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 TSD4B Altispace 1&2

Valmorel (Le Grand Domaine)

Leitner

T3 HS
Options techniques :
  • Bulles
  • Gare intermédiaire 2 brins
  • Garage
Année de construction : 1997
Année de fin de service en : 2023

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Auteur de cette partie : alspace
Section écrite le 20/03/2017 et mise à jour le 04/10/2021
(Mise en cache le 06/10/2021)

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Au sommaire de ce reportage :
  1. Valmorel
  2. Historique : les télésièges de Beaudin et de Planchamp
  3. Le remplacement des télésièges de Beaudin et de Planchamp
  4. L'Altispace, une des portes d'entrée sur le domaine skiable
  5. Ligne et infrastructures de lAltispace
  6. Altispace 1 et 2: des appareils modernes sur l'axe historique de la station


Valmorel

Valmorel est une station de ski située en vallée de Tarentaise, entre 1218 mètres d'altitude à la Charmette et 2400 mètres d'altitude au col du Mottet, au sommet du télésiège éponyme.

On y trouve 33 remontées mécaniques dont de nombreux appareils à particularités (les télésièges du Mottet et de Combelouvière, le téléphérique du Télébourg, etc). Elles desservent 56 pistes dont 5 noires, 11 rouges, 26 bleues et 14 vertes. Grâce au Grand Domaine, il est possible de rejoindre skis aux pieds Saint François Longchamp, totalisant ainsi 90 pistes desservies par 56 remontées mécaniques.
La station s’intègre très bien dans son environnement, grâce à une architecture très soignée et réglementée.

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^^ Découvrez une présentation plus détaillée de la station en cliquant sur le logo ^^


Historique : les télésièges de Beaudin et de Planchamp

La station de Valmorel ouvre en décembre 1976. On y trouve alors deux résidences de tourisme sorties de terre la même année à proximité de l'actuel front de neige de l'Altispace (dit aussi du Bourg), ainsi qu’un centre de vacances construit quant à lui en 1936 et situé quelques dizaines de mètres plus haut. Dans le même temps, un domaine skiable est aménagé à partir du pied de ces résidences grâce au télésiège fixe de Beaudin. Ce télésiège desservait de longues pistes et permettait de rejoindre, via le téléski de Montagne de Tête et le sommet des Lanchettes, la station de Doucy-Combelouvière. Le retour sur Valmorel depuis la station de Doucy-Combelouvière s’effectuait par une longue chaîne de cinq téléskis débrayables, dont les difficiles téléskis des Echappeaux et du Montolivet.

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Vue aérienne de Valmorel en 1976-1977 (D.R).

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La ligne du télésiège de Beaudin depuis le pied des résidences (D.R).

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Vue sur la ligne, au niveau du pylône 6 (D.R, collection Monchu).

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Vue aérienne de la gare amont du télésiège de Beaudin (D.R).


Montaz-Mautino construit le télésiège de Planchamp l'année suivante. Installé sur la droite et en parallèle du télésiège de Beaudin, il assure l'accès au téléski du Plan des Favres (construit la même année), situé dans le Bois de la Croix. Plan des Favres est le premier maillon d'une chaîne de deux appareils (avec le téléski du Gollet) qui donne accès au col du Gollet, à 2000 mètres d'altitude. Toujours la même année, le téléski à perches fixes du Stade Adulte est installé à l'arrivée du téléski du Plan des Favres pour desservir une courte piste pour les écoles de ski.

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Vue en plongée sur les gares aval des télésièges de Beaudin et de Planchamp (D.R).

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Vue aérienne de la station avec les tracés des deux télésièges à droite (D.R).

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Les télésièges de Beaudin et de Planchamp depuis le front de neige du Bourg (D.R).


Toujours en 1977, Montaz-Mautino installe dans la Combe de Beaudin le long téléski débrayable de l'Arenouillaz afin d'agrandir l'espace skiable desservi par le télésiège de Beaudin. Ce téléski permet d'accéder à de nombreuses pistes, dont la célèbre Combe de Beaudin en allongeant la descente à partir du sommet de l'Arenouillaz.

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Vue sur la ligne du téléski de l'Arenouillaz depuis le sommet du télésiège de Beaudin (D.R).


En 1978, la chaîne de télésièges de Pierrafort et du Mottet est construite par Montaz-Mautino. Ces deux téléportés permettaient de rejoindre le nouveau point culminant du domaine skiable, établi au col du Mottet, à 2400 mètres d'altitude. L'accès au télésiège de Pierrafort s’effectuait depuis le front de neige du Bourg via le télésiège fixe de Planchamp. Le retour sur le reste du domaine depuis le secteur de Gollet-Mottet était quant à lui assuré depuis Valmorel par le télésiège de Beaudin.

