret-Beylier
4. Les transformations de 1974
5. Du téléphérique à la télécabine




1. Du tank alpin au téléphérique

Le tank alpin à l’assaut du Mont d’Arbois

Le tourisme à Megève débuta timidement au début du XXe siècle. Le village accueillait alors seulement quelques estivants. Situé 200 mètres au-dessus du centre du village, le plateau du Mont d'Arbois n'était alors qu’un ensemble de champs parsemés de quelques fermes. Le Mont d’Arbois proprement dit, l’un des 3 belvédères de Megève, n’était fréquenté que par de rares villégiateurs pour qui il constituait un but de promenade en été. Pour faciliter leur ascension, plusieurs voyages en tank alpin furent organisés en 1919. Ce matériel d’essai, destiné à l’armée, a permis de transporter les estivants au sommet du Mont d’Arbois en 1h35, en consommant 22 litres d’essence par montée.

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Le tank alpin au village.


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Le tank alpin au sommet du Mont d’Arbois. (source : gallica.fr / Bibliothèque nationale de France)


Le lancement de la station par la baronne de Rothschild

Le premier projet de création d'une station de sports d'hiver à Megève avait vu le jour en 1914, mais il fut immédiatement stoppé par la Première Guerre Mondiale. C'est la baronne Noémie de Rothschild qui donna peu de temps après l’impulsion décisive pour le lancement du tourisme à Megève. Habituée à passer une partie de l'hiver à Saint-Moritz, elle décida en 1916 de fonder sa propre station en France, pour ne plus avoir à côtoyer de citoyens allemands en Suisse pendant la Première Guerre Mondiale. Son professeur de ski norvégien, qu’elle avait missionné pour trouver un lieu adéquat, lui conseilla finalement le plateau du Mont d'Arbois au-dessus du village de Megève, qu'il avait préféré à Val-d'Isère en raison des pentes modérées et de l'ensoleillement abondant.

Les travaux de construction d'un hôtel sur le plateau et de la route d'accès depuis le village débutèrent en 1919. L'hôtel fut inauguré le 22 décembre 1921. La Société Française des Hôtels de Montagne (SFHM), compagnie créée par le baron de Rothschild, poursuivit l'expansion sur le plateau avec la construction de plusieurs dizaines de chalets individuels. Un service de navettes appelé le Train Bleu fut mis en service à la fin des années 20 pour relier le plateau au village toutes les demi-heures.

L'hôtel accueillit de nombreuses têtes couronnées et des membres de l'aristocratie européenne, ce qui contribua à la renommée de la jeune station. Les Rothschild se démarquèrent aussi en donnant dès le début une dimension sportive à leur hôtel, plaçant à sa tête Francesco Parodi, un champion de ski suisse, qui organisa pour ses riches clients de nombreuses activités : ski, luge, patinage, puis golf à partir de 1923.

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Le plateau du Mont d'Arbois, en jaune, dans les années 20.


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L’Hôtel du Mont d’Arbois et les débuts du ski dans les années 20.


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L’hôtel du Mont d’Arbois agrandi dans les années 50.


Un téléphérique pour compléter l’équipement

L’hôtel du Mont d’Arbois et ses activités hivernales furent concurrencés fortement dès 1933 par le téléphérique de Rochebrune. Cet appareil créé par Charles Viard sur le massif d'en face attira de nombreux clients adeptes d’un ski plus sportif qui appréciaient de pouvoir enchaîner plusieurs descentes au cours de la même journée. Les Rothschild durent réagir dès 1934 en construisant à leur tour un téléphérique vers le Mont d'Arbois. À cet effet, la baronne fit créer en 1934 la Société du Téléphérique Megève Mont d'Arbois (STMMA), filiale de la Société Française des Hôtels de Montagne.

Le contrat fut attribué au constructeur allemand Bleichert. Le chantier du téléphérique se déroula de juin à décembre 1934. Pour desservir les sites de travaux des 4 pylônes et de la gare amont, un téléphérique de chantier fut installé à droite de la future ligne. Cette installation monovoie était équipée d’un câble porteur ancré devant la future gare aval et dans la pente de la piste des Mandarines, à l’arrière de la future gare amont. Le plateau de service était relié à un câble tracteur en boucle entraîné par un moteur en aval.

La même année, les Rothschild firent transformer et agrandir l'Hôtel du Mont d'Arbois pour accueillir les clients supplémentaires attirés par le nouveau téléphérique, équipement prestigieux pour l'époque. L'appareil a été mis en service le 23 décembre 1934 et l’hôtel agrandi put accueillir ses nouveaux clients pour Noël.

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En bas à droite, le treuil du téléphérique de chantier.


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Les cabrettes du téléphérique monovoie, avec un porteur au centre, et un câble tracteur en boucle reposant sur un galet par brin.


