I-1966/1986 : LES TCD A PINCES S
1) Introduction :
Dans le but de proposer à son tour des télécabines débrayables Poma, qui avait pris un retard assez considérable sur ses concurrents, se rapprocha de la société savoyarde SACMI fondée par l’ingénieur Roger Laurent en 1960 et qui disposait déjà de la technologie de la pince débrayable puisque ce dernier avait auparavant créé en 1954 la « RYL 54 » qui fut la première pince débrayable de conception française dédiée au transport de voyageurs.
Il en améliora le concept au travers d’une nouvelle pince SACMI dite pince S qui est une pince à genouillère bistable dont le ressort est encapsulé dans un cylindre :
(image publiée par Laurent Berne)
En dépit de ses qualités, elle imposerait toutefois de rentrer les soirs d’hiver les véhicules dans un garage conduisant à de lourdes infrastructures et a une fastidieuse manutention matin et soir du fait d'une conception la rendant sensible au givrage...
A la base la pince S ne possède pas de traverse d'entraînement permettant un cadencement voire un traînage par pneus et les véhicules quadriplaces seraient équipés de pinces S doubles, comme ceux des autres constructeurs, pour des raisons de sécurité :
Ce ne fût que plusieurs années après le développement de ces pinces S, le temps qu’il fallut pour concevoir le produit télécabine dans son ensemble, que put enfin être produite la première télécabine débrayable S dite "SP4" en 1966.
2) Les TCD 4 à pinces S (1966/1982)
Ses gares utilisent la gravité pour les phases de lancement et de ralentissement du fait de rampes inclinées au sein de gares fermées déjà relativement standardisées pour l’époque dans leur conception, de façon à en faire un produit « de masse » conçu dès le départ pour marcher immédiatement et évincer la concurrence.
On retrouve donc généralement sur ces installations une configuration avec une gare peu encombrante et de forme rectangulaire à toit plat, le plus souvent à l’aval, contenant le treuil :
Et la gare amont, où s’effectue généralement la tension, est bien plus imposante car elle inclut le garage des cabines :
En version standard elle est dotée d’un toit à double pente faible et de murs inclinés, avec toutefois des variations architecturales plus ou moins conséquentes selon le lieu et les époques…
La tension est classiquement effectuée par un contrepoids, ici situé devant la gare amont et entre les voies, avec renvoi vers un lorry situé dans la gare tension amont.
La ligne est initialement en pylônes treillis SACMI à entretoises en croix, à l’exception du portique de sortie formé le plus souvent de fûts tubulaires, les balanciers à galets rayonnés sont identiques à ceux des TSF2 de l’époque quoique souvent plus longs.
Les cabines quadriplaces «SP4» conçues par Francis Tauzin au sein des ateliers Sigma sont très originales par rapport à celles de la concurrence, en ce sens que ce ne sont pas vraiment des cabines mais deux demi coques se refermant autour du bloc formé par deux sièges doubles en vis-à-vis solidaires de la suspente, un dispositif aisément automatisable facilitant l'embarquement et le débarquement: une très grosse innovation par rapports aux portes qu’un préposé devait fermer sur les cabines quadriplaces concurrentes !
Ces télécabines furent d’abord homologuées pour tourner à 4 m/s, autorisant un débit de 1335 personnes à l’heure.
La première TCD4 S fut le prototype « de La Daille » (Val d’Isère), démontée en 2018 après pas moins de 52 ans d'activité!
A l’origine ses cabines, surnommées «œufs» en raison de leur forme ovoïde rappelant les si marquantes cabines biplaces Mancini des années 1950, étaient déjà à ouverture automatique ce qui à l'époque était révolutionnaire.
En revanche elles étaient encore à fermeture manuelle, ce qui posa d'emblée des problèmes certes moindres que ceux rencontrés sur les cabines quadriplaces à portes des autres constructeurs mais qui vinrent s'ajouter à d'autres défauts de jeunesse...
Elles furent donc modifiées, notamment par l’ajout sur les cabines prototypiques d’un dispositif automatique revu permettant tant l’ouverture que la fermeture automatique des demi-coques: ce serait un véritable plus vis-à-vis de la concurrence, et sans aucun doute un facteur très important du succès ultérieur de ces TCD4 S.
Ces TCD4 S, intégrant pour la plupart les modifications faites sur les cabines, furent construites dès 1967:
- « de Pierre sur Haute » (Chalmazel), dotée d’une demi gare intermédiaire sur le brin montant, démontée en 2002
- « Skyline» (Queenstown, Nouvelle Zélande), qui comme celle de la Daille n'était pas encore complètement automatique, et qui fut démontée en 1987
- « de la Masse I» (Les Ménuires), démontée en 1989
- « de la Masse II» (Les Ménuires), démontée en 1990
En 1968 d'autres TCD4 furent montées en France :
- « de la Daille II » (Val d’Isère), démontée en 1987
- « de la Vizelle» (Courchevel), démontée en 1995
- « du Fréjus » (La Salle Les Alpes), encore en service de nos jours
- « de la Laquette » (Barèges),démontée au début des années 2000
- « des Clapiers » (Pra-Loup), démontée en 2013
En 1969 il est à noter une exportation vers l’Iran :
- « Chalets I » (Dizin, Iran), en service
- « des Chenus » (Courchevel), qui inaugura les entretoises en chevron sur les pylônes treillis mais aussi un pylône à facettes, encore en service
- « du Mont de la Chambre I » (Les Ménuires), démontée en 2005
- « de l’Aiguille » (La Foux d’Allos), démontée en 2011
- « de Pourtheil » (La Mongie), démontée en 2011
- « Le Pas des Pélerins » (Les Angles), démontée en 1998
En 1970:
- « Chalets II » (Dizin, Iran), en service
- « de la Forêt » (Courchevel), démontée en 2014
- « du Mont de la Chambre II » (Les Ménuires), démontée en 2005
- « Sallent» (Formigal, Espagne), démontée à ce jour
- « des Verdons» (Courchevel), démontée dès 1992
- « Pas du Lac II» (Méribel Mottaret), démontée en 1997
En 1971 se construisirent les TCD4 :
- « le Prarion » (Les Houches), démontée en 2005
- « Pas du Lac I» (Méribel Mottaret) , démontée en 1997
- « Le Pelevos » (Isola 2000), dite « télécoque », encore en service
En 1972 de nouvelles installations dont une en trois tronçons, située à l’étranger :
- « Kanin AB » (Bovec, Slovénie), encore en service
- « Kanin BC » (Bovec, Slovénie), encore en service
- « Kanin CD » (Bovec, Slovénie), encore en service