En 1982, le télésiège fixe des Lanchettes crée une première alternative au télésiège de Beaudin, rapidement surchargé durant les vacances scolaires, en permettant d'accéder autant au secteur de Combelouvière qu'aux téléskis de l'Arenouillaz. Même si l'accès au télésiège des Lanchettes s'effectue par un chemin plat et même montant par endroits, ce nouveau téléporté permet de rejoindre plus rapidement la Combe de Beaudin et aussi d'éviter les très longues files d'attente du télésiège de Beaudin. Cependant, l'accès au télésiège des Lanchettes peut tout de même être facilité grâce au téléporté de Planchamp depuis lequel il est possible de prendre de l'élan, permettant ainsi de s'affranchir au maximum des difficultés causées par ce chemin sans trop pousser sur les bâtons.

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Vue aérienne sur la station. De gauche à droite : Les télésièges de Beaudin de Planchamp et des Lanchettes (D.R).


Malgré le délestage incontestable apporté par le télésiège des Lanchettes, l'attente au départ de cet appareil et du télésiège de Beaudin ne cesse de croître. L'exploitant d'alors, SRMV, décida donc de construire en 1994 le téléski du Morel sur un tracé en altitude, afin de créer une nouvelle alternative pour rejoindre la Combe de Beaudin depuis le secteur de Gollet-Mottet.
Bien que ce téléski soit très pratique, il ne reste pas assez performant : les télésièges de Beaudin et de Planchamp restent toujours autant saturés. De plus, la montée est plutôt longue sur le télésiège de Beaudin, c'est pourquoi son remplacement est devenu une nécessité.

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Vue sur la file d'attente du télésiège de Beaudin durant les vacances scolaires (D.R).

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Vue opposée avec la file d'attente du télésiège de Planchamp juste devant. La queue était aussi longue que pour Beaudin ! (D.R)



Le remplacement des télésièges de Beaudin et de Planchamp

Comme déjà dit auparavant, les télésièges de Beaudin et de Planchamp sont rapidement arrivés à saturation, c'est pourquoi l'exploitant, la Société des Remontées Mécaniques de Valmorel (SRMV, devenue aujourd'hui DSV/Domaine Skiable de Valmorel), décide dès le début des années 1990 de lancer des études pour le remplacement de ces deux installations centrales de la station.
Au départ, ce nouvel appareil devait être construit par Von Roll, qui aurait alors installé le premier appareil français de sa gamme Harmonie avec des sièges à bulles Hélios. De plus, il était prévu de créer une gare intermédiaire au sommet du télésiège de Beaudin et d'installer la gare amont au sommet de l'Arenouillaz pour faciliter l'accès au secteur de la Madeleine.
Néanmoins, suite à la disparition de la filiale française de Von Roll en 1991, le projet est un temps enterré.

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Publicité de Von Roll en rapport avec cette nouvelle installation projetée. (Aménagement&Montagne n°90, 1990, D.R.)


Le remplaçant des télésièges fixes de Beaudin et de Planchamp a finalement été construit durant l'été 1997 par Leitner. Le constructeur italien a alors installé deux télésièges débrayables en chaîne que la SRMV a appelés Altispace 1 et 2. Ce nouvel appareil ne reprend pas les traits du projet étudié au début des années 1990 avec Von Roll. En effet, il a été décidé d'employer un nouveau tracé afin qu'Altispace 1 & 2 puisse efficacement remplacer les télésièges de Beaudin et de Planchamp en ne perdant aucune desserte. L'installation d'une gare intermédiaire a permis de pouvoir accéder aux pistes desservies par l'ancien télésiège de Planchamp. Cela permet d'assurer une desserte minimale du domaine lorsque les conditions météorologiques ne permettent pas l'accès au sommet de Beaudin. La station intermédiaire est reculée au maximum afin de faciliter la desserte de la piste bleue des Traverses et de la piste rouge de Planchamp, sans nuire à la circulation des flux importants des retours sur la station, tandis que la gare amont du nouvel appareil est installée quasiment au même endroit que l'ancienne poulie flottante du télésiège de Beaudin. L'emplacement de la nouvelle station amont n'est d'ailleurs pas un hasard, car il permet de garder un accès au restaurant d'altitude les Voiles du Nant, ainsi que la possibilité de basculer à la fois sur la Combe du Morel et sur la Combe de Beaudin, pour rejoindre respectivement le secteur Gollet-Mottet et Combelouvière grâce au téléski des Guillots (anciennement de Montagne de Tête) ou le secteur de la Madeleine via les téléskis de l'Arenouillaz et le télésiège de la Biollène.
En station intermédiaire, il a été décidé d'installer deux gares de télésièges reliées entre elles par un transfert à véhicules afin de pouvoir exploiter les deux tronçons indépendamment.