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Au sommet, le câble porteur était ancré à l’arrière dans la pente, tandis que le câble tracteur était renvoyé par une poulie retour montée sur lorry et tendue par un contrepoids à l’arrière, relié par une chaîne. Au fond, le chalet-restaurant Idéal Sports.


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La ligne de chantier en cours de démontage.


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Un article de 1934 consacré à l’ouverture du téléphérique du Mont d’Arbois un an après Rochebrune.


Pour satisfaire la clientèle fortunée de l’Hôtel, la réalisation du téléphérique fut particulièrement soignée : les gares furent conçues comme un chalet et munies de nombreuses vitres pour les rendre particulièrement lumineuses, et le constructeur allemand introduisit pour la seconde fois en France ses cabines Pavillon, de forme dodécagonale, qui offraient une vue panoramique aux clients.

Jusqu’alors, Bleichert n’avait construit en France que les téléphériques de Plaine Joux en 1930 et d’Artouste, de Tremazaygues et de Lassoula en 1931. Ces appareils avaient pour particularité d’avoir été conçus partiellement ou intégralement comme téléphériques industriels, munis de cabines plus sommaires. Au contraire, le Mont d’Arbois était un appareil purement touristique, une première en France pour le constructeur. Ce téléphérique prestigieux allait devenir une véritable vitrine pour Bleichert, qui le mit en avant dans plusieurs publicités.

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La dernière réalisation de Bleichert était mise en avant.


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La gare de départ du Mont d’Arbois figurant en bonne place sur cette publicité pour Bleichert et son distributeur.


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Le Mont d’Arbois était la réalisation la plus photogénique de Bleichert en France.

 
Le téléphérique Bleichert
Auteur de cette partie : monchu
Section écrite le 20/01/2022 et mise à jour le 26/02/2022
(Mise en cache le 04/07/2022)

2. Le téléphérique Bleichert

Les caractéristiques techniques

Le téléphérique a probablement subi quelques améliorations entre 1934 et 1938. Voici les caractéristiques techniques telles qu’elles étaient en 1938 :


  • Constructeur : Bleichert
  • Année de construction : 1934
  • Exploitant : Société du Téléphérique Megève-Mont d’Arbois (STMMA)
  • Capacité : 20 personnes
  • Altitude Aval : 1 310 m
  • Altitude Amont : 1 775 m
  • Dénivelée : 465 m
  • Longueur développée : 1950 m
  • Débit maximum : 160 personnes/heure
  • Vitesse maximale d’exploitation : 4,5 m/s
  • Emplacement motrice : aval
  • Emplacement tension porteurs : aval
  • Nombre de pylônes : 4
  • Durée minimale de trajet : 7 min 30 s
  • Capacité des véhicules : 20 + 1


Vue d’ensemble

La ligne partait du plateau du Mont d’Arbois, à proximité de l’Hôtel, à 1310 mètres d’altitude. Elle survolait le plateau, remontait la pente du Vorasset, franchissait le torrent des Bridans avant d’atteindre la gare amont, située en pleine pente, à 1775 mètres. Elle avait été implantée à 500 mètres du sommet géographique du Mont d’Arbois, pour rester dans les limites communales de Megève.

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Profil de la ligne.


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L’ensemble de la ligne et ses 4 pylônes.


La gare aval

Privilégiant les clients séjournant sur place, les Rothschild avaient implanté la gare de départ du téléphérique à 300 mètres de l’Hôtel du Mont d’Arbois, mais à 3 kilomètres du centre de Megève. Un service de navettes par autocar fut créé dès 1927. Le « Train Bleu » partait toutes les demi-heures du centre du village, près de la patinoire, et montait les clients jusqu’à l’hôtel du Mont d’Arbois. La STMMA avait conclu un accord commercial avec l’exploitant du Train Bleu pour proposer un système de billets combinés.

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Le départ du Train Bleu au centre de Megève.


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L’autocar arrivé au pied du téléphérique, en bas à droite.


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Descendus du Train Bleu, les skieurs échangeaient leurs billets avant d’accéder à l’embarquement.


La gare aval a été implantée en limite du plateau. Large construction en béton, coiffée d’un toit à 2 pans, elle était recouverte partiellement de bardage bois, pour créer un style rappelant les chalets traditionnels. Néanmoins, l’architecte avait percé le bâtiment de nombreuses vitres pour faire rentrer la lumière, y compris au niveau de la salle des machines, ce qui était très moderne à l’époque.

Les clients accédaient d’abord au front de neige par une petite pente. Au rez-de-chaussée une salle abritait les guichets. Les clients y achetaient leurs billets, ou échangeaient une contre-marque s’ils étaient montés par le Train Bleu. En raison de l’affluence, en semaine de 9h à 12h, de 14h à 15h et le dimanche toute la journée, les tarifs étaient plus élevés et les clients se voyaient attribuer un numéro de benne, sauf les skieurs montés par le Train Bleu qui disposaient de places réservées dans chaque cabine.