- « l’Aup de Véran » (Flaine) avec sa gare aval très design, démantelée en 2012 suite à un accident
- « du Mélezet » (La Norma), encore en service
- « du Jandri III» (Les Deux Alpes), détruite par un incendie au début des années 2000
- « du Mont-Rond » (Mijoux La Faucille), démontée en 2006
L'année 1973 fut faste pour les TCD4 :
- « Les Chavannes » (Les Gets), mise hors service puis rénovée sous forme de TCD6 en 2013, avec conservation de la plupart des ouvrages de ligne en treillis
- « Le Diable » (Les 2 Alpes), démontée en 2012
- « des Saix » (Samoëns) , non seulement encore en activité mais «dans son jus»
- « des « Œufs Blancs » (ex Jandri I) » (Les 2 Alpes), elle aussi en service et encore «dans son jus»
- « ? » (Big Sky, USA), démontée
- « Goryu Tomi » ( Hakuba, Japon) à ce jour démontée
- « ? » (Krvavec, Slovénie), démontée en 1999
En 1974 on retrouve :
- « Grand Alpe I et II » (Serre Chevalier), installation en deux tronçons indépendants démontée en 2013
- « le Drouvet » (Orcières Merlette), une TCD2 Sarrasola/Sacmi modifiée en TCD4 démontée en 2008
- « la Princesse » (Megève), victime d’un incendie en 1993 et démantelée en 2002
L'année 1975 fut marquante du fait de la construction des TCD4:
- « de l’Aravet » (Serre Chevalier), en service
- « les Grangettes » (Courchevel), démontée en 2018
Car ces deux appareils arborèrent pas moins de trois nouveautés :
- une ligne toujours de la SACMI mais très essentiellement tubulaire
- une vitesse potentiellement plus élevée, prévue pour être portée jusqu’à 4,5 m/s sous réserve d’autorisations administratives (qui ne vinrent pas tout de suite)
- les prototypes des nouvelles cabines quadriplaces « SP76 » à deux vitres fumées qui remplaceraient dès lors les mythiques SP4
En 1976 on verrait les TCD4 S:
- « le Courbet » (Cauterets), à ligne à majorité en treillis mais avec toutefois deux fûts tubulaires en sortie de G1, démantelée en 2015
- « La Gorge » (Les Contamines Monjoie), entièrement sur ligne tubulaire, en service.
Apparemment aucune ne fut construite ni en 1977 ni en 1978, l’année 1979 étant marquée par le montage de deux exemplaires originaux puisqu'issus de TSD2 S transformés en TCD4 S avec conservation des lignes tubulaires de télésièges biplaces Poma :
- « La Grande Terche » (Saint Jean d’Aulps), démontée en 1988
- « La Joyère » (le Grand-Bornand), détruite par un incendie en 1993
Il semblerait qu'il n'y ait eu aucun appareil en 1980, mais en 1981 on revit des TCD4 à l’international :
- « Aphrodite » (Parnassos, Grèce), à présent démontée
- « San Cristobal » (Santiago, Chili), dotée d’une tension directe par contrepoids en gare aval, arrêtée en 2006 puis démontée en 2015
En 1982 l'ultime exemplaire connu serait construit en France et dans le monde, la TCD4 « du Praz » (Courchevel), installation encore existante signant la fin de la TCD4 S qui toutefois continuerait encore très longtemps à tourner à travers le monde du fait de sa grande fiabilité!
3) Les TCD 6 à pinces S (1973/1983)
Dérivant clairement des TCD4 S dont elles reprirent à l’origine tous les éléments à l’exception des cabines et des potences plus larges, elles furent conçues sur demande des exploitants de manière à augmenter le débit à 2000 personnes par heure.
Un nouveau véhicule fut conçu par Francis Tauzin et produit par Sigma, la cabine SP6 dite «dos à dos», offrant une vision panoramique à ses six utilisateurs, trois du côté avant mais aussi trois du côté arrière de la marche…
Cette véritable cabine puisque faite d’un seul bloc employait elle aussi une double pince S, et était cette fois dotée de portes coulissantes mais toujours automatiques!
La première prit place à Villard de Lans en 1973, en lieu et place de la toute première télécabine installée en France en 1951 dont elle reprit le nom « Côte 2000 », avec une tension amont indirecte par contrepoids héritée des TCD4 S, elle fut démontée en 2010.
En 1974 suivit la TCD6 S « de l’Ariondaz » (Courchevel), avec toutefois une tension en aval directe par contrepoids qui se généraliserait dans les années qui suivraient, démontée en 2017.
En 1975 arrivèrent les TCD6 S :
- « Belle Plagne/Roche de Mio » (La Plagne) enfin achevée après un chantier titanesque, encore en service
- « des Grandes Rousses » (L’Alpe d’Huez), dotée de pylônes bipodes très design, démontée en 1986
- « de la Kédeuze » (Les Carroz d’Arâches), démontée en 2004
L’année 1976 ce fut au tour de la TCD6 S « des Airelles » (Font Romeu), un appareil remarquable par l’emploi pour la première fois sur ce type d’appareils d’une ligne SACMI entièrement tubulaire, encore en service!
Mais l’année 1977, outre l'arrivée de la nouvelle cabine six places "SP77" de chez Sigma, vit le montage des TCD6 S :
- « les Coches » (La Plagne), dotée comme la précédente d’une ligne tubulaire avec tension en aval et à l'origine encore des véhicules SP6, toujours en service
- « la Tougnète I & II » (Méribel), deux télécabines en une, second tronçon démonté en 2007
Celle du bas est à tension directe par contrepoids mais celle du haut est en revanche à tension indirecte par contrepoids sur pylône de tension cette fois en futs quadrangulaires signant le retour de cette configuration originelle ici repensée, les deux treuils étant en gare intermédiaire, lignes en treillis à l’exception de ceux d’entrée et sortie de gare en fûts tubulaires SACMI, premier tronçon rénové en 2007, le second étant supprimé
- « du Portet » (Saint Lary), toujours en service et dotée elle aussi du nouveau système de tension indirecte par contrepoids mais aussi de futs quadrangulaires en sortie de G1 et pour la première fois, d’une ligne de TSF3 Poma comportant un pylône tripode remarquable pour son époque
En 1978 ont vit les TCD6 S :
- « de Bellecôte » (La Plagne), immense appareil à gare intermédiaire sur deux brins dont la ligne SACMI est majoritairement tubulaire, toujours en service
- « du Jaillet » (Megève), à tension directe par contrepoids en gare aval et ligne mixte treillis/fûts Poma, toujours en service
L’année 1979 fut marquée par quelques innovations sur la TCD6 S «du Jardin Alpin» (Courchevel), dotée d’une ligne Poma faite de pylônes à facettes, de deux gares intermédiaires doubles brin sur la même ligne mais surtout d’une tension aval pour la première fois hydraulique !