Voici un article sur cette nouvelle installation dans le magasine Aménagement&Montagne n°143 :

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Altispace, l'une des portes d'entrée du domaine skiable

L'Altispace est situé sur le front de neige éponyme, à proximité du centre commercial de la station de Valmorel : le Bourg Morel. Le front de neige de l'Altispace est la porte d'entrée principale vers le domaine skiable depuis le centre de la station. En effet, c'est le point de départ de nombreuses résidences de tourisme situées à proximité ainsi que d'un parking dédié aux skieurs à la journée où le stationnement est gratuit. Enfin, il est également accessible depuis l'arrêt des Valmobus "le Bourg", situé à une centaine de mètres du départ de l'Altispace. Ainsi, ce télésiège est très fréquenté, d'autant plus que le départ des cours de l'ESF étant situé au hameau du Mottet, l'Altispace se positionne comme la seule remontée mécanique accessible pour ceux-ci sans pousser sur les bâtons.

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Vue sur le front de neige de l'Altispace depuis la piste rouge de Planchamp.


Altispace est ainsi l'axe de liaison entre le front de neige du même nom et le sommet de Beaudin. Cet appareil donne donc accès à la Combe de Beaudin et à ses remontées mécaniques telles que les téléskis de l'Arenouillaz et le télésiège de la Biollène qui permettent de skier sur les pistes bleues faciles et très fréquentées du secteur. Le téléski à enrouleurs de Gelaz est aussi desservi et permet de basculer, via le sommet des Lanchettes, sur la station de Doucy-Combelouvière depuis le front de neige d'altitude de l'Arenouillaz. De plus, les téléskis de l'Arenouillaz et le télésiège de la Biollène permettent de rejoindre le secteur de la Madeleine puis la liaison avec Saint-François Longchamp via le télésiège débrayable de la Madeleine accessible par la longue piste bleue de la Valette. Néanmoins, les téléskis de l'Arenouillaz et le télésiège de la Biollène étant très souvent surchargés, il est préférable de rejoindre le secteur de la Madeleine via le télésiège débrayable du Morel, qui est plus rapide mais disposant surtout d'un débit très important, limitant ainsi l'attente à moins de deux minutes, même en période de vacances scolaires. Depuis le sommet de l'Altispace, l'accès au télésiège débrayable du Morel s'effectue par une piste de liaison qui longe le restaurant d'altitude les Voiles du Nant, puis environ 60 mètres après avoir dépassé le restaurant, il faut bifurquer à gauche pour rejoindre la piste bleue de la Combe du Morel.
Arrivé au niveau du départ du télésiège du Morel, il est possible de continuer sa descente jusqu’au pied du téléski de Prariond via la fin de la piste bleue de la Combe du Morel. Arrivés au niveau du départ du téléski du Prariond, nous pouvons remonter sur le secteur de Gollet-Mottet via cet appareil. Si l'on décide de poursuivre la descente avec les pistes bleues du Plan des Favres et de la Côte Soleil depuis la fin de la piste de la Combe du Morel, nous pouvons rejoindre le secteur des Avanchers et le départ du téléski de la Côte Soleil. Toujours en prolongeant la descente via la piste bleue de la Fuly qui traverse le téléski débrayable de la Côte Soleil entre ses pylônes 3 et 4, on arrive sur le front de neige du Pré, d'où partent les téléskis du Rocher et du Blanchot qui desservent des pentes faciles très appréciées par les débutants.
Enfin, l'Altispace permet de remonter directement vers le centre du domaine de Valmorel en venant du bas du secteur du Gollet-Mottet ou encore depuis les Avanchers via le téléski de la Côte Soleil.

Au-delà de leur rôle important de liaison, les télésièges Altispace desservent quelques pistes de ski propre à l'image de la piste rouge de Planchamp sous le premier tronçon, ou encore l'enchaînement des pistes bleues de la Combe de Beaudin et des Traverses jusqu'au front de neige de l'Altispace.


L'Altispace dessert les pistes suivantes :

Pistes desservies par l’Altispace 1 :
  • La piste rouge de Planchamp. Seule piste de ski propre directement desservie par cet appareil, elle longe la ligne du premier tronçon sur toute sa longueur.
  • La partie basse de la piste bleue des Traverses. Comme son nom l’indique, c’est une piste traversière qui permet le retour sur la station. Après 16 heures, cette piste est à éviter car elle est très fréquentée et peut être dangereuse à cause d'importants flux de retours sur la station et des plaques de verglas souvent présentes sur la toute fin de son parcours (qui n’est jamais exposée au soleil).