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La gare de départ, la salle des guichets en bas à droite, et la salle des machines en bas à gauche.


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L’accès depuis la route.


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La gare depuis les pistes, et l’hôtel du Mont d’Arbois à l’arrière.


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Le bâtiment était percé par de nombreuses vitres.


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En cas d’affluence, il fallait être patient et attendre sa benne numérotée.


A côté des guichets, un escalier donnait accès à une terrasse plein sud qui servait de salle d’attente en plein air. Une large porte coulissante permettait ensuite aux employés de faire pénétrer 20 clients sur les quais où ils attendaient la benne suivante. L’accès aux cabines s’effectuait par le côté extérieur. La halle de départ disposait de 2 quais latéraux accessibles aux clients, et d’un muret central de séparation destiné à stabiliser la cabine à quai. Du côté de la ligne, la gare était percée d’une grande baie cintrée qui laissait pénétrer la lumière dans la halle de départ et offrait aux clients une vue dégagée sur les pistes.

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L’escalier d’accès plein sud.


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La terrasse ensoleillée en haut de l’escalier faisait office de salle d’attente.


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L’ouverture arrondie côté ligne.


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Le bâtiment depuis le premier pylône.


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A l’intérieur de la gare, les portes coulissantes donnaient accès aux quais, tandis qu’une passerelle permettait au personnel de placer des charges sur le toit de la cabine ou d’accéder au chariot.


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Sur les quais.


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Le bâtiment en été.



La ligne

Peu après la sortie de gare aval, la ligne franchissait le premier pylône où la largeur de voie était encore réduite.

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L’ensemble de la ligne.


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La courte portée entre la gare aval et le premier pylône.


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La benne au premier pylône, devant l’hôtel du Mont d’Arbois et le monte-pente.


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La largeur de voie étant réduite à proximité de la gare, le premier pylône disposait de glissières pour éviter le contact avec la cabine.


La ligne s’élevait ensuite au-dessus du plateau. La hauteur de survol augmentait fortement, avant que la ligne n’atteigne le deuxième pylône sur les flancs du Vorasset.

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Après le premier pylône, avec les Étudiants et le Mont Joly au fond.


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Survol entre P1 et P2 depuis la cabine.


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La hauteur de survol augmente progressivement.


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A l’extrémité du plateau, avec Rochebrune au fond à gauche.


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Le deuxième pylône.


En amont du deuxième pylône se trouvait le milieu de ligne où les cabines se croisaient.

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Le croisement des cabines a lieu en amont du P2.


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Le même endroit en été.


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Croisement des bennes en été.


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Les bennes à mi-parcours devant l’aiguille Croche.


La ligne continuait ensuite à remonter la pente du Vorasset, passant sur le troisième puis le quatrième pylône.

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Le troisième pylône.


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Dans la portée entre P3 et P4.


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Le dernier pylône de la ligne.


C’est dans la dernière portée, entre le quatrième pylône et la gare d’arrivée, que la hauteur de survol atteignait son maximum. Dans ce secteur en fort dévers, la ligne passait au-dessus d’un terrain très accidenté traversé par le début du torrent des Bridans.

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Début de la dernière portée.


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La hauteur de survol augmentait à nouveau.


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La cabine passe au-dessus du torrent des Bridans.


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La fin de la dernière portée avec le départ des pistes à gauche.


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La dernière portée depuis les pistes.


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La fin de la ligne depuis l’arrivée.


La gare amont

Le sommet du Mont d’Arbois étant situé sur le territoire de Saint-Gervais, la gare amont a été implantée environ 300 mètres en contrebas, sur la commune de Megève. Cette situation ne posait pas de problème pour la desserte des pistes du versant Megève. Mais à partir de 1937, Saint-Gervais s’équipa d’un téléphérique. Les clients de Megève souhaitant basculer vers le Bettex devaient alors remonter la crête à skis. Cette situation perdura jusqu’en 1956 avec l’ouverture du téléski du Freddy.

La gare amont était construite dans le même style qu’en aval. Le bâtiment maçonné était percé d’une large baie en aval. Du côté sud, les clients pouvaient profiter d’un restaurant et d’une terrasse, tandis qu’un balcon côté ouest leur permettait d’observer la vue vers la vallée.

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La gare depuis la ligne.


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La gare amont et le départ de la piste des Pylônes.


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A côté de l’arrivée, la terrasse côté vallée.


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L’ouverture en demi-cercle, et de haut en bas, le câble auxiliaire, le câble porteur et le câble tracteur.


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La gare disposait de 2 quais latéraux.


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Au milieu, un mur recouvert de glissières en bois permettait de guider les cabines lors de l'entrée en gare et de les stabiliser lorsqu'elles étaient à quai.