Ses gares tavaillonnées signées Michel Thévenet sont, encore aujourd’hui, un modèle d’intégration.
En 1980, arrivèrent les TCD6 S :
- « le Pleney » (Morzine), construite sur la base de ligne d’une TCD4 SACMI à pylônes treillis à entretoises en croix des années 1960, complétée par des pylônes Poma, avec tension directe en amont par contrepoids, démontée en 2013
- « Saanenmöser/Saanerslochgrat » (Gstaad, Suisse) avec ligne mixte tubes et treillis et gare intermédiaire avec virage, démontée en 2018 (voir vidéo)
- « Yastrebetz » (Borovets, Bulgarie) à ligne classique en treillis et tension directe en aval par contrepoids, en service
En 1981, furent installées les TCD6 S:
- du « Pré des Preys » (Villard de Lans) à ligne tubulaire Poma qui dès lors deviendrait la règle et tension hydraulique en aval, encore en service
- de « Cairn & Caron » (Val Thorens), deux appareils en un avec tension hydraulique entre les deux et pour la première fois des gares prototypiques totalement ouvertes dotées de canons abritant lanceurs et ralentisseurs, très inspirées du prototype de TSD léger Poma qui venait d’être développé, elles furent démontées en 2007
L’année 1982 serait un bon cru avec les TCD6 :
- « Burgin/Saulire I et II » (Méribel), deux télécabines en une avec transfert et dotées d’une tension hydraulique les deux treuils se trouvant à l’intermédiaire et pylônes à facettes sur les lignes, démantelées en 2011 et 2012
- « la Catheline » (Monts Jura), tension hydraulique en amont, en service
- « de la Sagette » (Artouste), tension hydraulique en amont, pylônes à facettes en ligne mixés avec des fûts tubulaires, installation arrêtée en 2016
- « du Signal » (Les Contamines Montjoie) avec tension hydraulique en amont et réutilisant partiellement les infrastructures de ligne de l’appareil qui l’a précédée, en service
Sur certaines de ces installations là on peut noter l'emploi en complément de la gravité de courts trains de pneus dans les lanceurs et les ralentisseurs afin de fiabiliser l'exploitation en cas d'arrêt, conduisant à équiper les doubles pinces S de traverses d'entraînement.
En 1983 on remarque la TCD6 S « Telecabina » (Chapelco, Argentine) , avec tension directe en amont par contrepoids, toujours en service et qui serait la dernière installation de ce type.
4) Les TCD 6 à pinces S dites "Plus" (1982/1986)
Les télécabines six places à pinces S dites "Plus" sont très différentes des précédentes TCD6 S dont elles constituèrent l’ultime forme, nettement plus évoluée.
Car contrairement aux TCD6 S "Caïrn" et "Caron" de Val Thorens montées l'année précédente, ce ne fut plus le design du TSD léger modulaire à pinces T qui fut copié mais carrément toute sa mécanique de gare, le tout en continuant à utiliser les pinces S:
Ainsi retrouve-t-on des composants en commun comme les chaînes de traînage à couteaux, le lancement/ralentissement par pneus avec de fait la généralisation des pinces S équipées de traverses d’entrainement permettant de sécuriser les phases de déplacement gravitaires des véhicules, le tout dans des canons d’abord couverts de deux pans extérieurs puis de cinq directement inspirés de ceux des TSD légers:
La tension hydraulique et le treuil enterré sont également « de série » sur ces TCD6 "Plus", la modularité des éléments autorisant plus largement le prémontage en usine (voir article ci-dessous) et amenant à un degré de standardisation plus poussé: comme nous le verrons, cette mécanique de gare performante (voir également l'article ci-dessous) serait employée jusqu'en 1998 sur pas moins de deux générations de pinces différentes, ce qui est encore plus étonnant!
Dès 1982 on vit la première des TCD6 "Plus" «des Essarts» (Saint Pierre de Chartreuse), avec tension hydraulique en aval toujours en service
En 1983 les TCD6 "Plus":
- «de Costebelle» (Pra Loup), un appareil avec tension hydraulique en aval fonctionnant toujours
- «Chamois» (Megève) avec une motrice amont et tension aval, issue de la transformation d'un TSF3 Delta, elle fut démantelée en 2017
- « de l'Essert» (Abondance)
Mais en 1984, on vit de nombreuses nouvelles TCD6 "Plus" dont une double et une triple, montrant que cette remise à niveau fut un vrai succès auprès des exploitants :
- « Blida/Chréa » (Blida, Algérie), deux longs appareils en un, avec gare intermédiaire assurant la tension des deux tronçons et motrices en G1 et G4, ligne Poma mixant ouvrages tubulaires et treillis, pylônes de ligne compression en portiques le tout encore en fonctionnement
- «des Bosses» (Gourette), un engin à motrice aval encore en service
- «MART» (La Nouvelle Orléans, USA) impressionnante télécabine d'exposition enjambant le fleuve Mississipi, démontée en 1994 bien après avoir été mise hors-service
- «Palgongsan» (Daegu, Corée du sud), un appareil à motrice aval encore en service
- «des Plattières I, II & III» (Méribel Mottaret), une triple installation remarquable avec transfert d’un tronçon au suivant, treuils entre les deux premiers tronçons et au sommet du troisième, les deux premiers tronçons ont été démantelés en 2012
L’année 1985 vit les TCD6 "Plus":
- « de Monjoie » (Les Contamines Montjoie) avec treuil en amont, encore en service
- « de la Setaz » (Valloire), à tension amont, encore en service
Enfin, en 1986, les TCD6 "Plus" terminèrent leur courte carrière en beauté :
- « Annaba/Seraidi » (Annaba, Algérie) avec tension amont, encore en service
- « de Bonascre » (Ax 3 Domaines), tension aval et réutilisation d’infrastructures de ligne SACMI en treillis à entretoises en «X» des années 1960 et canons à 5 pans, très inspirés de ceux des TSD légers Poma de l’époque, encore en service
- « des Marmottes » (l’Alpe d’Huez), unique TCD6 S "Plus" à arborer des gares ouvertes compactes apparues cette année-là sur deux TCD Poma, elle réutilisait les pylônes majoritairement bipodes de l’ancienne TCD6 des Grandes Rousses (1975) et fut démontée en 2009.