Pistes accessibles depuis le sommet de l’Altispace :
  • La piste bleue de la Combe de Beaudin. Sûrement la plus fréquentée de Valmorel car elle est le passage incontournable pour revenir sur la station depuis Saint-François Longchamp depuis le sommet des téléskis de la Valette et des Sources. Les écoles de ski utilisent beaucoup cette piste car elle est très large et d’une pente raisonnable. Il est aussi possible depuis cette piste de redescendre au départ de l’Altispace en empruntant la piste bleue des Traverses puis de Planchamp.
  • La piste bleue de la Combe de Morel qui permet de rejoindre le départ du télésiège du Morel ou encore permettre la liaison avec les secteurs du Gollet-Mottet et des Avanchers en empruntant à la suite la piste bleue du Plan des Favres.

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Situation des télésièges Altispace sur le plan des pistes de Valmorel.


Les télésièges Altispace sont également exploités en hiver pour la clientèle piétonne. Ils permettent de monter au sommet de Beaudin, d’où l’on peut rejoindre le restaurant d’altitude les Voiles du Nant ou bien se promener sur le sentier piétons des Balcons de l’Arenouillaz. On peut alors rejoindre le sommet de l’Arenouillaz en une demi-heure, et depuis ce point, gagner le sommet des Lanchettes en 40 minutes, en longeant les crêtes du secteur. Le retour sur la station s'effectue grâce au télésiège des Lanchettes. Dans le sens inverse, l'Altispace est empruntable à la descente pour revenir sur la station.
Enfin, sur le sommet de Beaudin nous pouvons observer le paysage et aussi repérer les montagnes environnantes grâce à une table d'orientation située à quelques dizaines de mètres de la gare d'arrivée du télésiège Altispace 2.

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Situation des télésièges Altispace sur le plan des promenades sur neige de Valmorel.


En été, les télésièges Altispace 1 & 2 sont aussi ouverts à la montée et à la descente pour dévaler les pistes VTT, ou bien se balader dans les alpages verdoyants de la Combe de Beaudin et de ses alentours.

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Situation des télésièges Altispace sur le plan des pistes du Bike Park de Valmorel.


Rentrons à présent dans les parties plus techniques de ces deux installations. Leur réalisation a été confiée à l’entreprise italienne Leitner qui a installé ici ses premiers appareils sur le domaine. Les gares possèdent des lanceurs et des ralentisseurs courts, obligeant une exploitation à une vitesse maximale de 4,5 mètres par seconde. Afin d’augmenter le débit horaire de cet appareil central du domaine, la zone d’embarquement en gare aval est équipée d’un tapis de positionnement permettant d’atteindre le débit de 2400 personnes par heure. De plus, afin d'approcher au plus près de ce débit théorique, la vitesse de l’installation est abaissée à 4 mètres par seconde pour faciliter encore l’embarquement.


Voici les caractéristiques techniques de ces deux installations :

Caractéristiques administratives

TSD – Télésiège à pinces débrayable : ALTISPACE 1 | ALTISPACE 2
Maître d’œuvre : CETARM 73
Maître d'ouvrage : SRMV (Société des remontées mécaniques de Valmorel)
Exploitant : DSV (Domaine Skiable de Valmorel)
Constructeur : LEITNER
Installation électrique : SEIREL
Année de construction : 1997
Génie civil/montage : STM
Génie civil du garage : SATRAL

Caractéristiques d’exploitation

Saison d'exploitation : Hiver et été
Capacité : 4 personnes
Débit à la montée : 2400 personnes/heure (*3000 personnes/heure)
Débit à la descente : 1200 personne/heure (*1500 personnes/heure)
Vitesse d'exploitation : 4,5 m/s
Equipement d'aide à l'embarquement : Tapis de positionnement
Sens de montée : Par la droite

Caractéristiques géométriques

Altitude gare aval : 1345 m | 1659 m
Altitude gare amont : 1659 m | 1919 m
Dénivelé : 314 m | 260 m
Longueur développée : 1104 m | 725 m
Portée la plus longue : 169 m | 180 m
Hauteur de survol maximale : 20 m | 19 m
Pente maximale : 49 % | 58 %
Temps de trajet : 4 minutes 6 secondes | 2 minutes 42 secondes