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L'extrémité du quai opposé.


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Dans l’axe de la gare, l’entrée d’une cabine.


La sortie des skieurs s’effectuait de plain-pied sur la gauche du bâtiment. Le départ des pistes vers Megève se trouvait directement après la sortie au sud, tandis que les skieurs souhaitant basculer sur le Bettex, Combloux ou le Mont Joux devaient remonter vers le Mont d’Arbois à travers la forêt.

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À l’arrière de la gare, l'accès aux pistes et à la terrasse du restaurant.


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Le départ des pistes face au Mont Joux.


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La terrasse panoramique du restaurant.


Les véhicules

Le téléphérique était équipé de 2 cabines de 20 personnes (plus un cabinier). Le chariot équipé de 8 galets reposant sur un seul câble porteur était entraîné par un câble tracteur unique, sous forme de 2 demi-boucles se terminant par un culot. Le balancier était relié au toit des cabines par un amortisseur d’oscillations. Il disposait aussi d'un frein de chariot actionnable manuellement ou automatiquement en cas de chute de tension dans le tracteur. Comme sur toutes les installations Bleichert de l'époque, le chariot était surmonté d'un bras amovible en forme de L qui pouvait être raccordé au câble auxiliaire en cas de sauvetage.

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La cabine Pavillon à mi-parcours.


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Détail du chariot et du stabilisateur.


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Au croisement.


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Détail d’une cabine vide avec son cabinier.


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Sous le plancher, des attaches permettaient de transporter des charges.


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À l’avant de la cabine, les cabiniers plaçaient les skis des clients.


Bleichert avait mis en service ses célèbres cabines « Pavillon », à 12 côtés vitrés offrant une vue dégagée à un nombre plus important de passagers que dans une cabine rectangulaire classique.

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La cabine disposait en moyenne d’une vitre pour 2 clients, offrant une vue panoramique à tous.


Le téléphérique en couleurs

Quelques photos en couleur permettent d’admirer les célèbres cabines Pavillon qui arboraient à Megève une livrée rouge.

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L’escalier d’accès de la gare inférieure.


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Le départ de la cabine pavillon rouge.


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L’arrivée d’une cabine rouge en gare amont.


L’exploitation

Au cours des premiers hivers, le téléphérique était exploité du 15 décembre au 25 avril de 8h à 18h en continu. L’exploitant avait mis en place une grille tarifaire étendue. La montée était vendue 15 francs aux heures de pointe et 12 francs aux heures creuses. La descente valait 10 francs et l’aller-retour 20 francs. Divers abonnements avaient été créées : une carte journée de 4 montées à 50 francs, week-end de 6 montées à 60 francs, semaine de 10 montées à 100 francs et mensuelle de 20 montées à 180 francs. Les premiers forfaits étaient aussi apparus dans les années 30, avec une carte séjour de 10 à 15 jours avec montées illimitées et accès au Train Bleu pour 500 francs et une carte saison avec montées illimitées sauf certains dimanches et fêtes pour 1000 francs. À titre de comparaison, la carte séjour, ébauche de nos forfaits modernes, représenterait un montant équivalent à 360 euros actuels.

Avec la vague d’équipements touristiques dans le Pays du Mont Blanc au milieu des années 30, le téléphérique du Mont d’Arbois est rapidement devenu un maillon important de la chaîne de remontées reliant le val d’Arly à la vallée de Chamonix, avec le téléphérique de Rochebrune, les téléphériques du Bettex – Mont d’Arbois, le Tramway du Mont Blanc et le téléphérique de Bellevue. Ces remontées étaient certes exploitées par 3 sociétés différentes, mais elles ont coopéré dès l’origine pour proposer aux clients des billets combinés, des forfaits communs, été comme hiver. C’est ainsi qu’est né le premier domaine skiable relié français.

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Le domaine skiable reliant les vallées des Houches, de Saint Gervais et de Megève, avec le téléphérique du Mont d’Arbois (J) sur un plan de 1949.


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Le réseau des téléphériques du Mont Blanc en 1960.


Au départ de la gare amont du téléphérique, la STMMA fit tracer et baliser un réseau de pistes. Elles étaient à l'origine repérées par un numéro, puis certaines d'entre elles ont reçu des noms qui sont restés en vigueur de nos jours. La piste n°1, la plus fréquentée, reprenait le parcours facile qui était autrefois emprunté pour monter au Mont d'Arbois avant la construction du téléphérique. Les clients de l’hôtel avaient pris l’habitude de pique-niquer sur cette piste lors de la montée. Le tracé était alors jonché de pelures de mandarines qui avait donné leur nom à la piste, même avant la construction du téléphérique. La « piste des Mandarines » est encore aujourd’hui une des plus longues pistes vertes de la station.