5) Bilan et évolutions ultérieures :
Après le succès de ses téléskis notamment après-guerre, il semble incontestable que la pince S et les télécabines qui l’utilisèrent contribuèrent ensuite largement à asseoir Poma sur sa position de leader mondial sur la période 1966/1986.
Les télécabines S ne cessèrent jamais d’intégrer les évolutions techniques de leur temps (mécanique de gares, tension, ouvrages de ligne, véhicules) jusqu’à arriver aux télécabines "Plus", un produit particulièrement abouti qui eût en un temps record le succès qu’il méritait car il bénéficia en droite ligne des innovations amenées par la recherche et le développement des TSD légers à pinces T puis TB, qui furent paradoxalement conçus en réaction aux appareils à pinces S !
On peut dès lors s’étonner que les TCD6 "Plus", structurellement très proches des appareils à pince T mais sans pinces T, aient non seulement pu voir le jour en 1982 mais perdurer jusqu’à 1986 alors que la pince T était déjà au point depuis 1980 et avait sur la pince S des avantages déjà largement reconnus…
La raison se trouve sans doute sur la quasi nécessité de disposer d’un garage pour les TCD, ne rendant donc pas le développement de TCD à pinces T très intéressant économiquement pour Poma, qui voulut sans doute continuer à bénéficier de l’excellente image de sa pince S de par le monde.
II-1984/1998 : LES TCD A PINCES TB
1) Introduction :
La pince TB est une version renforcée de la pince T dite "TA", une pince de type tenaille monostable dont la position normale est fermée qui fut d'abord développée en 1980 pour les TSD:
D’abord boudée pour la conception de télécabines pour les raisons citées ci-dessus, elle allait toutefois s’imposer du fait de ses avantages intrinsèques comme la facilité de la maintenance, la longévité et l’insensibilité au givre, à la neige ou à la glace.
2) Les TCD 6/10-12 à pinces TB (1984/1998)
En 1984, au moment de changer un appareil très court mais néanmoins stratégique, les représentants de la SATELC (La Clusaz) constatèrent que la SP77 était difficile à remplir en marche intensive sur les installations récentes à haut débit dont le cadencement devenu trop rapide ne permettait plus aux usagers de s’installer correctement donc de remplir la cabine.
Ils demandèrent donc à Poma de résoudre ce problème, tout en souhaitant les gares les moins encombrantes possibles : il faudrait donc fatalement concevoir des véhicules de plus grande capacité, que les pinces S doubles ne pourraient plus prendre en charge, et qu’ils puissent rester en ligne pour contenir la taille des gares…
La solution passerait forcément par la pince T qui, modifiée pour avoir une force de serrage plus puissante permettant de porter des véhicules plus lourds, prendrait le nom de « pince TB » en conservant cette insensibilité au givre lui permettant de rester en ligne donc de ne pas faire de garage : c’est dans ce contexte que Poma conçut de grosses cabines sans places assises donc vite remplies dérivées de celles créées pour ses DMC, à savoir caractérisée par une structure autoporteuse centrale habillée d'une carrosserie en polyester stratifié prolongée de grands panneaux en plexiglas qui furent construites sur la base d’une capacité de 12 personnes, avec un pilier central prolongé par une quille rotative pour stabiliser en gare le véhicule et des portes coulissantes courbes s’ouvrant vers l’intérieur.
Cette cabine, trainée en gare comme la pince T et certaines pinces S à l’aide d’une traverse d’entrainement, serait portée par une double pince TB:
(d'après une archive de Poma)
Ce prototype de TCD12 TB fut prêt à l’automne 1984, « La Patinoire » (La Clusaz), dont la capacité passa à 10 personnes en 2008 du fait de nouvelles cabines pourvues de banquettes périphériques et dont la ligne est celle d’un TSD4 Poma donc peu large.
L’appareil en lui-même reprit toute la mécanique des gares des TCD6 S "plus" c’est-à-dire des poutres à pneus modulaires, un traînage en contour par chaine à couteaux, une motorisation enterrée et une tension hydraulique, le tout étant adapté à une double pince TB.
D'emblée la couverture des canons arbora 4 pans au lieu des deux utilisés à l'origine des pinces T, donnant à l'ensemble une section pentagonale typique si on tient compte du dessous, une évolution de la couverture calquée sur celle des canons des TSD à pinces T.
En 1985 trois longs exemplaires un peu différents du prototype puisque dotés de voies plus larges et de garages suivirent, toujours en Haute-Savoie, les TCD12 TB :
- « de Super Châtel » (Châtel)
- « du Mont d’Arbois » (Megève), dont la capacité des cabines passa à 10 personnes suite à l’ajout à postériori d’une banquette périphérique
- « de Morillon » (Morillon)
En 1986, au SAM, il y eût du nouveau concernant les TCD10-12 TB, à savoir un nouveau véhicule 12 places (nom de code "86SP12") dont les portes s’ouvraient cette fois vers l’extérieur et doté en option d’une banquette périphérique qui une fois installée ferait passer sa capacité de 12 à 10 personnes et deviendrait le véhicule standard sur ces appareils :
La gamme S "Plus" devant s’éteindre dans l’année, on envisagea dès lors de la remplacer en créant des TCD6 SP77 dont les véhicules seraient portés par une double pince TB comme sur les TCD10-12 TB.
En 1986 donc, furent construites les :
- TCD6 « Signal/Cry d'Err » (Crans Montana, Suisse) qui fut la première TCD6 TB à véhicules SP77 d’Europe, un appareil à motrice à l’amont, ligne composée d’ouvrages mixtes fûts/treillis, qui fut démonté en 2016
- TCD6 « Silver Queen » (Aspen, USA), motrice amont, ligne mixant fûts tubulaires et ouvrages mixtes tube/treillis, canons à couverture pentagonale
Ces appareils montrèrent que véhicule SP77 survécut bien à la pince S.