Caractéristiques techniques

Emplacement gare motrice : Amont | Aval
Type de motorisation : Courant continu
Puissance développée : 538 kW
Emplacement gare de tension : Aval
Type de tension : Hydraulique
Tension nominale : 50600 daN | 32000 daN
Pression nominale : 124 bars | 126 bars
Nombre de pylônes : 10 | 8
Largeur de la voie : 5,10 m

Caractéristiques des véhicules

Nombre de véhicules : 92 | 60
Masse à vide : 325
Espacement : 4,89 secondes
Dispositif d'accouplement : Pince débrayable Leitner LA48-95

Caractéristiques des câbles

Diamètre des câbles : 43 mm
Type de câblage : Lang à droite
Composition : 6x25 fils
Type d'âme : Textile compacté
Pas de câblage : 31 mm
Résistance à la rupture : 146 720 daN

(*Données théoriques)


Ligne et infrastructures de l'Altispace

La gare aval

La gare aval est située à 1345 mètres d’altitude, sur la gauche du front de neige de l'Altispace. Sa situation attire de nombreux clients venant des hameaux environnants, ainsi que ceux skiant sur la piste rouge de Planchamp.
Au niveau technique, nous retrouvons ici une station assurant la tension du câble du premier tronçon grâce à un vérin hydraulique ayant une course de 3 mètres. L’embarquement est assisté d’un tapis de positionnement afin de faciliter l’embarquement qui est assez rapide du fait de la faible longueur des lanceurs.

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La gare aval, au cœur du front de neige de l’Altispace.

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Vue de trois quarts avant.

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Vue de côté.

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Vue de trois quarts arrière.

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Le portique d'entrée de la file d'attente, à l'architecture simple mais réussie.

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Vue depuis la file d’attente.



La ligne de l'Altispace 1

La ligne du premier tronçon des télésièges Altispace est longue de 1104 mètres. La montée ne présente pas de difficultés particulières. Après une courte mais forte montée pour sortir du décaissement où se trouve la gare aval, la ligne survole la piste rouge de Planchamp où la pente est assez régulière. Après le croisement avec le téléski du Stade 2, le pylône 8 radoucit l'inclinaison du câble et les véhicules survolent la piste bleue des Traverses. Les pylônes 9 et 10 remettent le câble sur le plan horizontal avant l’entrée en gare intermédiaire.

Leitner a équipé la ligne de 10 pylônes, dont 1 compression et 9 supports :
  • P1 : 12C/12C
  • P2 : 8S/8S
  • P3 : 6S/6S
  • P4 : 6S/4S
  • P5 : 6S/4S
  • P6 : 6S/4S
  • P7 : 10S/8S
  • P8 : 10S/8S
  • P9 : 6S/6S
  • P10 : 10S/10S

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Ligne depuis la gare aval.

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P1.

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P2.

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Portée vers le pylône 3.

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P3.

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Portée vers le pylône 4. Nous sortons à présent de la station.

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P4. Sur la gauche, le téléski du Stade 1.

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Portée vers le pylône 5.

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P5.

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P6.

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Portée vers le pylône 7.

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P7.

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Portée vers le pylône 8.

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P8, et survol de la ligne du téléski du Stade 2.

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Survol du début du stade de compétitions de l’ESF puis de la piste bleue des Traverses.

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P9.

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P10.



La gare intermédiaire

La gare intermédiaire est située à 1659 mètres d’altitude, au-dessus du départ de la piste rouge de Planchamp. Les terrassements pour l’implantation de l’actuelle gare ont permis de gagner de la place au début de la piste rouge de Planchamp, où arrivait auparavant le télésiège éponyme.
Cette station intermédiaire est constituée de deux gares de télésièges débrayables reliées entre elles par un transfert à sièges. La gare amont du télésiège Altispace 1 assure le mouvement du câble du premier tronçon, alors que la gare de l’Altispace 2 donne le mouvement et la tension du câble du second tronçon.
Pour le sens de la montée, le débarquement est autorisé, mais l’embarquement est interdit car il serait trop rapide du fait de la faible longueur des lanceurs et ne serait donc pas confortable pour les usagers. Il existe néanmoins les portillons de cadencement qui n’ont presque jamais servi (seulement quelques fois durant la première saison mais avec les deux tronçons exploités séparément). Pour les piétons voulant utiliser l’appareil à la descente, seul l’embarquement y est autorisé.

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La face avant de la gare d’arrivée de l’Altispace 1 vue depuis la ligne.

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Entrée en gare intermédiaire. Sur la gauche nous pouvons remarquer la zone d’embarquement prévue pour les piétons voulant utiliser l’appareil à la descente.

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La zone de débarquement des skieurs à la montée.

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De l’autre côté, avec la zone d’embarquement pour l’Altispace 2 aujourd’hui inutilisée.