La piste n°2, appelée par la suite « piste des Pylônes », était réservée aux bons skieurs. Le début de son tracé, dans la pente raide sous la station supérieure, était destiné au slalom. Pendant de nombreuses années, elle a accueilli les compétitions du Ski Club de Paris.

Les autres pistes étaient accessibles en gagnant le sommet géographique du Mont d'Arbois, à 10 minutes à ski, d’où les clients pouvaient profiter de 6 descentes balisées sur le versant Saint-Gervais ainsi que d’une longue descente ramenant sur Combloux.

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Le plan des premières pistes dans les années 1930.


En 1937, le réseau s’est étendu avec l’ouverture de la piste du Calvaire. Elle a permis aux skieurs de gagner 200 m de dénivelé supplémentaire. Le retour au Mont d'Arbois s'effectuait par la navette Le Train Bleu. Plus tard, la STMMA fit ouvrir deux autres pistes sur la gauche de la ligne du téléphérique. La piste n°3 (actuellement piste des Voltigeurs), une piste pour skieurs confirmés classée rouge, et en parallèle la piste n° 4 (actuellement piste des Bridans), avec des murs et des passages un peu plus raides, qui fut classée piste noire.

La desserte du bas du massif fut complétée avec l’ouverture en 1949 d’un téléski à enrouleurs partant de la gare aval du téléphérique et remontant jusqu’au deuxième pylône.

Travaillant en coopération avec la Société des Téléphériques du Massif du Mont Blanc (STMMB) qui exploitait le secteur de Rochebrune et la Société du Télé-Cabines du Jaillet, la STMMB proposa à partir de 1956 le premier « forfait » commun valable sur les installations des 3 massifs de Megève. Elle était vendue au prix de 500 francs pour une semaine et réservée aux licenciés de la FFS.

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Les premières pistes balisées, dont celles numérotées 1 à 4 au départ de la gare amont.


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Le départ de la piste numéro 1, qui sera rebaptisée piste des Mandarines.


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Les 4 premières pistes balisées : la piste n° 1 dite des Mandarines, la piste n° 2 dite des Pylônes, et les pistes 3 et 4.


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Le plan plus élargi avec les pistes redescendant aux Choseaux et aux Etudiants.


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Le premier panneau indicateur au sommet du téléphérique. Les pistes Mandarines, Printemps, Pylônes, 3 et 4 redescendent à la station aval, tandis que les autres basculent sur Demi-Quartier et Saint Gervais.


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Les tarifs de 1956 avec des billets combinés Train Bleu et téléphérique.

 
La modernisation par Neyret-Beylier
Auteur de cette partie : monchu
Section écrite le 20/01/2022 et mise à jour le 26/02/2022
(Mise en cache le 26/02/2022)

3. La modernisation par Neyret-Beylier

Pour augmenter le débit du téléphérique, la STMMB a engagé une modernisation profonde à la fin des années 50. La rénovation du téléphérique a été confiée aux ateliers Neyret-Beylier, qui venaient de construire des téléphériques performants à Pralognan et Ax-les-Thermes.

Le chantier s’est étalé sur 2 années. Au cours de l'été 1956, les cabines d’origine prévues pour 20 personnes ont été remplacées par un modèle en aluminium, plus léger, permettant d’embarquer provisoirement 25 personnes. Le débit a été augmenté à 200 personnes par heure au lieu de 160. La mise en service du téléphérique partiellement rénové a coïncidé avec l'installation sur Saint-Gervais du téléski à enrouleurs dit du Club Alpin Français, qui reprenait une ligne proche de celle de l'actuel téléski du Freddy, ce qui facilitait la montée des skieurs de Megève vers la crête du Mont d’Arbois.

Au printemps 1957, le constructeur a entrepris le remplacement de l'entraînement et des câbles tracteur et porteurs. L’installation a été dotée d’un poste de commande automatique. La vitesse maximale a été portée de 5,1 à 7,5 m/s. Avec cette motorisation plus puissante, la capacité des cabines a été augmentée à 30 personnes. Grâce au relèvement de la vitesse, à l’augmentation de capacité et à l’introduction des automatismes commandant les accélérations et les freinages, le débit a ainsi été augmenté de 200 à 350 personnes par heure.

Le téléphérique a rouvert au public fin 1957. Il a été inauguré en février 1958 par Edouard Bonnefous, ministre des Travaux Publics, des Transports et du Tourisme.

La gare aval

Extérieurement, la gare aval est restée presque identique à l’origine. Neyret-Beylier a modernisé le téléphérique existant sans toucher à l'architecture de la gare ni à certains éléments mécaniques. La mise en place de cabines plus longues et légèrement plus larges a toutefois conduit à adapter les quais et à installer des glissières guidant les bennes à l'entrée et à la sortie de la gare.

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La gare aval à droite et le téléski du petit Vorasset à gauche.


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Le bâtiment d’origine a été conservé .