A l’instar des TCD10-12 TB, ces engins reprirent pour leurs gares le schéma des TCD6 S "Plus" adapté à une double pince TB soit des gares modulaires avec lanceurs et ralentisseurs à pneus presque identiques à ceux des gares des TSD T et couverts de la même façon, un traînage en contour par chaine à couteaux, une tension hydraulique et une motorisation enterrée tandis que se montèrent en parallèle les:
- TCD10-12 « Champagny » (Champagny en Vanoise)
- TCD10-12 « du Linga » (Châtel)
- TCD10-12 « du Rosay » (Le Grand-Bornand)
- TCD10-12 « de Chabrières » (Vars), qui fit en son temps sensation du fait de ses gares entièrement ouvertes , aériennes et conçues d’un bloc dans l’esprit de celles de la TCD6 des Marmottes construite la même année à l'Alpe d’Huez et qui feraient de l’engin la première TCD10-10 TB à gares compactes (démontée en 2019)
Il y eût en 1987:
- TCD6 « de Montfrais » (Vaujany), première du genre en France et dotée d’un virage et d’un intermédiaire double brin, à voir absolument de part ses couvertures de gares qui sont les plus proches de celles des TSD Alpha II
- TCD10-12 « Skyride » (Alton Towers Park, Royaume Uni), deux télécabines en une avec transfert des véhicules dont les motrices se trouvent en station intermédiaire, premier engin de ce type à s’exporter
- TCD10-12 « de Poutran » (Oz en Oisans), avec une gare intermédiaire double brin, des canons regroupés en une avant-structure unique en G1 mais pentagonaux en G2 et G3
- TCD10-12 « des Bruyères I » (Les Ménuires), tension aval et gares compactes (sans canons) ouvertes, cabines CWA
En 1988 :
- TCD6 « de la Grande Terche (Saint Jean d’Aulps).
- TCD10-12 « des Bruyères II » (Les Ménuires), tension amont et gares compactes (sans canons) ouvertes, cabines CWA
- TCD10-12 « de l’Alpette » (Oz en Oisans), avec une gare motrice compacte a la couverture assez originale en amont, la gare aval tension ayant des canons regroupés en une avant-structure unique
- TCD10-12 « du Fierney » (Monts Jura), un surprenant ascenseur valléen doté de gares chalets traditionnelles, gare motrice en aval
- TCD10-12 « du Mont Vallon » (Méribel Mottaret), premier appareil de ce type à tourner à 6 m/s avec une gare motrice aval en chalet et une gare compacte tension en amont, un engin très impressionnant
- TCD10-12 « Whistler Village » (Whistler Village, Canada), deux télécabines en une curieusement dotées toutes deux d’une tension en aval et motrice amont
Puis arrivèrent 1989 les TCD10-12 TB :
- « du Bettex/Mont d’Arbois » (Saint Gervais), dotée d’une gare aval motrice en chalet, d’une gare amont compacte mais pas pour autant complètement ouverte
- « de la Masse I » (Les Ménuires), un appareil à gares compactes avec tension à l’aval
- « Olympiagondolen » (Åre, Suède)
- « du Prorel I & II » (Serre Chevalier), deux impressionnants appareils réunis en un, avec motrices à l’intermédiaire, dotés de gares compactes ouvertes
En 1990, une publication vint faire le point sur les TCD TB :
Outre les cabines 10-12 places à double pince TB et les cabines SP77 qui donnèrent secondairement les TCD6 TB, on y remarque une illustration représentant une intrigante cabine 8 places assises inspirée du type SP77 qu’on ne verrait hélas jamais en réalité…
On vit en 1990 les TCD10-12 TB :
- « de la Caboche » (Megève), avec une gare aval tension bâtie dans un style assez traditionnel, mais une gare motrice amont compacte très design
- « de la Tania » (La Tania) , avec une gare aval bâtie arborant de tous nouveaux canons arrondis plus gros et une gare motrice amont chalet incluant le garage
En 1991 furent construites
- TCD6 « Badaling » (Badaling, Chine).
- TCD6 « Olympe I & II » (Méribel), deux télécabines en une constituant un ascenseur valléen avec des gares intermédiaires, une motorisation des deux tronçons à leur jonction, gares ouvertes en chalets dotées de gros canons comme ceux de la TCD de La Tania
- TCD8 « Gondola » (Stowe, USA) équipée de cabines CWA 8 places assises ayant sans doute remplacé des cabines 10/12 places de Poma, avec des gares de type « POA T longue » comme on en trouve sur certains TSD T américains et la motrice en aval
- TCD10-12 « le Lac Noir » (La Plagne) où on retrouve des gares de type chalet ouvert avec les nouveaux canons, à la mode à cette époque.
En 1994, on vit une TCD6 TB, « Venosc » (Les Deux Alpes), un ascenseur valléen doté de cabines CWA, de gares avec canons à l’avant dont la motrice en amont
L’année 1995 fut toutefois marquée par les constructions des :
- TCD6 « Guimarães » (Guimarães, Portugal), un appareil à motrice amont disposant de véhicules SP77 dont certains modifiés
- TCD10-12 TB, « Trois Vallées Express » (Orelle), immense ascenseur valléen à motrice enterrée amont abritée dans une courte gare chalet dotée à l’avant de canons, tandis que la gare aval tension est compacte :
Elle serait la dernière de ce type, une page se tourna dès lors…
En 1996 fut construite la TCD6 TB, un appareil POA à gares « T longues » avec motrice amont incluant le treuil dans les voies, « Creekside » (Creekside, Canada), qui présente aussi l’originalité d’arborer pour la première fois des cabines Espace 6 !
Rien en 1997 mais on retrouva en 1998 les TCD6 TB « Gulmarg I&II », deux appareils en un avec motrice en G2 et G3, ultimes télécabines six places TB SP77 achevées cinq ans après le début de leur construction ce qui explique la technologie employée à cette date tardive.
3) Les TCD 4 à pinces TB (1993)
Elles furent évoquées dès 1986 :
Cet article apporte la preuve incontestable que Poma entendait bien poursuivre l'installation de TCD4 en les remettant comme les TCD6 au niveau technologique de l'époque soit ici sous la forme de TCD4 TB SP76, leurs véhicules étant portés par une simple pince TB avec à la clé des économies de maintenance plus ou moins substantielles : le fait est que l’essai d’une cabine SP76 avec une pince TB fut bel et bien effectué en direct au SAM 86 sur une gare retour de TSD4 T «évolutif» fonctionnelle montée à Alpexpo à l’occasion de ce salon !