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Zoom sur la gare amont de l’Altispace 1.

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Zoom sur la gare aval de l’Altispace 2.

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Vue d’ensemble de la station intermédiaire avec les convoyeurs entre les deux gares.

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Vue de trois quarts en descendant vers la piste rouge de Planchamp.

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La gare intermédiaire et la ligne du second tronçon vue depuis la piste bleue des Traverses.

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Les portillons de cadencement vus depuis le convoyeur.

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Les lanceurs de la gare aval de l’Altispace 2.



La ligne de l'Altispace 2

Le deuxième tronçon de l’Altispace est plus court que le premier, avec ses 725 mètres de longueur développée. Cette section est plus abrupte que la précédente, et la ligne survole tout du long des dépressions. Dans la longue portée entre les pylônes 16 et 17, l'inclinaison du câble est à son paroxysme. Les véhicules survolent alors un dévers important, ce qui génère de très nombreuses avalanches sur ce pan de montagne. L’enchaînement des pylônes 17 et 18 redresse le câble sur le plan horizontal pour l’entrée en gare sommitale.

Leitner a équipé le second tronçon de 8 pylônes, dont 1 compression et 7 supports :
  • P11 : 12C/12C
  • P12 : 6S/6S
  • P13 : 6S/6S
  • P14 : 6S/6S
  • P15 : 6S/6S
  • P16 : 6S/6S
  • P17 : 10S/10S
  • P18 : 10S/10S

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Retour sur le pylône 11 et la gare intermédiaire.

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Portée vers le pylône 12.

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P12.

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Portée vers le pylône 13.

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P13.

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Portée vers le pylône 14.

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P14.

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Portée vers le pylône 15.

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P15.

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P16.

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Très longue portée vers le pylône 17.

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Fin de la portée. Survol d’un couloir très avalancheux.

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P17.

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P18.



La gare amont

La gare amont, station retour-fixe du câble du deuxième tronçon de l'Altispace est située à 1919 mètres d’altitude, non loin du sommet géographique de Beaudin et du restaurant d’altitude les Voiles du Nant. Depuis 2013 et le démontage du télécorde de l'Alpage appartenant au propriétaire du restaurant, les Voiles du Nant n’est desservi que par l’Altispace.

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Gare amont depuis la ligne.

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Vue arrière.

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Vue de trois quarts arrière en descendant sur la Combe de Beaudin.

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Vue de profil.

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Vue de face.

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Vue de trois quarts avant.

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Vue éloignée depuis la piste de liaison vers la Combe du Morel.



Véhicules et pinces

Les sièges installés sur l’Altispace sont équipés de bulles de protection teintées. En plus des assises et dossiers rembourrés, ces bulles proposent un confort pour les utilisateurs, surtout lors d’épisodes neigeux. Cependant, on peut regretter la non-présence de système de verrouillage du garde-corps, car celui-ci remonte tout seul lorsque l’on retire ses skis des repose-skis.

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Un siège en ligne.

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La pince débrayable en ligne.

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Vue arrière d'une pince. Nous apercevons juste en-dessous le système d'ouverture des bulles.


En été, certains sièges sont équipés de portes VTT fixés sur l'extérieur du véhicule.

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Arrivée d'un siège en gare amont chargé d'un VTT.


Enfin, notons la présence d’un véhicule de service en permanence sur la ligne, afin de transporter le matériel des pisteurs.

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Le véhicule de service en ligne.

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Le véhicule de service.



Au cœur de l’Altispace

La machinerie de l'Altispace : la mise en mouvement des câbles

Les mises en mouvement des câbles des deux tronçons de l'Altispace sont effectuées en station intermédiaire, grâce à un moteur à courant continu relié à un réducteur par un arbre rapide dans chaque gare. Celui-ci est relié à un volant d'inertie sur lequel agit le frein de service. Enfin, le réducteur assure ensuite l'augmentation du couple, la réduction de la vitesse et la déviation à 90 degrés de l'arbre de transmission vers la poulie motrice. Afin d'assurer plus de sécurité, nous retrouvons aussi deux freins hydrauliques de sécurité, agissant directement sur la poulie motrice.

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Le moteur électrique de l'Altispace 1.

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L'arbre rapide et le volant d'inertie de l'Altispace 2.

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Le réducteur KKS de l'Altispace 2.

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L'axe de l'arbre lent rejoignant la poulie motrice.

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Le moteur thermique de l'Altispace 2.

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Le moteur hydraulique de secours de l'Altispace 2.