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La salle d’attente était toujours située à l’extérieur.


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La cabine plus imposante rentrait dans la même ouverture qui a été conservée.


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La gare quelques années plus tard, avec un vernis plus sombre .


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Départ d’une cabine.


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Lors des premières saisons, des glissières provisoires en bois avaient été disposées pour faciliter l'entrée en gare des cabines.


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Compte tenu du poids plus important des cabines, ces glissières étaient soutenues par des poteaux en bois.


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Plus tard, des glissières définitives ont été installées.


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Malgré l’installation de ces glissières, le cabinier ouvrait la porte avant l'arrivée pour repousser le quai du pied.


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L’ouverture centrale.


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Le bâtiment en été.


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Départ d’une cabine en été.


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L’intérieur de la gare était resté inchangé.


La ligne

La ligne était restée identique à celle d'origine. Au cours de la rénovation, les sabots d'origine ont été conservés, et la vitesse de ligne n'a été augmentée qu’à 7,5 m/s. La même année, dans la même station, le concurrent Applevage avait adopté un parti pris différent pour rénover le téléphérique de Rochebrune : en rallongeant les sabots des pylônes, il avait pu augmenter la vitesse jusqu’à 10 m/s.

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L’ensemble de la ligne, avec à gauche le téléski du Petit Vorasset.


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L’ensemble de la ligne.


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Les clients attendaient toujours la prochaine benne à l’extérieur de la gare.


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Passage devant le départ du téléski du Petit Vorasset.


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Le premier pylône.


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Dans les premières années d’exploitation, le pylône était resté jaune avant d'être repeint dans une couleur plus discrète.


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La cabine après le premier pylône.


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Le P1 depuis la fin de la piste des Mandarines.


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La glissière avait été maintenue sur le premier pylône pour faciliter le passage de la cabine à cet endroit où la largeur de voie est plus faible.


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Le premier pylône en été.


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Détail de la glissière au passage du premier pylône.


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La cabine au-dessus du golf, le long du téléski du Petit Vorasset.


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Au croisement des cabines, avec la vue sur le Val d’Arly.


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Le 2e pylône.


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Le croisement des cabines.


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Le 3e pylône après le croisement.


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Le 4e pylône et la dernière portée.


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Passage à proximité du téléski du Grand Vorasset.


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La dernière portée vue de l'arrivée.


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La cabine au-dessus de la piste des Pylônes.


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La cabine juste avant l’arrivée.


La gare amont

La gare supérieure n'avait pas été rénovée en même temps que le téléphérique. Pendant quelques années, elle est restée dans son état d'origine. Comme en aval, une adaptation des quais et des guidages a été nécessaire pour accueillir les cabines plus longues et plus larges.

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La gare depuis l’aval.


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À gauche, la sortie des skieurs, à droite la salle d’attente couverte et le restaurant.


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À l’arrière, le départ des pistes et la terrasse du restaurant.


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La prolongation de la terrasse côté vallée.


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À l’arrière, le col des Aravis.


Vers 1960, le bâtiment a été transformé pour accueillir un nouveau restaurant. La toiture versant Idéal Sports a été coupée, un nouveau restaurant muni de grandes baies vitrées côté vallée a été construit et accolé à la halle d'arrivée, et une grande terrasse à deux niveaux a été installée dans la pente, au-dessus de la piste des Mandarines.

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La gare après les travaux d’extension, et le téléski du Grand Vorasset à gauche.


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En été, des bancs permettaient d'admirer la vue sur la vallée.


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À droite de la halle d’arrivée, le nouveau restaurant.


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La nouvelle gare en hiver.


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L’extension des terrasses.


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L’arrivée d’une cabine le long de la piste des pylônes.


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L’arrivée de la cabine porte ouverte pour amortir le choc avec le quai.


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L’arrivée de la cabine, et la terrasse côté vallée.


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À l’arrière, l’accès au restaurant.


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Le départ de la piste des Mandarines.


Les cabines

L'installation était équipée de 2 cabines d’une capacité de 30 personnes et d’un cabinier. Leur forme arrondie était probablement l’œuvre du carrossier grenoblois Belle-Clot. Leur livrée bleue et jaune rappelait le blason du Mont d'Arbois. Chaque extrémité du toit avait été muni de 3 vitres panoramiques permettant à la clientèle d'apprécier le paysage.

Sur le plan technique, le chariot était muni de 8 galets. Il était relié par mordaches à l'unique câble tracteur en boucle épissurée.

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La nouvelle cabine en été.


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Les cabines possédaient aussi une porte côté intérieur, qui n’était pas utilisée


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La cabine dans l'axe de la ligne avec son projecteur.


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L’entrée et la sortie des clients s’effectuait par les portes extérieures.