Mais, concurrencées à la fois par les TCD10/12 TB voire par les rares TCD6 TB mais surtout les performants TSD4 modulaires TB, ces TCD4 TB trouvèrent d'autant moins leur place à l'époque qu'elles aussi furent au même titre que leurs challengers victimes de la série d'hivers moroses en Europe...
Il faudrait attendre 1993, après quelques évolutions techniques supplémentaires et un contexte économique moins désastreux, pour que ce produit intéresse enfin deux exploitants et que Poma produise enfin les TCD4 TB :
- « de Luchon/Superbagnères » (Superbagnères), un long ascenseur valléen arborant des gares ouvertes compactes
- « de La Joyère » (Le Grand-Bornand), avec des gares de type chalet ayant l'avantage de laisser voir toute la machinerie de la gare "Performance" qui est habituellement cachée
Il est à souligner que ces deux télécabines, très différentes des précédentes, furent aussi les premières et les dernières TCD TB :
- à utiliser un véhicule quadriplace, non pas la cabine SP76 qui avait été prévue en 1986 mais sa remplaçante la cabine Espace 4
- à utiliser une simple pince TB par véhicule, engendrant moins de frais de maintenance
- à utiliser des gares de TSD TB standard donc avec un treuil en position aérienne, non pas les gares de type Alpha II "évolutif" qui avaient été prévues en 1986 mais les gares compactes «Performance»
- à utiliser une voie de 4,20m de large, soit une voie pour véhicule triplace au lieu d'une voie pour véhicule biplace
Troisième déclinaison des TCD TB et constituant à eux seuls la seconde génération de TCD4 Poma, ces deux sympathiques appareils seraient aussi hélas les ultimes TCD4 à être produites par Poma…
4) Les TCD 8 à pinces TB à gares POA (1995/1997)
En 1993 la société filiale de Poma Sigma Composite avait donc lancé sa nouvelle gamme « Espace », des cabines de forme ovoïdes d’abord produites en 4 places (Espace 4) comme nous venons juste de le voir afin de remplacer les modèles SP4/SP76, mais aussi et surtout en 8 places (Espace 8 aussi connue sous le nom de Palace 8) pour la TCD Doppelmayr des Verdons :
L’avantage de ces cabines Espace 8 était leur confort par rapport aux cabines 10/12 places, permettant d’obtenir un taux de remplissage équivalent voire meilleur.
Poma ne les utiliserait sur une installation «maison» qu’en 1995, créant ainsi ses premières TCD8 TB utilisant bien évidemment une double pince TB mais aussi des gares américaines POA TB longues au lieu des gares maison alors dévolues aux TCD6/10-12 places:
- «Gondola» (Muju Deogyusan Resort, Corée du sud) à motrice amont enterrée
- «La Vizelle» (Courchevel), également à motrice amont enterrée
En 1996 on monta en Europe la TCD8 TB de «Soldeu» (Espagne) qui comme les autres dispose encore d'une motrice amont enterrée et utilise la mécanique de gares américaines ici réduite à sa plus simple expression par l'emploi de couvertures basses, dont les canons ne sont autres que ceux de seconde génération ayant équipé les TCD à doubles pinces TB à partir de 1989 soit des éléments issus de Poma et non POA, ce qui en quelque sorte peut être vu comme une transition vers l'emploi de gares "maison" fabriquées à Voreppe.
En 1997 se construisirent des appareils POA équivalents, les TCD8 TB :
- «Bridger» (Jackson Hole, USA) avec motrice amont, utilisant des gares POA TB plus longues sur 4 massifs
- «K1 Express» (Killington, USA), arborant au contraire des gares POA TB plus compactes semblant déclinées des gares «Challenger» des TSD
5) Bilan et évolutions ultérieures :
La pince T mit du temps à s’imposer sur les télécabines, servant d’abord à créer de nouvelles télécabines de grande capacité à station debout, avant de donner une nouvelle jeunesse aux TCD6 SP77 : au niveau mécanique, la gare modulaire S "Plus" elle-même inspirée des gares T de TSD fut adaptée à la double pince TB et utilisée sur les TCD TB 10/12 et 6 places.
Dès 1990, l’inconfort notoire des cabines 10/12 places étant critiqué depuis leur création, Poma avait même envisagé de créer des cabines 8 places assises sur la base de la cabine SP77!
Ce fut pourtant la nouvelle cabine «Espace 8» qui fut construite en 1993, en même temps que la cabine Espace 4 aboutissant aux TCD TB 4 places utilisant des gares de TSD TB avec un treuil aérien entre les voies.
Les TCD8 TB n’arrivèrent qu’en 1995 et sur la base de gares POA, la cabine Espace 6 étant mise en œuvre un an plus tard.
Au final et malgré un démarrage poussif, la pince TB aura permis la création de pas moins de 4 types de télécabines différentes, un record !
Mais dans un contexte où les exploitants voulaient un retour à des cabines assises, l’intérêt d’une simple pince par cabine mis en œuvre en 1993 par Doppelmayr avec les cabines Sigma Espace 8 et par Poma avec les cabines Sigma Espace 4, laissa entrevoir au constructeur français des possibilités économiques intéressantes…
Autre piste d’évolution : repenser le concept de cabines à grande capacité en en gommant les défauts.
Il faudrait donc une pince susceptible d’être suffisante soit pour supporter seule la cabine 8 places alors en passe de devenir le nouveau standard, soit pour soutenir en double un véhicule d’encore plus grosse capacité comportant cette fois de vraies places assises…
III-1997/2016 : LES TCD A PINCES OMEGA T
1) Introduction :
De fait cette «superpince», la Oméga T, existait déjà !