Altispace 2 : la tension du câble

La tension du câble de l'Altispace 2 est réalisée en gare intermédiaire via un vérin hydraulique relié au lorry où sont installés la poulie motrice et le groupe moteur. Ce vérin est contrôlé via une centrale hydraulique qui permet de bouger le lorry sur des rails et donc déplacer la poulie motrice suivant les besoins.

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Le vérin hydraulique.

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La centrale de tension.



Le traînage des véhicules en gare

Les sièges sont entraînés en gare par des poutres à pneus reliés entre eux par des courroies. La vitesse des pneus en sortie de gare est synchronisée avec la vitesse du câble grâce à une prise de mouvement. Un cadenceur de type « +/- vite » permet également de maintenir un écart temporel constant entre chaque véhicule. A la fin de rampes à pneus, des trompettes permettent de stabiliser les véhicules lors de leurs entrée et sortie de gare. Des balais sont placés au-dessus de ces trompettes et permettent le déneigement des pinces. Nous retrouvons aussi dans chaque gare deux cames de débrayage où est intégré un système de pesage des pinces.
Dans les gares et le transfert, la vitesse des véhicules est de 1 mètre par seconde lorsque l'appareil est exploité à sa vitesse nominale.

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Sortie de gare de l'Altispace 1, avec les balais permettant de déneiger les pinces.

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La prise de mouvement côté descente.


Concernant l'option des bulles sur les véhicules, nous retrouvons en gare intermédiaire une came d'ouverture aussi longue que la came de débrayage. Sur le lanceur en G3 (gare aval de l'Altispace 2), la came de fermeture hydraulique des bulles possède deux positions, pour fermer ou non les bulles.

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La centrale hydraulique pour la fermeture des bulles dans le lanceur de la G3.


Nous retrouvons aussi de nombreuses sécurités, comme les cellules permettant de visualiser la position des véhicules, des vérifications de bon embrayage...


Le transfert

Afin de pouvoir exploiter ensemble les deux tronçons de l'Altispace, Leitner a fourni un transfert de véhicules permettant de faire la liaison entre les deux stations des télésièges. Côté montée, ce transfert est déporté sur la droite, pour faciliter le débarquement des usagers, ainsi que leur embarquement lorsque la zone de départ est préparée.
Nous retrouvons dans ce transfert les déviations afin que les véhicules puissent évoluer dans le contour des deux gares. Pour pouvoir effectuer normalement le traînage des pinces dans le transfert, celui-ci est équipé de quatre poutrelles à pneus relevables (deux par brin). Les pneus de ces poutrelles sont actionnés par un petit moteur électrique situé juste derrière cette dernière. Côté montée, il n’y a que deux aiguillages, alors que du côté descente il y en a deux de plus pour rentrer les véhicules au garage, portant ainsi leur nombre à 4. Le relevage de ces poutrelles est effectué grâce à un vérin actionné par une centrale hydraulique.

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La poutrelle à pneus dans la gare de l'Altispace côté descente.

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Le moteur mettant en mouvement les pneus.

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La centrale hydraulique qui permet de relever la poutrelle côté montée en G2.


Lorsque les appareils sont exploités indépendamment, les quatre poutrelles à pneus peuvent se relever afin de laisser place au rail de stabilisation des pinces dans l'aiguillage, qui lui aussi est relevable.

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Un aiguillage vers le contour de l'Altispace 2.

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Le rail de stabilisation des pinces des véhicules dans le sens de la montée pour le second tronçon.



Le garage

En gare intermédiaire, un garage permet de ranger l'ensemble des véhicules les jours de mauvais temps ou lors des périodes d’inactivité des appareils. Ce garage est pourvu de 4 voies de stockage. Ces rayonnages sont utiles pour faire des groupements de sièges afin d'écarter certains véhicules présentant des défauts de fonctionnement par exemple. Les voies sont dépourvues de poutres à pneus, c'est pourquoi le déplacement des sièges est effectué de façon manuelle. Lorsque que les deux appareils sont couplés, les opérations de cyclage et de décyclage se font en marche avant. Cependant, si les deux tronçons sont exploités indépendamment, l'Altispace 1 est cyclé en marche avant, et décyclé en marche arrière, et inversement pour l'Altispace 2.
Entre l'entrée et la sortie de ce garage nous trouvons une plate-forme de maintenance permettant aux employés d'intervenir plus facilement sur les pinces.

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Les voies vues depuis la zone de maintenance des pinces.

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Quelques sièges stockés sur les voies du garage.

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Un pince dans la zone de maintenance.