Le chariot présentait une forme originale. Le balancier principal était en forme de losange, à l'intérieur duquel se trouvaient deux paires de mâchoires pour le double frein de chariot. Celles-ci étaient actionnées par des vérins hydrauliques, dont le réservoir de fluide était situé au-dessus du chariot.

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Au dessus du chariot, le réservoir de fluide, à l'avant et à l'arrière du câble tracteur, les leviers déclenchant le frein de chariot en cas de rupture du câble.


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Au centre du losange, les deux doubles mâchoires du frein de chariot.


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Le frein de chariot pouvait être actionné aussi manuellement par le cabinier.


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La cabine avec ses couleurs bleu et jaune est restée longtemps un des symboles de Megève.


Les évolutions du domaine skiable

La rénovation du téléphérique du Mont d’Arbois a été la première étape d’une série d’investissements massifs destinés à remettre à niveau le domaine skiable. En 1960, la STMMA fit construire les téléskis du Petit et du Grand Vorasset, pour favoriser le ski propre et offrir une alternative au téléphérique. En 1966, le sommet géographique du Mont d'Arbois fut enfin rendu accessible avec la construction du téléski Idéal Sports. En 1967, la STMMA remplaça le téléski des Débutants. Enfin le domaine s’étendit en 1970 avec le téléski des Etudiants.

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Le plan des pistes des années 60, avec le téléphérique (1), le téléski du Jardin des Neiges (2), le téléski des Débutants (3), le téléski du Petit et du Grand Vorasset (4 et 5), le téléski Idéal Sports (6)

 
Les transformations de 1974
Auteur de cette partie : monchu
Section écrite le 20/01/2022 et mise à jour le 26/02/2022
(Mise en cache le 26/02/2022)

4. Les transformations de 1974

La SFHM fit entreprendre d'importants travaux autour de la gare aval à partir de 1973. Pour améliorer les conditions d'accueil des golfeurs, elle fit construire un Club House sous la forme d'un chalet à 2 étages implanté à proximité de la station inférieure. Elle fit relier en 1974 ce nouveau restaurant à la gare du téléphérique par un long bâtiment couvert abritant notamment les caisses de l'installation. L'ensemble des constructions formait un arc de cercle qui dessinait une véritable grenouillère à l'arrivée des pistes.

À cette occasion, les cabines furent repeintes en blanc, dans une livrée plus moderne semblable à celle de la télécabine de la Princesse construite la même année. Seul le petit blason du Mont d'Arbois apposé à l'avant et à l'arrière des cabines rappelait la livrée bleue et jaune d'origine

La gare aval

Sur le plan technique, le téléphérique ne fut pas modifié en 1974. Pour les skieurs, l'aspect le plus notable fut l'amélioration du confort pour l’accès est l’attente au téléphérique. Les clients accédaient directement au nouveau bâtiment d’accueil au bout de la grenouillère d'arrivée, où ils bénéficiaient d'une salle d'attente couverte, avant de rejoindre les quais de plain-pied. C’en était fini de l’accès compliqué par les escaliers extérieurs, et de l’attente inconfortable en plein air.

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Le nouveau club-house et le bâtiment d’accueil qui le reliait à la gare du téléphérique.


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Le nouveau front de neige dans l’axe de la ligne.


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La gare, le club-house, et le téléski du Petit Vorasset.


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Le nouveau bâtiment et l'ancien avaient été recouverts de bois clair.


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Ce nouveau bardage a été progressivement teinté d’un vernis sombre, en commençant par la gare.


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Le nouvel ensemble arrondi formant un véritable front de neige.


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L'accès des skieurs s'effectuait désormais de plain-pied, seule la descente des piétons s'effectuait par l'escalier à gauche.


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Dans ce nouvel ensemble, la cabine blanche donnait un aspect plus moderne.


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Le nouveau bâtiment en été.


La ligne et les cabines

Voici quelques photos des cabines sur la ligne dans leur nouvelle livrée blanche.

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Départ de la cabine.


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Devant le club house.


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Juste après le départ.


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Le premier pylône.


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Le premier pylône et l'ensemble de la ligne.


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La cabine après le premier pylône.


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Passage à la fin du stade de slalom.


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En été, la cabine survolant le golf.


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Dans la portion de ligne plate au-dessus du golf.


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Dans la portée après le premier pylône.


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Après le deuxième pylône.


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Après le quatrième pylône.


Les évolutions du domaine skiable.

En 1974, la construction du Club House et du bâtiment d'accueil ne s'est accompagnée d'aucune évolution du débit du téléphérique. Mais au même moment la STMMA engageait un chantier d'envergure avec la construction de la télécabine de la Princesse sur la commune de Demi-Quartier. Ce nouvel équipement, judicieusement placé au carrefour des routes de Sallanches et de Saint-Gervais, allait offrir une nouvelle porte d'accès au domaine skiable. Son grand parking était destiné à capter le flux des skieurs à la journée avant l’entrée de Megève, ce qui permit de limiter pour un temps la saturation du téléphérique et du parking du Mont d'Arbois.