2) Les TCD 6/8/16 Oméga T à gares «Oméga T» (1997/2000)
Les deux premières furent livrées en 1997, les TCD8 Oméga T «Pas du Lac I & II» (Méribel Mottaret), en fait deux télécabines en une seule avec motrice amont sur les deux tronçons et treuil aérien entre les voies utilisant des gares "Oméga T" de TSD toutefois rallongées sur trois massifs mais arborant la même couverture, dont les véhicules utilisent toutefois d’impressionnantes doubles pinces Oméga T :
L’objectif de faire porter une cabine Espace 8 par une simple pince Oméga T fut donc, dans un premier temps et sans que l'on sache encore bien pourquoi, un échec…
En 1998 Poma choisit donc de suivre sa seconde option en demandant à Sigma Composite de créer la géante cabine «Espace 16», alors dernière-née de sa gamme Espace:
Et apparut dans la foulée la TCD16 Oméga T «des Pélerins» (Les Angles) avec motrice aval, qui mit en œuvre les mêmes gares très impressionnantes sur trois massifs rendues encore plus nécessaires par la taille exceptionnelle des cabines Espace 16 offrant 8 vraies places assises et 8 places debout, bien évidemment soutenues par une double pince Oméga T.
En 1999 on vit les :
- TCD8 «du Crêt de la Brive» (Valloire), tension aval
- TCD8 «du Varet» (Les Arcs), tension aval
Ces deux téléportés utilisent, cette fois et enfin, de simples pinces Oméga T induisant des gares plus compactes montées sur deux massifs seulement, qui sont donc malgré leurs apparences encore plus proches des gares «Oméga T» des TSD
- TCD16 "du Fernuy" (La Clusaz) ou l'on retrouve dimensions oblige la gare géante "Oméga T", encapsulée dans une livrée en bois.
Enfin en 2000 on vit l'unique TCD6 Oméga T, «Sky Safari» (Sydney, Australie) qui serait la dernière TCD Oméga T avec ce genre de gares dérivées des gares «Oméga T»…
3) Les TCD 6/8/10/16 «Ariana» Oméga T à gares «Satellit» (2000/2016)
Très proches des précédentes, ces télécabines ne s’en distinguent que par l’emploi des nouvelles gares dévolues aux pinces Oméga T, les gares «Satellit» : celles-ci reçurent un nom de baptême, «Ariana».
La gare «Satellit» fut conçue pour être entièrement modulaire, au point de pouvoir servir à la fois pour les télécabines et pour les télésièges débrayables, permettant ainsi de faire les premiers télésièges hybrides de Poma.
Dès l’an 2000 furent construites les :
- TCD6 «des Marmottes 2» (L’Alpe d’Huez)
- TCD16 «de La Ruelle» (Hauteluce/Les Contamines Monjoie) qui utilise bien évidemment les doubles pinces Oméga T
En Amérique du nord, LPOA construisit la TCD8 «Golden Eagle Express» (Kicking Horse, USA) dotée d’une gare «LPO Oméga T longue»
L’an 2000 fut celui du rapprochement au sein du groupe Seeber de Poma et de Leitner.
En 2001 on vit les :
- TCD6 «Yen Tu» (Yen Tu Mountain, Viêt Nam)
Et aux USA :
- TCD8 «The Gondola» (Sunshine Village, Canada) dotée d’une gare «LPO Oméga T longue»
L’année suivante, en 2002, on vit plusieurs appareils d’installés :
- TCD6 «The Skylift» (Hua Lien, Taïwan)
- TCD8 «La Princesse» (Megève), avec une gare intermédiaire à deux brins et une couverture de gare tavaillonnée
- TCD8 «Saint Martin 1» (Les Ménuires) avec une couverture basse en G1
- TCD8 « Yakebitaiyama Gondola » (Yakebitaiyama, Japon) avec des massifs de gare particuliers et des gares fermées
- TCD16 «Ax/Bonascre» (Ax 3 Domaines), doubles pinces Oméga T
En 2002 Sigma Composite lança sa gamme «Diamond», destinée à moyen terme au remplacement de sa gamme Espace, avec une carrosserie constituée d’aluminium et non plus de fibre de verre :
En 2003 en revanche, une seule installation à notre listing, la TCD8 «Grand Massif Express» (Samoëns), un ascenseur valléen comme souvent spectaculaire et qui serait le dernier à être doté des cabines Espace 8.
Ce fut aussi l'année ou Poma construisit son premier télésiège débrayable hybride comportant également des cabines, un concept qui ferait florès, mais ultérieurement.
L’année 2004 fut marquée par la mise en œuvre des premières installations «Ariana» équipées des nouvelles cabines Diamond de Sigma Composite :
- TCD6 «Cruz Loma» (Quito, Equateur)
- TCD8 «de la Kédeuze» (Les Carroz d’Arâches)
- TCD8 «Metrocable ligne K» (Medellin, Colombie), une installation urbaine dotée de deux gares intermédiaires double brin
- TCD8 «de Vallorcine» (Vallorcine)
En 2005 se construisirent les :
- TCD8 «Jardim Botanico» (Funchal, Portugal)
- TCD8 «du Roc des Trois Marches 1» (Les Ménuires)
- TCD8/10 «du Mercantour» (Isola 2000) dont les cabines contiennent soit 8 personnes assises soit 10 personnes debout si les banquettes sont relevées
On ne vit pas de télécabines «Ariana» en 2006, en tous cas pas dans notre listing…
Mais 2007 vit la construction de la TCD8 «K1» (Gorky Gorod, Russie)
Et 2008 on vit les :
- TCD6 «Tougnète 1» (Méribel), un appareil issu d’un retrofit de la TCD6 S de 1977 fait sur la base d’une télécabine Ariana, avec toutefois une motrice enterrée
- TCD8 «Metrocable ligne J» (Medellin, Colombie)
En 2009 on vit la TCD8/10 "Cable Arvi ligne L" (Medellin, Colombie), une ligne à visée touristique.
En 2010, eût lieu une rénovation assez semblable à celle effectuée à Méribel mais sur la base d’une TCD4 S, la TCD6 «des Chavannes» (Les Gets).
Et enfin, en 2016, eurent lieu une rénovation du type de celle des Chavannes sur la TCD6 "San Cristobal" (Santiago, Chili) ayant également la particularité d'être issue d'une TCD4 S, et une autre sur la TCD6 «de la Sagette» (Artouste) issue quant à elle d'une TCD6 S "plus".
Elles sont à ce jour les dernières télécabines «Ariana».
IV-2006 à nos jours : LES TCD A PINCES LPA
1) Introduction :
La pince LPA est encore une fois une pince tenaille monostable, issue cette fois d’une étroite collaboration entre le constructeur italien Leitner et le constructeur français Poma, il ne s’agit donc pas à proprement parler d’une pince Poma:
(image Poma.net)
Elle est mécaniquement proche de la pince Oméga T, et possède bien évidemment une traverse d'entraînement de série.