Les installations électriques et commandes des installations

Les armoires de conduite situées en gare intermédiaire permettent de contrôler entièrement les deux installations ainsi que le transfert entre les deux tronçons, tant en marche normale qu'en marche de secours. Elles servent aussi à contrôler l'ensemble des installations en temps réel grâce à divers capteurs (position des véhicules dans les gares, capteurs de déraillement sur les pylônes, vitesse du vent...) et autres sécurités. La ligne de sécurité est une PRETEL REFLEX 100.

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Vue d'ensemble des armoires de contrôle du premier tronçon (Altispace 1).

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Vue des armoires de contrôle du deuxième tronçon (Altispace 2).

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Commandes de quai en gare intermédiaire.


Lorsque les deux tronçons sont couplés, le premier est le tronçon maître, tandis que le second est le tronçon esclave.
Pour conduire l'appareil couplé on utilise encore une autre armoire regroupant la commande des deux appareils :

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Pupitre de contrôle des deux appareils couplés.


On retrouve également une ligne de sécurité reliée à des coffrets installés sur les pylônes de la ligne. Elle permet ainsi de contrôler certains indicateurs des différents pylônes en gare et prévenir d'éventuels incidents.

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Pupitre de contrôle de la ligne de sécurité du deuxième tronçon en gare intermédiaire.


Au sous-sol du chalet des commandes en gare intermédiaire, nous retrouvons les armoires de puissance.

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La salle des armoires de puissance.

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L'intérieur de l'une de ces armoires.

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Batterie permettant de pallier d'éventuelles pannes d'électricité.



Autres vues...

→ La ligne à la descente

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P18.

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Portée vers le pylône 13.

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Portée vers le pylône 8 et survol de la piste bleue des Traverses.

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Portée vers le pylône 6.

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Portée vers le pylône 2.


→ Vues depuis les pistes

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Les deux derniers pylônes depuis la gare amont.

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La fin du premier tronçon depuis la gare intermédiaire.

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La ligne, survolant la piste bleue des Traverses.

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La ligne de l'Altispace 1, vue depuis le sommet de la piste rouge de Planchamp.

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Après le passage sous le télésiège.

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Les pylônes 7 et 8.

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La ligne en direction de l'aval.

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La ligne en direction de l'amont à partir du pylône 5, toujours depuis la piste rouge de Planchamp.

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La ligne, en sortant de la station.

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La gare aval et le pylône 2 depuis la fin de la piste rouge de Planchamp. En arrière-plan et au centre, nous pouvons apercevoir le domaine de ski nordique de Naves.


→ L'Altispace en été

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Vue sur la gare aval.

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La ligne vue depuis le front de neige de l'Altispace.

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Les deux derniers pylônes du deuxième tronçon vus depuis la gare amont.

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La gare amont de l'Altispace 2 dans son environnement estival. Sur la droite, le restaurant d'altitude les Voiles du Nant et juste en-dessous le lâcher sous poulie du téléski du Morel ainsi que le départ du télécorde de l'Alpage, tous deux démontés depuis.



Altispace 1 et 2 : des appareils modernes sur l'axe historique de la station

Avec ce remplacement très important, Valmorel tourne la première page de son histoire. Par le démontage des deux premiers télésièges de la vallée du Morel et la réorganisation du front de neige de l'Altispace, DSV a su remettre à niveau l'ascenseur vers le domaine skiable qui est sûrement le plus fréquenté de Valmorel. Il est déjà très loin le temps des deux anciens télésièges fixes trop longs et inconfortables. Aujourd’hui, la montée est plus rapide et confortable qu'auparavant, grâce à un appareil moderne, qui permet de profiter d'un ascenseur tout le long de la saison, même lorsque les tempêtes sévissent sur les sommets avec le premier tronçon plus à l'abri des vents dominants. De plus, les bulles présentes sur les sièges accroissent ce confort en assurant une protection renforcée lors d'épisodes neigeux.
L'Altispace est indéniablement une réussite. Malgré tout, l'exploitation piétonne de cet appareil oblige les employés à réduire la vitesse des installations afin de faciliter l'embarquement et le débarquement des piétons, engendrant des ralentissements. De plus, lors des périodes de pointe, il n'est pas rare de voir une longue file d'attente se former en gare aval. Mais avec la construction prochaine d'un nouveau télésiège débrayable sur l'axe des Lanchettes, il est possible que cette attente soit atténuée grâce à une réorganisation des flux de skieurs.

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Altispace, deux télésièges modernes assurant confort et débit sur l'axe historique de la station en direction de Beaudin.



Je tiens à remercier les équipes du DSV pour leur gentillesse et leur accueil.

Bannière : Alspace
Texte et mise en page : Alspace
Photos : Alspace
Date des photos : 22 et 24 août 2013, 19 et 22 décembre 2014 ainsi que les 9, 10 et 12 février 2015.



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