Sur le plateau, l'offre destinée aux débutants s'est également étoffée avec la construction en 1976 du téléski du Golf.

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Plan des pistes de la fin des années 70, avec la télécabine de la Princesse.


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Sur un panorama d'été.

 
Du téléphérique à la télécabine
Auteur de cette partie : monchu
Section écrite le 20/01/2022 et mise à jour le 26/02/2022
(Mise en cache le 26/02/2022)

5. Du téléphérique à la télécabine

Malgré la création de la télécabine de la Princesse en 1975, le problème du débit insuffisant du téléphérique et de son éloignement du centre du village n'a pas été résolu. Pour faire face à la vétusté des installations et à la concurrence des stations nouvelles, la commune de Megève a coordonné au début des années 80 un plan de modernisation de ses domaines skiables, qui prévoyait de remplacer les axes structurants, de créer une remontée depuis le centre du village, et de relier 3 des 4 domaines principaux : Rochebrune, la Cote 2000 et le Mont d'Arbois.

L'accès au domaine skiable depuis le centre de Megève a été rendu possible par la télécabine du Chamois en 1983. Les liaisons entre domaines se sont concrétisées par la construction du téléski de la Petite Fontaine en 1983, permettant de relier Rochebrune et la Cote 2000, et du funitel à va-et-vient Rocharbois en 1986, trait d’union entre le bas des domaines du Mont d'Arbois et de Rochebrune.

Le remplacement du vieux téléphérique du Mont d'Arbois a eu lieu en 1985, afin qu'une remontée à fort débit soit disponible juste avant l'ouverture de la liaison Rocharbois. La STMMA a choisi l'appareil au plus fort débit disponible à l'époque : une télécabine 10 places debout, dont le premier modèle avait été mis en service un an plus tôt à la Clusaz. Le retour d'expérience avait montré que ces cabines d’un design nouveau, dites « forfait de groupe », permettaient un embarquement rapide avec les skis à l'intérieur, sans que les clients ne perdent de temps à ranger leur matériel dans les casiers à l’extérieur ou à choisir leur place assise.

En aval, la STMMA a fait le choix d'intégrer la nouvelle télécabine dans les bâtiments existants. Du fait de la longueur des lanceurs, il n'était pas possible de réutiliser l'intégralité de la gare de téléphérique existante. Elle a été rasée partiellement, à la hauteur du front de neige. Les parties basses donnant sur la rue et le parking ont été conservées. Elles abritent encore aujourd'hui la salle des machines et les bureaux. Au-dessus de la salle des machines, le contour et les lanceurs ont été construits à l'air libre, puis recouverts d'une longue charpente bois en forme de chalet, qui a reçu un vernis sombre pour l'intégrer dans le bâtiment de liaison existant qui a été conservé. C'est à l'architecte Pierre Duclos, de Praz-sur-Arly, que l'on doit l'intégration réussie de cette gare de télécabine.

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En haut, la gare du téléphérique après les transformations de 1974. En bas, la gare de la télécabine après 1985, avec en jaune les parties du bâtiment qui ont été conservées.


La ligne reprend presque le même tracé que le téléphérique. Grâce à la coopération entre communes, inexistante en 1934, la télécabine a pu atteindre le sommet géographique du Mont d'Arbois, situé à Saint Gervais. La station supérieure a été accolée contre la gare existante de la télécabine de la Princesse.

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Le sommet du Mont d’Arbois, en haut avant 1985, avec la gare supérieure de la télécabine de la Princesse à gauche et la motrice amont du téléski Idéal Sports à droite. En bas, après 1985, avec la nouvelle télécabine et son garage.


L'ancienne gare amont du téléphérique a été conservée. Le restaurant d'altitude a pu s'agrandir dans l'ancienne halle d'arrivée qui offre aux clients une vue dégagée sur Megève et le val d’Arly. Le bâtiment de 1934 est donc toujours en place sans avoir subi trop de modifications.

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En haut, la gare du téléphérique, en bas, l’ancienne halle d’arrivée reconvertie en restaurant.


La nouvelle télécabine du Mont d'Arbois a été mise en service le 15 décembre 1985 au débit provisoire de 1900 personnes/heure. Peu de temps après, l'ouverture du téléphérique de Rocharbois le 8 février 1986 concrétisa la liaison entre les massifs, avant que la télécabine ne passe en débit définitif pour la saison 1986/87.

Aujourd'hui, les skieurs qui empruntent la télécabine nous ne se doutent pas une qu’une partie du bâtiment en aval date de 1934 et que le restaurant que les cabines survolent juste avant l'arrivée était l'ancienne gare d’un téléphérique sans lequel Megève ne serait pas tout à fait ce qu'elle est aujourd'hui.



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