Une nouvelle gare également développée très conjointement par les deux constructeurs fut créée d’abord pour les TSD autour de cette pince, toujours dans le concept de modularité et de compatibilité entre divers téléportés débrayables monocâbles (à mouvement continu) de leurs gammes respectives, une compatibilité devenue quasi simultanément la norme chez la totalité des constructeurs encore en activité de nos jours dans le monde.
Ces gares reposent sur deux massifs, un pilier béton à l'arrière et un fût tubulaire à l'avant, elles ont des couvertures d’emblée standardisées : tant pour les gares Poma que pour les gares Leitner, la couverture est produite par la filiale de Poma Sigma Composite, à noter l'utilisation en version standard des cabines Diamond.
2) LES TCD 6/8/9/10 «Multix» (2006 à nos jours)
Dès 2006, au moins cinq exemplaires dont une télécabine en deux tronçons se construisirent :
- TCD8 «Funky» (Vivaldi Park, corée du sud)
- TCD8 «Maokong» (Taipei, Taïwan), deux appareils en un avec motrices en G2/G3 mais aussi deux intermédiaires double brin sur le premier tronçon et un sur le second tronçon faisant de cette installation une ligne de type urbain
- TCD8 «du Prarion» (Les Houches), première TCD «Multix» française
- TCD8 «du Roc d’Orsay» (Villars, Suisse), première installation sur le sol helvétique
En 2007 on vit les :
- TCD8 «K2» (Gorky Gorod, Russie)
- TCD8 «Vin Pearl» (Nha Trang, Vietnam), remarquable installation traversant un bras de la mer de Chine.
Et en 2008 :
- TCD8 «de Celliers» (Valmorel/Grand Domaine)
- TCD8 «Chicamocha» (Chicamocha, Colombie), deux appareils en un mais mécaniquement interdépendants car mus par une même poulie à double gorge
- TCD8 «Oct East» (Shenzen, Chine)
- TCD8 «Sweet Shuttle» (O2 Resort, Corée du sud)
- TCD8/10 «de Planpraz» (Chamonix)
En 2009:
- TCD6 «Yen Tu 2» (Yen Tu Mountain, Chine), la première TCD6 Multix
- TCD8 «K3» (Gorky Gorod, Russie)
- TCD8 «Vignec/Saint Lary» (Saint Lary)
- TCD8 «Yen Tu 1» (Yen Tu Mountain, Chine), à l'origine une TCD9 du fait de l’emploi des fort rares cabines Ruby puis transformée en 2018 en TCD8 par l'emploi de cabines Diamond Evo
- TCD8/10 «de la Croix» (Chamrousse)
L’an 2010 vit une nouveauté et au moins six appareils :
- TCD8 "Dali Cangshan" (Chine)
- TCD8 "Huaschan" (Mont Husachan, Chine)
- TCD9 «d’Ardent» (Montriond/Avoriaz), premier rétrofit par Poma sous technologie LPA/Multix d’une télécabine de Montaz Mautino de même capacité
- TCD8/10 «du Ley» (Gourette), dont les cabines dépourvues de banquettes sont d’une capacité de 10 personnes debout
- TCD10 «Complexo do Alemão» (Rio de Janeiro, Brésil), télécabine en deux tronçons dépendants (motorisation commune par poulie à gorge double) dotés de gares intermédiaires adapté à la desserte urbaine
- TCD10 «Côte 2000» (Villard de Lans) qui fut, un an après celle de Leitner, la première télécabine Poma à disposer de cabines Diamond avec 10 vraies places assises
En 2011 :
- TCD8 « Tây Thiên » (Tây Thiên, Vietnam)
- TCD8 «Saulire Express 2» (Méribel)
En 2012, arrivèrent les:
- TCD8 «Saulire Express 1» (Méribel), finalisant cette audacieuse installation en deux tronçons
- TCD8 «Aup de Véran» (Flaine) très originale et unique de part l'emploi d'une couverture de gare Satellit en gare aval, la gare amont ayant une couverture Multix
- TCD10 "des Plattières" (Méribel Mottaret), remplaçant à elle toute seule les deux premiers tronçons de cette mythique TCD6 S «Plus»
Et en 2013 pas moins de six nouveaux exemplaires arrivèrent, les :
- TCD8 «K10» (Gorky Gorod, Russie)
- TCD8 «Simatai» (Simatai, Chine)
- TCD8 «Yeosu» (Yeosu, Corée du sud)
- TCD8/10 «de Ratier» (Serre Chevalier)
- TCD10 «des Mémises» (Thollon les Mémises)
- TCD10 «du Pléney» (Morzine)
En 2014, deux appareils dans la base:
- TCD10 «de Plan Joran» (Chamonix)
- TCD8 «Nui Câm» (Viêt Nam)
Deux autres appareils notables en 2015, les :
- TCD10 «de Montalbert» (La Plagne)
- TCD10 «Els Pioners» (Pas de la Case, Andorre)
En 2016, fut construite (et aussitôt chroniquée) la TCD10 « Metrocable ligne H» (Medellin, Colombie).
Et en 2017, une "nouvelle" TCD6 «du Chamois» (Megève), qui fut la première télécabine Multix six places en France!
Au passé ou au présent, la suite de l’histoire des TCD Poma reste à écrire en fonction des nouveaux reportages qui arriveront et des nouvelles installations…
Le moins que l’on puisse dire est que les TCD Multix sont un véritable succès à l’export notamment en Amérique latine et en Asie et que, comme la capacité 8 places assises l'a été dans les années 2000, la capacité 10 places assises s’est progressivement imposée pour devenir le nouveau standard des années 2010 au point d'éclipser totalement les cabines de grosse capacité comportant des places debout.
Un grand merci à tous les reporters dont le travail vient remarquablement compléter cet article au travers de liens cliquables et sans la contribution desquels il n'aurait pu être étayé, ainsi qu'à tous les membres ayant contribué à l'améliorer que ce soit par leurs commentaires, leurs archives ou leurs informations!
© Guillaume ATTARD, octobre 2017.
Publication à l'usage exclusif du site remontees-mecaniques.net, sauf autorisation contraire.
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Ce message a été modifié par Guigui74 - 15 décembre 2022 - 23:20 .